CONCLUSION
En fin de compte, il ressort qu'au Cameroun la protection
sociale est surtout basée sur la solidarité et est en partie
gérée par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)
et les assurances privées qui ont des difficultés à se
mutualiser. Les résultats actuels des institutions en charge de la
protection sociale au Cameroun sont en-deçà des attentes des
populations à cause de l'étroitesse de la couverture et de la
forte demande engendrée par la croissance
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démographique33. Par ailleurs, la
productivité du travail est faible dans le secteur informel car celui-ci
regorge en général les travailleurs travaillant pour leur propre
compte (prés de 60% des emplois indépendants). Ce qui
témoigne de la progression faible de l'emploi dans le secteur formel qui
connaît pourtant un niveau de productivité élevée.
La productivité du travail peut être affecté par le niveau
de protection sociale, cela a été démontré à
travers l'étude de l'intensité de la liaison de ces deux
variables. Ainsi le coefficient de corrélation trouvé est
très proche de l'unité et la covariance positive. Ce qui permet
de conclure qu'une variation plus forte de la protection sociale entraîne
une variation forte et dans le même sens de la productivité du
travail. Ces résultats confirment les analyses théoriques
effectuées au chapitre précédent et l'hypothèse
H1 connaît ainsi sa vérification.
33 Ce taux de croissance démographique se
situe annuellement autour de 2,1% d'après la CEA-Les économies de
l'Afrique centrale 2004.
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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
L'analyse de l'incidence théorique de la protection
sociale sur la productivité du travail a permis de constater que la
protection sociale représente une grande motivation qui a pour effet
d'encourager les travailleurs à fournir plus d'effort dans l'exercice de
leurs tâches. De même, les filets de sécurité sociale
offerts par les firmes améliorent l'intensité et la
qualité du travail. Une mise en exergue de la théorie du salaire
d'efficience et du capital humain a permis d'établir les liens entre
protection sociale - productivité du travail et de considérer la
protection sociale non seulement comme un coût, mais comme un «
investissement productif » qui améliore la productivité des
individus.
La couverture sociale au Cameroun reste trop étroite,
car ne satisfaisant pas entièrement une grande partie de la demande de
la population active qui connaît pourtant une croissance remarquable ces
dernières années. Cette situation reflète tout simplement
la pauvreté et le caractère précaire34 et
instable de l'emploi qui pousse bon nombre d'individus à travailler
longtemps dans l'espoir d'augmenter leur rémunération. Ce
phénomène touche en particulier les personnes employées
dans l'informel. Le niveau de productivité dans le secteur formel est
remarquable, mais compte tenu du faible niveau des emplois dans ce secteur, le
niveau de productivité du travail totale reste en moyenne
inférieur à 1054milliers de FCFA par travailleur et par an.
L'étude statistique de la corrélation entre
protection sociale et productivité du travail a permis de remarquer que
cette dernière subirait l'influence de la protection sociale. Car on a
pu trouvé un coefficient de corrélation très proche de
l'unité et une covariance forte et positive.
Toutefois il ressort que la productivité du travail et
la croissance ont des liens théoriques et empiriques évidentes
telle présentées par de nombreuses études (Kobou, 2002 ;
Cette, 2004). Mais les effets macroéconomiques de la protection sociale
sur la croissance s'avèrent intéressants dans la mesure où
les dépenses de protection sociale sont accusées d'être un
obstacle à la croissance. C'est de cela qu'il s'agira de vérifier
dans la deuxième partie de cette étude.
34 Très peu de travailleurs disposent d'un
contrat de travail formel.
![](Protection-sociale-et-croissance-economique-au-Cameroun11.png)
Deuxième partie
PROTECTION SOCIALE ET CROISSANCE : diagnostics
macroéconomiques
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