I.2.2. QUELQUES GROUPES CHIMIQUES BIOACTIFS DES
PLANTES
Les différentes propriétés
thérapeutiques mais aussi toxiques des plantes médicinales sont
dues à la présence, de composés chimiques repartis dans
plusieurs groupes et qui sont appelés principes actifs (Bakari,
2011). Certains groupes de substances comme les alcaloïdes, les
flavonoïdes, leucoanthocyanes, les quinones, les saponines, les
stéroïdes, les tanins et les terpénoïdes, font l'objet
d'une recherche approfondie à cause de leur valeur médicinale
éprouvée (Kahumba, 2000). Leur connaissance est
une contribution significative dans l'étude des plantes
médicinales.
I.2.2.1. Les alcaloïdes
Le terme d'alcaloïde a été introduit par W.
Meisner au début du XIXème siècle pour désigner des
substances naturelles réagissant comme des bases. Il n'existe pas de
définition simple et précise des alcaloïdes et il est
parfois difficile de situer les frontières qui séparent les
alcaloïdes des autres métabolites azotés naturels
(Bruneton, 2009).
Certaines familles, notamment les Anonaceae, les Apocynaceae,
les Colchicaceae, les Loganiaceae, les Papaveraceae, les Rutaceae, les
Solanaceae etc., ont une tendance marquée à élaborer les
alcaloides (Bruneton, 2009).
Ces substances sont particulièrement
intéressantes pour leurs activités pharmacologiques qui
s'exercent dans les domaines les plus variés. (Bruneton,
2009).
Certains alcaloïdes ont présentés des
activités anti paludéennes intéressantes notamment :
> Le genre cinchona où plusieurs
alcaloïdes sont actifs in vitro sur les souches à
Plasmodium falciparum. Les quatre alcaloïdes les plus connus sont
: la quinine, la quinidine, la cinchonine et la cinchonidine. La combinaison
des alcaloïdes (quinine, quinidine, cinchonine) est 2 à 10 fois
plus efficace sur des souches quininorésistantes que chaque
alcaloïde testé séparément (Njomang,
2008).
La quinidine n'est pas recommandée pour le traitement
de routine du paludisme simple mais, elle est utilisée plutôt pour
des cas du paludisme compliqué. Ses doses sont apparentées
à celles de la quinine (Togola, 2002).
H
HO N
H
O
N
CH2
H
N
CH2
OH
H
N
O
24
Quinine
|
: 8S - 9R (Lévogyre) (1)
Quinidine: 8R - 9S (Dextrogyre) (2)
|
> Alcaloïdes in doliques : Alors que
La-4-méthoxy-1-vinyl ß carboline et la
6-hydroxy-4-méthoxy-1-vinyl ß carboline ont montré une
activité antiplasmodique in vitro sur certaines souches
résistantes de Plasmodium falciparum (Nkunya,
2008), la strychnopentamine et la 3' 4'-dihydrousambarensine
isolées chez Strychnos usambarensis ont une activité
élevée sur Plasmodium berghei (Makan,
2003).
>
(3)
R=H : 4-méthoxy-1-vinyl- 13-carboline
Strychnopentamine
(5)
0
CH3
H
CH2
R
N
N
R=OH:6-hydroxy-4-méthoxy-1-vinyl-13-carboline
CH2
N
N
N
HO
N
H
H3C
N
H3C
(4)
Fébrifugine : Isolé en 1948 de Dichroea
febrifuga (Saxifragaceae) sa toxicité a limité son
emploi et son développement (Makan, 2003).
> Bibenzylisoquinoléines : Parmi
les Bibenzylisoquinoléines actifs sur les souches plasmodiales on trouve
:
> La tetrandine : isolée de Stephania
tetrandra S. Moore. Elle a une structure similaire à celle des
amino-4 et des amino-8-quinoléines. (Van Duke et Ye
,1989).
> La phaeanthine : C'est un
énantiomère de la tétrandrine. Elle a été
isolée chez Triclisa patence (Menispermaceae). Elle
présente à peu près les mêmes effets que cette
dernière. Cette substance avait montré une activité in
vitro sur Plasmodium falciparum lors des expérimentations
faites par Ekong et al en 1991(Makan, 2003).
25
O
O
OMe
N
OMe
N
CH3O
H3C
OMe
OMe
Phaeanthine (6)
> 7-O-diméthyltetrandrine et la limacine : Elles ont
été respectivement isolées chez Strychnopsis thouarsu
et Spirospermun Penduliflorum Thou. Elles ont montré
toutes les deux une activité antiplasmodique in vitro
(Makan, 2003).
> Berberine : Elle est présente chez les
Annonaceae, les Berberidaceae et les Menispermaceae.
Son activité antiplasmodique a été démontrée
in vitro mais pas in vivo par Phillipson et Wright en
1991(Makan ,2003).
|