I.2.2. La croissance spatiale jusqu'à la fin des
années 1990
L'installation des colons au niveau de station
« actuel up station » et la construction de
quelques infrastructures notamment quelques routes en direction de la
périphérie et aussi la construction d'hôpitaux et
d'écoles ont exercé un fort attrait sur les populations de la
région. Ainsi, de Mbatu, Nsongwa, Mankon, Nza, Nkwen ou alors de
Mendankwe on a assisté à un véritable exode des
populations vers le nouveau centre pour des raisons économiques sociales
et même de curiosité. Autour du noyau originel, on a
assisté à une installation progressive des hommes ; ce qui a
donné peu à peu un visage urbain à cette
agglomération. Au début des années 1960, l'escarpement
est franchi et un quartier fut installé sur le site de l'actuel
quartier old town qui présentait l'avantage
d'être situé dans l'un des principaux villages sinon le plus
important de la zone : « Le village Mankon » qui avait
déjà à l'époque une importante population
disséminée sur les terres environnantes. En outre ce site
présentait un profil relativement appréciable par rapport au
relief de l'ensemble de la zone ; sans oublier la disponibilité des
ressources hydriques. Autour de cette ville des années 1960,
s'établit quelques fronts d'urbanisations et la ville connut une
extension prioritairement vers le Nord-Ouest et le Sud-Ouest pour atteindre les
quartiers Azire, Musang, Metta-quarter et Ntamulung. Dans le secteur Sud de la
ville à up station, le Government Residential Area
connait la construction des premières résidences
réservées aux collaborateurs coloniaux. Une autre phase
d'extension de la ville : celle des années 1980 fut
détachée des quartiers déjà existants. Ce fut une
occupation de la périphérie de la ville. Il s'agissait en
réalité des populations de Bambui, Mbengwi, Wum, Awing qui
voulaient se rapprocher du centre urbain.
I.2.3. L'extension des années 2000
Au lendemain des indépendances, Bamenda est l'une des
deux principales villes du Cameroun occidental avec Buéa dans le
Sud-Ouest. Ainsi, cette ville connait une attention particulière de la
part des autorités. D'abord commune rurale puis commune urbaine ;
chef-lieu de département puis chef-lieu de province et enfin de
région, la ville de Bamenda s'érige en véritable centre
administratif, politique et économique avec plusieurs marchés.
Ainsi, sa zone d'influence connait une extension très rapide jusqu'au
Nigéria voisin. Les arrivées dans la ville connaissent une
importante augmentation ; c'est ainsi que les terres impropres à
l'installation humaine connaitront une occupation progressive. Il faut
remarquer que la crise économique de la fin des années 1980 avait
contribué à la paupérisation de la population. C'est ainsi
qu'on a assisté à une surenchère des parcelles
constructibles mais aussi à la spéculation foncière qui
ont conduit certains nouveaux citadins à s'installer dans les bas-fonds
inondables. Mais aussi dans ces zones présentant des pentes très
élevées comme à New Town plus connu sous le nom
de New-Layout ; mais aussi à Abangoh et Sisia. La figure
23 présente l'évolution de la ville de sa création
jusqu'en 2010.
Figure 23 :
Extension de la ville de Bamenda de la création jusqu'en
2010
Sur cette figure, on remarque que c'est pendant sa
dernière phase de croissance que les populations de la ville de Bamenda
multiplient leur exposition aux risques naturels. En effet, c'est entre 2000 et
2010 que les quartiers où se produisent régulièrement les
inondations et les coulées boueuses furent occupées. JC. Thouret
et al. (2009) relèvent que cette situation est très
récurrente dans les villes des pays en voie de
développement ; suite à une croissance spatiale très
accélérée, Le noyau originel de la ville est
débordé et on assiste à une extension sur les sites
impropres à l'habitat notamment les vallées inondables et les
pentes abruptes constamment soumises aux phénomènes dommageables.
Dans le même ordre d'idées, Tchotsoua et al. (2007)
déplorent le fait que la plupart des villes camerounaises sont des
créations coloniales et furent créées sans la prise en
compte des perspectives à long terme.
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