A - COMPOSANTES
1) - Définition du plan ORSEC
Le plan ORSEC ( Organisation de Secours) est la mise en place
des instruments précisant: «les rôles et les
responsabilités des différents intervenants en cas de sinistres
divers en vue de sauver le plus grand nombre possible de victimes et de bien
»1, il est ainsi du ressort du plan ORSEC de définir les
autorités et les structures de commandement; de préciser le mode
de déclenchement; de recenser les moyens publics et privés
disponibles et de spécifier les missions des six (6) services que
constitue la structure opérationnelle.
En outre il convient de signaler que ce plan n'est pas celui
de l'action mais celui de structures «permettant la mobilisation des
moyens de secours dans les délais les plus courts sous un commandement
unique »2.
Pour notre gouverne nous pouvons retenir que la doctrine ORSEC
a été instituée en 1952 en France et a atteint son point
culminant en Juillet 1987 avec l'apparition d'une «loi relative à
l'organisation de la sécurité civile... loi appelée... loi
sécurité civile, pour son approche clairvoyante dans l'exercice
des missions à accomplir »?.
Au Cameroun, le projet de décret pour la mise en place
du plan ORSEC reste toujours en berne, en ce moment où les catastrophes
divers frappant le triangle national, il est souhaitable que ce décret
connaisse un dénouement rapide pour une organisation sans embûche
aux prochaines
1 Extrait du projet de décret portant
organisation des secours en cas de catastrophe.
2 Extrait de plans de secours prévention des
risques ... Fransel1999
42
échéances catastrophiques. Pour une
appréciation détaillée de ce projet de décret
referons-nous à l'annexe de ce travail.
2 - Organigramme ORSEC - INONDA TION
Une schématisation ressortant les différents
intervenants possibles en fonction de leurs compétences est importante
ceci parce qu'elle permet d'élucider les tâches des uns et des
autres en attendant que le projet de décret soit promulgué par le
Chef de l'Etat Camerounais.
Dans notre zone d'étude (Limbé, Douala et
Kribi), la coordination des activités pourra avoir à sa
tête le Préfet étant donné ces trois(3) cités
sont les Chefs lieux des départements du Fako(Limbé), Wouri
(Douala) et Océan (Kribi). « le plan ORSEC est
déclenché par le Préfet »1, premier
administrateur du département a la lourde mission de vérifier les
informations possibles et les alertes sur les inondations2 pour
s'assurer de leurs véracités et veiller à la mise en place
des trois (3) structures du plan ORSEC départemental que sont: «la
structure de commandement, la structure des relations publiques et la structure
opérationnelle »3.
Pour le reste des répartitions de tâches le
schéma ci-après l'illustre brièvement.
1 Les plans de secours : Dr Fabien Catala centre
hospitalier Albi samu 81 Avril 2001
2 Voir schéma d'alerte au sous chapitre IEC
3 Extrait projet décret portant ORSEC en cas de
catastrophes.
SCHEMA I : ORGANIGRAMME (PLAN ORSEC
DEPARTEMENTAL)
Structure opérationnelle
Les six(6) Chefs services ORSEC
Service liaison et transmission Service police et renseignements
Service secours et sauvetage Service soins et santé
Service social et solidarité Service transport et
travaux
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**********************
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PLAN ORSEC - INONDATION DEPARTEMENTAL
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Structure de
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Structure des Relations
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Structures
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commandement
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Publiques
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LE PREFET
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Conseiller à la Communication
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Responsable
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Poste de
|
Poste de
|
Cellule de
|
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Composition
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Commandement
|
|
Commandement
|
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communication
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Fixe (PCF)
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Mobile (PCM)
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43
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*Assurer liaison PCM et autres services compétents
*Exploite renseignements et instructions *Coordonne et achemine secours
|
*Divise opération sur le terrain *Décentralisation
et exploitation des renseignements *Demande et répartition des
rapports
|
* Chargé de l'information du public
* Relation avec presse et autres média
|
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|
|
Tâches
|
Cf à l'annexe 6 : le projet de décret
d'organisation de secours au Cameroun : section III de l'article 9 à
l'article 16, pour tâche de chaque service
|
44
3 - Les moyens publics et privés
Dans la mise en oeuvre du plan ORSEC - INONDATION à
Limbé, Douala et Kribi, nous avons procédé au recensement
des moyens publics et privés, des différents intervenants et
compilé ces données au tableau ci-après.
45
Tableau III: LES MOYENS PUBLICS ET PRIVES
SERVICES
|
RESPONSABLE
|
DIFFERENTS INTERVENANTS
|
MOYENS
|
OBSERVATION
|
PUBLICS
|
PRIVES
|
PUBLICS
|
PRIVES
|
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LIAISON ET TRANSMISSION
|
Délégué départemental
Postes et
Télécommunication
|
ART
MINPOSTEL/ Départemental
|
* MOBILIS * MTN
|
*Téléphone filière
(environ 20 000 lignes)
*Radio électriques militaires
|
Téléphone mobile dans les trois zones
|
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POLICE ET RENSEIGNEMENTS
|
Commandant de compagnie
de la gendarmerie ou Délégué
départemental de la Police
|
*Gendarmerie *Police *Douanes *Pénitenciers
|
Sociétés de
Gardiennage
|
*Matériels de balisages *Matériels d'identification
*Matériels de maintien de l'ordre
|
Matériels de maintien de l'ordre
|
|
SECOURS ET SAUVETAGE
|
Responsable départemental Sapeurs Pompiers ou Croix-
Rouge
|
*Sapeurs Pompiers *Police Secours
|
*Croix-Rouge
*ONG humanitaires (secours et charité)
|
*Ambulances
*Matériels de désincarcération
|
Ambulances Brancard
|
La Croix-Rouge dispose d'une base de sauvetage maritime
à Kribi depuis
1994 expérience qui
devrait s'étendre dans
notre zone
|
SOINS DE SANTE
|
Délégué départemental de la
Santé Publique
|
Services médicaux
publics
Services vétérinaires publics
|
Responsables *Cliniques Privées *Croix-Rouge
(santé) *Santé Militaire
|
*Hôpitaux référence (2) *Hôpitaux de
District(6)
|
*Hôpitaux de la
garnison
*Hôpitaux privés
|
|
SOCIAL ET DE SOLIDARITE
|
Délégué départemental des Affaires
Sociales
|
Service
départemental des Affaires Sociales
|
*Eglises
*Croix-Rouge
|
Centres sociaux
|
*Centre d'écoute des
sinistrés (Croix- Rouge)
*Soutiens spirituels
|
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TRANSPORTS ET DES TRAVAUX
|
Délégué départemental des
Transports ou
Délégué départemental des Travaux Publics
|
*Circonscription des routes
*Service de construction *MAT GENIE *LABO GENIE
|
*Sociétés privées de
construction de routes *Entrepreneurs privés
|
*Matériels de
construction des routes et bâtiments
*Matériels de dégagements des voies
|
*Matériels de
construction des routes et des bâtiments
*Matériels de dégagement des voies
|
|
46
B - Information Education Communication (lEC)
1-information préventive
« L'information du citoyen, élément
important de la prévention, constitue un devoir pour l'Etat...
»1 c'est ainsi que les citoyens ont un droit à
l'information sur les risques majeurs tels que les inondations. Les deux
schémas ci-dessous montrent avec aisance le type d'information qui peut
être diffusé à l' intention des populations.
Schéma II: les causes des inondations
Quelles sont les causes d'une inondation ? (schéma II)
Développe auprès des élèves les différents
éléments qui peuvent favoriser une montée excessive de
l'eau ;
1 Extrait de plans de secours, prévention des
risques P.39 fransel1999.
47
Schéma III : Conduite à tenir en cas
d'inondations
Le deuxième (schéma Ill) qui figure dans la
rubrique: Devancez la catastrophe: Tenez-vous prêts ! Parle des consignes
à appliquer en cas d'inondation.
Il est à noter que les deux schémas ont
été produits par les Nations-Unies en 1992 dans le cadre de la
décennie internationale de la prévention des catastrophes
naturelles.
Par ailleurs l'autorité compétente ici qui est
le Préfet. Il devrait avoir à sa possession des données
cartographiques sur les zones possibles d'inondation dans sa zone de
commandement pour en diffuser à ceux qui sont exposés à ce
danger et prendre des mesures nécessaires pour minimiser les
conséquences lorsque ce risque déclenche.
2 - Documentation
Au delà de l'information qui peut tant bien que mal
être comprise et
48
vue par la population, on notera que dans le cadre de la
gestion adéquate préventive et active des inondations, des
brochures pourraient être confectionnées par les organismes
chargés de sauvegarder la vie et les hommes en tant de crise.
La direction de la protection civile du MINAT au Cameroun,
fait des efforts dans ce sens avec la confection des brochures relatant les
différents désastres qui se sont acharnés au Cameroun,
à cela, il faut adjoindre les autocollants qui véhiculent aussi
les différents messages de prévention. Néanmoins ces
documents sont très généralistes ce qui donne plutôt
un caractère restreint de l'information à y recueillir ou
véhiculer.
Dans le cadre de notre souci de mettre en place des outils
d'information éducation communication, nous pensons que des brochures
relatant les différentes causes des pluies - inondations, leurs gestions
antérieures, ceci dans nos trois (3) villes d'étude devraient
faire l'objet de fabrication en quantité nécessaire en
français et en anglais et distribuer aux personnes à qui la
situation naturelle et/ou humaine favoriserait un jour des désastres
pouvant causer les dommages graves.
3 - Alerte
« La Prévention des risques comprend : La
prévision fondée sur la connaissance et la surveillance des
phénomènes naturels ou technologiques pouvant entraîner des
catastrophes (phénomènes météorologiques à
l'origine d'inondations ...) »1. Cet aspect a été
étudiée en amont de notre travail, mais notons que cet acte de
prévision ne peut être efficace sans la mise en place d'un
système d'« alerte des populations par l'émission d'un
signal sonore national prédéterminé par les
autorités
1 Extrait de protection et assistance P. 2401 PC
2000
49
compétentes »1.
Pour être facile à connaître de tous, un
tel système doit être simple, pour cela l'alerte pourrait
être conçue sous la forme d'un seul signal donné par les
sirènes.
La population ainsi avertie du danger inondation dans notre
zone d'étude (Limbe, Douala et Kribi) devrait se mettre à
l'écoute de la radio. Le schéma III de la page 47 définit
les reflexes à mettre en branle après une alerte.
Pour une connaissance de tous ces réflexes, nous
pensons que la direction de la protection civile pourrait insérer dans
les annuaires téléphoniques (pages Jaunes) comme c'est le cas en
France, une page intitulée les consignes d'urgence expliquant
succinctement la conduite à tenir lors de la réception du signal
sonore émis par les sirènes.
4 - Simulation
Cet exercice consiste aux jeux de rôles de tous les
intervenants d'une inondation. De sa conception à sa réalisation,
tous les membres d'une structure opérationnelle qui comprend selon le
plan ORSEC camerounais dont le décret tarde à être
signé : six (6) services (liaison et transmission, - police et
renseignements - secours et sauvetage - soins de santé - social et
solidarité - transport et des travaux), devrait être
associé avec pour objectif de diminuer au maximum les pertes
matérielles et humaines en cas d'inondation.
Le scénario à monter devrait partir de la phase
d'alerte en passant par celle du déclenchement de secours et en se
terminant par une prise en charge... des victimes.
1 Extrait de protection et assistance P. 2401 PC
2000
50
Le scénario ci - après pourrait bien être
appliqué à Limbé Douala ou
Kribi.
Les populations d'une zone exposée aux inondations en
cas de pluie intense seront informées et les rôles leur seront
assignés comme celui du premier témoin appelé à
envoyer une information à son chef de quartier qui à son tour
touche l'autorité administrative (Préfet) responsable du
déclenchement de l'alerte et de la convocation de la cellule de crise
qui devrait coordonner les opérations au niveau du poste de commandement
fixe (préfecture), du poste de commandement mobile (chantier , PMA et
hôpital).
Les différents intervenants au chantier trouveront des
populations certains sur les toitures , d'autres au bord des bassins versants,
ceux sauveteurs ( sapeurs pompiers, Croix-Rouge et autres organisations de
secours) vont déployer le matériel (gilets de sauvetage, corde,
chaloupe... etc.) nécessaire pour aider les sinistrés à
quitter les lieux ceci en les évacuant vers le PMA (après les
premiers secours) pour une prise en charge médicale et psychologique qui
se fera avec les équipes des soins de santé (MINSANTE) et social
et solidarité (MINAS), tout comme les autres intervenants cités
au sous chapitre : Les moyens publics et privés.
Les cas les plus graves seront amenés au niveau des
hôpitaux de références où le plan MASH (mise en
alerte des secours hospitaliers) sera mis en branle.
Au terme de cet exercice une séance de
débriefing avec les différents intervenants se tiendra pour tirer
les leçons et voir ce qui a marché et chercher une
amélioration aux manquements constatés lors de la prestation le
long de la chaîne de secours.
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