III-4 Interprétations des résultats
Nous allons faire les interprétations des points
suivants en rapport avec nos hypothèses, nos théories, notre
problématique : la formation des groupes de travail, son organisation et
la gestion des interactions pouvant conduire à des consensus entre les
élèves d'un même groupe.
III-4-1 Synthèse des résultats
L'observation directe des leçons, les questionnaires
recueillis auprès des élèves, de leurs maîtres et
des directeurs d'école, des recherches documentaires et surtout les
séquences filmées nous ont permis de mieux appréhender
cette question d'interactions dans les groupes de pairs en l'occurrence ceux
des élèves. Après avoir posé notre
problématique et nos hypothèses, avec nos recherches faites dans
ce sens, les théories retenues, nous nous sommes déporté
sur le terrain afin de mieux cerner le problème. Maintenant, nous allons
confronter ces résultats pour tirer des conclusions
dénuées de toute subjectivité autant que faire se peut, ou
pensons-nous, avec plus d'objectivité.
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III-4-2 De la formation des groupes
Les élèves comme leurs maîtres
reconnaissent que les groupes sont formés par les maîtres. Aussi,
ces enseignants affirment-ils enregistrer des plaintes dans les groupes. Cela
pose donc la question de la formation des groupes qui ne doit pas se faire de
cette seule manière. Dans nos recherches, J. MORENO (1969) évoque
la sociométrie et il a été même appuyé dans
ses travaux par TAGUIR (1953). Pour plus d'efficacité dans un groupe, il
faut prendre beaucoup de paramètres en compte. Dans le milieu des
adultes comme des enfants, les interactions ne se présentent pas ipso
facto. Elles répondent d'abord à des besoins sociaux, mais elles
dépendent aussi et surtout du climat qui règne dans le groupe.
Dans notre échantillon, nous avons vu des élèves muets
pendant les activités de groupe et après la leçon, ils
sont en train de bien échanger avec d'autres membres de groupes
différents. C'est dire que les enfants ont besoin aussi de
sécurité afin de pouvoir s'exprimer, de participer librement aux
activités du groupe.
De plus, nous avons constaté que les groupes ont des
effectifs différents. Il y a eu des groupes de six (06)
élèves, de sept (07) élèves et même de dix
(10) élèves. Quelle est donc la norme ? Faut-il tenir compte de
l'aspect genre dans la formation des groupes ? Les critères
édictés par les enseignants sont-ils en mesure de faire bien
fonctionner les groupes d'élèves ?
Les raisons évoquées par les enseignants sont
des possibilités pour le fonctionnement d'un groupe mais ne saurait
être une règle car elles comportent beaucoup de
subjectivité et ne prennent aucunement en compte la volonté de
l'élève. Cette manière de procéder rejoint les
idées de G. FERRY (1970) sur l'aménagement des communications
horizontales, système dans lequel le maître initie et gère
le pouvoir.
Chaque élève sait avec qui il aimerait
travailler. La préoccupation du maître doit être la bonne
ambiance qui doit régner dans le groupe et favoriser le travail. Pour
qu'il y ait interaction, il faut des élèves confiants entre eux,
solidaires et soucieux du travail bien fait. Ils doivent s'accepter les uns les
autres dans la liberté et la simplicité. Dans ce sens, J. MORENO
et par la suite TAGUIR(1953) ont proposé un questionnaire à
appliquer aux élèves afin de former des groupes homogènes
capables de produire des travaux issus de débats constructifs. Afin
d'obtenir des groupes hétérogènes et
interdépendants, l'enseignant doit fixer une norme qui puisse permettre
des débats auxquels tous les membres participent activement. Les
activités souvent données se font en moins de dix minutes pour la
plupart du temps, alors il
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serait préférable de se limiter à un
effectif de sept (07) membres par groupe composé de filles et de
garçons à proportion sensiblement égale. Ce qui lui
permettra de pratiquer les techniques d'animation telles que le brainstorming
ou le Philip 6/6.
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