1.6. TECHNIQUE DE
MULTIPLICATION DU MATERIEL VEGETAL
L'ananas dispose donc de plusieurs types d'ensembles
organiques qui peuvent être utilisés pour la multiplication. La
plantation de l'ananas se fait uniquement par rejets, c'est une multiplication
végétative au même titre que le bouturage. Il est donc
primordial de sélectionner ses rejets sur des plants sains et vigoureux
(Malard, 2007).
Selon Modeste (2007), Il existe donc plusieurs techniques
permettant d'accélérer la multiplication végétative
de l'ananas. Ces techniques varient dans leur niveau de sophistication et les
taux de prolifération des rejets. Dans leur ensemble par ces
méthodes on cherche surtout à accélérer le
démarrage des bourgeons axillaires (les âmes emprisonnés)
par suppression des effets d'inhibition exercés par le
méristème apical. On distingue: la multiplication par extraction
des bourgeons, la technique de culture in vitro, technique de
l'éclaircissage des rejets ou le rabattage des souches, la
multiplication par fragmentation des tiges.
Quoique le taux de multiplication par explant "in vitro" soit
impressionnant et incomparablement plus élevé par rapport aux
autres techniques, les auteurs reconnaissent l'extrême lenteur de la
phase d'acclimatation. A la Réunion, l'acclimatation de vitro plants de
1-2 g du cultivar Queen a duré 10 mois pour obtenir des plantules de
120-130 g (Folio, 1990). Il existe aussi un effet vitro-plant, les premiers
plants issus de culture in vitro peuvent avoir des comportements aberrants (ex
: qualité de fruit médiocre). Il faut parfois attendre plusieurs
cycles avant que ces caractéristiques de la variété ne se
stabilisent (Govindin, 2012).
Les deux premières méthodes ne pouvant
être pratiquées qu'en laboratoire par des spécialistes, et
avec un matériel adéquat. D'autre part, des techniques telles que
l'éclaircissage des rejets ou le rabattage des souches ne garantissent
pas la qualité sanitaire des plants et ne débouchent que sur de
faibles rendements tout en nécessitant des besoins en main-d'oeuvre
élevés.
1.6.1. LA MULTIPLICATION
PAR FRAGMENTATION DES TIGES
Cette technique permet de conserver entièrement les
caractéristiques de la plante mère. Il faut utiliser des tiges
qui ont déjà produit des fruits.
v Etapes de la technique de multiplication par
fragmentation des tiges
A. Déterrage, parage et fragmentation des
souches
Après la récolte de fruits, on déterre
les souches (tiges) fraîches. A l'aide d'un couteau de cuisine, on fait
le parage de la souche qui consiste à enlever les écailles de la
base du rejet, en fin de dénuder les racines. C'est une opération
capitale pour la bonne reprise des plants. Sans parage les racines ne peuvent
pas traverser les feuilles desséchées et durcies qui ne
pourriront pas (Govindin, 2012).
Après le parage on obtient une tige cylindrique et on
fait le décorticage au niveau de la tige, puis ces tiges sont
découpées en petits secteurs (fragments de 3 à 4 cm)
chacun portant au moins deux à quatre bourgeons axillaires, ces secteurs
sont sectionnée en deux.
B. Désinfestation de fragment et la mise en bac
de prolifération des explants
Désinfecter les fragments obtenus en les trempant
entièrement dans une solution de fongicide plus insecticide. Les
fragments ainsi traités doivent être disposés debout
pendant 12 heures pour une bonne répartition du produit.
Faire un dispositif ou bac de prolifération de 1 m de
haut avec un substrat riche, sur laquelle on creuse des sillons
parallèles distants de 5 cm, à l'intérieur desquels les
fragments sont mis en place.
On dispose les fragments bout à bout et à plat
dans les sillons, à des intervalles de 15 cm et on veillera à ce
que la face sectionnée soit orientée vers le substrat, ce qui
facilitera l'évolution des racines des explants. Recouvrir d'une fine
couche de substrat et arroser une fois tous les 3 jours, au bout de trois
semaines chaque fragment aura bourgeonné sur la face supérieure
et 1 mois plus tard, vos jeunes plantules auront atteints 5 à 10 cm de
haut (Modeste, 2007).
C. Sevrage des plants
La croissance des plantules qui se développent à
partir des bourgeons sur chaque secteur est généralement rapide.
Le sevrage de jeunes plantules intervient généralement
après un mois de la mise en bac. Le nombre de sevrages peut aller
jusqu'à trois sevrages et le temps entre les sevrages est de12 à
15 jours, car après le deuxième sevrage, la durée de
reprise devient très lente, même le nombre des explants
formés et leur poids chute très rapide. Dans la majorité
de cas un fragment de 3 à 4 cm donne 4 à 10 plantules et les
jeunes plants ne pèsent que 10 à 20 g (Bidima, 2007).
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