IV-3 ITINERAIRES
THERAPEUTIQUES
De la figure 17, il ressort que 10% des enquêtés
affirment qu'on ne peut pas guérir d'une maladie mentale. A propos de
ceci, Gureje et Alem (2000) déclarent que « les
responsables des grandes orientations pensent souvent qu'une maladie mentale
est la plupart du temps incurable ». C'est ce qui
justifierait le nombre croissant des malades mentaux dans nos rues car se
disant qu'on ne peut les soigner, les familles concernées les ignorent,
les rejetent, bref, les excluent de leur cadre social. Au contraire, 89% de nos
enquêtés affirment qu'il est possible de guérir d'une
maladie mentale. Du tableau III, il ressort 47% de nos enquêtés
pensent que la personne idéale pour soigner une maladie mentale est le
tradipraticien. Il ressort du tableau VI que 50,5% des répondants ayant
choisi la médecine traditionnelle affirment faire ce choix parce qu'elle
est plus efficace pour le traitement des maladies mentales. En
fait, « la plupart des études menées sur
le traitement des maladies mentales dans le monde en développement
démontrent que les stratégies préconisant le transfert des
soins vers le personnel de santé non spécialiste présente
de nombreux avantages » (Wikram). A cet effet, la
thérapie interpersonnelle ( traitement psychologique de la
dépression) appliqué dans les zones rurales en Ouganda en est un
parfait exemple. Des essais aléatoires ont été
effectués sur des soins prodigués par des non spécialistes
et les résultats obtenus ont été très efficaces.
Par contre, 26% des répondants affirment choisir cet itinéraire
parce qu'elle est moins onéreux et que le payement peut se faire par
nature. C'est une raison de plus qui confirme que la situation
économique influence le recours thérapeutique. La figure 18
montre que 38% seulement des répondants pensent que le personnel
soignant des hôpitaux psychiatriques est mieux placé pour soigner
une maladie mentale. Il ressort du tableau IV que 46% des
enquêtés pensent que le lieu idéal pour prendre en soin une
maladie mentale est chez le tradipraticien alors que 30,5% des
répondants pensent que l'hôpital psychiatrique est le lieu
idéal pour soigner ces maladies. Selon le tableau V, 49,5% des
répondants ayant choisi la médecine moderne affirment faire ce
choix parce que ces hôpitaux prennent bien en charge ces maladies (36%)
et parce que c'est un milieu approprié pour la prise en soin de ces
maladies (49,5%).
A la question de savoir pourquoi ils abandonnent
l'hôpital Jamot qui est ici à côté pour aller loin au
village se faire soigner, 52% des enquêtés ayant choisit la
médecine traditionnelle déclarent abandonner cet hôpital
parce qu'il est très cher. Ceci pourrait se justifier par la situation
économique des membres de cette communauté car d'après
notre étude, 45% des enquêtés ont un revenu mensuel
inferieur à 50000F Cfa, 73% ont plus de (04) enfants en charge. Nous
sommes tous d'accord qu'avec ce revenu mensuel et vue leurs charges, il n'est
pas facile pour eux de se soigner en milieu hospitalier. En fait les personnes
les plus défavorisées économiquement sont celles qui ont
le moins accès aux services de santé (Gureje et Alem, 2000).
Par contre 16% des répondants déclarent abandonner
l'hôpital Jamot juste parce qu'ils ont l'habitude de se faire soigner au
village. Cet abandon pourrait se justifier par une désaffection des
hôpitaux qui peut être due à la qualité de l'accueil
et les conditions d'attente dans les hôpitaux des grandes villes.
26% soit 50 répondants affirment abandonner cet
hôpital parce qu'ils trouvent satisfaction au village. Ceci pourrait tout
simplement confirmer l'efficacité de la médecine traditionnelle
dans ce domaine de la santé. La même chose avait été
observée dans une étude menée à Yaoundé par
Mbouyap en 2002 sur le pluralisme thérapeutique
De la figure 23, il ressort que 82% soit 156
répondants trouvent satisfaction dans le choix de leur itinéraire
thérapeutique quel qu'il soit alors que 13% ne trouve pas satisfaction
dans leur choix. 65% des personnes enquêtés font une association
des itinéraires thérapeutiques quant ils ne sont pas satisfait
jusqu'à l'obtention de la guérison. Par contre 30% changent tout
simplement d'itinéraire thérapeutique quant ils ne sont pas
satisfaits.
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