D-1-La loi sur audiovisuel :
L'actuel ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd, a
affirmé 61 la volonté des pouvoirs publics de
procéder à une ouverture qui soit réaliste et progressive
et une utilisation de la retransmission satellitaire qui garantisse la
liberté et la démocratie. Dans son allocution d'ouverture des
travaux de la conférence sur l'audiovisuelle tenue à Djenane El
Mithaq le 12 et 13 avril 2013, Il a indiqué que l'utilisation de la
retransmission satellite prendra en compte les valeurs morales de la Nation, la
préservation de l'identité et de l'intégrité
nationale, de veiller à la diversité culturelle et linguistique
qui caractérisant notre société.
«Le problème ne réside plus aujourd'hui
dans un affrontement entre les partisans de l'ouverture de l'audiovisuel et
ceux du monopole de l'Etat sur ce secteur, mais plutôt dans la
manière et l'objectif assignés à cette ouverture ainsi que
dans les modalités de création de
59 La loi sur l'information, 12 janvier2012, article
61
60 Entretien au quotidien Afrique Asie de 1fevrier
2012
61 La conférence sur l'audiovisuel 12et13
avril2013 à Djenane Elmithaq à Alger, rencontre,
mediatisée par la radio algérienne.
chaînes satellitaires, leur fonctionnement et la
transparence de leurs moyens financiers», indiquera-t-il.
L'ouverture de l'audiovisuel ne doit pas se faire dans
l'anarchie, la précipitation et l'improvisation, souligne encore le
ministre. Elle passe par la liberté d'expression pour pouvoir
définir les moyens et fixer des objectifs.
Le ministre s'est engagé à baliser le terrain
à une concurrence transparente basée sur les normes de
qualité et de savoir-faire afin de promouvoir le produit national qui
doit bénéficier de la part du lion sur le petit écran.
C'est un défi important surtout avec la concurrence dans l'espace des
chaînes satellitaires arabes et méditerranéennes dont la
majorité appartient au secteur privé.
L'ouverture du secteur de l'audio visuel en Algérie
nécessite les textes d'application.
Selon le professeur en communication le Français
Hervé Bourges : «L'instance de régulation est une
étape nécessaire dans l'ouverture médiatique car on
n'ouvre pas les vannes sans mettre les garde-fous ».
2-Aspect historique et organique de
la radio algérienne :
A-Aspect historique
A-1-Epoque coloniale
L'existence de la radio diffusion télévision
Algérienne RTA remonte à l'époque coloniale, celle-ci
n'était qu'une station régionale dépendante de L'Office de
la Radio Télévision Française ORTF. La diffusion
était gérée par le service des postes, de 1926
jusqu'à 194662. Les zones couvertes par les émetteurs
étaient relativement modestes, car elles étaient limitées
aux grandes localités telles Alger, Oran, Constantine et Annaba. Seules
quelques riches familles pouvaient se permettre l'acquisition d'un poste radio.
Du point de vue de l'impact et de l'audience, ce n'est qu'à partir de
1944, date à laquelle on commença à diffuser en langue
arabe que la radio a acquis un début de popularité .En 1948 des
studios sont installés à Alger, afin de produire des
émissions en arabe et en kabyle. Pendant cette période, la radio
était gérée par l'ORTF de 1946 jusqu'à
l'indépendance. Le 16decembre
62 Documents algériens de la radiodiffusion
(1946-1953).
1956 la radio secrète a vu le jour. Selon l'un des
fondateur de cette radio Lamine Bechichi, écrivain et ex ministre de la
communication 63 celui-ci affirme que l'idée de la naissance
de cette radio revient aux services des transmissions de la Révolution
algérienne, car après avoir constaté que le travail des
agents de liaison était risquée et qu'une fois
arrêtés, il y avait coupure des relations et du contact avec la
population pour leur expliquer les objectifs de la Révolution
algérienne, c'est alors qu' au mois d'octobre 1956 la décision de
créer une radio fut prise. Il fallait acquérir des
équipements et c'est grâce à Messaoud Zeggar64
maitrisant la langue anglaise que le matériel a été acquis
auprès des américains. C'est ainsi que tout a
démarré, un 16janvier 1956, à partir d'un camion/radio
mobile, qui émettait du Rif marocain, après avoir
été caché à maintes reprises dans les maquis. Puis,
cette radio de fortune baptisée «voix de l'Algérie
combattante », se stabilise à Nador aux frontières
Algéro-marocaines.
Nous nous arrêtons ici, pour expliquer qu'un moyen de
communication nouveau répond systématiquement à un besoin
collectif nouveau conséquent à un cadre conjoncturel
spécifique ici « la révolution algérienne ».
Ainsi, il est noté que la naissance d'un media est le
résultat de ce qui `est appelé « une pression de
communication, qui n'est telle que l'émanation, l'expression de
changements idéologiques, politiques, économiques d'une
globalité sociale donnée, ici la société
algérienne immergé dans le magma, à l'époque, des
bouleversements liés à cette révolution.
Dans ce contexte dialectique, que trament entre elles les lois
dynamiques de la causalité sociale, dans tous proces
générateur de communication65 est né ce besoin
ou cette appétence des algériens de mieux saisir informés
ponctuellement, et le faire connaitre à l'échelle internationale.
Ce prodigieux et extraordinaire mouvement visant à la libération
de leur pays du joug et des affres du colonialisme .Ce besoin ou cette «
pression de communication », suscitera une demande, à laquelle
répondra une offre qui sera satisfaite par l'un des produits appartenant
à la « galaxie Marconi » : la radio.
63 Conférence au siège du journal el
moujahid le15 décembre 2012à l'occasion de l'anniversaire de la
création de la radio secrète.
64 Membre du ministère de l'armement et des
liaisons générales (MALG)
65 Nadia El Kenz, l'odyssée des
cinématiques, la cinématique algérienne à la
recherche d'une mémoire perdue, éditions ANEP, 1996, p138
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67 Achour Cheurfi, la presse algérienne, Casbah
éditions, 2010, pp 97 ,98
La radio clandestine n'aura duré que neuf mois, et
durant cette courte période, elle a apporté un grand soutien
à la lutte armée, à travers son rôle mobilisateur en
dépit des moyens techniques limités dont elle disposait. Ensuite
le 12 juillet 1959 la radio «Voix de l'Algérie combattante»
à émis de nouveau, des émissions radiophoniques à
partir toujours de Nador. Le programme était diffusé en
français, en kabyle et en arabe, avec la voix d'or du l'animateur
Aïssa Messaoudi, cette légende aux véritables
qualités d'un tribun irréfutable qualifiée par l'ancien
président Houari Boumediene comme « la moitié de la
Révolution algérienne ». D'après Abdelkader
Nour66, témoin de la naissance de la radio algérienne
« les années 1956 et 1958 ont connu un lancement de plusieurs
radios aux pays arabes, (Lybie, Syrie, Kuweit, Irak, Egypte, Jordanie et Arabie
Saoudite).
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