II.1.2. Augmentation de la hauteur des eaux de crue
Une autre conséquence de l'augmentation progressive des
quantités annuelles de précipitations dans la ville de Bamenda
est l'accroissement des hauteurs des eaux de crues. En effet, il convient de
remarquer que le débit d'un cours d'eau dépend non pas seulement
des écoulements souterrains mais aussi de l'alimentation des
écoulements de surface étroitement tributaires des
précipitations.
En divisant la série de données en deux
groupes d'égales durées de 20 ans, on constate que la moyenne de
la première sous série est de 2270.36 mm alors que celle de la
seconde sous série est de 2351.975 mm soit une augmentation de 3%.
Cette autre analyse confirme la tendance à la hausse de hauteurs
annuelles des précipitations. Comme mentionné plus haut, ces
surplus pluviométriques renforcent le pouvoir dévastateur des
inondations dont les hauteurs se voient renforcées. D'autant plus que
la zone connait aussi une diminution du nombre de jours pluvieux ; ce qui
se traduit par une concentration de la pluviométrie sur un laps de temps
relativement court. Le tableau 8 présente une distribution des
réponses données par les populations vivant dans les zones en
proies aux inondations.
Tableau 8 : Etat des
inondations d'après les populations
Etat actuel des inondations
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Nombres de réponses favorables
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Pourcentage
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Moins fréquentes et moins violentes
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10
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13.33
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Stable
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15
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20%
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Plus fréquentes et plus violentes
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50
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66.66%
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Total
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75
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100%
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Source : Enquêtes de terrain
Il en ressort que plus de 66% des familles
enquêtées déclarent vivre des inondations non seulement de
plus en plus fréquentes mais aussi et surtout de plus en plus violentes.
La violence revoyant à la quantité et à la
diversité de l'équipement des ménages affectés par
les eaux. Il est vrai que pour expliquer cette situation les populations
évoquent à près de 10% la colère des dieux de la
terre et la sorcellerie ; mais la variabilité climatique semble
avoir une part de responsabilité importante au côté du
phénomène d'urbanisation. Plusieurs situations observées
sur le terrain ou relatées par certains enquêtés illustrent
cette augmentation de la hauteur des eaux de crue :
- Des diguettes construites pour empêcher les eaux de
traverser qui ont fonctionné pendant plusieurs décennies mais qui
aujourd'hui s'avèrent incapables de freiner les flots qui finissent par
envahir les habitations.
- Pour certaines familles, il suffisait de ne pas laisser
trainer au sol des outils pouvant être endommagés par les eaux
pour éviter les dégâts des inondations mais de plus en
plus, les eaux montent plus haut et d'avantage de biens sont noyés.
C'est ainsi que certaines familles ont pris l'unique résolution
d'abandonner des maisons qui les ont abrité pendant des
décennies.
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