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Activation des bourgeons latents de différents rejets d'ananas (ananas comosus) pour la propagation en masse de plants en conditions horticoles in vivo

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par Patrick MUKENDI KALALA
Université de Kinshasa - Ingénieur Agronome,orientation Phytotechnie 2014
  

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RESUME

L'ananas est l'une des plus importantes espèces fruitières tropicales de culture intensive. Mais, en République Démocratique du Congo (RDC), la production est de plus en plus faible à cause de manque de matériel de plantation et de techniques appropriées pour sa multiplication.

L'ananas dispose donc de plusieurs types d'organes qui peuvent être utilisés pour la multiplication. Cependant, il est considéré comme une plante dont la multiplication naturelle est particulièrement lente car la multiplication de l'ananas est obligatoirement végétative du fait que l'espèce est autostérile. Se référant au cas du cultivar Cayenne Lisse, PY (1979) montre qu'à la récolte du fruit, seule la couronne est disponible comme matériel pouvant être utilisé pour la replantation. De plus, selon la destination du fruit, même la couronne peut être indisponible.

Quant aux cayeux, happas et bulbille, leur formation ne débutant souvent qu'après la phase reproductive de la plante, on n'arrive à récolter en moyenne qu'un seul rejet par pied planté trois à sept mois après la récolte du fruit, ce qui est très lent pour un cycle de culture de douze à vingt mois. C'est ainsi l'approvisionnement en rejets est souvent un facteur limitant pour l'extension et l'établissement de nouvelles plantations.

C'est la raison pour laquelle une étude a été conduite au site du Mont-Amba en vue de déterminer le taux de multiplication de plants formés par les explants de l'ananas en fonction de leur origine et d'identifier le type de rejet approprié pour la prolifération des jeunes plants d'ananas.

Suivant le dispositif complètement randomisé avec 4 répétitions et 4 traitements, les résultats obtenus ont montré que les E4 (explants issus de cayeu souterrain) ont influencé de façon significative tous les paramètres de prolifération par rapport aux autres traitements. Le résultat le plus élevé obtenu avec le traitement E4 peut se justifier par sa richesse en bourgeons dormants sur ses fragments par rapport aux autres.

Au regard des résultats obtenus, il apparaît de manière claire que les explants issus de cayeu souterrain peuvent être utilisés comme meilleurs explants pour la production des plantules d'ananas par la méthode de macropropagation.

INTRODUCTION

1. Problématique

L'ananas (Ananas comosus) est connu principalement pour son fruit comestible et également cultivé pour sa richesse en Broméline, qui est une enzyme. Cet enzyme possède de nombreux usages industriels allant de l'attendrissement des viandes au tannage des cuirs, en passant par la stabilisation des peintures au latex. En outre, à partir des feuilles de certaines variétés sélectionnées à cette fin, on tire des fibres permettant de fabriquer du codage, des filets, ainsi que des papiers et textiles fins. Il est cultivé dans presque la totalité des régions tropicales du monde (Leal et Ceppens, 1996).

Cette culture en Afrique, en général, et en République Démocratique du Congo (RDC) en particulier, se caractérise essentiellement par sa faible productivité. Celle-ci est la résultante des nombreuses contraintes parmi lesquelles, l'insuffisance et la difficulté d'acquisition de matériel de plantation. Cette contrainte est considérée comme la plus importante du fait qu'elle peut freiner l'expansion et l'amélioration de l'ananas. Car, la propagation de l'ananas se fait par rejetonnage et présente des inconvénients notamment : la lenteur (le nombre de rejet par plante étant limité), l'hétérogénéité du matériel de propagation et enfin le matériel de propagation est lourd et volumineux, son transport est par conséquent coûteux (Kwa, 2003).

Ainsi, la culture intensive de l'ananas est parfois confrontée à des difficultés d'ordre pratique : il faudra au moins 40 000 à 60 000 plants pour un hectare. Il est remarqué que le problème est encore plus aigu dans le cas où on cherche à diffuser un nouveau cultivar (Fournier, 2011).

Cependant, ces rejets auront de différents comportements en champ selon l'endroit (le niveau) où ils ont été prélevés sur la plante mère. Selon que l'on choisit l'un ou l'autre type de rejet lors de la plantation, on obtient les résultats différents dans : la durée de la culture, la façon de croître de la plante et la qualité du fruit produit. Par conséquent, il faudra planter un seul type de rejets dans tout le champ pour avoir une récolte des fruits uniformes et moyennement homogènes dans tout son champ (Charrier et al., 1997).

2. Hypothèse

La technique de multiplication rapide des plants (macro propagation) par fragment des tiges permettrait d'obtenir plusieurs plants (rejets) à la fois sains, moyennement homogènes (clones) et conserverait entièrement les caractéristiques de la plante mère (meilleur rendement). Ainsi, cette technique appliquée à l'ananas constitue une voie nouvelle de production en masse de plants du fait qu'elle est rapide, adaptable et demande peu d'investissements.

3. Objectifs

L'objectif global poursuivi par cette étude, est la détermination du taux de prolifération de plants à partir de différents fragments de rejets de l'ananas en fonction de leur endroit (le niveau) où ils ont été prélevés sur la plante mère.

Pour atteindre cet objectif global, les objectifs spécifiques suivants sont poursuivis :

- identifier le type de rejet approprié pour la prolifération des jeunes plants d'ananas;

- Fournir les éléments et les pratiques facilement accessibles à tous.

4. Intérêt du travail

La durée de production des rejets présente l'inconvénient d'être longue; trois à sept mois après la récolte des fruits. Ce travail peut, en effet, être nécessaire pour obtenir du matériel de plantation dans un laps de temps. D'autre part, de nombreux bourgeons formés sur pied mère demeurent inexploités. C'est ainsi que la technique de macropropagation par plants issus de fragments de tige(PIF) permet d'activer les bourgeons latents pour régénérer des quantités importantes de plants sains dans des délais relativement courts et ajustables aux périodes de plantation.

Dans le cas particulier du système PIF appliqué à l'ananas, il n'existe pas à notre connaissance de données relatives à la ville de Kinshasa. Ainsi, cette étude permettrait de disposer aux paysans exploitants une bonne technique culturale qui augmenterait leur rendement et leur revenu.

5. Subdivision du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est constitué de trois chapitres. Le premier chapitre parle de la revue de la littérature sur l'ananas. Le deuxième décrit le milieu, le matériel et les méthodes utilisées et enfin, le troisième chapitre présente les résultats et leur discussion.

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