II.2.3. Les facteurs anthropiques des mouvements de masses
dans la ville de Bamenda
En plus des facteurs naturels, d'autres éléments
qui résultent de l'activité humaine ont un impact
indéniable sur le déclenchement des mouvements de masse dans la
ville de Bamenda. Parmi ces facteurs le déboisement et les
aménagements inconséquents sur les pentes abruptes sont les plus
remarquables.
II.2.3.1. Le déboisement
De prime abord, il faut remarquer que la ville de Bamenda est
située dans une zone afro- alpine avec la présence de savane et
des ilots de forêts résiduelles (Létouzey 1985). Sur le
terrain, on observe que cette végétation a connu une importante
dégradation. L'exploitation du bois comme moyen de chauffage et comme
matière première dans l'artisanat local très florissante
sont les principales causes de la déforestation. En outre, la conversion
des espaces pour l'urbanisation joue aussi un rôle très important.
La mise à nu des surfaces les rendant vulnérables aux mouvements
de masse. Non loin de Bamenda dans la zone de Pinyin-Awing, Nkwemoh (1991)
relevait le fait que la dégradation de l'environnement notamment le
déboisement du à la pression démographique à
l'agriculture et à l'élevage sont à l'origine de
l'augmentation de la fréquence des glissements de terrain. Ce même
constat avait déjà été fait par Ngoufo (1989) dans
les mont Bamboutos voisine où il constatait que la déforestation
accélère de manière considérable l'érosion
et les mouvements de masse.
II.2.3.2. Les constructions inconséquentes sur les
pentes abruptes
Ville au relief accidenté, Bamenda ne connait pas une
gestion exemplaire de son espace. La haute pression démographique des
années 1980 et 2000 a causé l'installation de certaines
populations sur les pentes abruptes. Ces installations passent par des remblais
et des excavations pour créer des lotissements. Ces installations sur
les pentes ont pour conséquence le bouleversement des processus naturels
et la rupture des équilibres qui conduit à la fragilisation de
ces pentes de plus en plus en proie aux glissements de terrain. Les
constructions en pente produisent un étagement des maisons. La photo 6
ci-dessous présente un secteur en palier du quartier New layout.
Photo 4 : Etagement des
constructions Figure 18 : Esquisse de
l'étagement des
(Cliché Saha, juillet
2012) Constructions
La figure 18 illustre la situation observable dans la
ville de Bamenda sur les pentes abruptes. On peut y voir le
déchaussement des paliers supérieurs par les paliers
inférieurs. Lorsque l'érosion s'y mêle les
écroulements sont inévitables.
La photo 7 présente le malheur d'une famille du
quartier Sisia qui a perdu une aile de sa concession familiale en juillet
2012.
Photo 5 : Ecroulement d'une maison au
quartier Sisia 1 (Cliché Saha, juillet 2012)
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