La vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain: cas de la ville de bamenda( Télécharger le fichier original )par Frédéric SAHA Université de Yaoundé I - Master 2 2014 |
I.1.2.1. Une tendance générale à la hausse des températuresD'après le quatrième rapport du GIEC (2007), la terre s'est réchauffée de 0.75°c par rapport à l'année 1860. Il est vrai que ce réchauffement est plus accentué dans les régions polaires et tempérées et sur les océans. Mais, les continents et plus particulièrement la zone intertropicale ne sont pas du reste. Dans la région de Bamenda, les données d'une série de 40 ans permettent de mettre en évidence une tendance à l'augmentation des températures. Pour ce faire, la moyenne mobile lissée sur 5 ans et l'indice de chaleur ont été utilisées. I.1.2.2. La moyenne mobileC'est un outil statistique qui permet d'éliminer les variations erratiques autour de la moyenne d'une série de données. Elle permet de mettre en évidence plusieurs phases aux caractéristiques différentes dans l'évolution des températures dans la ville de Bamenda pendant la période (1971-2010) - Une phase de stabilité pendant laquelle les températures se maintiennent en dessous de la moyenne de la série (19.61°c). Cette phase va de 1971 jusqu'en 1989. - Une phase d'augmentation qui commence en 1990 et s'achève en 1997. Cette phase connait les températures les plus élevées de la série notamment 1997 et 1996 avec respectivement 20.95 et 19.93 °c. - Une phase de diminution rapide qui dure 6 ans entre 1998 et 2004. C'est une phase pendant laquelle la température moyenne fut 19.14°c soit une différence de -0.59°c par rapport à l'ensemble de la série. Il faut aussi remarquer que les années les plus fraiches se trouvent dans cette tranche à savoir 1999 et 2000 avec respectivement 18.62c et 18.88c comme moyennes annuelles. - La dernière phase est la période allant de 2005 jusqu'en 2010. Elle est marquée par une remontée rapide des températures. Cette phase épouse entièrement les dernières observations du GIEC (2007) qui ont identifié les années 2005, 2006, 2007, 2009 et même 2010 comme faisant partie des années les plus chaudes que la planète terre a connu depuis 1880. Figure 29 : Courbe de la moyenne mobile lissée sur 5 ans I.1.2.3. L'indice de chaleurCet indice met en évidence les années chaudes (années dont la température moyenne est au-dessus de la moyenne interannuelle de la série) et les années fraiches (années dont la température moyenne est inférieure à la moyenne inter annuelle). Figure 30 : Indice de chaleur de la série Cet indice permet de tracer la courbe de tendance linéaire qui met en évidence une augmentation graduelle des températures dans la ville de Bamenda. Cette tendance est la conséquence de plusieurs facteurs aux impacts déjà évalués au plan mondial : - L'urbanisation ; il s'agit de la densification de la population de la ville et de l'invasion rapide des espaces ruraux de la périphérie. Ce phénomène passe par la dégradation progressive de la végétation et l'imperméabilisation des sols par les constructions notamment de la voirie et les immeubles ou les maisons d'habitations. Ce phénomène diminue considérablement la capacité d'autorégulation de la nature. Au cours d'une réunion sur le lien entre l'urbanisation et les changements climatiques à l'occasion de la journée mondiale de l'habitat le 03 octobre 2011, le secrétaire général de l'ONU M. Ban Ki-moon déclarait: « Le lien entre urbanisation et changement climatique est bel et bien réel et pourrait s'avérer meurtrier ». L'espace urbain de la ville de Bamenda est passé de 154 ha en 1960 (FOMBE, 1983) à 4880 ha en 201232(*) soit une multiplication par 31.7 en seulement 52 ans. La population quant à elle est passée de 18500 âmes en 1964 à près de 496 931 en 2012. Toutes ces données statistiques témoignent d'une urbanisation très rapide dans cette localité. L'impact de l'urbanisation sur le réchauffement climatique est illustré par le schéma suivant qui présente une augmentation des températures avec l'intensification de l'habitat et des autres installations liées à la ville. Figure 31 : Profil d'un îlot de chaleur urbain (Source : http://www.espere.net) - L'industrialisation ; elle est identifiée au niveau mondial comme la première cause du réchauffement climatique. Au plan local, la ville de Bamenda est beaucoup plus un centre de service et de commerce. Les principales émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane...) sont liées aux activités de transports et des petites unités de transformation agroalimentaire. * 32 Google Earth (image du 20 décembre 2012) |
|