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Modélisation du coefficient apparent d'utilisation de l'azote issu d'un engrais minéral apporté sur blé tendre d'hiver

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par François Collin
Agrocampus Ouest - Ingénieur agronome 2012
  

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3.1.2 La variable à expliquer, le CAU calculéà la récolte

Dans un premier temps on observe la relation entre azote apportéet azote absorbéà partir de l'ensemble des mesures d'absorption d'azote réalisées dans les essais. Le coefficient de corrélation linéaire entre les deux grandeurs atteint 0,79, ce qui montre l'intensitéforte de la liaison. Une représentation graphique permet de confirmer les hypothèses de linéaritéposées en introduction (fig. 3.2), le CAU correspondant àla pente de la relation pour les données d'un essai et les modalités d'un stade d'apport.

Azote absorbé à la récolte en fonction de l'azote apporté

0 50 100 150 200 250 300 350

Azote absorbé (kg N /ha)

250

200

150

100

50

0

l

l

l

r = (0,79)

l

l

l

l

l

l

modalités

1 0

2 40Z21

3 80Z21

4 (X-120)Z30

5 (X-80)Z30

6 (X-40)Z30

7 (X-120)Z30+40Z32

8 (X-120)Z30+80Z32

9 (X-120)Z30+40Z39

10 (X-120)Z30+80Z39

azote apporté (kg N /ha)

Figure 3.2 - Relation entre les quantités d'azote apportées par l'engrais et les quantités d'azote absorbées

Le CAU est calculépour chaque bloc, de chaque modalité, de chaque essai, suite àà un apport d'engrais. Sur l'ensemble des valeurs de CAU obtenues durant le cycle de culture, certaines sont beaucoup trop fortes ou trop faibles pour être réalistes, on borne les CAU entre 0% et 150%, éliminant ainsi 71 données, laissant 2050 calculs de CAU. L'évolution du CAU en fonction du temps depuis le moment de l'apport peut être représenté. La figure 3.3 permet d'apprécier cette évolution en se basant sur quelques essais représentatifs. On remarque que le CAU évolue rapidement, ce qui appuie l'intérêt d'utiliser des variables relatives au moment de l'apport. Le CAU a étésystématiquement mesuréà la récolte, on se base donc dorénavant sur le CAU Z92 : on veut prévoir l'efficacitéde

Évolution du CAU de 6 essais

0 500 1000 1500 2000

21

22

34

C

C

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

 

C

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 

8

 
 

18

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

CAU

1,2 1,0 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0

1,2

1,0

0,8

Modalités

C 2

3

4

5

6

7

8

9

10

0,6

0,4

0,2

0,0

19

0 500 1000 1500 2000 0 500 1000 1500 2000

Cumul de températures après apport (dj)

Figure 3.3 - Évolution du CAU moyen en cours de culture de 6 essais

l'engrais au terme de la période d'absorption de la culture.

La distribution des 765 valeurs de CAU déterminés à la récolte évolue selon les stades d'apport (figure 3.4) : plus l'apport est tardif, plus la distribution des valeurs semble variable. En considérant les connaissances actuelles du CAU on veut i) rendre compte des variations entre CAU obtenus pour des stades d'apports différents, ii) vérifier que le CAU est constant pour les apports d'un même stade. Une analyse de variances est réalisée sur l'ensemble des CAU mesurés àZ92. Elle tend à expliquer le CAU par les modalités de fertilisation. Les étapes de l'analyse amènent à considérer l'effet aléatoire de l'essai et son interaction avec la modalité(équation 3.1). Le test de l'effet du fertilisant fournit une probabilitécritique 0,008, au seuil de risque : á = 5% on rejette l'hypothèse H0 ?m mm = 0. Les tests des coefficients (avec pour contrainte >m2 = 0) mettent en évidence une différence

significative des apports àZ30 ou àZ39, par rapport aux apports à Z21 (représentés par la modalité2) : des apports à des stades différents entraînent des variations du CAU (tab 3.1). Ensuite, au regard

de la représentation graphique, les différences entre modalités 7 et 8 (apport Z32) d'une part, 9 et 10 (apport Z39) d'autre part, même si elles ne sont pas significatives, ne semblent pas négligeables, les CAU entre modalités fertilisées au même stade semblent variables. Or, l'apport d'azote étant au maximum inférieur de 40 kg N ha-1 àla dose optimale X, on peut aisément supposer que les doses apportées aient toujours étésous optimales : en conséquence les CAU étaient attendus constants. Il faudra donc chercher d'autres explications, notamment du côtéde la pluviométrie ou de l'INN. Mais attention, bien que l'on perçoive des différences entre modalités d'un même stade d'apport on ne pourra pas les expliquer. En effet, les variables dont nous disposons ne permettent pas de différencier les modalités d'un même stade, puisque à un stade donnénous disposons :

- de VC relatives àun cumul de degrés jours (équivalentes pour des apports réalisés le même jour);

- d'INN relatifs àune mesure du témoin commun aux modalités d'un même stade (deux modalités partageant le même témoin sont décrites par les mêmes valeurs d'INN);

- de pluviométries calculées pour une date d'apport (équivalentes pour un apport le même jour).

Un modèle explicatif du CAU ne discriminera pas les modalités d'un même stade avec le jeu de données dont nous disposons. Autrement dit, la variabilitépour un même stade d'apport ne pourra être expliquée. D'ailleurs, cette variabilitéest importante en ordre de grandeur puisque pour un essai,

20

les CAU mesurés à la récolte, et pour les modalités qui partagent le même stade d'apport, l'écart type moyen est de 14,9%.

yiem = u + mm + Ee + MEme + åiem (3.1)

- Ee iid, : Ee ~ .V(0E);

- å iid, : å .V(0, ó);

- MEme iid, : MEme .V(0, óME);

- Ee, MEme et åmei indépendants deux à deux.

Distribution du CAU selon le stade d'application

Moyennes aujustées de CAU en fonction de la modalité de fertilisation

Densité

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0

0,0 0,5 1,0 1,5

Stade d'application

Z21 Z30 Z32 Z39

l

CAU

10

4

2

9

8

7

6

5

3

0,0 0,5 1,0 1,5

CAU

40Z21

80Z21 (X-120)Z30 (X-80)Z30 (X-40)Z30 (X-120)Z30+ (X-120)Z30+ (X-120)Z30+ (X-120)Z30+

Figure 3.4 - Distribution du CAU selon les stades de fertilisation et comparaison des CAU obtenus pour chaque modalité(moyennes ajustées des CAU par modalitéde fertilisation et leur intervalle de confiance)

Table 3.1 - Estimation des coefficients liés aux modalités

 

Estimation

ó

test t

u

0,70

0,04

17,04

Modalité3

0,05

0,04

1,22

Modalité4

0,15

0,04

3,42

Modalité5

0,11

0,04

2,55

Modalité6

0,09

0,04

2,18

Modalité7

0,11

0,05

2,06

Modalité8

0,03

0,05

0,56

Modalité9

0,16

0,05

3,17

Modalité10

0,05

0,05

1,03

fréquence

0 10 30 50

3.1.3 Les variables explicatives 3.1.3.1 La vitesse de croissance

Les calculs de cinétiques ont étéautomatisés. Pour chaque modalitéde chaque essai on dispose d'une expression de la cinétique de croissance à trois paramètres (K, fi et À, équation 2.5, p. 10). De manière générale, les ajustements obtenus sont de bonne qualité(fig. 3.5). En effet, le biais est environ nul et la Racine de l''Ecart Quadratique Moyen (REQM) est en moyenne de 0,40 t/ha (en sachant que àla récolte, la biomasse maximale mesurée était de : 14 t/ha). Cependant, les valeurs des paramètres ajustés sont parfois très variables, notamment K, qui correspond àla limite de production permise, qui atteint des valeurs supérieures à30 t/ha : ces ajustements ne peuvent être admis car hors du domaine de validitéagronomique. De même, des valeurs de À très fortes sont détectées; celles-ci sont corrélées àK (r = 0,40) puisque pour atteindre un K hors norme il faut une échelle de temps supérieure que peut représenter À. Le retour sur les données montre que ces valeurs sont associées à des ajustements de cinétiques fragilisés par le manque de données acquises pendant la culture, notamment entre Z39 et Z92. Au total, ce sont 17 ajustements qui sont problématiques sur les 340 possibles.

fréquence

0 10 20 30 40 50 60

Distribution des REQM

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 REQM

Distribution du biais

-0,05 0,00 0,05 0,10 0,15

Biais

21

Figure 3.5 - Qualitédes ajustements des modèles de croissance. Distribution de la Racine de l'Erreur Quadratique d'Estimation et du biais (différence moyenne) entre estimations et valeurs observées

Il est possible d'ajuster un modèle de croissance pour chaque essai et chaque modalité(Le Souder et al., 2007). On s'attend à ce que la différenciation en terme de VC n'apparaisse qu'après l'apport. Autrement exprimé, avant la fertilisation, rien ne distingue la modalitéde son témoin : leur régimes de croissance sont analogues. Cependant, le niveau de fertilisation conditionne la production de biomasse

à la récolte. De fait, le paramètre K, qui représente la capacitélimite du milieu, varie d'une modalitéà l'autre. Ces variations se ressentent sensiblement sur les autres paramètres de l'expression de la

cinétique, il en résulte que les VC aux dates d'apport différent en moyenne de 0,2 g MS m-2dj-1 entre la modalitéet son témoin, la différence maximale étant de 0,45 g MS m-2dj-1. La figure 3.7 fournit un exemple d'ajustement de cinétiques illustrant ces écarts d'estimations de VC entre modalitéet témoin. On est donc contraint d'utiliser les VC calculées sur les témoins, en considérant un régime de croissance de la modalitéanalogue àcelui de son témoin évitant ainsi d'introduire une variabilité»artificielle».

En comparaison aux VC des expérimentations de Limaux (1999), la gamme obtenue est plus grande : elle varie de 0,004 à1,81 g MS m-2dj-1 (moyenne = 0,60, écart-type = 0,47) contre un intervalle de VC de 0,15 à0,91 g MS m-2dj-1 pour Limaux (1999) (moyenne = 0,42, écart type = 0,21), ceci s'expliquant par l'ajout dans le protocole de CAU pour des apports tardifs pour lesquelles

Estimation des paramètres

K

50

40

30

20

10

7 6 5 4 3 2

4000

3500

3000

2500

2000

1500

l

ë

â

22

Figure 3.6 - Estimations des paramètres des cinétiques de croissance obtenus par régression non

( 1 - e-(t/ë)â)

linéaire, MS(t) = K

les VC sont encore plus fortes (Z32 et Z39) (figure 3.8). Le graphique 3.8 illustre le lien fort qui existe entre VC et stade de fertilisation, la VC est d'autant plus forte que le stade physiologique du bléest avancé. Ceci est vrai parce que la fertilisation intervient avant le point d'inflexion de la cinétique de croissance. La VC, par sa construction dépendante des sommes de températures, est donc porteuse pour partie de l'information liée au stade physiologique du bléau moment de l'apport.

Cinétique labergement 2005

Vitesse de croissance
(agrandissement)

800 900 1100 1300

VC (gr de MS m-2dj-1)

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0

Z21

0

40Z21

80Z21

(X-120)Z30 (X-80)Z30 (X-40)Z30 (X-120)Z30+40Z32 (X-120)Z30+80Z32 (X-120)Z30+40Z39 (X-120)Z30+80Z39

Z30

Z32

Z39

0 500 1500 2500

0 5 10 15 20

MS (t/ha)

Z92

Z21

Z30 Z32 Z39

Z65

Vitesse de croissance

0 500 1500 2500

Z21 Z30

Z32 Z39

Z65

Z92

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0

VC (gr de MS m-2dj-1)

23

Degrés jour Degrés jour

Figure 3.7 - Ajustement de cinétiques de croissance. Exemple des modèles de croissance ajustés pour les modalités de l'essai de Labergement (21), conduit en 2005

Évolution de la VC au cours du temps, selon les stades

VC à l'apport (gr de MS m-2dj-1)

0,0 0,5 1,0 1,5

l

l

Z21 Z30 Z32 Z39

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

0 500 1000 1500 2000

Somme de températures depuis le semis (dj)

Figure 3.8 - Évolution de la VC

24

3.1.3.2 État de nutrition azotée

Mesures de teneurs en azote

Stade de fertilisation

Année

0 1 2 3 4 5

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

Teneur en azote %

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

l

données brutes
données brutes

à l'apport

teneur en azote critique carence en azote

0 5 10 15

Matière sèche t/ha

2004 2005 2006

N Ncrit

INN =

0,6 0,9 1,2

0,6 0,9 1,2

N Ncrit

INN =

Z21 Z30 Z32 Z39

Figure 3.9 - Teneurs en azotes mesurée et INN calculés selon l'année ou le stade de fertilisation

La figure 3.9 représente les teneurs en azote mesurées au cours de la culture en fonction des mesures de biomasses correspondantes. Globalement, la majoritédes teneurs mesurées révèlent une teneur en azote inférieure à la teneur en azote critique. Toutefois le nombre de cas oùl'azote est en excès augmente pour des valeurs de matières sèches plus faibles, concernant donc les mesures les plus précoces. L'INN traduit l'éloignement àla teneur en azote critique. Au moment de l'apport, on calcule 440 valeurs d'INN. L'INN varie de 0,54 à1,26 (écart type : 0,17). Pour connaître l'implication des effets aléatoires on réalise l'analyse des composantes de la variance du modèle 3.2 (tab. 3.2). Le stade est ce qui induit le plus de variabilitédans les mesures, devant l'essai. À eux deux ils expliquent 62% de la variabilitéde l'INN.

INNiaes = u + Aa + Ss + Ee|a + ASas + åiaes (3.2)

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon