Analyse des determinants du choix du type de mariage dans le district d'Abidjan( Télécharger le fichier original )par Gerard Elie GODJI Université Felix Houphouet Boigny de Cocody - DEA Economie du développement 2012 |
PREMIERE PARTIE :FONDEMENTS THEORIQUES DE L'ECONOMIE DE LA FAMILLECette première partie présente les fondements théoriques de l'économie de la famille. Elle expose d'abord l'approche théorique et conceptuelle de l'économie de la famille. Ensuite, elle expose les types de mariage et leurs caractéristiques. CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLEDE L'ECONOMIE DE LA FAMILLE
L'économie de la famille est une branche de la science économique qui étudie l'apport de la famille dans l'économie.La famille est une institution présente dans toutes les sociétés.Cependant, elle se caractérise par des formes très diverses. Ce sont les rôles économiques et sociaux qu'elle remplit qui lui garantissent une telle présence. Le mariage, quant à lui, se perçoit comme une institution sociale organisant et réglementant la création d'un groupe conjugal. La famille découle normalement du mariage. C'est alors que plusieurs théories économiques se sont intéressées à ces deux notions très liées : la famille et le mariage.Mais que renferme l'économie de la famille ? Que pouvons-nous retenir de ses approches théoriques et conceptuelles ? Dans ce chapitre, nous examinerons d'abord les théories économiques de la famille et du mariage.Ensuite, nous nous pencherons sur l'analyse économique du mariage. 1.1- Les théories économiques de la famille et du mariageDans cette section, nous présentons la définition de la famille, les différents types de famille, les fonctions de la famille, la principale théorie microéconomique de la famille et du mariage. 1.1.1-Définitions, perceptions, fonctions et théorie microéconomique de la familleü Définition, perceptions et fonctions de la familleLa famille est une réalité culturelle complexe et multiforme. Le concept de famille désigne des groupes d'individus différents selon les lieux et les époques. Les économistes, traditionnellement, s'intéressaient plutôt au « ménage », qui est défini, au sens statistique, comme l'ensemble des occupants d'une résidence principale, qu'ils aient ou non des liens de parenté. Même si, le plus souvent, ménage et famille coïncident, le recoupement n'est pas total. En effet,le terme famille se veut plus général. Comme les sociologues ou les anthropologues, les économistes emploient donc aussi la notion de famille, qu'ils désignent ainsi une famille élargie, une famille nucléaire ou encore une famille recomposée.La famille est une entreprise ou une communauté d'intérêt qui offre à ses membres des bénéfices de toutes sortes qu'il est difficlie de se procurer à un prix raisonable sur le marché. Ces bénéfices peuvent être matériels tels que le gîte, le couvert et les repas ou imatériels tels l'amour ou l'affection. Ils vont de l'assurance en temps de maladie ou de la perte d'un emploi, aux soutiens financiers ou affectifs aux anciens qui ne peuvent plus travailler aux soins médicaux ou à l'éducation des plus jeunes(Lemennicier, 1988). La seule définition onusienne de la famille se trouve dans la Déclaration univreselle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 qui, dans son artilce 16-3, affirme : « La famille est l'élément naturel de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat» (Refuveille2(*), 1994). Les démographes, les historiens, les anthropologues et les sociologues ont définis la famille.D'abord, les démographes ne retiennent que l'ensemble restreint constitué du couple parental, réduit éventuellement à une seule personne, s'il y a eu veuvage ou divorce, et des enfants qui peuvent en être issus. Un couple sans enfants constitue donc une famille mais une personne seule n'en constituera une que si elle a au moins un enfant. Ainsi restreinte, la notion de famille est essentiellement utilisée en tant que support des études de fécondité ou encore comme moyen d'approche dans des études sur les ménages. Ensuite, Flandrin3(*)(1984), après la lecture des anciens dictionnaires anglais et français révèle que le concept de famille était écartelé entre l'idée de corésidence et l'idée de parenté que l'on trouve souvent dans la définition devenue la plus courante aujourd'hui. La famille évoquait en effet beaucoup plus fréquemment un ensemble de parents qui ne résident pas ensemble mais tout ensemble de corésidence qui n'étaient pas nécessairement liés par le sang ou le mariage. C'est que les termes parenté, lignage, race, maison, voire famille sont présentés par les dictionnaires des XVIIe et XVIIIesiècles comme quasiment synonymes et pourraient laissée entendre qu'il y a une legère différence entre la famille parenté et la famille maisonnée. En outre, selon les anthropologues la famille souchene doit pas être confondue avec le lignage, que l'anthropologie sociale définit comme un ensemble d'individus se reclamant d'un même ancêtre en vertu d'une règle de filiation. Le lignage est reconnu comme une entité distincte par la société et peut avoir le caractère de groupe solidaire. Enfin, pour les sociologues, la famille constitue une unité élémentaire fondamentale de la vie en société dans le sens où elle permet une large part de la reproduction sociale. Selon eux, c'est le premier groupe dans lequel les individus se socialisent et apprennent à vivre en société. Elle est aussi une unité de base dans le cadre duquel sont réalisées une grande part de ces opérations quotidiennes essentielles des individus que sont leur nourriture, leur repos, leurs loisirs et enfin leurs activités sexuelles. Dans les siècles précédents, il s'agissait aussi de l'unité qui permettait l'essentiel des activités de production, qu'elles soient agricoles, artisanale ou commerciale.Dans les sociétés modernes, la famille a connu une constante évolution et est en interaction avec le mouvement historique. Dès lors, elle a commencé à ne plus pleinement joué son rôle. La famille désigne un groupe social offrant au moins trois caractéristiques les plus fréquemment observées : Il a son origine dans le mariage, il comprend mari, femme et enfants nés de leur union bien que l'on puisse concevoir la présence d'autres parents agglutinés à ce noyau, les membres de la famille sont unis par des liens légaux, par des droits et obligationsde nature économique, régulière ou autres, par un réseau précis de droits et interdits sexuels, et un ensemble variable et diversifié de sentiments psychologiques tels que l'amour, l'affection, le respect, la crainte, etc. Cette définition pourtant très large n'englobe pas la totalité des situations. Ainsi, dans notre propre société, un couple non marié avec les enfants constitue une vraie famille pour de nombreux ivoiriens ; par contre cette définition dépasse le cadre de la famille conjugale ou nucléaire telle que nous la connaissons qui comprend le père, la mère et les enfants vivant dans un même foyer et qui est la forme de famille dominante aujourd'hui. Ainsi la famille est perçue de plusieurs manières. D'une part, la famille conjugaleoufamille nucléaire qui est celle au sein de laquelle se réunit dans le même foyer, les parents et les enfants non mariés. C'est elle que nous connaissons aujourd'hui. Le développement de la famille conjugale témoigne aussi de l'affaiblissement progressif du rôle économique de la famille comme unité de production autonome (exploitation agricole ou artisanale).La famille élargieoufamille étendueouindivise regroupe dans un même lieu l'ensemble des personnes liées par le sang ou le mariage (parents, enfants, tantes, oncles, grands-parents et autres parents). Il s'agit d'un groupe nombreux, caractérisé par sa continuité puisqu'il y a toujours un chef de famille, un « patriarche », qui détient l'autorité. La famille souchese caractérise par le regroupement de plusieurs générations, mais avec un seul couple à chaque génération. Elle possède un bien, un patrimoine qui est la base de la famille (une terre, par exemple).La famille reconstituée ou recomposée constituée de parents divorcés, remariés, vivant avec les enfants d'un ou de deux mariages précédents et les enfants de leur union actuelle.Lafamille monoparentale, composée d'un père ou d'une mère de famille sans conjoint avec un ou plusieurs enfants. D'autre part, la famille homoparentale (composée de deux personnes de même sexe)qui ont un ou des enfants. Les enfants proviennent la plupart du temps d'une relation hétérosexuelle antérieure de l'un ou des deux conjoints(es). La famille sans enfants est un couple sans enfants. La famille ayant plusieurs formes rempli également plusieurs fonctions.D'abord, la fonction de reproduction qui exprime l'importance de la famille dans la procréation, mais cette fonction n'est pas exclusivement celle de la famille comme l'atteste les conceptions prénuptiales ou encore le nombre croissant de mères célibataires. Ensuite, la fonction de socialisation qui indique la place de la famille dans l'apprentissage des langages, du comportement de l'intégration des modèles culturels et des rôles.Cependant, cette fonction de socialisation est de plus en plus réalisée par des institutions telles que l'école, des crèches, les médias (TV, films, salle de cinéma, disque,...), le groupe des pères (enfant du même âge) joue un rôle central dans la socialisation. En outre la fonction de production qui est caractérisée par la famille regroupée autour d'une exploitation agricole, d'une activité artisanale ou d'un commerce. Néanmoins, elle voit son rôle décroître dans une société en majeurepartie composée de salariées. Aussi, la fonction de consommation qui exprime l'importance du cadre familial. Parce que la plupart des dépenses importantes (électroménagères, voiture, maison, transport, ration, soins médicaux) sont en fait des décisions qui impliquent toute lafamille. Et la fonction de transmission du patrimoine indique la place centrale de la famille dans la transmission des biens et de la propriété. Enfin, la fonction de refuge et de protection qui montre que lafamille est un lieu de solidarité où s'expriment généralement l'affectivité, le partage des ressources disponibles, l'entraide même si dans notre société la concurrence règne. Uw Uh B Th Tw A
* 2 Refuveille, « La proclamation de l'année internationale de la famille », Revue française des affaires sociales, n°4- 1994. * 3 Flandrin, Familles, parenté, maison, sexualité dans l'ancienne société. Le seuil, 1984 * 4Une position critique à l'égard de ce type de modèles figure dans Folbre(1986), Bergman(1995) et Woolley(1996) * 5 La solution de Nash est une répartition des biens qui maximisent le produit des gains de la coopération, étant donné la fonction N=(Uh-Th)(Uw-Tw) sous la contrainte d'égalité du revenu global de la famille et de sa dépense globale : px=Ih+Iw. |
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