2.3 EAUX USEES
Les eaux usées sont celles qui ont été
déjà utilisées par l'Homme dans ses activités.
Elles contiennent de nombreuses matières qui représentent selon
les quantités mises en jeu des dangers de diverses natures pour le
milieu récepteur ou pour les utilisateurs. Lorsqu'elles sont
traitées, elles génèrent des sous produits sous forme de
boues (Feujio, 2002).
2.3.1 Origine des eaux
usées
Les eaux usées peuvent être d'origine :
- domestique ou provenant généralement des
activités ménagères et des déjections
humaines (Fonkou, 1996).
- industrielle ou provenant généralement des
industries utilisant l'eau dans leur système
de production.
- pluviale ou issues des eaux de ruissellement chargées
d'alluvions
- hospitalière ou issues des salles de soins et des
laboratoires d'analyses.
2.3.2 Traitement des eaux
usées
D'après Bechac et al. (1983),
il existe plusieurs techniques de traitement, pouvant être
divisées en deux groupes en fonction des mécanismes
impliqués.
2.3.2.1 Méthodes conventionnelles
On les appelle encore méthodes
mécaniques. Elles utilisent dans leurs principes des mécanismes
de biodégradation par optimisation de l'activité microbienne. Il
s'agit par exemple des boues activées, des bio-disques, des digesteurs
anaérobies avec des variantes possibles (Bechac et al.,
1983).
2.3.2.2 Méthodes naturelles
Elles se basent sur les processus d'auto-épuration en
concentrant les eaux usées dans un site. Parmi ces méthodes, on
peut citer :
- le lagunage anaérobie qui consiste en un
écoulement des eaux usées dans une fosse
ouverte suffisamment profonde à garantir les conditions
anaérobies en son sein. Les conditions anaérobies sont
renforcées par la formation à la surface de l'eau d'une
croûte suite à l'accumulation des particules
entraînées par les gaz issus de la fermentation. Cette
croûte limite aussi la propagation des mauvaises odeurs.
- le lagunage aérobie qui consiste en un
écoulement de l'eau usée dans une lagune de
profondeur comprise entre 1,8 et 4,6 m ; ici, on ne
distingue pas une zonation précise à cause du brassage
provoqué par l'agitation mécanique en vue de l'aération du
milieu ou par l'air injecté sous pression qui par suite d'une agitation
du milieu provoque aussi une réaération de la surface. Ce
système nécessite une source supplémentaire pour son
fonctionnement.
- le lagunage à macrophytes qui comporte deux phases
successives : une première phase
de décantation et de digestion anaérobie. Une
seconde phase qui consiste en un écoulement lent de l'effluent du
digesteur vers une série de lagunes où les gaz produits par
fermentation au fond entraînent à la surface les particules ;
ces particules forment une croûte sur laquelle les plantes sont
cultivées (Fonkou, 1996).
- le marécage artificiel : on entend par
marécage une zone où le niveau de l'eau est
assez proche de la surface de la terre pendant une bonne
période de l'année de sorte à maintenir ce sol à
l'état saturé. Un marécage artificiel est
spécialement construit pour des raisons de contrôle de pollution
et de gestion des déchets à des endroits autres que ceux
où l'on trouve le marécage naturel. Le marécage artificiel
est constitué d'une série de lits de sable ou de gravier
supportant la plante épuratrice (EPA, 1993 ; cité par
Djoussé, 2005).
Toutes ces techniques d'épuration d'eaux usées
sont toujours associées à des systèmes de
prétraitement destinés à extraire des effluents les
éléments dont la nature ou les dimensions constitueraient une
gêne pour les étapes de traitements ultérieures. En
fonction des objectifs spécifiques de traitement à atteindre, on
pourra associer des traitements de finition (Bechac et al.,
1983).
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