Conclusion
Ce chapitre a analysé les facteurs de la dynamique
accélérée des types d'occupation du sol dans le terroir.
Il ressort que le changement du contexte climatique, caractérisé
par la baisse des précipitations et la sècheresse de 2007 ; le
changement du contexte géographique, marqué par la croissance de
la population, la dynamique des acteurs et celle des types d'activité
pratiquées dans le terroir ; et aussi les facteurs institutionnels ont
présidé à l'accélération de la dynamique des
types d'occupation du sol. De tous ces facteurs, le changement du contexte
socioéconomique semble être le plus déterminant. Cela
nécessite donc que l'on s'attarde sur les acteurs en présence
dans le terroir.
65
Chapitre 3. Caractérisation des acteurs de
la
dynamique des types d'occupation du sol
Introduction
La dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir de
Ndokayo implique la responsabilité des groupes d'acteurs locaux dont les
caractéristiques nécessitent d'être connues. Nous avons
catégorisé ces acteurs en deux. Les acteurs indirects sont
institutionnels. Ce sont les autorités traditionnelles et communales.
L'autre groupe est composé d'acteurs directs. Ce sont les agriculteurs,
les éleveurs, les bûcherons et les artisans qui agissent de
manière tangible dans le terroir. Dans ce chapitre, nous les
caractérisons et nous mettons en exergue leur implication dans
l'accélération de la dynamique des types d'occupation du sol.
3.1. Les acteurs indirects de la dynamique des types
d'occupation du sol
Parmi les acteurs indirects de la dynamique des types
d'occupation du sol dans le terroir, figurent en bonne place les
autorités traditionnelles locales, le HCR et ses partenaires.
3.1.1. Les autorités traditionnelles
locales
La question de l'accès à la terre dans le milieu
rural camerounais incombe aux autorités traditionnelles qui sont les
détenteurs du droit coutumier. Dans le terroir de Ndokayo, cette
situation pose un grand problème dans la gestion des ressources
naturelles et des espaces.
Quatre modes d'accès à la terre ont
été recensés dans le terroir (Tableau 6). L'accès
à la terre se fait par achat, legs familial, don et par bail.
66
Tableau 6. Mode d'accès à la terre dans
le terroir de Ndokayo.
Sources
|
Autorités traditionnelles
|
autochtones
|
Membre de la famille
|
Totaux
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Mode d'accès
|
Achat
|
31
|
77,50
|
4
|
40,00
|
1
|
3,45
|
36
|
45,57
|
Legs familial
|
0
|
0,00
|
1
|
10,00
|
28
|
96,55
|
29
|
36,71
|
Don
|
9
|
22,50
|
2
|
20,00
|
0
|
0,00
|
11
|
13,92
|
Bail
|
0
|
0,00
|
3
|
30,00
|
0
|
0,00
|
3
|
3,80
|
Totaux
|
40
|
100,00
|
10
|
100,00
|
29
|
100,00
|
79
|
100,00
|
Source enquêtes de terrain, 2011.
L'analyse du Tableau 6 permet de constater que les terres sont
le plus acquises par deux modes à savoir l'achat (45,57 %) et le legs
familial (36,71 %). Aussi, il ressort que les terres sont principalement
acquises auprès des autorités traditionnelles locales par mode
d'achat (Figure 18.).
Source : relevés floristiques, 2011.
Figure 18. Répartition des sources
d'accès à la terre
67
En effet, l'accès à la terre est soumis au
paiement d'une modique somme auprès d'une autorité
traditionnelle, soit 200 à 300 F CFA/m2. Cependant, il se
fait quelquefois par don. L'accès à une portion de terre
confère au nouveau propriétaire tous les droits. La
facilité d'accès à la terre donne lieu à une
appropriation de vastes superficies à des propriétaires soucieux
de recouvrir leurs dépenses. La stratégie la plus
pratiquée est le prélèvement des ligneux pour la vente.
Il apparait donc de manière évidente que les
autorités traditionnelles ont une responsabilité indirecte, mais
significative dans la dynamique des types d'occupation du sol du terroir.
3.1.2. Le HCR et ses partenaires
Le HCR est l'organisme de l'ONU en charge de la protection des
réfugiés à travers le monde. Cet organisme comme partout
dans la région de l'Est-Cameroun intervient dans le terroir de Ndokayo.
Elle oeuvre au quotidien en faveur du bien-être des
réfugiés centrafricains installés dans le terroir, en
synergie avec ses partenaires internationaux et nationaux à l'instar du
PAM, de l'UNICEF l'A-CR/CSR et l'IRDb. La collaboration entre le HCR et un
autre organisme ou une ONG est axée sur un objectif bien précis.
Ainsi, le domaine de l'agriculture et de l'élevage a été
concédé par le HCR à l' l'IRDb. L'l'IRDb a pour
objectif de faciliter l'accès à la terre des populations
réfugiées installées dans le terroir et d'assurer la
formation des populations réfugiées et hôtes dans les
domaines de production agricole, pastorale et artisanale. Parallèlement
à cela, aucun module de cette formation ne prend en compte l'aspect
conservation et protection de l'environnement.
3.2. Les acteurs directs de la dynamique des types
d'occupation du sol
Les acteurs directs de la dynamique des types d'occupations du
sol sont les agriculteurs, les éleveurs sédentaires et les
bucherons.
68
3.2.1. Des agriculteurs reconvertis
La pratique de l'agriculture dans le terroir de Ndokayo n'est
pas un fait nouveau. Seulement, cette activité a pris de l'ampleur dans
le terroir durant la dernière décennie. Avant cela, les cultures
occupaient de petites superficies de moins d'une vingtaine de mètres
carrés. Cette activité est la principale source de revenus de,
49,9 % des ménages du terroir. Au moins 81 % de la population la
pratique il y a moins de 10 ans5.
Une pratique agricole responsable et qui intègre la
notion de durabilité nécessite des connaissances
particulières. Elle met à contribution des techniques
agronomiques et des techniques de conservation des ressources en eau, sol et
végétation dans un contexte de fragilité des terres qui
perdent rapidement leur fertilité. Celle-ci est encore très peu
connue par la majorité des agriculteurs exerçant dans le terroir
de Ndokayo. Cette situation serait due à leur récente
reconversion.
Les principales plantes cultivées à savoir
Manihot esculata et Zea maïs nécessitent des
apports importants en énergie solaire et en humus pour une bonne
croissance des plantes. Pour ce faire, les agriculteurs procèdent au
dessouchage des ligneux et à l'élaguassions des plus grands en
réduisant leur appareil aérien, dans les champs qu'ils mettent
nouvellement en valeur. Le bois ainsi coupé sert
généralement à l'approvisionnement des ménages en
bois de chauffe, mais est quelquefois vendu.
A cela s'ajoute la nécessité des sols fertiles.
Ces plantes grandes consommatrices d'humus entrainent un épuisement
rapide des sols. Dans la plupart des cas, les sols s'épuisent
après deux à trois années de culture. Pour remédier
à cette difficulté qui est en partie à l'origine des
mauvais rendements, les agriculteurs locaux mettent en jachères les
champs dont le sol s'est appauvri en élément fertilisant. Cette
entreprise est louable, mais le problème réside dans le fait que
ces jachères nécessitent une longue période soit plus de 5
ans pour que le sol se reconstitue. Pour les agriculteurs locaux, le seul
indice de fertilité d'une jachère est son envahissement par
5 Enquêtes de terrain, 2011
69
Chromolaena odorata. Cette longue durée de
mise en jachère est parfois prolongée lorsque Chromolaena
odorata n'a pas envahi la parcelle. Entre temps, la parcelle qui avait
été mise en valeur, pendant ce temps de jachère de la
première, connait le même problème de la baisse de la
fertilité, les agriculteurs mettent en valeurs de nouvelles terres qui
n'ont jamais été cultivées auparavant. Dans certains cas,
les jachères les plus anciennes sont tout simplement abandonnées
ou occupées par le bâti.
S'il est vrai que les agriculteurs ne disposent pas de gros
moyens de production, les méthodes de culture sont encore
archaïques. Aussi ils manquent de connaissances nécessaires pour
parvenir à une forte production agricole. L'utilisation des engrais
reste faible. Même l'engrais organique n'est pas encore utilisé en
dépit de la pratique de l'élevage dans le terroir. La technique
de fertilisation des sols préconisée par les agriculteurs est le
feu de brousse qui selon eux permet aussi le désherbage des champs. A ce
sujet, signalons que les cendres issues de cette pratique ont des apports
fertilisants, mais ceux-ci sont rapidement lessivés par les eaux de
ruissèlement pendant seulement quelques jours après le retour des
pluies. Ce phénomène est plus important sur les versants à
pente forte. Aussi, l'utilisation des semences sélectionnées est
un fait nouveau et est l'apanage de quelques réfugiés
centrafricains appuyés par le HCR et son partenaire L'IRDb.
La non-maitrise de techniques de culture moderne,
associée aux faibles moyens de production des agriculteurs est la
principale cause de mauvais rendements. Cependant, signalons que les mauvais
rendements pour plus de la moitié des agriculteurs interrogés
sont surtout liés, ces dernières années, à la
destruction des cultures par le bétail en période de gestation
des plantes et quelque temps avant les récoltes.
Face à cela, nombre d'agriculteurs ont
délocalisé leurs champs dans les secteurs à
chromolaena odorata. Deux raisons sont avancées par ces
agriculteurs. Ces secteurs sont peu fréquentés par les bergers et
leurs troupeaux, les bêtes ne consommant pas Chromolaena
odorata. La deuxième raison est la fertilité des sols qui
s'identifie et s'explique par l'envahissement de cette espèce.
Les agriculteurs du terroir sont aussi
caractérisés par l'ignorance des techniques de conservation des
ressources en eau, sol et végétation, ce qui porte
préjudice au couvert végétal. En effet, à
l'ouverture d'un champ de culture, les ligneux sont généralement
dessouchés (Photo 9). Selon les agriculteurs locaux, cette pratique vise
à permettre une bonne exposition des plantes à la lumière
du soleil. Les plantes cultivées en ont besoin pour
proliférer.
Photo 9. Création d'un champ de
culture.
Cette photo présente une portion de la savane
arbustive dense nettement dégradée. Il s'agit d'un champ de
culture en création. La mise en valeur d'un espace est
subordonnée à la suppression quasi totale des ligneux.
70
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
71
Par ailleurs, relevons que face à la croissance de la
population du terroir qui implique une augmentation de la demande, les
agriculteurs ont adopté des stratégies pour améliorer leur
production afin de se faire plus de revenus. La stratégie mise en place
par la majorité de ces agriculteurs (87,3 %), est l'agrandissement des
parcelles ou la création de nouvelles parcelles, ceci aux dépens
de la savane arbustive dense. Une minorité d'agriculteurs (3,8 %) a
opté pour une intensification agricole se limitant à
l'utilisation inadaptée des engrais chimiques et de quelques semences
sélectionnées6.
3.2.2. La sédentarisation des éleveurs dans
le terroir et la question de la gestion des pâturages
Les éleveurs représentent 21,9 % dans le
terroir. Dans cette population d'éleveurs, 78,4 % pratiquent
l'élevage aux bovins et d'autres types représentent 21,6
%7.
Intégrant le fait que l'enquête auprès des
éleveurs a été menée en période de
non-transhumance, 83,8 % des éleveurs bovin sont des sédentaires.
La majorité de ces éleveurs sédentaires sont des
réfugiés centrafricains. En effet, le souci de
sécurité et des leurs est avancé comme raison de la
sédentarisation par plus de la moitié des éleveurs, soit
82,8 %.
La sédentarisation des éleveurs soulève
la question de la disponibilité et de la gestion des pâturages
dans le terroir. La source d'alimentation du bétail, dans le terroir,
est essentiellement les pâturages. Eu égard de tout cela, il est
évident que le terroir ne puisse échapper au
phénomène de surpâturage. Le surpâturage affecte
grandement la savane arbustive dense (Photo 10).
6 Enquête de terrain, 2011.
7 Idem.
72
Photo 10. Impact du surpâturage sur les sols et
la végétation.
Cette photo relève l'importance de l'élevage
bovin dans le terroir de Ndokayo. Prise en plein milieu de la grande saison des
pluies, elle présente un sol durci et parsemé du tapis
herbacé. Ce durcissement du sol a pour origine le piétinement des
bêtes. Cette situation illustre l'impact du surpâturage sur le
couvert végétal et les sols locaux.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
A tout ceci reste fortement lié le problème de
la gestion des pâturages. Les pâturages du terroir souffrent d'une
pratique désordonnée des feux de brousse il n'existe pas de
calendriers règlementant cette activité. La majorité des
éleveurs interrogés mettent le feu à la savane à la
fin de la saison sèche. Les feux de brousse à cette
période de l'année déciment les jeunes plants d'arbres.
L'action des éleveurs se combine à celle des
bucherons qui sont principalement indexés au sujet de la
régression du couvert ligneux.
3.2.3. Les bûcherons
La vente du bois de chauffe est source de revenu de 16,9 % de
ménages dans le terroir de Ndokayo et 92,6 % pratiquent cette
activité il y a moins d'une décennie8. Nous associons
aux bucherons les exploitants des bambous et du raphia en vue d'une
commercialisation directe. Ce sont pour la plupart des réfugiés
centrafricains. Il est donc évident que la pratique de cette
activité s'est accentuée entre 2000 et 2011. La contribution des
bucherons dans la dynamique de la végétation du terroir est bien
évidente. Il n'existe pas de site de coupe précis.
Avant la croissance de la population enclenchée en
2000, l'action des commerçants de bois de chauffe se limitait au
ramassage du bois mort et quelques rares fois à la coupe des piquets.
L'augmentation des besoins, due à la croissance de la population du
terroir, a donné naissance à plusieurs techniques d'exploitation
des ligneux. Ainsi à l'aide d'outils traditionnels, les ligneux sont
dessouchés, les plus gros sont élagués (Photos 11 et 12).
Une autre technique a été mise en oeuvre par les bucherons pour
déjouer la vigilance des agents forestiers et fauniques. Elle consiste
à incendier des brindilles au pied des grands arbres (Photo 13).
L'assèchement des ligneux survient après deux ou trois semaines.
Les ligneux sont ensuite abattus et débités en morceau d'une
taille moyenne de 70 cm pour être vendu aux bords des axes routiers et au
marché local en fagot de 100 francs CFA (Photo 14) .
73
8 Idem
74
Photo 11. Elaguassions d'un arbuste.
Cliché: Pouïra Jean Bodel
Photo 12. Souche d'un arbre
Cliché: Pouïra Jean Bodel
75
Photo 13. Incendie du tronc pour la production du
bois de chauffe.
Les photos 6,7 et 8 présentent les
différentes techniques d'exploitation des ligneux destinés au
bois de chauffe. L'élaguassions est le plus pratiquée par les
ménagères pour satisfaire au besoin de leur ménage en bois
de chauffe. La photo 7 présente la technique de dessouchage. Sur la
photo 8, la technique consiste à allumer un feu au pied de l'arbre.
Ainsi, la plante meurt et sèche plus rapidement.
Clichés et commentaire : Pouïra Jean Bodel
Photo 14. Tas de bois
Cliché : Pouïra Jean Bodel
76
La dynamique régressive du couvert ligneux dans le
terroir de Ndokayo ne résulte pas seulement de l'action des bucherons,
l'action des artisans est non négligeable et nécessite
d'être élucidée.
3.2.4. L'action des artisans
Les ménages vivant de la pratique artisanale
représentent 9,6 % de la population du terroir. Les artisans exercent
dans les domaines variés tels que la vannerie, la sculpture, la
menuiserie et bien d'autres. La plupart, d'entre eux, utilise les
végétaux comme principale matière première. Pour
d'aucuns le bois est la principale source d'énergie. Le bambou et les
feuilles de Raphia sp. sont exploités par les vanniers pour la
fabrication des nattes de raphia Photo 15).
Photo 15. Fabrication artisanale des nattes de
raphia.
La photo 15 présente un artisan dans sa cour. La natte
de raphia est
d'une grande importance au niveau local. Elle sert de
clôture pour les concessions.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
77
Le nombre des sculpteurs a augmenté avec l'installation
des réfugiés centrafricains. Ceci s'explique par le fait que la
plupart de ceux-ci pratiquent la religion musulmane. Ainsi la fabrication des
ardoises coraniques occupe depuis l'installation des réfugiés
centrafricains une place de choix dans l'artisanat local.
Photo 16. Fabrication d'ardoises
coraniques.
Cette photo met en exergue l'atelier d'un sculpteur
spécialisé dans la fabrication d'ardoises coranique. La
fabrication d'ardoises coraniques nécessite des ligneux d'un certain
diamètre, au minimum de 20 cm.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
78
La menuiserie est aussi pratiquée dans le terroir, mais
elle reste aussi artisanale. Une bonne partie de la matière
première est produite localement par les menuisiers qui exploitent des
arbres et les transforment en planche afin de fabriquer des meubles (Photo
17).
Photo 17. Fabrication artisanale des meubles.
La fabrication des meubles en bois dans le terroir de
Ndokayo relève de l'artisanat. Du début à la fin du
processus de fabrication des meubles, les « menuisiers » font usage
des moyens et de matériel artisanaux. Ils exploitent le bois et le
traitent localement par des techniques artisanales.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
Les forgerons sont aussi présents dans le terroir, mais
du fait de leurs faibles effectifs, nous ne nous sommes pas attardés sur
leurs cas.
79
3.2.5. La responsabilité des
ménages
Le nombre de ménages dans le terroir de Ndokayo a
pratiquement doublé depuis 2003. On y dénombre plus 1600
ménages soit 811 ménages de réfugiés et 789 de la
population hôte (HCR, 2010). Les ménages sont
caractérisés par des variables donc les plus importantes sont le
type d'habitation, les principales sources d'énergie utilisée et
leurs modes d'appropriation. La contribution des ménages à la
dynamique des types d'occupation du sol, notamment la savane arbustive dense,
est tributaire de ces variables.
Les ménages des réfugiés centrafricains
sont les plus nombreux dans le terroir. Ce sont des ménages
caractérisés par un type d'habitations particulier. Les
habitations des réfugiés sont des huttes faites piquets et de
natte de raphia. Les clôtures des concessions sont aussi faites de natte
de raphia.
Photo 18. Habitation de réfugiés
centrafricains
Cette photo met en évidence le type d'habitation
des réfugiés. Les habitations sont faites essentiellement en
matériaux provisoires. Il s'agit du raphia et des piquets.
S'épuisant très vite, ce type de matériau nécessite
d'être remplacé après de courtes durées comprises
entre 6-12 mois.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
80
Seulement une minorité des réfugiés ont
des habitations modernes. Le type d'habitation traditionnel des
réfugiés centrafricains nécessite d'être
rénové après une période comprise entre 6 mois et
12 mois. Ce type de matériau constitue aussi la toiture des habitations
d'une partie majoritaire de la population locale dont le mur est fait de
briques de terre.
Le bois est la principale source d'énergie
utilisée au sein des ménages pour la cuisson des aliments.
Environ 96,2 % des ménages utilisent cette source d'énergie. Le
mode d'approvisionnement varie d'un ménage à un autre.
L'approvisionnement en bois de chauffe peut être : journalier,
hebdomadaire, mensuel ou alors selon le besoin. Il convient par ailleurs de
constater que les ménages des réfugiés s'approvisionnent
en bois de chauffe essentiellement pour de longues durées, notamment
mensuelle, et quelque rare fois nebdomadaire. Du côté de la
population hôte, l'approvisionnement en bois de chauffe se fait selon le
besoin ou de manière journalière.
Photo 19. Stockage du bois de chauffe dans un
ménage de réfugiés centrafricains.
Le mode d'approvisionnement à long terme implique
le stockage. Les ligneux coupés sont débités en morceau et
sont rangés dans un coin du ménage.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
81
La consommation du charbon de bois dans les ménages a
aussi été quantifiée. Cette source d'énergie n'est
pas trop utilisée, car 76,2 % en consomment moins d'un sac par mois.
|