Conclusion :
Ainsi de notre coté en apportant une réponse a
la problématique de départ de notre recherche, nous dirons que le
discours informatif est différent dans son traitement et parfois dans
son contenu entre les chaînes 1et3.A travers cette étude sur la
gestion de l'information
relative à l'événement de Tiguentourine,
l'hypothèse selon laquelle la chaîne 1 se considère comme
chaîne nationale et officielle de l'état, privilégiant
l'information institutionnelle se confirme ici. En effet, nous observons que
cette chaîne s'érige en porte parole du pouvoir en place, par
biais d'une médiatisation contrôlée, orientée,
canalisée, obéissant strictement aux directives des hautes
instances.
L'information sécuritaire bien évidemment est
très sensible à gérer comme le confirmait le ministre de
la communication lors de son intervention à la télévision
.Ici elle a été prise en mains par les hautes instances de
l'état, comme le démontre la théorie de gate keeping de
John Dimmick, où l'instance de décision n'est pas le journaliste
en tant que personne responsable, mais plutôt l'organisation de presse
entend que système obéissant à des intérêts
bien définis.
A présent, par le biais des dépêches
suivantes, nous allons démontrer le décalage entre la
première information « balancée »par l'Agence France
Presse (AFP) et la diffusion de cette information par les deux chaînes de
la radio algérienne.
Voici la première dépêche balancée par
L'AFP à 10h42mnGMT
MOA1516 2 W 0015 ZZZ /AFP-KF06
ALERTE -
Attaque islamiste et prise d'otages dans une usine BP en
Algérie (diplomates)
AFP 161042 GMT JAN 13
Deuxième dépêche, donnée toujours par
l'AFP à 10h59mn GMT:
ALGER, 16 jan 2013 (AFP) - Des islamistes ont attaqué
mercredi un site de British Petrolum dans le sud de l'Algérie et pris en
otage plusieurs de ses employés, notamment de nationalités
britannique, norvégienne et japonaise, ont indiqué des sources
diplomatiques occidentales à l'AFP .
Une opération de l'armée algérienne est
en cours contre les assaillants, a-t-on indiqué de mêmes sources.
L'attaque a eu lieu dans la ville d'In Amenas, près de la
frontière avec la Libye .
bmk/ezz/sw
AFP 161059 GMT JAN 13
Troisième dépêche donnée toujours par
l'AFP
ECF1623 2 FW 0022 GBR /AFP-KH05
ALERTE -
Algérie: BP confirme un "incident" lié à la
sécurité sur un de ses sites
AFP 161203 JAN 13
Voici la première dépêche de l'APS :
à 12h29mn
GAPS 0076 4 Reg 683
Terrorisme-attaque
Attaque terroriste contre une base pétrolière
à Tinguentourine (Illizi) ILLIZI, 16 jan 2013 (APS) - Un groupe
terroriste a attaqué mercredi matin une base pétrolière
dans la région de Tiguentourine,à environ 40 km d'In-Amenas
,faisant un mort et sept blessés, a-t-on appris auprès des
services de la wilaya d'Illizi (1.600 km au sud-est d'Alger).L'action
terroriste armée, perpétrée vers 4h30 du matin, a fait un
mort (un agent de sécurité) et 7 blessés dont 2 de
nationalité étrangère, qui ont été
évacués vers l'hôpital d'In-Amenas, a précisé
la même source .
L'attaque terroriste s'est produite sur une base
pétrolière exploitée par Sonatrach et des entreprises
étrangères et la base de vie, a-t-on ajouté. (APS)
2 19/030/30238
APS 161229 ALG JAN 13
-Nous constatons ici un décalage de presque deux heures
entre la première dépêche donnée par l'AFP et celle
de l'APS. C'est à 14h00 que La radio a diffusé l'information. Il
y eut embargo sur la diffusion de la nouvelle, malgré sa confirmation
par l'APS. Comme l'a confirmé John Dimmick dans sa théorie :
« le sélectionneur n'est pas une entité isolée, mais
un système complexe ».
Longtemps décrié par les citoyens, le manque
flagrant du droit à l'information se traduisant par la censure,
l'occultation et la rétention de cette information est une
réalité
que reconnaissent désormais même les pouvoirs
publics. Cet état de fait est reflété par l'approche
gestionnelle, journalistique à la radio nationale, probant à la
chaîne 1 de cette attaque terroriste contre le site gazier de
Tiguentourine. En vue de remédier à cette situation, qui perdure
depuis l'indépendance nationale (parti unique puis multipartisme),
l'actuel ministre de la Communication, a annoncé sur les ondes de la
Radio nationale90, l'organisation prochaine d'un colloque national
sur la communication institutionnelle. L'objectif de cette rencontre, a-t-il
annoncé, est de tenter de définir une réelle
stratégie de communication, qui, reconnaît-il, fait cruellement
défaut au niveau des différentes institutions.
Pour l'invité de l'émission «Débat
de la semaine» de la Chaîne I, monsieur Mohamed Said, ce
défaut de communication s'expliquerait par deux paramètres
importants. Il y a, d'un coté avoue-t-il, la rétention
préméditée de la part de certains responsables
d'institutions, qui ont souvent peur de divulguer certaines informations, et de
l'autre coté, «l'abus dans la communication» qui fait que
certaines informations finissent par perdre de leur
crédibilité.
Le ministre de la communication a avoué que la
communication était défaillante dans la gestion de l'affaire de
Tiguentourine : « Nous étions alors contraints de traiter toute
information avec prudence sans s'adonner aux scoops médiatiques. On
devait tellement éviter de donner de fausses informations que nous
avions préféré la prudence, surtout devant le danger qui
planait sur des vies humaines. Aussi le travail était vraiment difficile
», a-t-il commenté. Si le ministre a ensuite reconnu la
défaillance dans la communication sur cet événement a
été rattrapé, après coup, il a toutefois
concédé qu'«il y a globalement des points faibles dans la
communication en général».
L'avis du ministre de la communication a été
partagé par docteur Brahim Brahmi, qui91 confirme que l'Etat
algérien a bien réagi dans le processus de médiatisation
de l'affaire de Tiguentourine car, selon lui : « dans toute situation de
guerre ou de danger pour la souveraineté nationale, l'absence de
contrôle informationnelle pourrait dans certains cas, engendrer des
conséquences graves. Dans pareils cas, tous les pays se comporterait de
la
90 Le ministre de la communication, invité de
l'émission, « débat de la semaine »de la chaîne
1, diffusé le22fevrier 2013.
91 Directeur de l'école supérieure de
journalisme et auteur de plusieurs ouvrages sur la presse.
sorte ». Le docteur Brahmi explique que lorsqu'il ya un
danger suprême, il faut accepter que la liberté d'expression, soit
limitée dans l'intérêt national du pays concerné.
Comme il a été prévu, le colloque sur
l'information institutionnelle a été organisé le 9 et le
10 juin 201392 .Le premier ministre Abdelmalek Sellal a
appelé les institutions de l'état à faciliter
l'accès du journaliste aux sources de l'information :
« Toutes les institutions à l'exception de celles
relevant de la défense nationale tenues par le secret-défense,
sont appelées à consacrer la communication », a-t-il
déclaré.
B-grève des postiers :
L'événement à caractère social est
très sollicité par les auditeurs. Ces derniers aiment voir les
medias rapporter, débattre de leurs problèmes, leurs
difficultés, de leur mal vie et de leur carrière et devenir
professionnel. La grève des postiers, un fait événement
important, qui revêt une de ces formes, s'est déroulé
pendant le mois de janvier 2013.A travers cette étude nous allons
découvrir comment la chaîne1et la chaîne3 ont abordé
ce sujet.
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