1.3.2 Introduction de variables climatiques et de
l'état de nutrition azotée
À plus large échelle, le modèle de Limaux
(1999) (notémodèle VC par la suite) a
étéconfrontéaux résultats acquis par 38 essais
répartis en France conduits par Arvalis - Institut du
Végétal couvrant une importante diversitéde conditions
pédoclimatiques (Le Souder et al., 2007). Après avoir
vérifiéla relation entre VC et CAU, de nouveaux facteurs ont
étéintroduits. En effet, le modèle ne convient
pas pour des valeurs de CAU qui deviennent de plus en plus
variables pour des apports de plus en plus tardifs. On suppose que les cultures
sont exposées àdes conditions de pluviométrie plus
variables qu'àla sortie de l'hiver et, étant donnée
l'implication de l'eau dans les processus physiques de mise àdisposition
de l'azote, on peut penser qu'une variable de régime hydrique influence
le CAU (Bouthier, 1997). L'état de nutrition azotée de la culture
a également étéintroduit dans un modèle, il est
supposétraduire en partie la dynamique d'absorption de l'azote par la
culture. Ces premiers résultats suggèrent l'existence d'un lien
entre variables climatiques, VC, état de nutrition azotée et CAU.
Cependant le travail dissocie les facteurs selon les stades, bien que les
stades et VC soient liés, et les relations mises en évidence sont
fragiles (variabilitérésiduelle forte).
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1.4 Problématique de l'étude
La connaissance du raisonnement de la fertilisation
amène àconsidérer le CAU comme un indicateur de
l'efficacitédes apports d'engrais azotés. Il présente
l'avantage d'être mesurable par des dispositifs expérimentaux au
champ sans recourir à l'emploi de techniques lourdes de marquage de
l'azote. ^Etre capable de prévoir le CAU
représenterait une avancée importante en matière de
fertilisation puisqu'il s'agit d'une variable déterminante pour le
calcul d'une dose prévisionnelle. Ainsi, la détermination des
doses techniques optimales pourraient intégrer ce CAU pour rendre compte
de manière plus fidèle des pertes d'azote de l'engrais. D'un
point de vue pratique, ceci constitue une avancée pour le conseil en
fertilisation puisqu'il serait possible de proposer des recommandations qui
soient fonction d'un contexte agroclimatique variable pour que l'agriculteur
retire la plus grande efficacitédes apports qu'il réalise (et
diminuer les pertes qui sont tant une atteinte pour l'environ-nement qu'une
pénalisation économique pour l'exploitation). Enfin, cette
information, àpartir des facteurs explicatifs du CAU au moment de
l'apport, pourrait être intégrée aux modèles
dynamiques d'estimation de croissance du couvert auxquels ont recours un nombre
croissant d'outils d'aide àla décision, proposés par
Arvalis - Institut du Végétal, destinés à
l'utilisateur final qu'est l'agriculteur.
Des travaux ont
déjàétémenés à ce sujet. Ils
supposent l'effet de trois principaux facteurs caractérisant le moment
de l'apport : la vitesse de croissance, le régime hydrique et
l'état de nutrition azotée de la culture. Fort de ces
hypothèses il est important d'affiner les connaissances que l'on a du
CAU.
Les objectifs sont donc :
i) d'élaborer un modèle explicatif du CAU d'un
point de vue global sur l'ensemble du cycle de croissance du blétendre
d'hiver;
ii) d'étudier le domaine de validitéde ce
modèle.
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2 Matériel et méthodes
Dans un premier temps il s'agit de construire le jeu de
données qui permet d'obtenir les variables d'intérêt
pouvant expliquer le CAU. Dans un second temps, il convient d'apprécier
la qualitédes données àla fois à travers la
détection des individus aberrants mais aussi en assurant que les
données sont en adéquation avec les connaissances actuelles.
Ensuite, l'exploration des données doit permettre
i) de dissocier l'information utile du bruit liéau
hasard, ii) de juger des conséquences de la structure des données
sur l'information qu'elle contient. Enfin, ayant construit le jeu de
données, et compris sa structure on pourra valoriser l'information par
la construction d'un modèle statistique explicatif du CAU.
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