La vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain: cas de la ville de bamenda( Télécharger le fichier original )par Frédéric SAHA Université de Yaoundé I - Master 2 2014 |
VII. INTERET DE LA RECHERCHEL'intérêt de cette recherche peut être relevé sur les plans scientifique, social et institutionnel. VIII.1. Intérêt scientifiqueCette étude s'inscrit dans les nouveaux champs d'étude de la géographie. Au plan national, il s'agit de mettre à la disposition de la communauté scientifique une étude de la vulnérabilité des grandes villes aux risques naturels en ce moment où les changements climatiques menacent. Au plan international ce travail est une étude de cas pour aider à mieux appréhender l'impact des variabilités climatiques sur le quotidien des populations. En outre, cette étude pourra servir de tremplin pour les autres travaux dans les domaines abordés. VIII.2. Intérêt social et institutionnelCette étude met à la disposition des décideurs un outil nécessaire à toute planification dans le domaine de l'adaptation aux risques naturels. C'est aussi un outil utile pour l'éducation des populations. Il faut noter ici que la géographie à travers cette étude réitère son engagement à placer l'homme au centre de ses préoccupations. La population de la ville de Bamenda comme le reste des autres populations urbaines des hautes terres de l'ouest Cameroun est gravement exposée à plusieurs risques naturels. La cartographie proposée laisse voir la nécessité d'extirper certaines familles des zones extrêmement dangereuses. En outre cette étude participe à l'effort national d'intégration en mettant à la disposition des populations francophones une étude centrée sur la partie anglophone. VIII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUEIX.1. Cadre théoriqueUne théorie est un système conceptuel organisé sur lequel est fondée l'explication d'un ordre de phénomène. Une étude scientifique sur la vulnérabilité invite à revisiter certaines théories des sciences humaines et sociales. C'est une théorie de cause à effet. « Les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Cette théorie a été développée essentiellement en géographie par des auteurs allemands comme Ratzel, Humboldt. Selon les tenants de cette approche, l'ensemble des caractéristiques techniques, sociales et culturelles d'un groupe humain seraient déterminées par les conditions naturelles auxquelles il est soumis. Ces auteurs affirment ainsi la prééminence des éléments comme le relief et les rythmes thermiques et pluviométriques sur l'homme. Ainsi, les risques naturels seraient primordiaux. L'homme subit la nature sans aucun choix réel. Mais il convient de se poser une question en se référant au cas des populations de la ville de Bamenda : Pourquoi ne se mettent-elles pas à l'abri ? En effet, « chacun vit dans le risque en espérant que le pire ne se produira pas »9(*) Cette doctrine est plus récente. Elle remonte à l'époque de la révolution industrielle. Dans la géographie française, la paternité de cette approche est attribuée à Paul Vidal de la Blache (1845-1918). Par opposition au déterminisme, les thèses possibilistes mettent l'accent sur la capacité de l'homme à juguler les contraintes naturelles pour tirer avantage de son environnement. En d'autres termes, la nature propose ; mais en dernier ressort, c'est l'homme à travers son intelligence qui détermine son comportement dans l'espace. Mais, il convient ici de s'inquiéter sur la nature de plus en plus meurtrière de certaines catastrophes naturelles comme les séismes, les inondations, les tsunamis et les vents violents qui font en moyenne 120 000 victimes chaque année. La théorie environnementaliste On comprend ici que le milieu génère des entraves. L'homme les considère comme des défis et est libre de les affronter à ses propres risques et périls. L'homme exploite donc son intelligence et les autres moyens qu'il dispose pour surpasser les problèmes que la nature lui pose afin de se développer. Près de 75% de la population mondiale vit dans les zones déjà affectées au moins une fois par un risque naturel10(*). Malheureusement, les forces de la nature sont tellement gigantesques que l'humanité continue aujourd'hui malgré le développement de toute sorte de technologie à inhumer des centaines de milliers de personnes chaque année « tombées sous les balles de la nature » La théorie des comportements cognitifs Cette théorie relève du domaine de la psychologie. Elle traite des perceptions. En effet, les réactions de l'homme à un stimulus se font à la lumière de ses expériences passées. Ainsi, les populations ayant vécu l'expérience des glissements de terrain ou des inondations perçoivent mieux les aléas auxquels elles sont exposées. Il est à noter qu'une bonne perception diminue considérablement la vulnérabilité. * 9Della Ella André « gouvernance de l'espace et risque urbains en Afrique Subsaharienne : Cas de la ville d'Abidjan (Côte d'Ivoire) » In « Contrainte spatiale dans les mégalopoles africaines et risques naturels » * 10 PNUD (2004) rapport mondial sur la réduction des catastrophes |
|