RESUME
L'ananas est l'une des plus importantes espèces
fruitières tropicales de culture intensive. Mais, en République
Démocratique du Congo (RDC), la production est de plus en plus faible
à cause de manque de matériel de plantation et de techniques
appropriées pour sa multiplication.
L'ananas dispose donc de plusieurs types d'organes qui peuvent
être utilisés pour la multiplication. Cependant, il est
considéré comme une plante dont la multiplication naturelle est
particulièrement lente car la multiplication de l'ananas est
obligatoirement végétative du fait que l'espèce est
autostérile. Se référant au cas du cultivar Cayenne
Lisse, PY (1979) montre qu'à la récolte
du fruit, seule la couronne est disponible comme matériel pouvant
être utilisé pour la replantation. De plus, selon la destination
du fruit, même la couronne peut être indisponible.
Quant aux cayeux, happas et bulbille, leur formation ne
débutant souvent qu'après la phase reproductive de la plante, on
n'arrive à récolter en moyenne qu'un seul rejet par pied
planté trois à sept mois après la récolte du fruit,
ce qui est très lent pour un cycle de culture de douze à vingt
mois. C'est ainsi l'approvisionnement en rejets est souvent un facteur limitant
pour l'extension et l'établissement de nouvelles plantations.
C'est la raison pour laquelle une étude a
été conduite au site du Mont-Amba en vue de déterminer le
taux de multiplication de plants formés par les explants de l'ananas en
fonction de leur origine et d'identifier le type de rejet approprié pour
la prolifération des jeunes plants d'ananas.
Suivant le dispositif complètement randomisé
avec 4 répétitions et 4 traitements, les résultats obtenus
ont montré que les E4 (explants issus de cayeu souterrain) ont
influencé de façon significative tous les paramètres de
prolifération par rapport aux autres traitements. Le résultat le
plus élevé obtenu avec le traitement E4 peut se justifier par sa
richesse en bourgeons dormants sur ses fragments par rapport aux autres.
Au regard des résultats obtenus, il apparaît de
manière claire que les explants issus de cayeu souterrain peuvent
être utilisés comme meilleurs explants pour la production des
plantules d'ananas par la méthode de macropropagation.
INTRODUCTION
1. Problématique
L'ananas (Ananas comosus) est connu principalement
pour son fruit comestible et également cultivé pour sa richesse
en Broméline, qui est une enzyme. Cet enzyme
possède de nombreux usages industriels allant de l'attendrissement des
viandes au tannage des cuirs, en passant par la stabilisation des peintures au
latex. En outre, à partir des feuilles de certaines
variétés sélectionnées à cette fin, on tire
des fibres permettant de fabriquer du codage, des filets, ainsi que des papiers
et textiles fins. Il est cultivé dans presque la totalité des
régions tropicales du monde (Leal et Ceppens, 1996).
Cette culture en Afrique, en général, et en
République Démocratique du Congo (RDC) en particulier, se
caractérise essentiellement par sa faible productivité. Celle-ci
est la résultante des nombreuses contraintes parmi lesquelles,
l'insuffisance et la difficulté d'acquisition de matériel de
plantation. Cette contrainte est considérée comme la plus
importante du fait qu'elle peut freiner l'expansion et l'amélioration de
l'ananas. Car, la propagation de l'ananas se fait par rejetonnage et
présente des inconvénients notamment : la lenteur (le nombre
de rejet par plante étant limité),
l'hétérogénéité du matériel de
propagation et enfin le matériel de propagation est lourd et volumineux,
son transport est par conséquent coûteux (Kwa, 2003).
Ainsi, la culture intensive de l'ananas est parfois
confrontée à des difficultés d'ordre pratique : il
faudra au moins 40 000 à 60 000 plants pour un hectare. Il est
remarqué que le problème est encore plus aigu dans le cas
où on cherche à diffuser un nouveau cultivar (Fournier, 2011).
Cependant, ces rejets auront de différents
comportements en champ selon l'endroit (le niveau) où ils ont
été prélevés sur la plante mère. Selon que
l'on choisit l'un ou l'autre type de rejet lors de la plantation, on obtient
les résultats différents dans : la durée de la culture, la
façon de croître de la plante et la qualité du fruit
produit. Par conséquent, il faudra planter un seul type de rejets dans
tout le champ pour avoir une récolte des fruits uniformes et moyennement
homogènes dans tout son champ (Charrier et al., 1997).
2. Hypothèse
La technique de multiplication rapide des plants (macro
propagation) par fragment des tiges permettrait d'obtenir plusieurs plants
(rejets) à la fois sains, moyennement homogènes (clones) et
conserverait entièrement les caractéristiques de la plante
mère (meilleur rendement). Ainsi, cette technique appliquée
à l'ananas constitue une voie nouvelle de production en masse de plants
du fait qu'elle est rapide, adaptable et demande peu d'investissements.
3. Objectifs
L'objectif global poursuivi par cette étude, est la
détermination du taux de prolifération de plants à partir
de différents fragments de rejets de l'ananas en fonction de leur
endroit (le niveau) où ils ont été prélevés
sur la plante mère.
Pour atteindre cet objectif global, les objectifs
spécifiques suivants sont poursuivis :
- identifier le type de rejet approprié pour la
prolifération des jeunes plants d'ananas;
- Fournir les éléments et les pratiques
facilement accessibles à tous.
4. Intérêt du
travail
La durée de production des rejets présente
l'inconvénient d'être longue; trois à sept mois
après la récolte des fruits. Ce travail peut, en effet,
être nécessaire pour obtenir du matériel de plantation dans
un laps de temps. D'autre part, de nombreux bourgeons formés sur pied
mère demeurent inexploités. C'est ainsi que la technique de
macropropagation par plants issus de fragments de tige(PIF) permet d'activer
les bourgeons latents pour régénérer des quantités
importantes de plants sains dans des délais relativement courts et
ajustables aux périodes de plantation.
Dans le cas particulier du système PIF appliqué
à l'ananas, il n'existe pas à notre connaissance de
données relatives à la ville de Kinshasa. Ainsi, cette
étude permettrait de disposer aux paysans exploitants une bonne
technique culturale qui augmenterait leur rendement et leur revenu.
5. Subdivision du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est
constitué de trois chapitres. Le premier chapitre parle de la revue de
la littérature sur l'ananas. Le deuxième décrit le
milieu, le matériel et les méthodes utilisées et enfin, le
troisième chapitre présente les résultats et leur
discussion.
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