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Tourisme en affaires, marketing et développement territorial( Télécharger le fichier original )par Manon Lesage Université de Nice Sophia-Antipolis - Master 1 Information-Communication 2013 |
4.3. La concurrence à l'internationaleLa concurrence est rude, d'autant plus que selon Bernard Plasait82 l'offre évolue plus rapidement que la demande. Dans un premier temps, la concurrence est visible à l'échelle européenne. Prenons un exemple : Paris a toujours été connu pour ses événements en rapport avec la mode ; aujourd'hui la capitale est concurrencée par Milan, Londres (avec sa Fashion week...). Mais récemment, c'est l'Espagne qui a sorti son épingle du jeu. Avec plus de 200.000 m2 d'équipements construits en 10 ans (1998 à 2008), l'Espagne est aujourd'hui une destination affaires incontournable. Le salon de la téléphonie mobile autrefois organisé à Cannes est aujourd'hui un événement incontournable à Barcelone, tout comme le salon Incentive Business Travel and Meeting qui a quitté Genève pour la capitale catalane. De nouveaux entrants dans l'Union Européenne comme Prague, Genève, Malte se sont lancés dans l'industrie du tourisme d'affaires et concurrence la France de par leurs prix défiant toute concurrence (fiscalité et coût du travail moins élevé). Au niveau international, on note l'émergence de l'Asie avec des villes comme Pékin, Bangkok, Singapour, Séoul... ces dernières ont toutes investis dans des structures ultramodernes. De plus, les prix sont nettement moins élevés qu'en Europe en raison du contexte économique local. 4.4. L'offre Provence-Alpes Côte d'Azur : du constat de faiblesses à une stratégie d'homogénéitéNous pouvons affirmer que la région PACA est en proie à un déclin. Pierre-Louis Roucaries, président de Provence Côte d'Azur Events, reconnait une réelle problématique comparable, selon lui, à la désindustrialisation des années 70. Pour lui, la région est confrontée à une importante concurrence. Il est fréquent d'entendre que l'on ne peut pas délocaliser le tourisme, néanmoins selon Pierre-Louis Roucaries on peut délocaliser le client, ce qui revient au même83. L'offre en PACA est abondante en termes de structures d'accueil mais ces dernières ont une faible capacité : en effet, mis à part le palais des congrès de Marseille qui peut accueillir jusqu'à 3200 personnes, les autres structures 82 B. Plasait [en ligne], disponible sur < http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/074000449/0000.pdf> (consulté le 17-05-2014). 83 Entretien semi-directif avec Pierre-Louis Roucaries, président de Provence Côte d'Azur Events, voir annexe 5. 56 peuvent accueillir entre 100 et 900 personnes. Selon Bernard Plasait84, l'offre de la région a tendance à être vieillissante : depuis la parution de son rapport la donne a changée. En effet, le Palais Acropolis a été rénové à hauteur de 25 millions d'euros, le Centre Expo Congrès de Mandelieu a été rénové et agrandi à hauteur de 12 millions d'euros et le nouveau palais des congrès d'Antibes Juan-les-Pins représente près de 50 millions d'euros d'investissement. La multiplicité des centres de congrès sur la région a abouti à la dispersion de l'offre, des hébergements et à un manque de lisibilité évident pour les clients potentiels. Provence Côte d'Azur Events a assimilé cette problématique et sa mission principale est de créer une homogénéité dans l'offre. Pour Pierre-Louis Roucaries, il est nécessaire de créer une offre homogène à travers la création d'une marque ombrelle qui est « Provence Côte d'Azur », il s'agit de communiquer sur une marque à portée internationale. Les termes de « Provence » et de « Côte d'Azur » sont connus à travers le monde entier. Pour Pierre-Louis Roucaries, toutes les villes présentes sur ce territoire profiteront de cette marque commune car il y a une complémentarité d'offre entre elles. Philippe Baute, directeur de l'office de tourisme et des congrès d'Antibes Juan-les-Pins n'est pas tout à fait d'accord avec la notion d'offre complémentaires : « Il faut aussi avoir une certaine objectivité, il y en a qui sont plus complémentaires que d'autres. On n'est pas là pour tomber dans le discours. f...] Cannes, Nice et Monaco sont absolument concurrentiels »85. Voici un tableau récapitulatif de la concurrence locale : 84 Le tourisme d'affaires : un atout majeur pour l'économie [en ligne], disponible sur < http://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2007/2007_15_bernard_plasait.pdf> (consulté le 17-052014). 85 Entretien semi-directif Philippe Baute et Audoin Rambaud, voir annexe 6. 57
Nous pouvons résumer ce tableau en affirmant qu'Antibes Juan-les-Pins : - a la plus petite capacité d'accueil ; - a une accessibilité relativement élevée par rapport aux villes concurrentes ; - a un parc hôtelier moins important que les villes concurrentes ; 86 Capacité des communes en hébergement touristique [en ligne], disponible sur < http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=99&ref_id=base-cc-tourisme> (consulté le 04-062014). 58 - a une visibilité internet optimisée. Antibes Juan-les-Pins (AJLP) projette de travailler de plus en plus avec la ville de Cannes pour le secteur congrès. En effet, la ville à l'avantage d'avoir une notoriété internationale grâce à son festival du film. De plus, ce n'est pas une destination concurrente : Cannes a une capacité d'accueil nettement supérieure à AJLP. Aussi, les deux villes ne renvoient pas du tout la même image : Cannes a un côté « bling bling » alors qu'Antibes a un côté « bobo » selon Philippe Baute87. C'est ce qui permet aux deux destinations de pouvoir travailler ensemble : la cible n'est pas la même. |
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