3.5.2.4. Continentalité
Vu qu'en Maâmora c'est la variation de
précipitation qui est reconnu avoir un effet significatif sur la
régénération du chêne-liège, c'est seulement
ce paramètre qui est pris en considération pour évaluer
l'effet de la continentalité sur la régénération.
Les scores de la continentalité sont évalués en utilisant
les courbes d'isohyètes interpolées à tout endroit de la
forêt avec le minimum de précipitation ayant un score de 1 et le
maximum un score de 10 ; ces scores sont attribués suivant une fonction
linéaire.
58
En somme, à l'exception des types de sols, les scores
pour tous les autres facteurs sont attribués de façon non
subjective. Ceci donne une grande importance à l'approche et donc une
évaluation cohérente et pertinente.
3.5.3. Attribution des poids à chacun des facteurs
identifiés
Afin de déterminer les poids de chaque critère
l'approche experte a été adoptée. Trois experts issus de
domaines différents ont été choisis dans le but d'avoir
des résultats objectifs.
Expert 1 : Forestiers praticien dont l'accent
est mis sur la biodiversité, la phyto-écologie et la
phytosociologie
Expert 2 : Forestier praticien dont les
domaines d'intérêts sont l'agro-écologie et la
pédologie.
Expert 3 : Forestier praticien dont les
domaines d'actions sont la sylviculture le reboisement et l'inventaire.
Tableau 10. Moyenne des poids donnés par les trois
experts
Experts
|
Critères
|
CI
|
CR (%)
|
Topo- édaphique
|
Continentalité
|
Pente du terrain
|
Type de sols
|
1
|
0.29
|
0.41
|
0.05
|
0.25
|
0.07
|
7
|
2
|
0.24
|
0.61
|
0.06
|
0.09
|
0.05
|
5
|
3
|
0.25
|
0.25
|
0.25
|
0.25
|
0
|
0
|
Moyenne
|
0.26
|
0.42
|
0.12
|
0.20
|
0.04
|
4
|
Vu qu'il s'agit en fin de comparer quatre critères, le
RI=0.9
Le ratio de cohérence (CR) est en moyenne égale
à 4% (Tableau 10) ce qui est inférieur à 10% comme il est
recommandé.
3.5.4. Aptitude à la
régénération
Après agrégation à partir de la formule
4, les indices d'aptitude sont regroupés en quatre intervalles
égaux. Les indices les plus élevés correspondant à
la meilleure aptitude et inversement. La Figure 29 illustre les
différents niveaux d'aptitude pour la régénération
du chêne-liège.
Près de 23400 ha soit 17.4% de la forêt sont des
zones ayant une bonne aptitude pour la régénération du
chêne-liège alors que 34.84% de la forêt soit une surface de
46881.81 ha est faiblement apte à la régénération
du chêne-liège (Tableau 11)
59
Tableau 11. Classe d'aptitude à la
régénération du chêne-liège avec les surfaces
correspondantes
Aptitude
|
Surface (ha)
|
Pourcentage
|
Enclaves
|
4438,89
|
3,30
|
Très faible
|
5764,59
|
4,28
|
Faible
|
46881,81
|
34,84
|
Moyenne
|
54057,51
|
40,18
|
Bonne
|
23407,02
|
17,40
|
Total
|
134549,82
|
100
|
Parmi les 4438.89 hectares d'enclaves, 3266.64 ha
correspondent à la réserve de chasse royale.
Il y a un gradient, bien que non linéaire, de
l'aptitude qui va de l'ouest vers l'Est. Les meilleures aptitudes sont dans les
cantons A et B. Les résultats obtenus sont en accord avec ceux obtenus
par (Badouzi, 2008 ; El Hachmi, 2010; Khalladi, 2013) qui montrent que le taux
de réussite de la régénération du
chêne-liège décroit en allant du canton A vers le canton
E.
Il convient de noter que les résultats obtenus dans
cette étude sont considérablement influencés par le
facteur topo-édaphique (pente du plancher argileux et épaisseur
du sable) et surtout le climat à travers la continentalité
(Tableau 10).
Afin d'avoir une appréciation plus ou moins
quantifiable des résultats, il y a nécessité de les
superposer à la carte des groupements végétaux. En effet,
comme il a été démontré au chapitre §3.1.1
relatif à l'analyse des facteurs influençant la
régénération du chêne-liège, la flore peut
servir comme un élément de validation des résultats de
l'évaluation multicritère. La carte d'évaluation se trouve
à la Figure 30.
Une autre approche d'évaluation de la qualité
des résultats obtenus pourrait être la confrontation entre le
bilan des essais de régénération et la carte de la Figure
29. Cependant, cette approche pose deux problèmes. D'une part, les
données des bilans de régénération (à notre
disposition) élaborées par El Hachmi (2010) ne concordent pas
avec les observations faites sur le terrain. D'autre part, les bilans ne
reflètent pas nécessairement l'aptitude du milieu. La technique
culturale (préparation du sol, technique plantation ou semis à la
bonne période), le respect de la mise en défens, la
qualité des
60
plants et/ou des glands sont aussi des facteurs importants.
Ceci explique pourquoi cette seconde approche bien que plus pertinente (sur le
plan théorique) n'est pas adoptée.
Les résultats, tels que présentés
à la Figure 29, donnent une idée au gestionnaire des zones
d'intervention mais lui reste peu utile. Ce qui intéresse le
gestionnaire est de lui fournir une unité de gestion sur laquelle il
peut planifier des interventions. L'unité de gestion par excellence de
la forêt est la parcelle. Pour répondre à cette attente,
l'aptitude moyenne pour toute parcelle a été calculée puis
affectée à celle-ci. Le résultat est
présenté à la Figure 31.
Sur le plan pratique, la Figure 31 montre les zones
prioritaires en cas de planification. Les zones ayant une bonne aptitude
doivent faire la priorité du gestionnaire si celui-ci espère une
bonne réussite de son programme de régénération.
Cependant, les zones à aptitude faible ou très faibles peuvent
être explorées pour expérimentation en vue de comprendre
davantage les causes des échecs ou mieux encore pour développer
une technique de culture du chêne-liège adaptée à
ces milieux.
Figure 29. Carte d'aptitude à la
régénération du chêne-liège dans la
forêt de la Maâmora
61
62
Figure 30. Carte d'évaluation de l'aptitude
à la régénération du chêne-liège dans
la forêt de la Maâmora par superposition avec la carte des
groupements végétaux
Figure 31. Carte d'aptitude à la
régénération moyenne par parcelle de la forêt de la
Maâmora
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