La vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain: cas de la ville de bamenda( Télécharger le fichier original )par Frédéric SAHA Université de Yaoundé I - Master 2 2014 |
II. EFFETS DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE SUR LES DIFFERENTS ALEASSe manifestant essentiellement par l'augmentation des quantités annuelles de précipitations, la diminution du nombre annuel de jours pluvieux et l'accroissement des températures, la variabilité climatique a un impact non négligeable sur les différents aléas naturels notamment les inondations et les mouvements de masses. II.1. Les inondationsEtroitement liées à la pluviométrie, les inondations connaissent une augmentation de leurs fréquences et de leurs violences avec l'augmentation des quantités de précipitations couplée à la diminution du nombre de jours pluvieux. Plusieurs indicateurs (voir tableau 7) permettent de mettre en relief cette corrélation entre la pluviométrie et les inondations dans la ville de Bamenda. Tableau 7 : Synthèse de la sensibilité des inondations aux paramètres climatiques
II.1.1. Elargissement des surfaces inondablesCes dernières années, les inondations ont fait plus de victimes dans le monde que jamais. En effet, les pays du monde qui connaissent une augmentation des quantités de précipitations voient de plus en plus d'espaces envahis par les eaux pendant les périodes de crues. Ceci dit certains cours d'eaux ont connu un élargissement de leurs lits mineurs et surtout de leurs lits majeurs. Ainsi, les plans d'occupation des sols de plusieurs communes dans le monde s'avèrent désormais inopérants car les limites jadis imposées aux populations de part et d'autre des cours d'eaux sont aujourd'hui insuffisantes pour évacuer la totalité des eaux pendant les périodes de crues. Dans la ville de Bamenda, comme dans l'ensemble des villes du Cameroun, les plans d'occupation des sols prévoient une certaine réglementation dans l'aménagement du territoire. Cette réglementation vise globalement une utilisation judicieuse du territoire en consacrant les zones inondables aux espaces verts ou pour la plantation des arbres hydromorphes. Il faut remarquer que cette délimitation du territoire se base essentiellement sur les variables stationnaires. En d'autres termes seules les statistiques collectées sur le passé sans pris en compte de la nature très variable des paramètres climatiques. C'est ainsi que dans la vallée du fleuve Mezam au niveau du quartier Mulang, de plus en plus de familles sont ahuries de voir leurs installations envahies par les eaux alors qu'elles ont observées les règles imposées par la commune urbaine d'arrondissement et la communauté urbaine de Bamenda. Cette situation est aussi observable dans les secteurs de la ville situés de part et d'autre des cours d'eaux qui parcourent de long et en large la ville de Bamenda. Il faut aussi remarquer que l'élargissement de la vallée inondable affecte plusieurs secteurs de la ville de Bamenda étant donné la densité du réseau hydrographique. Toutefois, les cours d'eaux ayant un large bassin versant sont les plus touchés. ; Surtout lorsque ces versants ont été grandement urbanisés. C'est-à-dire des espaces dont la capacité d'absorption des eaux par infiltration est très réduite. Il convient aussi de remarquer que les violentes précipitations ont davantage de capacité d'ablation par le phénomène de battance38(*) . Ce qui accélère l'érosion sur les bassins versants ; la conséquence étant l'augmentation des quantités de matériaux qui arrivent dans les cours d'eaux et sont à l'origine des différents encombrements dans le talweg des cours d'eaux. Cette situation s'illustre par des quantités de matériaux trainées par les torrents à travers les différents chenaux d'écoulement. L'encombrement des lits des cours d'eau par les matériaux arrachés sur les versants par les violentes pluies diminue également la capacité d'évacuation des eaux. D'où des inondations de plus en plus observables dans des zones autrefois à l'abri. * 38Désagrégation et encroûtement d'un sol en surface sous l'action des gouttes de pluie. |
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