UN RELIEF VALLONNE MARQUE
PAR DES PENTES FORTES
Baloumgou est un haut plateau d'environ 1450 m d'altitude
moyenne. Il se décompose en trois unités orographiques majeures
qui se succèdent de 1000 à 1800 m d'altitude.
Relief et distribution spatiale de la pluviosité
(d'après juscar Ndjounguep 2009)
BALOUMGOU, DES PLUIES PEU AGRESSIVES SUR DES SOLS
VULNERABLES
Le climat est du type subéquatorial
de mousson à dominante humide et fraîche, à une saison des
pluies (mi-mars à mi-novembre). Les précipitations annuelles sont
partout supérieures à 1400 mm. Les pluies diminuent
grossièrement d'ouest en est mais aussi du sud au nord en fonction de
l'altitude. Les hauteurs d'eau maximales sont enregistrées en
août-septembre. ils atteignent parfois 90 à 100 mm en
mars-avril-mai et 118 mm en août. Cependant, les intensités
horaires sont faibles (entre 15 à 40 mm/h). Les températures sont
rafraichies par l'altitude les maxima se situent entre 23 et 27°C).
Les sols se classent en trois groupes (Segalen,
1967; Champaud, 1973):
- les sols ferralitiques dérivés de basaltes
sont les plus répandus. Leurs propriétés physiques et
hydriques sont très favorables: grande épaisseur, porosité
élevée, friabilité et absence de cailloux, forte teneur en
argile et perméabilité de surface. Les sols ferralitiques
indurés portent par endroit des affleurements de cuirasses. C'est le cas
de Gwetcha, Pokeheu et Toukong.
- les sols peu évolués proviennent des roches
volcaniques meubles basiques (cendres, lapillis). Ils sont très riches
en matières organiques, azote et bases échangeables et
très perméables.
- les sols hydromorphes - sableux et carencés sur
granite, tourbeux sur basalte et alluvions - occupent les fonds
marécageux. Ils sont relativement peu fertiles mais la présence
d'eau, la platitude et les teneurs élevées en matières
organiques, en font de bonnes terres agricoles.
La texture des sols est très diverse avec des taux de
limon de 10 à 30 % et d'argile de 10 à 70 %. Cependant, quelle
que soit leur nature, les sols présentent des nuances locales suivant la
position sur la toposéquence. D'une manière
générale, ils sont plus épais, moins grossiers et plus
fertiles sur les bas de versants que sur les parties hautes. Ces
particularités locales sont mises en évidence dans l'exploitation
et l'aménagement traditionnels de l'espace agraire à
Baloumgou.
On retrouve aussi entre 1100 et 1600 m, les plateaux qui forment
l'ossature principale du relief sur plus de 70 % du territoire et qui laisse
voir :
- le plateau granito-gneissique au sud, avec des reliefs poly
convexes ou en demi-oranges sur lesquels affleurent par endroits des boules de
granites,( Gwethè)
- le plateau basaltique vers le nord, avec une topographie
plus calme où les interfluves en croupes surbaissées, arrondies
ou allongées sont séparés par des vallées
étroites. Les pentes supérieures à 25 % et celles
comprises entre 12 et 25 % y dominent.(Pokeheu, Gwetcha)
Au-dessus de 1600 m, les montagnes (moins de 15 % du
territoire),(Mont Toudieu, Mont Batcha) présentent une topographie plus
heurtée avec 75 % des surfaces situées sur plus de 25 % de pente.
Il s'agit d'une part, de petits massifs granitiques culminant à moins de
1800 m vers le sud.
Les altitudes y varient entre
1000 et 1300m. Quelques collines s'y retrouvent et sont beaucoup plus arrondies
et aux pentes douces (Gwelip, Kogsassap, Cité ) et peu brute ( Pokeheu,
Gwetcha, Gwethè).
L'hydrographie de Baloumgou est réduite à
quelques sources et rivières. Celles-ci coulent toutes vers le Sud-Est.
La rivière principale est Chekong. Qui prend sa source dans le Seche
(source du cours d'eau principale à l'extrême Sud-Ouest de
Bayangam, on y trouve aussi la rivière Mekoo (qui à pour source
les eaux de raphiale tel que l'indique son noms), Pangche (qui s'est
formé comme une lagune). La rivière Chekong coule tout au long de
l'année, et présente une chute (de 5m ) au niveau de
Gwetchè, il mesure environ 7 km de long, 3m de large par endroit et
même atteindre 5 m de large et 4m de hauteur en saison de pluie,.
D'autres rivières comme Pang-pang sont des rivières à
écoulement saisonnier.
Le sol des hautes altitudes est ferralitique
et rouge. La végétation qui s'y trouve est la prairie d'altitude.
Elle a été remplacée par la forêt d'eucalyptus issue
des actions anthropiques. Des formations arbustives et arborées
s'aperçoivent sur les pentes et dans les lieux sacrés. Dans la
vallée, les sols sont alluvionnaires. Ces alluvions viennent de
l'érosion des montagnes. La végétation y est
dominée par les cultures vivrières et les raphiales : c'est
le domaine de la forêt galerie.
Le climat de Baloumgou est un climat montagnard ou
subéquatorial de type camerounien. La pluviométrie y est moins
élevée que dans le reste du plateau Bamiléké. Ce
déficit s'explique par l'effet de foehn engendré par la
présence des monts Batcha, Bana et Manengouba qui font obstacle à
l'arrivée des vents de mousson à Baloumgou. Les vents secs du
Nord-Est prennent alors facilement place. Les précipitations moyennes
sont de 1416mm, les températures varient entre 17°4 et 19°7
pour une moyenne annuelle de 18,4°C. Le degré hygrométrique
élevé entraîne la présence du brouillard et la
rosée quand il n'y a pas de pluie. Une longue saison de pluies (de Mars
à Octobre) succède à une courte saison sèche (de
Novembre à Février). Ce climat est plus ou moins favorable aux
activités des hommes qui peuplent cette localité.
Comme tous les peuples de l'Ouest
Cameroun, le peuplement de Baloumgou s'est fait par les migrations. Deux
étapes de migrations ont contribué à ce peuplement. La
première étape est celle de la deuxième vague de migration
des Bamiléké de la plaine Tikar vers le Sud. La deuxième
étape est la conquête de Kouangoung et sa suite d'environ 300
hommes. C'est un chasseur venu de Fokamezo dans l'actuelle Menoua. Cet esprit
de conquérant amène les habitants des territoires soumis à
lutter contre certains voisins pour s'étendre. C'est ce qui lui a
donné le nom «lepgwe» qui signifie «grand griot
».» étant l'appellation locale, Baloumgou.
Une population aux origines diverses
La population qui est essentiellement agricole ( 92%) et vit
quotidiennement des travaux champêtres. Certains y travaillent 7jours/7,
pendant que pour d'autres le travail champêtre est optionnel, le reste de
temps étant concentré à la chasse, le petit commerce dans
le marché local et les différents jours de marché de la
semaine qui sont « Dickap pour le jour du marché de
Bangou carrefour et Bamena, Dictouoc pour le jour du marché de Kapnac.
Le jour férié de la semaine « Zejouc »
n'influence pas très souvent les activités des villageois car ces
derniers y voient souvent une perte de temps. Une bonne partie des cultures
effectué dans le village est vendue à l'extérieure
(près de 60%).
Le village est subdivisé en quartiers ayant à
leur tête des chefs de quartiers. Le Recensement Général de
la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1987 dénombre plus de 290
habitants à Baloumgou et les tendances des dernières recensements
(2005) montrent qu'ils seront près de 350 à nos jours. Ces
chiffres ont toujours tendance à baisser face à la pression
qu'exerce l'émigration sur le village à cause de certains maux
sociaux. La tranche d'âge la plus nombreuse est celle de 20 à 54
ans. Cette population est inégalement répartie. Les lieux les
plus peuplés sont : le centre du village dit Fopsac et Toukong,
ainsi que Pokeheu, Tchichi et Cité. D'autres points sont moyennement
peuplés : Gwetcha, Tswtcha et Gwetchè. Les autres quartiers
sont très faiblement peuplés. Les pentes sont presque vides.
L'exode rural est toujours croissant à Baloumgou.
L'activité principale de la population est
l'agriculture. S'y ajoutent l'élevage, l'artisanat, le commerce et
quelques activités importées de la ville.
Action des élites Baloumgou et le développement
du Village
Magasin d'intrant agricole BINUM de la zone de Baloumgou
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