La pente et la profondeur du plancher argileux
(épaisseur du sable) sont des facteurs qui influencent la
régénération du chêne-liège en Maâmora
(Lepoutre, 1965). Cet auteur estime que la réussite de la
régénération dépend des facteurs écologiques
notamment topo-édaphiques (épaisseur du sable et la pente du
plancher argileux). Il explique que ces deux composantes influencent le
régime hydrique. Lepoutre a ainsi élaboré un abaque de
« vocation » qui montre les conditions de réussite de
régénération du chêne-liège de Maâmora.
En résumé il ressort de cet abaque qu'en Maâmora
occidentale, les échecs des reboisements sont enregistrés
là où l'épaisseur du sable est supérieure à
2 m et en Maâmora centrale, on peut espérer une bonne
réussite pour une épaisseur du sable comprise entre 0,5 m et 1,15
m, une pente se situant entre 3 à 12 %. Mais en Maâmora orientale,
la réussite des semis se situe sur une pente de 3 à 9 % et une
épaisseur du sable comprise entre 0,50 m à 1,70 m.
Il est important de retenir que Lepoutre réfère
à la pente du niveau de l'argile et non la pente du terrain. Cependant,
il recommande à défaut de la disponibilité des
données sur la pente du niveau argileux, l'utilisation de la pente du
terrain naturel. Cette approximation est d'autant plus fiable (avec un risque
d'erreur de 2%) que l'épaisseur du sable est inférieure à
2 m.
Cependant, Amhajer (1997) et Boukhari (2001) affirment tous
deux que le taux de réussite de la régénération
artificielle ne dépend ni de la profondeur du sable ni de la pente du
terrain et que celle-ci est partout possible en Maâmora (Belghazi &
al., 2001). Toutefois, Belghazi et al. (2011) font remarquer que
l'épaisseur du sable n'a d'effet que sur les jeunes plants de
chêne-liège issus des pépinières. Ces auteurs
expliquent que ces résultats contradictoires par rapport à ceux
de Lepoutre (1965) viennent du fait que le semis de chêne-liège
mieux adapté au terrain est doué d'une croissance racinaire
importante et son arrosage au premier été compense le
déficit hydrique estival lorsque le semis n'arrive pas à explorer
l'humidité au niveau du plancher argileux. Il faut noter que ces auteurs
ne mentionnent pas comment les jeunes sujets de chêne-liège
pourraient survivre à l'hydromorphie dans le cas d'un sol très
superficiel.
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Il est à signaler que les dispositifs
étudiés par Amhajer (1997) et Boukhari (2001) comportent des
plants systématiquement arrosés les deux premières
années.
Enfin, les résultats obtenus par Lepoutre (1965) sont
soutenus par Tayane (2013) qui affirme que des résultats relativement
bons sont obtenus dans les sables rouges peu profonds (profondeur
inférieure à 120 cm). Ceci nous permet d'affirmer que
l'épaisseur du sable a une importance dans la
régénération naturelle du chêne-liège en
Maâmora. Néanmoins, elle pourrait être relativisée
par des apports en eau pendant la période estivale.
3.1.2. Pédologie
Les sables rouges constituent des milieux
privilégiés (bonne teneur en argile), pour la réussite
ainsi que pour la croissance en hauteur des jeunes semis et plants de
chêne-liège (Moujanni, 2007 ; Belghazi et al., 2011).
La description des sols rencontrés en Maâmora et
leurs influences sur la régénération du
chêne-liège sont issues des travaux de Métro et Sauvage
(1955) ; Debaucorps (1956) ; Faraj (1963) Lecoz (1964) ; Thauvin (1966) ;
Lepoutre (1965, 67 et 68) ; Beaudet (1969) et Michard (1976) dont les points
saillants sont repris par Anonyme2 (2011).
Le caractère hydromorphe des sols de la Maâmora
est surtout temporaire. En effet les sols s'engorgent complètement
chaque année pendant une durée plus ou moins longue en fonction
de l'importance des pluies hivernales. Lepoutre (1965) estime que c'est le
mauvais drainage des sols qui est à l'origine de l'échec du
reboisement à cause de l'asphyxie des jeunes semis ou plantations. De
ce, les sols hydromorphes sont impropres à la
régénération du chêne-liège en
Maâmora.
Les sols rouges méditerranéens (à
sesquioxydes de fer ou de manganèse) sont généralement
très peu profonds avec une couverture de sables beiges reposant sur
l'argile rouge de décalcification. La forêt de
chêne-liège recouvre assez régulièrement ces sols du
fait qu'ils ne sont plus calcaires. Les rares clairières
rencontrées apparaissent quand les sols deviennent très
superficiels. On peut alors dire que ces sols peuvent être
défavorable à la régénération du
chêne-liège surtout lorsque que le sol est superficiel.
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