INTRODUCTION
Le secteur associatif en République
Démocratique du Congo est un acteur majeur de la vie économique
et sociale du pays. Il est, non seulement, pourvoyeur d'emplois mais remplit
surtout de nombreuses missions sociétales tant dans le domaine
économique que dans celui de l'aide aux personnes
déshéritées. Ces missions veillent à
améliorer la vie au sein de la société toute
entière.
Cependant, les défis auxquels sont confrontées
les associations à but non lucratif (sans but lucratif ou
« asbl ») sont nombreux : l'environnement dans lequel
elles sont actives devient de plus en plus réglementé, le secteur
est soumis à des contraintes budgétaires et financières
fortes, le besoin d'adaptation à l'environnement changeant est constant
et, comme toute organisation, les associations à but non lucratif sont
confrontées à de nombreux risques.
Les associations ont, comme toute organisation, des objectifs
et des activités. Elles sont, par ailleurs, soumises à des
contraintes légales et/ou financières auxquelles elles doivent se
conformer.
Toutefois, le contrôle interne fait appel à la
notion de maîtrise des activités de l'association à but non
lucratif compte tenu de son environnement, de ses objectifs et de ses
contraintes. Tous les risques ne peuvent pas être contrôlés
à cent pour cent et il doit y avoir une certaine proportionnalité
entre le coût de la mise en oeuvre des contrôles et les
bénéfices ou profits qui peuvent en découler.
Face à cette situation dans laquelle sont
plongées les asbl en République démocratique du Congo en
général et dans la ville de Bukavu en particulier, notre
préoccupation se focalisera sur les questions suivantes :
1. Les asbl de droit congolais oeuvrant à
Bukavu, appliquent-elles un contrôle interne ?
2. Ces asbl sont-elles confrontées aux
contraintes financières ? Respectent-elles les règles
traditionnelles de la bonne gestion financière ?
A la réponse aux questions posées ci-haut, qui
constituent d'ailleurs l'essentiel d'un contrôle interne, nos
hypothèses en guise de réponses provisoires se résument de
la manière suivante :
1. Les asbl de droit congolais oeuvrant à
Bukavu mettraient en oeuvre un système de contrôle interne qui
leur permettrait de maîtriser les défis auxquels elles sont
confrontées. Ces défis seraient liés au manque des
ressources humaines compétentes, à l'insuffisance des moyens
financiers et à la confusion des rôles entre différents
intervenants dans certaines asbl.
2. Ces asbl seraient confrontées à des
contraintes financières fortes contraignant ainsi la mise en oeuvre du
contrôle interne et ne respecteraient pas les règles
traditionnelles de bonne gestion financière.
L'objectif de ce travail n'est pas de proposer des nouvelles
règles ou des activités que les associations devraient mettre en
place ; car, une règle ou une activité qui est
réalisée dans une association peut ou ne pas être efficace
et même reproduite de manière similaire dans une autre association
bien qu'oeuvrant dans un même milieu et/ou poursuivant des objectifs
presque similaires. Ce travail a plutôt l'objectif de proposer quelques
stratégies à mettre en oeuvre par les asbl pour la mise en oeuvre
d'un système de contrôle interne efficace.
L'objectif que ce travail veut atteindre motive même le
choix de notre sujet. Dans notre choix, nous nous sommes
intéressés à l'efficacité et à la
subsistance des asbl à Bukavu mais aussi au risque qu'elles couraient si
elles n'appliquaient pas le contrôle interne tout au long de leurs
activités.
C'est ainsi que l'intérêt de ce travail se situe
à deux niveaux : sur le plan scientifique et sur le plan
pratique.
ü Sur le plan scientifique, il permettra
aux différents chercheurs d'enrichir leurs notions sur le contrôle
interne dans les asbl et d'en saisir les racines.
ü Sur le plan pratique, ce travail est
mis sur pied afin d'informer les administrateurs et les dirigeants des
associations sur les bonnes pratiques de gestion qui existent et qui favorisent
l'atteinte des objectifs des associations et, ce tout en tenant compte des
contraintes législatives et financières. Il recommande ensuite la
mise en oeuvre d'activités de contrôle interne au sein des
associations à but non lucratif dans la ville de Bukavu en particulier
et en République démocratique du Congo en général.
Quant à la méthodologie, nous utiliserons les
méthodes descriptive et analytique et les techniques documentaires et
d'enquête par questionnaire.
Tout d'abord, la méthodologie ou une science des
méthodes comme étant une discipline qui réfléchit
sur les processus rationnel d'une pensée méthodologique, elle
élabore les concepts de base et les instruments rationnels qui doivent
être employés pour arriver à son but. Le bon usage de ces
instruments doit conduire à organiser, interpréter et expliquer
les données en un tout cohérent pour la raison.1(*)
C'est ainsi que pour la mise sur pied de ce travail, il nous a
été utile d'user des méthodes et des techniques
suivantes :
1. La méthode descriptive : elle
est définie, par P. PHILIPPET, comme une méthode qui consiste
à faire un état d'un problème dans une organisation ou
dans un espace bien limité et mettant toutes les compétences en
évidence.2(*) Elle
nous servira de présenter notre champ d'étude sous
différents aspects et de connaître le fonds de la situation que
traversent les asbl dans la ville de Bukavu.
2. La méthode analytique : elle
nous a permis de faire l'analyse et l'interprétation des données
récoltées et des faits observés sur le terrain concernant
les asbl face au contrôle interne à Bukavu dans le but d'assurer
un bon fonctionnement des associations à but non lucratif.
3. La technique documentaire : elle nous
a permis de saisir des informations existant déjà dans les
écrits à propos des asbl. Nous ferons donc mention, à
travers cette technique, de quelques documents et autres sources ayant
parlé des associations sans but lucratif en général et du
contrôle interne dans celles-ci en particulier.
4. La technique d'enquête par
questionnaire : elle a été utilisée dans le
but de récolter les informations sur les asbl dans la ville de Bukavu
à travers l'élaboration et l'administration d'un questionnaire
d'enquête. L'administration de notre questionnaire sera en mode direct et
concernera un échantillon des asbl dans la ville de Bukavu. C'est ainsi
que nous enquêterons 30 asbl choisies aléatoirement dans la ville
de Bukavu.
Ce travail n'est pas le premier à aborder les notions
de contrôle interne, il vient s'ajouter à l'arsenal documentaire
en cette matière. Cependant, sa particularité est qu'il aborde ce
sujet sur les associations sans but lucratif oeuvrant dans la ville de Bukavu
en leur proposant quelques pistes de solution pour la mise en oeuvre d'un
système de contrôle interne lorsque celui-ci est confronté
à des contraintes financières. Nous pouvons, cependant,
mentionner les précédents travaux ci-après :
1. Gérard EDON dans « Le contrôle
interne, un outil de sécurisation des opérations bancaires :
cas de la SGBBE » part de l'hypothèse selon laquelle, le
respect des principes, des règles et des méthodes de
comptabilisation ne serait pas suffisant pour atteindre les objectifs d'image
s'il n'était complété par des mesures destinées
à assurer l'exhaustivité et la fiabilité des informations
produites. Il continu en disant que le secteur bancaire est l'un des secteurs
les plus règlementés et les plus contrôlés.
Néanmoins, il est en proie à des malversations qui tentent de
porter atteinte à son image de marque et de sécurité
financière qu'on lui a toujours reconnues.
Il a alors abouti aux résultats suivants : En
effet, le dispositif de contrôle interne ne peut empêcher à
lui seul que, des personnes de la société commettent une fraude,
contreviennent aux dispositions légales ou réglementaires, ou
communiquent à l'extérieur de la société des
informations trompeuses sur sa situation. Dans ce contexte,
l'exemplarité constitue un vecteur essentiel de diffusion des valeurs au
sein de la société. Il ne saurait en effet se réduire
à un dispositif purement formel en marge duquel pourraient survenir des
manquements graves à l'éthique des affaires.3(*)
2. Nadine ABIBA OUATTARA dans « Evaluation du
contrôle interne: cas du cycle des revenus de Online
Creation » trouve des résultats qui lui permettent
d'affirmer qu'il reste important de savoir que les risques au niveau de
l'entreprise ne sont pas à négliger. D'où, la
nécessité de l'évaluation du contrôle interne en vue
de mieux apprécier les procédures existantes ou celles à
mettre en place pour éviter que des défaillances soient facteurs
de conséquences hémorragiques pour l'entreprise. Comme tout
système, le dispositif de contrôle interne doit faire l'objet
d'une surveillance permanente. Il s'agit de vérifier sa pertinence et
son adéquation aux objectifs de la société.4(*)
3. Espoir SADIKI KAMANDA dans son mémoire
intitulé « Analyse du contrôle interne au sein d'une
institution de microfinance : cas de CERP GALA LETU de 2005 à
2007 » se pose les questions suivantes en guise de
problématique : Vu la complexité des opérations, quels
sont les mécanismes du contrôle interne au sein de l'Institution
de Micro finance CERP Gala Letu » ? Quelles seraient les forces
et faiblesses de son dispositif et quelle proposition peut-elle
envisager ?
Il conclut que l'IMF « CERP GALA LETU »
dispose d'un dispositif de contrôle interne de ses services offerts
notamment dans la collecte de l'épargne publique, le crédit et
dans ses différents services au sein de l'institution. ce dispositif mis
sur pied demeure positivement appréciable en ce sens qu'il permet de
maîtriser les risques éventuels et le pilotage même de cette
institution par son système d'organisation, la qualité de son
personnel et son système de contrôle interne et, cela expliquerait
même sa forte croissance et son extension sur l'étendue du
territoire national et nous amenant ainsi, à l'issue de cette longue
démarche, de réitérer même la confiance que doit
avoir la population congolaise en général et celle de la ville de
Goma en particulier en cette institution de microfinance.5(*)
4. Kamal ABOU JAOUD, « Les enjeux du
contrôle interne », trouve dans sa conclusion qu'il est
par conséquent crucial que chaque entreprise, quelle que soit sa taille,
son secteur d'activité ou son mode de financement, soit en mesure
d'évaluer la qualité de son dispositif de contrôle interne
afin de s'assurer qu'il ne recèle aucune faiblesse significative et que
l'exposition aux risques de l'entreprise, en phase avec ses objectifs et sa
stratégie, soit écartés.6(*)
5. Bernadette FURAHA BALANGALIZA, dans son mémoire
intitulé : « Essai de mise en place de système
de gestion et de prévision de trésorerie au sein d'une ASBL. Cas
de APED ASBL »7(*) se pose la question ci-après :
« La mise en place du système de
prévision et de la gestion de trésorerie apporterait-elle du
nouveau à APED asbl ? Celle-ci est-elle la solution appropriée
pour son équilibre financier et sa solvabilité ?
Elle aboutit aux résultats suivants : l'une des
manières les plus simples pour contrôler les entrées et les
sorties des fonds, à la disposition d'un responsable financier est la
réalisation d'une prévision de trésorerie. La
prévision de trésorerie indique quand il y a des entrées
et sorties d'argent et souligne donc les moments où l'argent risque de
manquer. Si on le sait à l'avance, on pourrait alors prendre des mesures
qui allègeront les problèmes de trésorerie.
Après avoir parcouru tous ces travaux traitant du
contrôle interne, nous constatons qu'aucun de ces auteurs n'a
traité du contrôle interne dans les associations sans but
lucratif. Voilà là où se trouveraient l'exception et la
particularité de notre travail, toutes choses restant égales par
ailleurs.
En ce qui concerne sa délimitation, notre étude
se focalise sur la ville de Bukavu, située en République
démocratique du Congo et concerne seulement les associations à
but non lucratif de droit congolais agissant dans des secteurs
différents (développement, lutte contre les violences, droits
humains, ...). Nous nous attelons sur les asbl oeuvrant depuis cinq
ans au moins dans cette ville, qui sont identifiées et
reconnues par le Ministère de la justice et garde des sceaux
(représenté au Sud-Kivu par sa Division provinciale ayant son
siège à Bukavu).
Tout au long de l'élaboration de ce travail, nous avons
affronté quelques difficultés dont les plus importantes sont
notamment : le manque de moyens suffisants pour l'enquête sur le
terrain, l'insuffisance de documents traitant des asbl en général
et du contrôle interne dans ces dernières en particulier,
l'absence des statistiques fiables sur les asbl en République
démocratique du Congo (dans la ville de Bukavu
particulièrement). Cependant, nous avons surmonté ces
difficultés grâce aux méthodes et techniques de travail
utilisées et à l'endurance vu l'objectif poursuivi. Ce qui nous a
permis de produire le contenu de ce travail.
Trois chapitres constitueront la trame de notre
développement, mis à part l'introduction et la conclusion qui,
respectivement, débute et clôturera ce travail.
Dans le premier chapitre consacré au cadre
théorique, la tâche sera celle de donner des notions
générales sur le contrôle interne dans les associations
sans but lucratif, mais au premier plan, l'exposition des concepts-clés
du sujet sous-étude. Nous n'oublierons pas de donner des notions proches
au contrôle interne afin d'éviter d'éventuelles confusions
entre elles.
Le deuxième chapitre présentera l'environnement
associatif dans la ville de Bukavu. Il s'agira dans un premier temps, de
décrire notre champ d'investigation (la ville de Bukavu) sur ses plans
historique, géographique, social, économique et
politico-administratif. Au deuxième plan de ce chapitre, nous
présenterons le panorama associatif de la ville de Bukavu. Enfin, nous
donnerons en analysant la loi qui régit les asbl en République
démocratique du Congo.
Le troisième et dernier chapitre, quant à lui,
se focalisera dans un premier temps sur la présentation des
résultats issus de l'enquête et leur interprétation ;
en deuxième temps, il donnera quelques stratégies que peuvent
appliquer les asbl (dans la ville de Bukavu en particulier) face aux
contraintes financières pour un contrôle interne efficace.
CHAPITRE PREMIER :
CADRE THEORIQUE
Ce chapitre consacré au cadre théorique donne
des généralités sur le contrôle interne dans les
associations sans but lucratif en définissant les concepts-clés
en premier. Ainsi, nous donnerons quelques détails sur le contrôle
interne (définition, objectif et limites), les notions connexes au
contrôle interne, ses composantes et les risques liés au
contrôle interne dans les associations sans but lucratif.
1.1. CONCEPTS-CLES
1.1.1. Association sans but
lucratif (à but non lucratif)
Une association est tout d'abord un groupement de personnes
réunies dans un intérêt commun (association
professionnelle, syndicale par exemple). Elle peut être encore
définie comme, un rapprochement ou une mise en commun
d'idées.8(*)
Une association sans but lucratif est, quant à elle,
toute association qui ne se livre pas à des opérations
industrielles ou commerciales, si ce n'est qu'à titre accessoire, et qui
ne cherche pas à procurer à ses membres un gain
matériel.9(*)
Cette association peut donc être culturelle,
professionnelle, confessionnelle ou religieuse, estudiantine, ... Mais la loi
congolaise mentionnée, en son article premier, stipule que toute
association sans but lucratif doit être apolitique en République
démocratique du Congo.
1.1.2. Contrôle
interne
Le contrôle interne est, selon Alain MIKOL, l'ensemble
des sécurités contribuant à la maîtrise de
l'entreprise. Il a pour but d'un côté d'assurer la sauvegarde du
patrimoine et la qualité de l'information ; de l'autre,
l'application des instructions de la direction et de favoriser
l'amélioration des performances.10(*)
Le contrôle interne est l'ensemble des politiques et
procédures mises en oeuvre dans l'organisation, destinées
à fournir une assurance raisonnable quant à :
- La gestion rigoureuse et efficace de ses
activités ;
- La tenue d'une comptabilité fiable et
- Le respect des lois et réglementations en
vigueur.11(*)
En d'autres termes, le contrôle interne est l'ensemble
de toutes les mesures mises en oeuvre par l'organisation afin d'atteindre un
objectif fixé et ce, en conformité avec les règles et les
lois en vigueur.
1.1.3. Contraintes
Les contraintes peuvent être définies comme des
freins à l'accomplissement d'une chose, à l'aboutissement d'un
objectif ou même à l'exercice d'un métier ou d'une
tâche donnée. Pour les asbl, de façon particulière,
et les organisations en général, les contraintes sont soit
légales, environnementales, organisationnelles ou budgétaires
(financières) ne leur permettant pas d'atteindre leurs objectifs ou de
réaliser leurs activités conformément à leurs
planifications. Les contraintes peuvent encore être vues sous l'angle des
risques auxquels les organisations, et en particulier les asbl, sont
amenées à faire face. Les risques peuvent être tant
internes (manque de compétence, de ressources, ...) qu'externes
(changement de la législation, faillite d'un bailleur de fonds) et
représentant des contraintes organisationnelles graves.
1.1.4. Stratégies
Fondamentalement, la stratégie d'entreprise ou
d'organisation peut être définie comme une allocation de
ressources qui engage l'entreprise dans le long terme. Les ressources
allouées peuvent être humaines, technologiques, relationnelles,
industrielles, commerciales ou financières. Mais ces dernières
(ressources financières) présentent, cependant, un avantage
majeur par rapport aux autres car elles sont convertibles. En effet, alors
qu'il est impossible de transformer des ressources technologiques en ressources
humaines, par exemple, les ressources financières permettent
d'acquérir les unes et les autres. La capacité de financement
constitue donc un des éléments essentiels de la latitude
stratégique d'une entreprise.12(*)
Dans le cadre des associations à but non lucratif, les
ressources essentielles sont financières et humaines pour la mise en
oeuvre d'un contrôle interne. La stratégie dans les asbl consiste
donc en la recherche des ressources financières et humaines fiables en
vue de l'atteinte des objectifs. Toutefois, ces ressources doivent aussi
être bien affectées pour la survie de l'association dans le long
terme.
1.2. CONTROLE INTERNE DANS LES
ASBL
Dans ce point, nous reviendrons sur la définition du
contrôle interne, donnerons ses objectifs et ses limites.
1.2.1. Définition et
application du contrôle interne
Le contrôle interne est un processus
intégré mis en oeuvre par l'ensemble du personnel d'une
association (organisation) afin de fournir une assurance raisonnable quant
à la réalisation, dans le cadre de la mission de cette
organisation, des objectifs suivants :
- L'exécution économique, efficace et efficiente
de ses opérations ;
- Le reporting (ou le fait de rendre compte) de manière
fiable et pertinente ;
- Le respect des lois et réglementations en
vigueur.13(*)
C'est un processus, c'est-à-dire que
le contrôle interne est une série d'activités visant
à atteindre un certain résultat ou un objectif. Le contrôle
interne n'est pas une fin en soi, il est intégré à
l'ensemble des activités d'une organisation et doit donc s'adapter aux
changements auxquels l'organisation est confrontée.
Le contrôle interne est intégré
aux activités de l'organisation, cela veut dire qu'il ne s'agit
pas d'une activité supplémentaire qui vient s'ajouter aux autres
activités de l'organisation sans lien direct avec ses activités.
C'est dans ce sens qu'il influe directement sur la réalisation des
activités de l'association et sur l'atteinte de ses objectifs.
En outre, il est effectué par l'ensemble du
personnel. A cet effet, chaque membre de l'association, tant
l'encadrement (dirigeants) que les autres membres, est responsable à son
niveau de l'exécution et de la mise en oeuvre du contrôle interne
et ce, dans les limites de ses champs de responsabilités et de
compétences. Cela appelle la notion du respect des normes
organisationnelles par chaque membre de l'association telles que
définies par cette dernière.
Par ailleurs, les contrôles ont un
coût, un compromis doit donc être trouvé entre le
risque, les bénéfices qu'apportent les contrôles et le
coût de leur mise en oeuvre. Il sied de signaler, ici, que ce
bénéfice n'est pas celui que rechercherait une entreprise
commerciale et industrielle ou même les coûts que les entreprises
supporteraient ; mais plutôt l'avantage ou le désavantage que
l'association pourra tirer du contrôle interne, les moyens qui
nécessitent sa mise en place.
1.2.2. Objectifs du
contrôle interne dans les asbl
Tout d'abord, l'objectif principal du contrôle interne
est d'obtenir une assurance raisonnable, c'est-à-dire avoir un niveau de
confiance suffisant pour un certain niveau de coûts,
bénéfices et risques. La réalisation des objectifs peut
être compromise par des facteurs extérieurs indépendants de
l'organisation, la survenance de défaillances, d'erreurs, le
contournement du contrôle par la collusion de certains membres de
l'association, les contraintes financières et légales, etc.
Le contrôle interne est conçu pour la
réalisation ou l'atteinte de certains objectifs. Ces objectifs sont ceux
qui motivent même l'existence du contrôle interne dans les
associations, notamment :
1. L'exécution économique, efficace et
efficiente des opérations
Les opérations réalisées par une
organisation doivent être menées de manière
économique, efficace, efficiente et conformes avec la mission et les
objectifs de cette organisation.
· Economique signifie ne pas être
inutile ou dispendieux (qui occasionne beaucoup de dépenses). Cela
implique l'acquisition en nombre juste des moyens nécessaires et de
bonne qualité, fournis au moment et lieux voulus et au moindre
coût.
· Efficace se rapporte à la
réalisation des objectifs ou à la mesure dans laquelle les
résultats d'une activité correspondent à son objectif ou
aux efforts escomptés de cette activité.
· Efficient renvoi à la
proximité entre les moyens mis en oeuvre pour atteindre les objectifs
fixés et les résultats obtenus. Cela implique la minimalisation
des ressources employées pour atteindre une quantité et une
qualité données de résultats ou une maximalisation des
résultats d'une activité avec une quantité et une
qualité données de moyens.
2. Rendre compte de manière fiable, pertinente
et opportune
Rendre compte de manière fiable, pertinente et
opportune se rapporte à l'obligation de rendre compte à laquelle
sont soumises les associations. A ce niveau, il s'agit notamment de
l'obligation de rendre compte au Conseil d'Administration et à
l'Assemblée générale mais également, le devoir de
rendre compte aux autorités politico-administratives en respect des
arrêtés de subventionnement par exemple. Le respect de ce principe
de rendre compte passe par le développement, le maintien et la mise
à disposition d'informations financières et non
financières, fiables et pertinentes. Cette information sera transmise au
moyen d'une publication correcte dans des rapports établis en temps
opportun à l'intention de l'ensemble des parties prenantes, tant en
interne qu'en externe.
3. Respect des lois et réglementations en
vigueur
Les organisations sont tenues de respecter un grand nombre de
lois et réglementations différentes. Pour les associations, il
s'agit entre autres des lois et arrêtés sur les asbl, sur la
comptabilité des asbl, des arrêtés de subventionnement, les
lois fiscales et sociales, les lois et réglementations qui
régulent leur secteur d'activité, les lois relatives à
l'environnement, à l'accès aux lieux publics, etc. Les
associations doivent, dès lors, veiller au respect de toutes ces lois si
elles existent quel que soit leur secteur d'activité.
1.2.3. Limites du
contrôle interne dans les asbl
Le contrôle interne en soi ne peut pas garantir
la réalisation des objectifs de l'association. S'il est mis en
place de manière efficace, le contrôle interne peut réduire
le risque de ne pas atteindre les objectifs fixés mais ne peut
éliminer ce risque avec certitude. Par ailleurs, intervient
également la notion de rapport coût/résultat des
contrôles, les associations sont soumises à des contraintes
financières qui ne les autorisent pas à mettre en place les
contrôles à n'importe quel coût et par conséquent
à n'importe quelle période. Il faut qu'il y ait une
proportionnalité entre le coût de la mise en place d'une
activité de contrôle et les résultats
(bénéfices) qui peuvent en découler.
Les organisations sont également limitées par
leur environnement interne et externe. Les contrôles mis en place dans
une grande association ne peuvent généralement pas être
établis de la même manière dans une petite association.
De plus, comme le contrôle interne repose sur le facteur
humain (l'un des piliers), il peut être soumis à des erreurs de
jugement, des mauvaises interprétations, ... voire des manoeuvres
malveillantes telles que la complicité, la fraude, le vol, ... Et
celles-ci ne peuvent toujours pas être évitées. Pour
essayer de pallier à ces limites, le système de
contrôle interne doit être proportionné aux
objectifs, aux risques (coût/résultat)
et à l'environnement interne et externe en vue de
fournir une assurance raisonnable.
1.3. NOTIONS CONNEXES AU
CONTROLE INTERNE
1.3.1. Audit interne
Selon Robert OBERT, l'audit interne est une activité
indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de maîtrise des opérations, lui
apporte des conseils pour les améliorer et contribue à
créer de la valeur ajoutée.14(*)
L'audit interne a pour but d'assister les dirigeants dans
leurs fonctions quotidiennes en mettant à leur disposition des
informations pertinentes en temps réel. Ainsi, l'audit interne a pour
objectif de :
- Apprécier le contrôle interne ;
- Assurer la qualité des informations
internes ;
- Inciter le personnel ;
- Améliorer et vérifier la bonne application des
procédures ;
- S'assurer de l'application des instructions de la
direction ;
- S'assurer de l'utilisation raisonnable des
ressources.15(*)
Activité indépendante, l'audit interne est
rattaché à la Direction générale et a une relation
avec le Comité d'audit. La fonction d'audit interne constitue un
élément majeur de la surveillance en continu du contrôle
interne, parce qu'elle fournit une évaluation indépendante du
caractère adéquat des politiques et procédures
établies et du respect de la conformité à ces
dernières. Il est donc essentiel et même indispensable que la
fonction d'audit soit indépendante du fonctionnement de l'entreprise au
quotidien et qu'elle ait accès à l'ensemble des activités
conduites par l'entreprise, y compris dans les succursales et les
filiales.16(*)
Du fait de la variété des domaines à
couvrir et des missions à conduire, l'audit interne doit disposer d'une
gamme de compétences toujours plus étendue. La formation
permanente constitue un facteur-clé de performance du plan individuel et
collectif.17(*)
L'audit interne se différencie donc du contrôle
interne en ce sens que le contrôle interne ne constitue qu'un
champ sur lequel s'appuie l'audit pour se déployer. Cette
différence est très fondamentale dans l'application de ces deux
notions.
Si chaque organisation est responsable de manière
continue de son contrôle interne, la direction de l'audit interne doit
être, dans l'exercice de ses missions, le promoteur du contrôle
interne et de son efficacité au meilleur coût.18(*)
1.3.2. Contrôle de
gestion
L'une des premières définitions du
contrôle de gestion est donnée par R.N. ANTHONY en 1965 dans son
article « Planning and control system : a framework for analysis
». Il définit le contrôle de gestion comme étant le
processus par lequel les dirigeants s'assurent que les ressources sont obtenues
et utilisées avec efficacité (par rapport aux objectifs) et
efficience (par rapports aux moyens employés) pour réaliser les
objectifs de l'organisation.19(*)
Henri BOUQUIN propose par la suite la définition
suivante : « Le contrôle de gestion est formé des processus
qui permettent aux dirigeants d'avoir l'assurance que les choix
stratégiques et les actions courantes seront, sont et ont
été cohérentes, notamment grâce au contrôle
d'exécution ». De même, pour Philippe LORINO, (1998), «
... Est performance dans l'entreprise tout ce qui, et seulement ce qui
contribue à atteindre les objectifs stratégiques...
».20(*)
Si dans le futur, une entreprise souhaite améliorer ses
performances financières, elle devra en effet s'assurer
régulièrement qu'elle se rapproche petit à petit de son
objectif en vérifiant ses états financiers ; toutefois, elle
devra toujours pouvoir relier ses performances financières avec ses
actions opérationnelles. Ainsi, le contrôle de gestion revient
à :
- Vérifier que les objectifs qui sous-tendent la
stratégie choisie sont bien suivis. Cela se fait à partir de
tableaux d'indicateurs qui peuvent mêler des données
financières (la comptabilité analytique) et des données
statistiques issues de l'exploitation ;
- Conseiller les opérationnels à partir de
l'analyse de ses tableaux d'indicateurs ;
- Donner son avis à la direction sur le choix des
objectifs qui sous-tendent la stratégie.
Nous dégageons de ce qui suit que le contrôle
interne diffère du contrôle de gestion du fait que ce dernier vise
essentiellement à améliorer les performances
financières dans l'organisation en mettant en place des
stratégies pour l'amélioration de la gestion financière
afin d'atteindre les objectifs. Cela veut dire que le contrôle
de gestion lui-même ne permettrait pas à l'entreprise d'atteindre
ses objectifs (il faut, en plus du contrôle de gestion, un contrôle
interne).
1.4. COMPOSANTES DU CONTROLE
INTERNE21(*)
Le contrôle interne est représenté par
cinq composantes majeures : l'environnement de contrôle, la gestion
des risques, les activités de contrôle, la communication et
l'information et le pilotage. Ces composantes peuvent être
schématisées de la manière suivante :
Figure 1 : Les composantes du
contrôle interne
COMMUNICATION
INFORMATION ET
Source : COSO : Internal control -
Integrated Framework
Chaque composante de la pyramide de contrôle interne
est importante pour la réalisation des objectifs du contrôle
interne. Par ailleurs, ces composantes s'appliquent à travers l'ensemble
de l'association, au niveau de l'individu (membre du personnel ou
bénévole de l'association) comme au niveau d'un
département de l'association ou au niveau de l'association en
général.
La communication et l'information est
représentée de manière transversale car elle est
nécessaire à tous les niveaux du contrôle interne comme
à tous les niveaux de l'association. Cette communication se fait du haut
vers le bas (top-down) et du bas vers le haut (bottom-up), de même que
transversalement. Ceci est applicable à toute organisation, donc
à toute association, quelle que soit sa taille. Par contre, la
manière suivant laquelle le contrôle interne sera mis en place,
l'intensité de la mise en oeuvre de chacune des composantes, sera
fonction des spécificités de l'association, de ses contraintes,
de ses risques ou de sa taille. Les dirigeants seront amenés à
faire certains choix par rapport à la mise en place et la façon
dont le contrôle interne sera mis en oeuvre.
1.4.1. L'environnement de
contrôle
L'environnement de contrôle interne reflète la
culture d'une organisation. Il détermine le niveau
de sensibilisation de son personnel (membres) au besoin de contrôle. En
fournissant une discipline et une structure, il constitue le fondement de
toutes les autres composantes du contrôle interne. Les facteurs
constitutifs de l'environnement de contrôle sont :
- L'intégrité personnelle et professionnelle et
les valeurs éthiques des responsables (dirigeants) et des membres
(personnel), y compris par rapport au contrôle interne ;
- L'engagement du personnel à un niveau de
compétence approprié ;
- Le style de management (en l'occurrence, la philosophie des
dirigeants et leur manière d'opérer) ;
- La structure de l'organisation ;
- Les politiques et pratiques en matière de ressources
humaines.
a) L'intégrité personnelle et
professionnelle et les valeurs éthiques des dirigeants (responsables) et
des membres (personnel)
L'intégrité personnelle et professionnelle et
les valeurs éthiques des responsables et des membres déterminent
leurs priorités et leurs jugements de valeur ; cela se traduit par
un code de conduite. Ces qualités doivent se concrétiser par une
attitude d'adhésion à l'égard du contrôle interne,
en tout temps et dans toute l'organisation. Toute personne (membre) active dans
l'association (les responsables et les membres) doit prouver son
intégrité personnelle et professionnelle et son respect de
l'éthique ; tous doivent en permanence observer les codes de bonne
conduite en vigueur.
b) L'engagement à un niveau de
compétence approprié
L'engagement à un niveau de compétence
approprié se définit au regard du niveau de connaissance et
d'aptitudes nécessaires pour garantir à la fois que les
tâches sont accomplies de manière économique, efficiente et
efficace et que les responsabilités individuelles liées au
contrôle interne sont bien comprises. Les responsables et tous les
membres doivent veiller à garder le niveau de compétence qui leur
permette de comprendre toute l'importance d'élaborer, de mettre en
oeuvre et de maintenir un bon contrôle interne et de s'acquitter de leurs
tâches en vue de la réalisation des objectifs du contrôle
interne et la mission de l'association. Chacun, au sein de l'association,
participe au contrôle interne à son niveau et dans les limites de
ses responsabilités.
c) Le style de management
Le style de management des responsables et leur manière
d'opérer doit refléter les éléments suivants :
ü L'attitude permanente d'adhésion au
contrôle interne, l'indépendance, la compétence et la
volonté de montrer l'exemple ;
ü Un code de bonne conduite défini par les
dirigeants ainsi qu'une assistance et des évaluations de performance qui
tiennent compte des objectifs du contrôle interne. Mais, quant à
ce qui est des évaluations, les membres risqueraient d'afficher une
attitude de méfiance ou d'indifférence dans le sens que
l'association est composée des bénévoles parfois ;
ils peuvent se dire qu'avons-nous à gagner dans les
évaluations ?
L'état d'esprit défini par la direction de
l'association reflète dans tous les aspects des actions menées
par la direction. L'engagement, l'implication et le soutien du Conseil
d'administration d'une association favorisent une attitude positive et sont
déterminants pour le maintien d'une attitude constructive et
d'adhésion au contrôle interne dans l'association. Si
l'encadrement est convaincu de l'importance du contrôle interne, les
membres y seront sensibilisés et réagiront en respectant les
contrôles établis.
d) La structure de l'association
Cette structure prévoit les éléments
suivants :
ü Délimitation de pouvoirs et domaine de
responsabilité (ceci appelle la notion de « job
description » ou description des tâches) ;
ü Délégation de pouvoirs et obligation de
rendre compte ;
ü Canaux d'information appropriés.
La structure organisationnelle définit les principaux
domaines d'autorité et de responsabilité d'une organisation. Les
délégations de pouvoirs et l'obligation de rendre compte ont
trait à la manière dont cette autorité et ces
responsabilités sont déléguées dans l'ensemble de
l'association. Qui dit habilitation ou obligation de rendre compte dit
l'établissement de rapports. Il est, dès lors, nécessaire
que des canaux d'information appropriés soient définis.
Dans des circonstances exceptionnelles, il doit être
possible d'ajouter d'autres canaux d'information à ceux qui existent,
notamment dans le cas où le management est lui-même
impliqué dans des irrégularités. La structure
organisationnelle peut inclure un service d'audit interne qui sera
indépendant des dirigeants et fera rapport directement au plus haut
niveau d'autorité de l'association (le Conseil d'Administration et
l'Assemblée générale).
e) Les politiques et pratiques en matière de
ressources humaines
Le personnel constitue l'élément central du
contrôle interne. Les associations doivent s'entourer de personnes
compétentes et dignes de confiance afin de pouvoir assurer un
contrôle efficace. C'est ce qui fait que les méthodes de
recrutement, de formation, d'évaluation, ... jouent un rôle
important dans l'environnement de contrôle.
Les décisions en matière de recrutement et de
dotation en personnel doivent par conséquent, donner l'assurance que les
membres possèdent l'intégrité, la formation
adéquate et l'expérience requise pour accomplir ses fonctions et
que la formation formelle, professionnelle et éthique soit
assurée. Evidemment, afin d'assurer son efficacité, l'encadrement
devra veiller et évaluer l'efficacité des procédures de
recrutement. La gestion des ressources humaines joue également un
rôle essentiel dans la promotion d'un environnement éthique en
favorisant le professionnalisme et en faisant respecter les règles de
transparence et d'intégrité au quotidien.
1.4.2. La gestion des
risques
La gestion des risques est le processus qui consiste à
identifier les risques pertinents susceptibles d'affecter la réalisation
des objectifs de l'association et à déterminer la réponse
à y apporter. Nous développerons largement les risques
liés à l'activité de contrôle dans la section
suivante. Toutefois, la gestion des risques implique les éléments
suivants : identification des risques, analyse des risques,
évaluation du degré d'aversion (de répugnance
extrême) au risque de l'association et les réponses
définies à apporter aux risques identifiés et
évalués.
1. Identification des risques
Un risque est défini par Daniel BERNOULLI, en 1738,
dans Specimen theoriae novae de mesura sortis, comme l'espérance
mathématique d'une fonction de probabilité
d'évènements. En termes plus simples, il s'agit de la valeur
moyenne des conséquences d'évènements affectés de
leur probabilité.22(*) (Une définition scientifique du risque).
Le risque peut encore être défini comme tout
évènement potentiel qui peut avoir un impact sur l'atteinte des
objectifs de l'association, une contrainte. Le risque est donc une contrainte
car celle-ci peut empêcher la réalisation d'un objectif ou d'une
mission. L'identification des risques doit par conséquent :
- être lié aux objectifs de
l'association ;
- prendre en compte les risques dus à des facteurs tant
externes qu'internes, à la fois au niveau de l'association et au niveau
des activités.
Les risques auxquels doit faire face une association sont
liés à ses objectifs. Dès lors, le
préalable à toute analyse de risques est de définir des
objectifs pour l'association ; ce n'est qu'à partir du moment
où les objectifs de l'association sont clairement définis que des
risques peuvent être identifiés.
Lors de l'identification des risques, l'organisation doit
tenir compte des risques internes, propres à son organisation, ses
spécificités, ses membres, ... mais également en fonction
des facteurs externes : relations avec le public, pouvoirs publics,
localisation de l'association, etc. ; bref, tout ce qui peut avoir un
impact potentiel sur la réalisation des objectifs de l'association. Les
risques dépendent ou sont liés aux activités
réalisées par l'association et de son propre environnement.
2. Analyse des risques
Il ne suffit pas seulement de constater l'existence
d'un risque, il faut évaluer ce risque ;
c'est-à-dire évaluer ce qui surviendrait si ce risque se
matérialise (son impact) mais également évaluer quelle est
la probabilité que ce risque survienne. L'évaluation des risques
par leur impact et leur probabilité permet de rendre prioritaire les
risques ; c'est-à-dire de les classer en fonction de leur
importance sur l'atteinte des objectifs.
Cette évaluation de l'impact des risques peut se faire
de manière quantifiée pour certains risques, par exemple l'impact
en terme financier (le montant que l'association risque de perdre, la valeur
d'un bâtiment, ...). Par contre, pour de nombreux risques, l'impact est
difficilement quantifiable. L'évaluation sera alors plus subjective (par
exemple l'impact en terme de réputation de l'association).
La probabilité de survenance d'un risque peut
également être quantifiée en se basant sur des
données historiques, des statistiques (par exemple, le taux d'erreurs,
le nombre d'accidents, ...). Néanmoins, la probabilité de
nombreux risques ne pourra pas être quantifiée, soit parce que
l'organisation ne dispose pas de ces données historiques ou parce que
cela demande des calculs trop complexes. Dès lors, l'évaluation
de cette probabilité se fera de manière subjective.
L'organisation se fera un jugement en fonction de l'expérience et de ses
connaissances.
L'évaluation des risques doit tenir compte des mesures
qui sont déjà prises et mises en oeuvre par l'association en vue
de les gérer, les réduire (risque résiduel). Une fois que
les risques sont évalués, il faut encore les prioritiser en
fonction de leur importance. La priorisation des risques, du plus important au
moins important, permettra aux dirigeants de leur aversion au risque, de
développer les réponses adéquates.
3. Evaluation du degré d'aversion du risque de
l'association
Le degré d'aversion au risque est le niveau de risque
qu'une association est prête à courir sans prendre de mesure
correctrice. Le degré d'aversion est subjectif et est défini par
l'encadrement de l'association (voire le Conseil d'Administration). Il
dépend de la perception que l'association a du risque. L'encadrement de
l'association veut dire les dirigeants ou les responsables de cette
dernière.
4. Définition des réponses à
apporter au risque identifiés et évalués
Quatre catégories de réponses doivent être
engagées ou envisagées : accepter, transférer,
réduire ou supprimer le risque.
ü Accepter le risque, c'est être
conscient de l'existence du risque sans pour autant prendre des mesures pour le
réduire, le transférer ou le supprimer parce qu'il se trouve
à un niveau acceptable (tant en terme de probabilité que
d'impact), ou alors parce que les mesures que l'on devrait mettre en place pour
le couvrir sont trop importantes.
ü Transférer le risque,
correspond par exemple, à l'outsourcing des activités. Bien que
la responsabilité finale reste au niveau de l'association, une grande
partie du risque est supportée par le sous-traitant. Le recours à
l'assurance est une mesure de partage de risques, l'impact du risque est en
partie porté par la compagnie d'assurance.
ü Réduire le risque, c'est
prendre des mesures internes qui permettent de diminuer la probabilité
de sa survenance ou d'en diminuer l'impact s'il survient. Ces contrôles
peuvent être directifs, préventifs, défectifs ou
correctifs.
ü Supprimer le risque, c'est le faire
disparaître. Cela peut être réalisé en changeant de
stratégie pour atteindre les objectifs ou en supprimant l'objectif
lorsque le risque est trop important. En décidant de ne pas
réaliser un objectif ou de changer ses objectifs, le risque qui avait
été identifié préalablement peut être
supprimé.
1.4.3. Les activités de
contrôle
Les activités de contrôle correspondent à
l'ensemble des politiques et des procédures mises en place pour
maîtriser les risques et réaliser les objectifs. Ces
activités sont présentées à travers toute
l'association, à tous les niveaux et dans toutes les fonctions. Elles
englobent toute une série d'activités orientées vers la
détection et la prévention, notamment :
- Les procédures d'autorisation et
d'approbation ;
- La séparation des fonctions entre autorisation,
traitement, enregistrement et vérification ;
- Les contrôles portant sur l'accès aux
ressources et documents ;
- Les vérifications ;
- Les réconciliations ;
- Les analyses de performance opérationnelle,
d'opérations, de processus et d'activités.
1. Les procédures d'autorisation et
d'approbation
Les transactions et autres évènements ne peuvent
pas être respectivement autorisés et exécutés que
par les personnes qui y sont spécialement habilitées.
L'autorisation constitue le principal moyen de garantir que seuls ont lieu des
transactions et des évènements valides, conformes aux intentions
de la direction. Les procédures d'autorisation, qui doivent être
documentées et clairement communiquées aux dirigeants à
tous les membres, doivent prévoir les conditions et les termes à
respecter pour que l'autorisation soit accordée.
2. La séparation des fonctions
En vue de réduire les risques d'erreurs de gaspillage
ou d'actes illégaux ainsi que le risque de ne pas détecter ces
problèmes, aucun individu ou équipe ne doit pouvoir
contrôler toutes les étapes-clés d'une transaction ou d'un
évènement. Il faut au contraire veiller à ce que les
fonctions et les responsabilités soient systématiquement
réparties entre plusieurs personnes afin de garantir l'efficacité
des contrôles et l'existence d'un équilibre des pouvoirs. Parmi
ces fonctions-clés, on peut retenir l'autorisation et l'enregistrement
des transactions, leur traitement ainsi que l'analyse ou le contrôle de
ces mêmes transactions.
3. Les contrôles relatifs à
l'accès aux ressources et aux documents
L'accès aux ressources et aux documents doit être
limité aux personnes habilitées, qui ont à répondre
de leur garde et/ou de leur utilisation. Afin de rendre compte de la garde
(caisse), on peut s'appuyer sur l'existence de reçus, inventaires ou
toute autre note portant sur cette garde et reprenant le transfert de garde.
4. Les vérifications et
réconciliations
Les transactions et les évènements importants
doivent être vérifiés avant et après leur
traitement. Les enregistrements sont comparés
régulièrement aux documents appropriés : par exemple,
les pièces comptables relatives aux comptes en banque sont
comparées aux relevés bancaires correspondants.
5. Les analyses de performance opérationnelle,
des opérations, du processus et des activités
La performance opérationnelle est analysée
régulièrement sur la base d'un ensemble de normes permettant de
mesurer l'efficacité et l'efficience de l'association. S'il ressort du
suivi des performances que les réalisations réelles ne
rencontrent pas les normes ou objectifs fixés, les processus et
activités établis pour atteindre ces objectifs doivent être
revus pour déterminer quelles améliorations, corrections sont
nécessaires.
6. La supervision
Dans toute organisation, de nombreuses tâches sont
déléguées au personnel qui les assume de manière
autonome. Il faut néanmoins veiller à leur application correcte,
dès lors une supervision des activités doit être
réalisée au quotidien. Il faut donc mettre en place des
mécanismes qui, lorsque l'on confie une tâche à un membre
du personnel, permettant de vérifier cette tâche et de
l'approuver. Pour ce faire, il est nécessaire de :
- communiquer clairement à chaque membre les fonctions,
les responsabilités et les obligations de rendre compte qui lui sont
assignées ;
- vérifier systématiquement, au degré qui
convient, le travail de chaque membre du personnel ;
- approuver certaines tâches pour s'assurer du
contrôle de la délégation.
Une façon efficace de superviser est de
récompenser et de reconnaître les activités qui ont
été réalisées avec succès par le(s)
membre(s) du personnel à qui l'on avait confié l'activité.
Mettre en place des tableaux de bord permettant de suivre les
réalisations des activités et leur état d'avancement est
une autre façon de superviser.
1.4.4. L'information et la
communication
L'information pertinente est identifiée,
capturée et communiquée sous une forme et dans un délai
qui permettent à l'ensemble du personnel (dirigeants essentiellement)
d'exercer leurs responsabilités en matière de contrôle
interne et de réaliser leurs autres tâches et
responsabilités pour l'atteinte des objectifs.
La capacité des dirigeants d'une association à
prendre des décisions appropriées est conditionnée par
l'existence d'une information exacte, fiable, complète, accessible,
pertinente, disponible en temps opportun et à jour. L'obtention d'une
information répondant à ces caractéristiques suppose
l'enregistrement rapide et le classement des transactions et
évènements. Cette information devra être accessible aux
personnes autorisées et devra leur être transmise pour la prise de
décision.
La documentation relative au contrôle interne doit au
minimum reprendre ses objectifs et activités de contrôle. D'autres
éléments tels que la séparation des tâches,
organigramme, rôles et responsabilités, etc. sont également
à prendre en considération. Sans cette documentation, il ne sera
pas possible d'évaluer la conformité, l'efficacité et
l'efficience des systèmes mis en place.
Une communication efficace est nécessaire au sein de
l'ensemble de l'association. Les objectifs, les risques et les contrôles
mis en place au sein de l'association ainsi que les responsabilités de
chacun à leur propos, doivent être communiquée. Cette
communication peut circuler de manière ascendante, descendante ou
transversale au sein de l'organisation, au travers toutes ses composantes et
dans l'ensemble de sa structure. Ce n'est que sur base d'informations
provenant de la communication interne et externe que les dirigeants seront
à même de prendre des décisions appropriés.
1.4.5. Le pilotage
Le pilotage concerne toutes les activités de suivi
(permanentes ou ponctuelles) qui assurent que le système de
contrôle interne en place est efficace et efficient, que les
déficients observées sont rapportées au niveau
approprié et sont corrigées de manière adéquate et
à temps opportun. Il concerne aussi les actions de suivi relations au
système de contrôle interne. Ce sont en fait toutes les
activités entreprises pour s'assurer que le système de
contrôle interne en place est efficace et procédures mises en
place, de l'atteinte des objectifs du contrôle interne, de son
efficacité et de son efficience. Cette évaluation est
effectuée par les dirigeants de l'association.
Le pilotage ponctuel fait référence aux
évaluations ponctuelles spécifiques portant sur
l'efficacité du système de contrôle interne et garantissant
que le contrôle interne atteigne les résultats attendus sur base
de méthodes et procédures définies. Celui-ci
diffère du pilotage permanent par le fait que c'est une action
ponctuelle, réalisée dans un champ spécifique (par exemple
une activité spécifique) et que son intensité variera
entre autres en fonction de l'évaluation du risque, des résultats
de l'évaluation permanente et des changements intervenus (internes ou
externes).
Ces évaluations peuvent prendre la forme d'une
auto-évaluation réalisée par les dirigeants en y associant
ou non les autres membres ou des évaluations effectuées par des
experts externes à l'association. Les faiblesses du contrôle
interne détectées tant lors de l'évaluation permanente que
lors de l'évaluation ponctuelle doivent être signalées au
niveau approprié de direction.
Pour les organisations qui sont soumises à un audit
(interne ou externe), le pilotage doit comprendre des règles et
procédures qui assurent que les recommandations émises par les
auditeurs soient mises de façon approprié et dans le temps
requis.
1.5. RISQUES AUXQUELS LES ASBL
PEUVENT FAIRE FACE DANS UN CONTROLE INTERNE23(*)
1.5.1. Identification,
évaluation et gestion des risques
L'identification et l'évaluation des risques ne
peuvent se faire qu'en fonction de la mission et des objectifs de
l'association. Dans le cas extrême où une association n'aurait pas
d'objectif, il est peu probable qu'elle soit capable de le réaliser
étant donné qu'il n'existe pas et donc que l'association n'a pas
de raison d'être.
Les risques internes ou externes doivent s'apprécier
non seulement au regard des objectifs opérationnels (activités de
l'association), mais aussi par rapport à des objectifs (ou obligations)
de justification financière vers les autorités administratives et
les Conseil d'Administration et par rapport à la conformité aux
lois et réglementations en vigueur (les lois sur les asbl par exemple).
De toute façon, le Conseil d'Administration devrait être
informé des risques que l'association court et devrait donner son avis
quant à l'acceptation de ces risques ou non. Cette analyse des risques
peut se faire avec les membres et le C.A.
Les dirigeants de l'association doivent gérer les
risques en les priorisant sur base de l'identification et l'évaluation
de leur impact et de leur probabilité : quels risques sont
plus importants ? Rappelons que l'audit interne est une
composante du processus ou système de contrôle interne, le premier
fait partie intégrante du deuxième (contrôle interne).
La gestion des risques est une approche
systématique destinée à identifier, à mesurer,
à surveiller et à gérer les risques au sein d'une
organisation. Le contrôle interne désigne les
mécanismes mis en place par l'organisation afin de surveiller les
risques avant et après les opérations ; l'audit
interne est une évaluation systématique à
posteriori des opérations et des états financiers d'une
institution.24(*)
1.5.2. Quelques exemples des
risques rencontrés
La liste des risques décrits ci-dessous n'est pas
exhaustive. Chaque association, en fonction de son activité, ses
objectifs, son organisation, sa taille, son environnement fait face à
des risques différents avec des intensités différentes et
chacune d'elles met en place des mesures appropriées.
a) Risques financiers
- La fraude ;
- Le double subventionnement ;
- Le vol ;
- La confusion entre les comptes de l'association et ceux des
personnes hébergées, ceux des dirigeants ;
- Le sous-financement de l'activité.
b) Risques relatifs à la conformité aux
lois et réglementations
- Le non-respect des lois sur les asbl ;
- Le non-respect des lois comptables, des règles
définies dans l'arrêté de subventionnement (droits et
obligations), des lois fiscales et sociales, des lois et réglementations
sectorielles ;
- L'absence ou le non-respect des codes de conduite interne,
...
c) Risques liés à la fiabilité
des comptes
- La non-fiabilité des comptes ;
- Le non-respect des délais de dépôt des
comptes.
d) Risques opérationnels
- Le manque de personnel compétent ;
- L'absence de ressources financières ;
- Le conflit d'intérêt ;
- Risques liés à la technologie ;
- Le conflit d'intérêt ;
- L'incendie, ...
Au terme de ce premier chapitre traitant du cadre
théorique sur le contrôle interne dans les asbl, nous remarquons
alors que les risques constituent un véritable obstacle pour la mise en
oeuvre d'un contrôle interne efficace. Ensuite, un contrôle interne
ne peut être efficace que lorsque toutes ses composantes sont
appliquées et réussies ; mêmes si celles-ci ne sont
pas toujours faciles à réunir. S'agissant des limites du
contrôle interne, retenons ce processus (le contrôle interne) n'est
pas le seul préalable pour l'atteinte des objectifs de l'association
mais c'est un facilitateur. Il existe beaucoup de préalables,
notamment : les sources de financement, la bonne organisation, la
détention de la personnalité juridique, le personnel
compétent, la volonté des dirigeants ainsi que l'environnement
dans lequel évolue l'association.
C'est dans ce sens que dans le chapitre suivant, nous
essayons de parler de l'environnement dans lequel évoluent les asbl dans
la ville de Bukavu. Pour ce travail, nous entendons par environnement, le monde
associatif de la ville et la législation en vigueur en matière
d'asbl.
CHAPITRE II. ENVIRONNEMENT
ASSOCIATIF DE LA VILLE DE BUKAVU
Ce chapitre a comme tâche de présenter la ville
de Bukavu sur ses plans historique, géographique, social,
économique et politico-administratif au premier plan. Nous
décrivons l'environnement associatif de la ville et, enfin, nous donnons
en analysant la loi qui régit les asbl en République
démocratique du Congo.
2.1. PRESENTATION DE LA VILLE
DE BUKAVU
2.1.1. Historique et
localisation
Ancien territoire du royaume de Bashi (nom de pays de Bashi,
ethnie Shi), il était dirigé par le
« muluzi » Nyalukemba, lors de l'arrivée des
premiers européens dans le Bushi à la fin du
19ème siècle (Muluzi ou Baluzi au pluriel, veut dire
« le noble » ou « noblesse » chez les
Shi). La ville s'appelait Rusozi. Le nom « Bukavu » vient
de la transformation du mot « bu'nkafu » (ferme des
vaches). 25(*)
Bukavu fut fondée en 1901 par les autorités
coloniales belges. En 1927, elle fut rebaptisée Costermansville (ou
Costermansstad en néerlandais) en l'honneur de Paul Costermans. En
1953, après une colonisation auprès des
« Européens », les autorités coloniales lui
rendirent son ancienne appellation : Costermansville redevint donc Bukavu.
La ville accueillait une importante population européenne sous le
régime colonial. En 1967, Bukavu fut le théâtre d'une
bataille opposant 600 soldats katangais et 170 mercenaires blancs aux 15.000
hommes du général Mobutu. Ces mercenaires, belges et
français pour la plupart, étaient commandés par un
aventurier belge, Jean Schramme. La bataille s'est soldée en novembre
1967 par la défaite des mercenaires et leur fuite vers le
Rwanda.26(*)
La ville de Bukavu est l'une des villes de la
République démocratique du Congo, située sur la rive
Sud-ouest du lac Kivu. Elle est voisine de la ville rwandaise de Cyangugu. La
ville de Bukavu est située à 2°30'55'' de latitude Sud et
28°50'42'' de longitude Est. Sa superficie est de 6.000 ha (60km²).
Son altitude moyenne est de 1.500 mètres. Elle est limitée au
Nord par le lac Kivu, à l'Ouest et au Sud par le territoire de Kabare et
à l'Est par la rivière Ruzizi (en frontière avec le
Rwanda).27(*)
La ville de Bukavu jouit d'un climat humide de montagne avec
des températures moyennes de 15°C en saison de pluies (Septembre
à mi-Mai) et de 25°C en saison sèche (mi-mai à
mi-Septembre). Elle jouit d'un relief montagneux avec comme altitude 1.500m
(lac Kivu) et 2.190m (sommet de Bongwe). Elle est d'une
végétation de savane boisée avec comme hydrographie :
le lac Kivu, la rivière Ruzizi et quelques petits cours d'eau.28(*)
2.1.2. Aspect social
a) Education
En rapport avec le système éducatif congolais,
Bukavu compte de nombreuses écoles primaires. Celles-ci accueillent les
élèves âgés de 6 à 12 ans. L'éducation
primaire dure six ans et est sanctionnée par un certificat de fin
d'études primaires. Les élèves sont obligés de
passer des contrôles réguliers pendant l'année scolaire.
Ceux qui échouent se voient obligés de reprendre l'année.
Après l'école primaire, vient l'école
secondaire comportant le cycle d'orientation et les humanités. Les
élèves sont admis dans un cycle d'orientation de deux ans
après leur certificat ; celui-ci est un tronc commun permettant
d'approfondir la formation primaire, mais aussi qui ouvre à des choix
pour une option précise aux humanités. Les humanités
durent quatre années et ce sont des études post-cycle
d'orientation. A Bukavu, les écoles les plus connues sont le
Collège Alfajiri (ex-Collège Notre-Dame de la Victoire), le
Lycée Wima (ex-Pensionnat Albert 1er), le Collège
Saint Paul, l'Institut Fadhili, l'Institut Bwindi, l'Institut Tumaini, l'Ecole
Polytechnique ou Institut Technique Fundi Maendeleo (ITFM), l'Ecole
d'Application (EDAP) de l'Institut Supérieur Pédagogique (ISP),
l'Institut d'Ibanda, ... Toute la province est émaillée
d'écoles secondaires. La fin de ce cycle est sanctionnée par les
examens d'Etat. Ceux-ci sont organisés à l'échelle
nationale et donnent droit à un diplôme d'Etat. Ceux qui
réussissent peuvent s'inscrire à l'université ou dans des
instituts supérieurs.
Les instituts supérieurs et les universités
dispensent tous un enseignement universitaire. Bukavu compte
l'Université Officielle de Bukavu (U.O.B.), l'Université
Catholique de Bukavu (U.C.B.), l'Université Evangélique en
Afrique (U.E.A.) l'Institut Supérieur Pédagogique (I.S.P.),
l'Institut Supérieur de Développement Rural (I.S.D.R.),
l'Institut Supérieur des Techniques Médicales (I.S.T.M.),
l'Institut Supérieur de Commerce (I.S.C.), l'Institut Supérieur
des Arts et Métiers (I.S.A.M.) et bien d'autres institutions
privées.
La population de Bukavu parle essentiellement le Swahili
(langue nationale) et le Français (langue officielle) à
côté desquelles nous trouvons plusieurs dialectes (mashi, kilega,
kifulero, kibembe, kihavu, kifuliru, kitembo, etc.).
b) Santé
La zone de santé urbaine de Bukavu est l'une des 14
zones de santé que compte la province du Sud-Kivu. Elle est d'une
superficie de 60km² avec une population de 631.127 habitants. Les
endémies locales sont les suivantes par ordre d'importance : le
paludisme, les infections respiratoires aiguës, les maladies
diarrhéiques, les anémies, la malnutrition
protéino-énergetique, l'affection ophtalmologique, les MST, la
méningite, le SIDA, la rougeole.29(*)
La ville compte des structures et institutions sanitaires
(hôpitaux généraux de référence, des centres
hospitaliers, des centres de santé, des écoles d'infirmiers
(I.T.M.), une école d'assistants en pharmacie, plusieurs cabinets
médicaux privés, cliniques médicales privées et
dispensaires privés) qui sont réparties dans les trois secteurs
sanitaires que compte la zone de santé de Bukavu à savoir :
les secteurs de santé de Kadutu, de Bagira et d'Ibanda.30(*) Le personnel de la zone de
santé urbaine de Bukavu se présente comme suit :
Médecin : 30, Infirmier A1 : 57, Infirmiers A2 : 95,
Infirmiers A3 : 85, Accoucheuses : 90, Personnel administratif :
282. Le total est donc de 639 personnes que compte la zone de santé
urbaine de Bukavu.31(*)
Toutefois, la situation sanitaire de la ville de Bukavu reste
en dessous de la moyenne en dépit des efforts déployés par
les autorités gouvernementales car la malnutrition
protéino-calorifique serait depuis plusieurs années
omniprésente. Cela est visible dans la plupart des zones de santé
et frappe généralement les groupes de la population les plus
vulnérables, notamment les femmes et enfants.32(*)
c) Démographie
Construite pour quarante mille habitants, Bukavu se
transforme et se déforme avec plus ou moins un million d'âmes
selon les chiffres de la mairie. « Ce n'est plus Bukavu la verte des
années soixante-dix ». Avant c'était la plus belle
ville du Congo mais aujourd'hui l'exode rural et les déplacements des
populations fuyant l'insécurité à l'intérieur de la
province ont fait exploser la démographie de la ville. On parle de plus
en plus de l'extension de la ville par la création de nouveaux
lotissements pour désengorger la ville mais on ne voit rien venir.
De nouveaux bâtiments sont en construction et c'est
tous les jours que même les anciennes habitations sont
transformées et aménagées pour des dépôts
magasins. L'espace très recherché tourne mal pour certains
locataires qui se voient chassés afin que les maisons d'habitation
soient transformées en dépôts magasins.
La population de la ville de Bukavu ne représenterait
que 5% de la population urbaine de tout le pays. Les personnes
étrangères de toutes les nationalités confondues ne
représenteraient que 0,4% de la population et viennent essentiellement
des pays limitrophes.33(*)
2.1.3. Economie
La ville de Bukavu est desservie par un aéroport
(Kavumu, code AITA : BKY ou code OACI « FZMA »). Selon
la société Jeppesen qui établit officiellement les cartes
de navigation, l'aéroport comprend une piste de 6562 pieds (soit 2000
mètres) en asphalte située sur un axe Nord/Sud (164° pour la
piste 17 et 344° pour la piste 35). Son aéroport
s'élève à 5657 pieds (environ 1725 mètres)
d'altitude et se situe entre le lac Kivu et la chaine volcanique du
Kahuzi-Biega. Cet aéroport permet le transport des biens et personnes
vers le Nord-Kivu et le Maniema principalement grâce aux petites
compagnies aériennes locales car les infrastructures routières
aujourd'hui sont presqu'inexistantes. Une à deux fois par semaine,
l'aéroport est desservi par les compagnies nationales basées
à Kinshasa.34(*)
Le réseau routier de la ville de Bukavu reste dans un
état critique malgré les promesses et quelques actions (encore
minimes) des autorités gouvernementales actuellement. Plusieurs
quartiers de la ville restent enclavés jusqu'aujourd'hui et sont par
conséquent presqu'inaccessible et les déplacements en ville sont,
de ce fait, difficiles quelle que soit la saison (mais pire est la saison de
pluies).
L'ensemble de la voirie urbaine de Bukavu serait
constituée de 75,8km jadis asphaltée ; 3,67km de routes
bétonnées et 58,38km de routes en terre (selon la Marie de
Bukavu).35(*)
Elle possède aussi un grand port situé dans le
territoire d'Uvira sur le lac Tanganyika (port de Kalundu) qui contribue en
grande partie dans l'économie de la ville. Le lac Kivu, au bord duquel
on trouve plusieurs ports privés et un port de l'Etat (S.N.C.C.),
facilite la liaison entre Bukavu et Goma, mais aussi la liaison avec le Rwanda
et les autres coins de la province (notamment Kalehe, Idjwi et Birava) pour les
denrées alimentaires principalement.
Vu l'ampleur que prend l'économie en République
démocratique du Congo et sa tendance actuelle, la ville de Bukavu est
dominée actuellement par le commerce de tout genre et est
l'activité la plus répandue de la ville (échanges des
biens et services, des produits textiles, manufacturés,
miniers, ...). Cependant, les mines occupent la grande partie du commerce
de la ville et nombreux entrepreneurs y trouvent leurs comptes.
La ville de Bukavu compte trois communes et dans chacune de
celles-ci se trouve un marché principal et plusieurs marchés
secondaires. Mais le marché central de Kadutu (situé dans la
commune portant le même nom) reste le plus important de la ville en
particulier et de toute la province du Sud-Kivu en général et
joue un très grand rôle économique.
Le centre de Bukavu en commune d'Ibanda est, depuis peu,
devenu un lieu de commerce. Chaque jour qui passe des hangars devant servir
comme des dépôts magasins sont érigés dans la ville.
Dans ces dépôts magasins, sont entreposés des habits, de
l'huile raffinée, du riz, du sel, de la farine de froment, des appareils
électroménagers et des matériaux de construction.
Plusieurs avenues de la commune d'Ibanda qui n'abritaient depuis
l'époque coloniale que des résidences sont aujourd'hui pleines de
dépôts-magasins. Les clients affluent désormais pour
s'approvisionner. Les détaillants venant de l'intérieur de la
province s'y approvisionnent en produits manufacturés importés.
D'autres en provenance des pays voisins comme Cyangugu au Rwanda et Bujumbura
au Burundi, traversent la frontière chaque semaine pour acheter des
produits de toute sorte qu'ils revendent ensuite chez eux.
Dans une ville où les parkings n'existent plus, ce
phénomène de dépôts-magasins aggrave la question des
embouteillages. Les encombrements s'observent quand des camions de gros
tonnages se déplacent ou lorsqu'ils déchargent leurs cargaisons.
La chaussée n'appartient plus aux piétons. Ils sont souvent
obligés, à cause de la confusion, à partager la route avec
les véhicules. Les femmes ambulantes qui étalent leurs
marchandises à même le sol à côté des
dépôts magasins ne laissent pas aussi libre passage aux
piétons et aux véhicules.
L'industrie n'est pas développée dans la ville
de Bukavu mais elle compte quelques entreprises et usines de transformation
dont nous pouvons citer quelques-unes : BRALIMA (pour la production de la
bière les limonades), PHARMAKINA et BDOM (produits pharmaceutiques),
AMUR Mugote et HONGO (eau minérale), GINKI (matelas en mousse) ;
mais aussi quelques boulangeries : Olive, Idéal, Pain royal, Super
pain, La victoire (pain), etc. Les tracasseries et le mauvais climat des
affaires dans le pays ne favorisent pas l'investissement dans la ville de
Bukavu ; pourtant le secteur industriel reste une des activités les
plus importantes à développer dans les pays en voie de
développement.
2.1.4. Organisation
politico-administrative
D'abord capitale du grand Kivu, Bukavu reste le chef-lieu de
la nouvelle province du Sud-Kivu après le nouveau découpage
opéré dans les années 80 par le régime de Mobutu.
Cette ville compte trois communes : Ibanda (12,3km²), Kadutu
(10,1km²) et Bagira (37,6km²). Chaque commune est subdivisée
en quartiers, les quartiers en avenues et les avenues en cellules. Toutes les
communes jouissent de la personnalité juridique et sont donc des
Entités territoriales décentralisées (E.T.D.).36(*)
Bukavu est le siège des institutions gouvernementales
de la province et les divisions suivantes y ont leurs sièges :
Intérieur et affaires coutumières, Plan, Finances, Budget,
Economie, Fonction publique, Santé, EPSP, Justice et garde des sceaux,
Mines et géologie, Hydrocarbures, Sports et loisirs, Jeunesse, Transport
et communication, Travail et prévoyance sociale, Infrastructures et
travaux publics, Urbanisme et habitat, Environnement et tourisme, Agriculture,
PME et artisanat, Affaires humanitaires.
La ville est dirigée par un maire de ville (bourgmestre
auparavant) qui coordonne toutes les activités de la ville et est
assisté par un maire adjoint. Depuis 1960 jusqu'à nos jours, 23
maires de ville se sont déjà succédés.
2.2. PANORAMA ASSOCIATIF DE LA
VILLE DE BUKAVU
C'est dans le contexte de la ville de Bukavu tel que peint
ci-dessus que nombreuses asbl ont vu le jour. Les unes cherchant à
apporter une solution aux différents problèmes de la
population ; les autres travaillant en synergie avec les autorités
politico-administratives dans différents domaines de
développement. Au-delà des asbl de droit congolais, il se trouve
une multitude des organisations non-gouvernementales dans la ville. Encore
faut-il que leurs objectifs soient convaincants vue la pauvreté dans
laquelle est plongée la population.
La mairie de la ville de Bukavu travaille avec certaines
associations sans but lucratif dans le but d'appuyer cette dernière dans
l'exécution de ses projets. C'est dans ce cadre que, selon les sources
de la mairie, beaucoup d'associations de jeunes travaillent avec la mairie de
Bukavu ; c'est le cas des projets de reboisement, d'assainissement de la
ville auxquels les asbl sont associées. Cependant, les actions de ces
asbl restent très limitées vues les difficultés
financières auxquelles celles-ci sont confrontées.
Dans ce contexte, les actions de beaucoup d'associations
à Bukavu sont éphémères et parfois non
complètes. Cela fait alors de la mairie de Bukavu un soutien aux asbl au
lieu d'être un bénéficiaire des services de ces
dernières. Les autorités urbaines de Bukavu n'autorisent le
fonctionnement des asbl qu'après l'acquisition de la personnalité
juridique à la Division provinciale de la justice et garde des sceaux.
Selon cette Division, dans la province toute entière,
on retrouve à nos jours à peu près 3.582 associations sans
but lucratif non-confessionnelles et 531 associations
confessionnelles.37(*) A
Bukavu, nous retrouvons plusieurs associations sans but lucratif de droit
congolais, dont nous pouvons citer quelques :
- Centrale Monde des Artisans (CMA) : pour
l'encadrement des artisans ;
- Bureau pour le Volontariat au service de l'Enfance
et de la Santé (BVES) : travaillant pour la santé,
l'éducation et la protection des enfants (essentiellement des
médecins, juristes, sociologues, anthropologues, psychologues,
etc.).
- Association pour le Développement des Sourds
à Bukavu (ADSB) : elle oeuvre dans l'encadrement des sourds
à Bukavu et dans quelques groupements de la province. Cette asbl
intervient dans les domaines suivants: Santé : lutte contre les
grossesses indésirables avant le mariage chez les jeunes filles, lutte
contre le VIH/ SIDA et autres IST ainsi que les soins
spécialisés ; Education : formation en langue des
signes, alphabétisation, formation socioprofessionnelle ;
Activités génératrices de revenu: savonnerie artisanale,
menuiserie, coupe couture, broderie, artisanat, micro-crédit et
micro-finances et Agro-pastoral.
- Groupe Jérémie : Il se
donne comme buts de dénoncer les injustices et les violations des droits
de l'homme, de promouvoir et propager le ferment de la paix, d'aider les hommes
à lutter contre toute forme d'oppression, de discrimination, de
tribalisme et à acquérir un profond respect de la vie et enfin de
faire une analyse critique et sans complainte de la situation politique et
socio-économique du pays et de la région afin d'en dégager
une orientation pour la population.
- Comité Antibwaki (CAB, Aide aux enfants qui
ont besoin d'aide) : est une organisation non confessionnelle et
pluraliste. Sa mission, telle que reprise dans les textes juridiques, c'est de
"contribuer à la lutte contre le kwashiorkor, sa prévention, et
de participer à toute action en faveur de l'enfance". Cette mission a
évolué, en s'adaptant au contexte socio-économique dans
lequel évolue l'enfance.
- Association pour la Défenses des
Intérêts de Bukavu (ADIB) : la défense des
intérêts et valeurs de la ville de Bukavu.
- Union pour l'Emancipation de la Femme Autochtone
(UEFA) : elle vise l'encadrement de la femme autochtone.
- Association des Femmes Journalistes (AFEM)
: elle encadre les femmes journalistes.
- Union Nationale de la Presse du Congo
(UNPC) : pour la défense des droits et libertés de
la presse.
- Fondation Education Assistance (FEA) :
qui s'occupe de l'assistance aux démunis.
- Solidarité pour la Promotion Sociale
(SPS) : impliquée dans la recherche de la paix et la
promotion du développement
- etc.
La liste donnée ci-dessus des associations sans but
lucratif n'est pas exhaustive.
Selon la MONUSCO, en République démocratique du
Congo, la majorité des organisations de la société civile
fut créée au début des années '90, principalement
pour remplacer les services publics essentiels inexistants. Il n'y a pas de
données quantitatives et qualitatives sur la société
civile : les chiffres officiels mentionnent 450 organisations en 1990, 1.322 en
1996 et 4.000 en 2010. De nombreuses contraintes légales et
administratives ont amené un grand nombre de ces
structures/organisations à opérer sans être officiellement
enregistrées. Parallèlement, certaines ONG locales sont
créées dans un but uniquement commercial, notamment pour
éviter de remplir leurs obligations fiscales.38(*)
Hormis quelques organisations qui sont supportées par
des ONG internationales ou ayant des connections avec l'étranger
(principalement les églises), la plupart manque de qualités
financières, managériales et de planification nécessaires.
Il n'y a aucun support des structures de coordination, principalement vu le
manque de moyens de communication (transport, téléphone,
Internet...). Afin d'identifier des partenaires potentiels, la Section des
Affaires Civiles de la MONUSCO a entrepris de longue date un exercice de
cartographie de la Société civile. En Avril 2009, environ 1.400
organisations de la société civile ont été
enregistrées dans la base de données nationale
créée par la Section.39(*)
Vu que des plates-formes de la société civile
existent au niveau provincial et des districts, mais qu'elles sont plus ou
moins actives, la Section des Affaires Civiles de la MONUSCO a entrepris
d'évaluer leurs organisations et de programmer des rencontres et
échanges réguliers afin de promouvoir la bonne gouvernance
interne.
Malheureusement, nous avons constaté avec amertume,
lors de nos enquêtes que la plupart des asbl dans la province du Sud-Kivu
en général et à Bukavu en particulier sont fictives et non
actives sur le terrain, en dépit du financement qu'elles peuvent
bénéficier.
2.3. LA LEGISLATION CONGOLAISE
EN MATIERE D'ASBL
En République démocratique du Congo, les asbl
sont réglementées par la loi n°004/2001 du 20
juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux
associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité
publique. C'est cette loi que nous analyserons afin de dégager
l'essentiel des dispositions régissant les asbl en République
démocratique du Congo. Cette loi fait suite au décret-loi
n°195 du 29 janvier 1999 portant réglementation des associations
sans but lucratif et des établissements d'utilité publique.
D'après la loi congolaise précitée,
l'association sans but lucratif est celle qui ne se livre pas à des
opérations industrielles ou commerciales, si ce n'est à titre
accessoire, et qui ne cherche pas à procurer à ses membres un
gain matériel. L'association sans but lucratif est apolitique.40(*) De par sa nature et son objet,
en R.D.C., l'asbl est soit :
1. une association à caractère culturel, social,
éducatif ou économique ;
2. une organisation non-gouvernementale (ONG en sigle) ;
3. une association confessionnelle. (art. 2).
La personnalité juridique est accordée par le
ministre de la Justice après avis favorable du ministre ayant dans ses
attributions le secteur d'activités visé. La requête en
obtention de la personnalité juridique, dûment signée par
les membres effectifs chargés de l'administration ou de la direction de
l'association, est adressée, en double exemplaire, contre
récépissé, au ministre de la Justice sous-couvert du
ministre ayant dans ses attributions le secteur d'activités visé.
Elle doit être accompagnée :
a) d'une liste indiquant les noms, les post-noms, les
prénoms, le domicile ou la résidence de tous les membres
effectifs de l'association. Cette liste est signée par tous les membres
effectifs qui seront chargés de l'administration ou de la direction de
l'association ;
b) d'une déclaration signée par la
majorité des membres effectifs indiquant les noms, professions et
domiciles ou résidences de ceux qui, à un titre quelconque, sont
chargés de l'administration ou de la direction de l'association ;
c) des statuts de l'association notariés et
dûment signés par tous les membres effectifs chargés de
l'administration ou de la direction de l'association ;
d) des certificats de bonne conduite, vie et moeurs de tous
les membres effectifs chargés de l'administration ou de la direction de
l'association ;
e) d'une déclaration relative aux ressources
prévues par l'association en vue de réaliser l'objectif qu'elle
s'assigne.41(*)
Le nombre des membres effectifs de l'association sans but
lucratif ne peut être inférieur à sept. Les statuts de
l'association sans but lucratif ne peuvent contenir aucune disposition
contraire aux lois, aux bonnes moeurs ou à l'ordre public. Ils doivent
mentionner :
1. la dénomination suivie ou
précédée des mots « association sans but lucratif
», en sigle « ASBL » ;
2. le siège de l'association ; celui-ci doit être
établi sur le territoire de la République Démocratique du
Congo ;
3. l'objet de l'association ;
4. la ou les provinces où l'association exercera ses
activités ;
5. les diverses catégories des membres ;
6. les conditions d'adhésion, de sortie ou d'exclusion
des membres ;
7. l'organisation de l'administration ou de la direction de
l'association, le mode de nomination et de révocation des personnes
chargées de cette administration, la durée de leur mandat et
l'étendue de leur pouvoir, la manière dont l'association est
représentée à l'égard des tiers ;
8. le mode d'établissement des comptes annuels ;
9. les règles à suivre pour la modification des
statuts ;
10. l'affectation du patrimoine en cas de dissolution de
l'association.
Au dernier point de l'article 4 et au huitième point de
l'article 7, la loi fait mention des ressources financières pour
lesquelles une déclaration relative à leur mobilisation et
l'établissement des comptes (financiers) annuels doit être
établie. Toutefois, quand la loi (à son article 4) parle de
« ressources prévues », elle n'est pas claire et
précise parce que les ressources sont constituées de ressources
humaines, financières, matérielles, technologiques, etc. Mais
croyons-nous qu'il s'agit principalement des ressources financières
auxquelles le législateur fait allusion en lisant le huitième
point de l'article 7.
Là encore intervient la notion de contrôle
interne et particulièrement celle du risque que pourrait courir une
association lorsque la loi stipule « ... d'une déclaration
relative aux ressources prévues par l'association en vue de
réaliser l'objectif qu'elle s'assigne » (art. 4, point e). La
question fondamentale est alors de savoir : comment réaliser
l'objectif sans ressources ? Comment tenir une comptabilité fiable
sans elles ? Comment assurer une gestion rigoureuse et efficace des
activités de l'association sans elles ?
« L'association est responsable des fautes
imputables à ses préposés, et à celles des
personnes par lesquelles s'expriment sa volonté. Les administrateurs ou
dirigeants ne contractent aucune obligation personnelle relativement aux
engagements de l'association ».42(*) Cet article continue en disant :
« Leur responsabilité se limite à l'exécution du
mandat qu'ils ont reçu et aux fautes commises dans leur
gestion ».
Les associations sans but lucratif courent aussi des risques
opérationnels dus à la responsabilité des dirigeants et
celle de toute l'organisation si ses dirigeants ne respecteraient pas les codes
de conduite interne et la description des tâches tels que décrits
ou définis par l'association.
Notons, cependant, que les associations sans but lucratif
n'ont pas l'obligation d'avoir des adhérents. Toutefois, si les statuts
en prévoient, ils doivent préciser leurs droits et obligations.
Les « adhérents » sont considérés
comme des « tiers » à l'asbl, comme n'importe quelle
personne physique ou morale étrangère à l'asbl et ils
n'ont d'autres droits que ceux que les statuts leur accordent.
Le contrôle interne n'est pas d'une obligation pour les
asbl parce qu'aucune disposition ne l'oblige mais certaines de ses composantes
sont une obligation au terme de la loi. C'est pourquoi, entant qu'outil de
prise de décisions et de pilotage important de l'association, il ne peut
être négligé par cette dernière.
Bien que le contrôle soit facultatif, les associations
ont l'obligation de l'appliquer, non seulement pour les aider à
respecter certaines dispositions (d'ailleurs toutes) de la loi qui les
régit, mais également pour assurer la gestion efficace et durable
des activités. Il est probable que le renforcement des dispositifs du
contrôle interne peut permettre d'assurer cette gestion ; mais
souvent cela s'accompagne par un alourdissement des procédures dans
l'association. C'est pour cette raison qu'au lieu d'améliorer
l'efficacité de l'association, le contrôle interne ne fait
qu'augmenter la lourdeur de sa bureaucratie lorsqu'il est mal mis en place.
Dans ce chapitre, la mission était en premier lieu de
présenter notre champ d'investigation (la ville de Bukavu).
Deuxièmement, nous avons essayé d'analyser quelques dispositions
légales en matière d'asbl et avons fait référence
à la loi n° 004/2001 du 20 juillet 2001 (portant dispositions
générales applicables aux associations sans but lucratif et aux
établissements d'utilité publique) ; mais aussi, nous avons
décrit l'environnement associatif de la ville de Bukavu en dernier lieu
en donnant quelques associations sans but lucratif qui fonctionnent à
Bukavu.
Nous constatons, au terme de ce chapitre, que l'environnement
dans lequel évoluent les asbl n'est pas du tout favorable car ces
dernières sont confrontées à plusieurs difficultés
qui dépassent même leurs possibilités d'action. Notons
aussi que pour acquérir la personnalité juridique en
République démocratique du Congo en général et dans
la ville de Bukavu en particulier c'est ne pas une chose facile. A l'heure
actuelle, une comparaison avec d'autres pays (Belgique, France, ...) nous
laisse voir que ce pays est encore loin de favoriser les asbl.
Cependant, une surprise dans cette loi c'est qu'aucune
disposition ne parle d'une éventuelle subvention dont les asbl
pourraient bénéficier de l'Etat lorsque celles-ci sont en
difficultés ou non de financement de leurs activités. Les
résultats issus de nos enquêtes, tels que présentés
dans le chapitre suivant, nous renseignent davantage sur la situation des asbl
dans la ville de Bukavu.
CHAPITRE III. RESULTATS
D'ENQUETE ET QUELQUES STRATEGIES POUR LES ASSOCIATIONS SANS BUT LUCRATIF
Dans ce chapitre, nous présentons et
interprétons les résultats issus de notre enquête sur le
terrain en premier lieu et en second lieu, nous proposons quelques
stratégies que les associations sans but lucratif peuvent mettre en
place pour la mise en oeuvre d'un contrôle interne efficace. Notons que
les stratégies proposées sont consécutives aux
résultats trouvés sur le terrain.
3.1. PRESENTATION ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
A travers
notre technique d'enquête par questionnaire, nous avons constitué
un échantillon de trente (30)
associations oeuvrant dans la ville de Bukavu pour la
réalisation de notre enquête. C'est ainsi que nous avons
dépouillé le questionnaire distribué auprès des
asbl qui était constitué de 12 questions. Nous présentons
ci-dessous les résultats issus du dépouillement de ce
questionnaire ainsi que les commentaires.
1. Notions des asbl sur le contrôle
interne
Tableau 1 : Notions sur le contrôle
interne
Notions sur le contrôle interne
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Non
|
5
|
16,7
|
Oui
|
25
|
83,3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
De ce tableau, nous remarquons que des 30 asbl
enquêtées, 25 (soit 83,3%) ont des notions sur le contrôle
interne ; contrairement à 5 asbl (représentant 16,7%) qui
n'ont pas de notion sur le contrôle interne.
De par ces résultats issus des enquêtes, nous
avons constaté que la majorité d'associations sans but lucratif
enquêtées ont des notions sur le contrôle interne. Le
contrôle interne dans une association revient à maîtriser
toutes les opérations quotidiennes de l'asbl pendant une période
donnée. Cependant, la maîtrise n'est pas une opération
automatique, elle suppose la mise en oeuvre de certaines activités,
à savoir la mise en place d'un environnement de contrôle, la
gestion des risques, les activités de contrôle, la communication
et l'information et le pilotage du contrôle interne.
2. Type de contrôle
appliqué
Tableau 2 : Notion appliquée
entre le contrôle et l'audit interne
Notion appliquée
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Aucune
|
2
|
6,7
|
Audit interne
|
3
|
10,0
|
Contrôle interne
|
12
|
40,0
|
Toutes les deux
|
13
|
43,3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
De toutes les asbl enquêtées (30 au total), 12
d'entre-elles (soit 40%) appliquent le contrôle interne, 3 asbl (10%)
appliquent l'audit interne. Cependant, 13 asbl (soit 40,3%) combinent
l'application de deux notions (le contrôle interne et l'audit interne).
Par contre, 2 asbl seulement (soit 6,7% des 30 enquêtées)
n'appliquent aucune de ces deux notions.
Nous savons que le contrôle
interne est souvent confondu à l'audit interne. Ce qui pousse bien de
dirigeants et membres des asbl à appliquer l'un à la place de
l'autre sans connaître le contenu de chacun de deux notions. Nous
supposons même que ce serait la cause pour laquelle aucune de ces deux
notions ne soit appliquée par les asbl ou que toutes les deux notions
sont appliquées simultanément (ce qui n'est pas aussi
mauvais).
Des résultats obtenus, nous constatons que le
contrôle interne à lui seul est mis en place par 12 asbl sur 30
(soit 40%). Le contrôle interne est un champ vaste sur lequel s'applique
l'audit interne. Les asbl devraient donc appliquer toutes les deux notions pour
leur efficacité, tout en priorisant le contrôle interne en
premier, parce que l'audit interne reste une activité spontanée
et périodique.
3. Raison de non-application
Tableau 3 : Raison de non-application du
contrôle interne
Raison de non-application
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Aucune
|
9
|
30
|
Incompatibilité avec les objectifs
|
4
|
13,3
|
Insuffisance des moyens financiers
|
9
|
30
|
Manque d'information
|
4
|
13,3
|
Toutes les réponses
|
4
|
13,3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
Des associations sans but lucratif n'appliquant pas le
contrôle interne (2% d'après le tableau précédent),
l'insuffisance des moyens financiers serait à la base de la
non-application du contrôle (9 asbl sur 30, soit 30%) et d'autres raisons
non précisées (30%). Par contre, l'incompatibilité avec
les objectifs et le manque d'information représente chacun 13,3% (soit 4
asbl par raison évoquée).
L'insuffisance des moyens financiers est un frein pour la mise
en place d'un contrôle interne comme nous l'avons dit dans le chapitre
précédent, parce que le contrôle interne implique des
coûts. Des coûts que certaines associations sans but lucratif ne
peuvent pas supporter. Les asbl doivent donc mobiliser des fonds pour la mise
en place d'un contrôle interne efficace.
Nous ne croyons pas, cependant, qu'il peut y avoir
incompatibilité entre le contrôle interne et les objectifs d'une
organisation comme l'ont affirmé certaines asbl (13,3%). Au contraire,
le contrôle interne vient renforcer ces objectifs et permet de les
atteindre de façon efficace et efficiente.
Parmi les autres raisons de non-application du contrôle
interne figure le manque d'information. Celui-ci constitue une
défaillance de l'association et serait dû au fait que les
dirigeants de l'association ne communiquent pas à l'ensemble du
personnel la vision du contrôle interne et des attentes qu'ils ont par
rapport à celui-ci. Toutefois, c'est possible que l'encadrement (les
dirigeants) n'aient pas eux-mêmes des notions de contrôle
interne.
4. Tenue d'une
comptabilité fiable
Tableau 4 : Tenue d'une
comptabilité fiable
Tenue d'une comptabilité fiable
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Non
|
3
|
10,0
|
Oui
|
27
|
90,0
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtes, 2012
Il s'avère, au vu de ce tableau, que 27 asbl (90%)
tiennent une comptabilité fiable pendant que 3 seulement (10%) ne
tiennent aucune comptabilité.
Les ressources financières constituent un
véritable casse-tête pour les asbl, généralement
à Bukavu où ces dernières sont financées
difficilement pour des raisons diverses évoquées par les
principaux bailleurs de fonds, notamment le manque de confiance dans les asbl.
Cependant, comment gérer de façon efficace et efficiente le peu
de ressources financières à leur disposition sans la tenue d'une
comptabilité fiable ? La tenue d'une comptabilité fiable
dans une asbl reste l'une des composantes les plus importantes du
contrôle interne et qui ne peut y être exclu. Cependant, certaines
asbl qui ne tiendraient pas de comptabilité fiable, par manque de
ressources financières ou par leur mauvaise gestion.
5. Type de comptabilité
Tableau 5 : Type de comptabilité
tenue par les asbl
Type de comptabilité
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Bancaire
|
1
|
3,3
|
Budgétaire
|
5
|
16,6
|
CAE
|
1
|
3,3
|
Des projets et à partie double
|
1
|
3,3
|
Générale
|
22
|
73,3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
La comptabilité générale est tenue dans
les asbl enquêtées à 73,3% (soit 22 asbl sur 30), suivie de
la comptabilité budgétaire à 16,6% (soit 5 asbl sur
30) ; enfin, la comptabilité bancaire, la comptabilité
analytique d'exploitation et celle de projets, chacune à 3,3% (soit 1
asbl pour chaque type de comptabilité).
La comptabilité appliquée en majorité
(la comptabilité générale) est appropriée pour les
asbl n'ayant pas de compétences suffisantes. Mais, la question à
se poser c'est : que vient faire la comptabilité analytique
d'exploitation dans une asbl pendant que, par définition, les asbl
poursuivent des buts non lucratifs ? N'y aurait-il pas une confusion entre
les types de comptabilités. Nous croyons que la confusion de types de
comptabilités est présente au sein des asbl par manque de
personnel compétent.
6. Disposez-vous d'un code
de bonne conduite, d'un ROI ou d'un job description ?
Tableau 6 : Documents administratifs et
règlementaires tenus par les asbl
Disposez-vous d'un C.B.C., R.O.I., J.B. ?
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Code de bonne conduite
|
2
|
6,7
|
Code de bonne conduite + ROI
|
1
|
3,3
|
Code de bonne conduite + ROI + job description
|
9
|
30,0
|
Job description
|
3
|
10,0
|
ROI
|
7
|
23,3
|
ROI + job description
|
8
|
26,7
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
Nous constatons, de ce tableau, que 2 asbl sur 30 (soit 6,7%)
disposent seulement d'un code de bonne conduite, 3 asbl (soit 10%) disposent
d'un job description, 7 asbl (soit 23,3%) disposent d'un R.O.I. Cependant, 1
asbl (soit 3,3% dispose d'un code de bonne conduite accompagné d'un
R.O.I. ; 8 asbl (soit 26,7%) disposent d'un R.O.I. et d'un job description
et, enfin, 9 asbl (soit 30%) disposent de tous les trois documents (code de
bonne conduite, R.O.I. et job description).
Que serait-elle une asbl sans ligne de conduite orale ou
écrite ? Il est indispensable de mettre en place des documents
écrits qui soient formels (code de bonne conduite, règlement
d'ordre intérieur, description des tâches) et de les transmettre
à tout le personnel et aux bénévoles. Ces derniers
(personnel et bénévoles) doivent prendre connaissance de ces
documents dès leur adhésion à l'association et accepter de
les observer comme les stipulent d'ailleurs la plupart des statuts des asbl.
Ces documents régissant la bonne conduite dans les asbl doivent
être mis à jour car l'environnement dans lequel évolue
l'association est toujours changeant (se modifie) et toute association doit
tenir compte de ces changements.
Par ailleurs, il faut des rappels réguliers à
l'application de ces documents (code de bonne conduite, règlement
d'ordre intérieur, description des tâches). Ces rappels ne doivent
pas être faits uniquement lorsque des déviances sont
observées, mais de façon régulière et vers
l'ensemble des membres. Les rappels sont donc antérieurs à la
survenance des faits contraires aux règles établies à
travers des notes, affiches ou lors des réunions d'équipes.
7. Risques
financiers
Tableau 7 : Risques financiers auxquels
font face les asbl
Risques financiers
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fraude
|
1
|
3,3
|
Confusion des comptes
|
1
|
3,3
|
Fraude + Vol+ Sous-financement
|
1
|
3,3
|
Vol/Détournement des fonds
|
1
|
3,3
|
Confusion compte de l'association, ceux des personnes
hébergées et ceux des dirigeants
|
4
|
13,3
|
Sous-financement des activités
|
22
|
73,3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
Des risques financiers rencontrés par les asbl
enquêtées, le sous-financement des activités
représente 73,3% (soit 22 asbl sur 30), suivi de la confusion entre le
compte de l'association, ceux des personnes hébergées et ceux des
dirigeants avec 13,3% (soit 4 asbl sur 30). Tous les autres risques
évoqués dans le tableau ci-haut ne représentent chacun que
3,3% (soit une asbl pour chaque risque parmi les 30 enquêtées).
Pour les asbl vivant des cotisations ou contributions des
membres, elles doivent motiver leurs membres à toujours honorer leurs
engagements dans le délai. Mais alors, pour que ceux-ci libèrent
leurs contributions, il faut qu'ils soient rassurés de la bonne
affectation des fonds et en soient bénéficiaires directs ou
indirects. Elles peuvent aussi développer des activités
génératrices des revenus pour financer une partie de ses
activités et une autoprise en charge future.
8. Source de
financement
Tableau 8 : Principales sources de
financement des asbl enquêtées
Source de financement
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Autofinancement
|
5
|
16,7
|
Bailleurs de fonds
|
9
|
30,0
|
Contributions des membres
|
3
|
10,0
|
Autofinancement + Subventions
|
2
|
6,7
|
Autofinancement + Bailleurs de fonds
|
3
|
10,0
|
Autofinancement + Subventions + Bailleurs de fonds +
Contributions des membres
|
1
|
3,3
|
Autofinancement + Bailleurs de fonds + Contributions des membres
|
1
|
3,3
|
Autofinancement + Contributions des membres
|
3
|
10,0
|
Subventions + Bailleurs de fonds
|
1
|
3,3
|
Bailleurs de fonds + Contributions des membres
|
2
|
6,7
|
|
|
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
De ce tableau, il découle que la majorité d'asbl
sont financées par les bailleurs de fonds (30%, soit 9 asbl sur 30
enquêtées), l'autofinancement ne représentant que 16,7%
(soit 5 asbl sur 30 enquêtées). Les asbl financées par les
contributions des membres seulement représentent 10% de notre
échantillon (3 asbl sur 30 enquêtées).
Nous constatons des résultats obtenus que peu d'asbl
sont financées par l'autofinancement, des activités
génératrices des revenus et des contributions des membres.
Pourtant, ces modes de financement des activités sont efficaces et
n'exigent pas beaucoup d'efforts que de décrocher le financement des
bailleurs des fonds. Cette situation serait due au fait que de nombreuses asbl
n'ont pas de capacités de mobilisation de ce genre de recettes qui
devraient, par ailleurs, venir compléter le financement externe.
9. Respect des lois et
règlementations en vigueur
Tableau 9 : Lois et
règlementations en vigueur observées par les asbl
Respect des lois et règlementations en vigueur
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
4
|
13,3
|
Non
|
26
|
86,6
|
Total
|
30
|
100,0
|
Source : Nos enquêtes, 2012
Il est constaté que la majorité d'asbl
enquêtées (26 asbl sur 30, soit 86,6%) respecte les lois et
réglementations en vigueur (notamment la loi n° 004/2001 du 20
juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux
associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité
publique en République démocratique du Congo). Par contre, 4 asbl
sur 30 (soit 13,3%) ne respectent aucune loi en vigueur régissant les
asbl en République démocratique du Congo.
Notons avant toute chose que le non-respect de la loi sur les
asbl peut entraîner la perte de financement ou de subventionnement, si
ceux-ci existent du moins, entraînant par conséquent l'arrêt
des activités de l'asbl. Ensuite, certains financements et certaines
subventions exigent des asbl le respect des lois comptables et/ou des
règles définies dans l'arrêt de subventionnement car la
non-conformité à ces lois peut être un signe quant à
l'existence de la fraude ou du vol (détournement) d'actifs de
l'association.
10. Les risques qui
freinent les activités des asbl
Tableau 10 : Risques potentiels pouvant
freiner les activités des asbl
Quel risque freine vos activités ?
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Absence des ressources financières
|
21
|
70,0
|
Manque de personnes compétentes
|
3
|
10,0
|
Conflit d'intérêt
|
1
|
3,3
|
Risques liés à la technologie
|
1
|
3,3
|
Aucun
|
4
|
13,3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
Des risques que peuvent parcourir les asbl et qui peuvent
freiner les activités des asbl à Bukavu, il est constaté,
à partir de ce tableau, que l'absence des ressources peuvent freiner les
activités des asbl enquêtées à 70% (soit 21 asbl sur
30 enquêtées).
La grande bête noire que les asbl sont appelées
à affronter, c'est le manque ou l'absence des ressources
financières. Il peut découler d'une mauvaise
budgétisation, des retards de financement, du refus des bailleurs
à financer ou même de la perte de financement ou des subventions.
A cause de cette situation, la réalisation ou l'atteinte des objectifs
de l'association est généralement mise en danger.
Le manque des ressources financières et d'un personnel
compétent constitue des risques opérationnels difficiles à
gérer pour les asbl dans la ville de Bukavu. Toutes ces ressources sont
indispensables pour la viabilité d'une organisation.
Nous avons aussi constaté, au cours de nos
enquêtes, que le conflit d'intérêt pourrait figurer parmi
les obstacles dans la mise en oeuvre d'un système de contrôle
interne en ce sens que certains membres du Conseil d'administration sont en
même temps dirigeants de l'association ; c'est-à-dire qu'ils
sont en charge de la gestion quotidienne de l'association. L'Assemblée
générale ou les autres membres du Conseil d'administration ne
remplissent pas leur rôle de surveillant, le contrôleur est en
même temps le contrôlé. Ceci revient à dire que la
fonction de chacun doit être distincte de celle de l'autre et aucun
membre ne doit jouer deux rôles à la fois.
11. Système
d'information et de communication
Tableau 11 : Mise en place d'un
système d'information et de communication
Système d'information et de communication
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Non
|
2
|
6,7
|
Oui
|
28
|
93,3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
De ces résultats, constatons que 28 asbl sur 30
enquêtées (soit 93,3%) ont un système d'information et de
communication contre 2 asbl sur 30 qui ne l'ont pas (soit 6,7%).
La question fondamentale pour les asbl et ses dirigeants est
de savoir : faut-il communiquer et informer ? La raison de
l'existence d'une asbl, c'est le regroupement de personnes. Alors, comment ces
personnes doivent communiquer ? La moindre de choses à communiquer,
en matière de contrôle interne, ce sont les responsabilités
de chacun, les activités et objectifs à réaliser. La
communication et l'information sont donc indispensables et primordiales. Sans
celles-ci, le contrôle interne ne sera jamais efficace et performant
parce que les personnes chargées de sa mise en oeuvre n'en sont pas
informées. Encore, faut-il qu'une décision soit prise sur base
d'informations pertinentes et adéquates que détient l'asbl.
12. Existence ou pas de
comptes bancaires pour les asbl
Tableau 12 : Disposez-vous d'un compte
bancaire ?
Compte bancaire
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Non
|
4
|
13,3
|
Oui
|
26
|
86,7
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes, 2012
La majorité d'asbl enquêtées (26 asbl sur
30 enquêtées), soit 86,7%, dispose d'un compte bancaire (dans une
banque ou une coopérative d'épargne et de crédit) contre 4
asbl (soit 13,3%) ne disposant pas de compte bancaire.
Pour éviter d'éventuelles fraudes, les asbl
doivent placer leurs fonds dans un compte bancaire ouvert à cet effet
dans une banque ou dans une coopérative d'épargne et de
crédit. La plupart d'asbl se trouve exposées au risque de vol et
de détournement parce que les fonds sont gardés dans les poches
des individus. Et même si ces fonds seraient gardés dans la
caisse, ils sont exposés à la mauvaise gestion due à une
foi malsaine des dirigeants qui les utilisent parfois pour leurs propres
besoins faisant abstraction des lourdes charges financières et
budgétaires que l'asbl doit supporter.
3.2. QUELQUES STRATEGIES
PROPOSEES AUX ASBL A BUKAVU
Illustrons d'abord de manière simple ce que peut
être un contrôle interne dans une association. Prenons par exemple,
un automobiliste qui veut se rendre de Bukavu à Kavumu. Comme tel, il
doit pouvoir maîtriser son véhicule pour arriver à la
destination voulue. Avant de se rendre à Kavumu, il aura appris le code
de la route, à conduire son véhicule, avoir son permis de
conduire, il aura vérifié sa jauge d'essence, d'huile, ses pneus,
... et afin de ne pas dépasser la vitesse autorisée, il
maîtrisera sa vitesse en n'appuyant pas trop sur
l'accélérateur, en consultant son compteur de vitesse pour
arriver sain et sauf à destination. Si, en plus, il doit arriver pour
une heure fixée, il sera parti à temps et aura veillé
à prendre une marge en cas d'embouteillage. Toutes ces mesures sont des
mesures de contrôle interne qu'il aura mises en oeuvre en vue d'arriver
à Kavumu pour une certaine heure.
Cela revient en fait à la même chose dans une
association, car il s'agit dans celle-ci de toutes les mesures qui sont prises
par elle pour atteindre un objectif fixé, en conformité bien
sûr, avec les règles et lois en vigueur. Cependant, la
maîtrise n'est pas une opération automatique, l'association doit
mettre en place certaines opérations comme l'environnement de
contrôle, la gestion des risques, les activités de contrôle,
la communication et l'information, et le pilotage du contrôle interne.
3.2.1. Pour les risques
financiers
Pour les risques financiers, il faut la séparation des
fonctions. Les dirigeants des asbl doivent veiller à ce qu'il y ait une
séparation des fonctions suffisante et adéquate entre les
fonctions de commande, de paiement et d'enregistrement comptable. La
séparation entre ces différentes fonctions permet l'existence
d'un contrôle des paiements en fonction des bons de commande et de la
réception des biens et services. Lors de la mise en place de cette
séparation des fonctions, il faut veiller à ce qu'il n'y ait pas
de lien hiérarchique entre ces différentes fonctions, car si
celui qui ordonne le paiement a autorité sur celui qui enregistre les
dépenses, cela peut réduire considérablement
l'efficacité du double contrôle, vu qu'il pourrait faire pression
pour enregistrer un paiement irrégulier.
Il est certain que la structure des petites associations ne
permet pas sans doute la mise en place d'une telle séparation de
fonctions. Dans ce cadre, le dirigeant aura un rôle bien plus important.
D'où la nécessité pour le Conseil d'administration de
rappeler le dirigeant au comportement intègre et à la bonne
éthique. Par ailleurs, ce même conseil doit exercer un plus grand
contrôle sur la fiabilité des opérations comptables et
financières et la conformité des comptes avec les
activités prévues et réalisées, surtout que
beaucoup de petites asbl n'ont pas de commissaire aux comptes.
Au-delà d'une détermination des tâches, il
faut une concordance entre le bon de commande, le bon de réception et la
facture si ces documents existent. Mais aussi l'enregistrement de toutes les
transactions le plus tôt possible. Tout mouvement financier ou ayant un
impact financier (toutes les transactions) doit être enregistré
dans les comptes de l'association. Que ces transactions soient passées
via la caisse ou la banque, elles doivent être justifiées et
enregistrées.
Pour tenir une comptabilité fiable,
régulière et actualisée, les asbl doivent effectuer des
clôtures comptables régulières pour s'assurer de la
conformité entre les soldes bancaires, la caisse et les
différents enregistrements comptables contenus dans les documents
comptables et autres pièces justificatives.
Il y a d'autres mesures que les asbl devraient mettre en place
pour la tenue d'une comptabilité fiable et régulière,
notamment :
ü développer des activités
d'autofinancement et celles génératrices des recettes
(revenus) ;
ü veiller à l'intégrité du personnel
pour faire face à des éventuelles fraudes ;
ü éviter de subventionner une même
dépense par deux ou plusieurs financeurs, ce qui n'est pas d'ailleurs
autorisé ;
ü séparer clairement et de façon univoque
les différents comptes (de l'association et de ses membres, par exemple)
pour éviter la confusion dans le système comptable. Les avoirs
des uns ne doivent pas servir à couvrir les dépenses des
autres ;
ü éviter que seul le dirigeant de l'association
ait signature sur les comptes et se charge de la comptabilité. Cela
apparaît souvent dans les petites associations. Le Conseil
d'administration et l'Assemblée générale doivent jouer
leur rôle de supervision parce que si le dirigeant n'est pas
intègre et honnête, il peut être tenté d'utiliser les
comptes de l'association à son propre profit et pour des dépenses
à caractère privé. Ceci peut mener à la fraude ou
des malversations financières ;
ü s'il existe des associations affiliées, chacune
doit avoir une comptabilité distincte, surtout quand les moyens
financiers d'une association servent à financer les activités
d'une autre association. Ceci peut mener à des malversations
financières, détournements, confusion de patrimoine et
fraude ;
ü faire une bonne planification et budgétisation
des activités en évitant la méconnaissance du secteur, des
coûts d'une activité, la définition des objectifs
irréalistes par rapport aux ressources disponibles, des subventions
tardives entraînant des charges financières imprévues, ...
et qui ont un impact sur l'équilibre financier de l'association. Tout
ceci peut se résumer en ce sens qu'il faut éviter le
sous-financement des activités ;
ü un inventaire physique des biens de l'association pour
avoir une vue fiable sur les actifs de l'association, de s'assurer que rien n'a
disparu ou est devenu obsolète ;
ü identifier régulièrement les
dépenses non-autorisées, des transactions suspectes, ...
3.2.2. Pour les risques de
conformité aux lois et règlementations
Notons que le non-respect de la loi sur les asbl peut
entraîner la perte de financement ou de subventionnement si ceux-ci
existent du moins, entraînant par conséquent, l'arrêt des
activités de l'asbl. Ensuite, certains financements et certaines
subventions exigent des asbl le respect des lois comptables et/ou des
règles définies dans le contrat de financement ou de
subventionnement car, la conformité à ces lois peut être un
signe quant à l'existence de la fraude ou de vol d'actifs de
l'association.
L'association doit s'assurer des compétences
(connaissances nécessaires et suffisantes) de ses membres en
matière de législation afin d'être à mesure de
répondre aux prescrits légaux. Ces compétences en
matière légale doivent être mises à jour à
travers des participations à des séminaires de mise à
niveau, des formations, des rappels, ... en faveur de tous les membres.
Comme les lois du pays peuvent changer, il faut aussi une
documentation à jour au-delà d'avoir des compétences.
Eviter que les membres de l'association et mêmes ses dirigeants tombent
dans l'ignorance totale des lois et règlementations en vigueur dans le
pays, comme c'était le cas lors de nos enquêtes.
3.2.3. Pour les risques
opérationnels
Le manque du personnel compétent constitue un des
risques opérationnels difficiles à gérer pour les asbl. Il
peut entraîner l'incapacité de l'association à remplir ses
objectifs (financiers, opérationnels, respect des règlements).
Notons que les objectifs d'une association se déclinent au niveau
individuel ; cela suppose que les descriptions de fonctions reprennent les
objectifs individuels (fonction, compétences nécessaires en terme
de diplôme, d'expérience, ...) et une définition des
rôles et responsabilités de chacun (délimiter les champs de
compétences et d'autorité de chacun). Les asbl doivent formaliser
ce processus pour qu'en cas d'absence, de démission ou d'exclusion d'un
membre, donner une description claire des rôles et responsabilités
que le remplaçant serait amener à remplir.
L'évaluation des membres doit également figurer
parmi les priorités d'une asbl dans la mise en place du contrôle
interne efficace. Cette évaluation ne peut se faire que par rapport
à des objectifs assignés aux membres. Le dirigeant de
l'association ou son délégué doivent se mettre d'accord
sur les attentes et les objectifs avec l'ensemble des membres, mais
également avec les bénévoles actifs au sein de
l'association. Le statut de bénévole qu'a un membre ne suppose
pas que l'asbl n'ait pas des objectifs ou attentes particulières
vis-à-vis des bénévoles, seulement que les sanctions ou
les incitants à leur encontre seront plus faibles que pour le
personnel.
Les dirigeants de l'association doivent veiller à ce
qu'en cas d'absence ou de vacance d'un membre, un autre soit capable de
reprendre ses activités. Il est évident que dans des petites
associations, de par leur structure et mode de fonctionnement moins
hiérarchisés, cette manoeuvre est très facile. Toutefois,
en cas d'abandon, d'exclusion ou de départ d'un membre, elles doivent
veiller à ce que ce départ n'entraîne pas une importante
perte de connaissances.
Les obstacles au contrôle interne existent toujours et
sont évalués en fonction des risques. Même si
l'identification des risques est souvent subjective, les asbl doivent prendre
des décisions par rapport à ces risques et l'une des
réponses suivantes peut être donnée lorsque le risque
survient :
· Accepter le risque : ne rien
faire, laisser le risque tel quel ;
· Réduire le risque : mettre
en oeuvre des mesures pour le diminuer ;
· Transférer ou partager le
risque : transférer une partie de la responsabilité
de ce risque à une autre association ou société ;
· Supprimer le risque : faire en
sorte que le risque ne survienne jamais.
En définitive, nous pensons que les asbl de la ville de
Bukavu doivent engager leurs efforts dans la réduction de certains
risques et dans la suppression des autres. Accepter le risque c'est courir le
risque de voir celui-ci revenir et handicaper ainsi le déroulement
normal des activités, voire l'arrêt de celles-ci.
Précisons que les stratégies
présentées ci-dessus ne sont pas exhaustives et l'objectif est de
favoriser la mise en oeuvre de bonnes pratiques du contrôle interne.
Rappelons encore une fois que, l'objectif n'est pas celui d'imposer de
nouvelles règles ou des principes que les asbl doivent mettre en place,
car chaque association a ses réalités et un environnement
spécifique dans lequel elle évolue. Une règle ayant
apporté un succès dans une asbl ne peut être reproduite
intégralement dans une autre évoluant dans un environnement
contraire.
CONCLUSION
Au terme de cette étude consacrée à
l'application du contrôle interne face aux contraintes financières
dans les associations sans but lucratif à Bukavu, nous pensons avoir
atteint notre objectif qui consistait à proposer aux asbl de Bukavu
quelques stratégies pour la mise en place d'un contrôle interne
efficace.
En effet, ce travail a consisté à donner dans un
premier temps des notions sur les associations sans but lucratif, des
généralités sur le contrôle interne, des notions
proches au contrôle interne, ses composantes et les risques auxquels sont
confrontés les asbl dans la mise d'un système de contrôle
interne.
Ensuite, la tâche était celle de présenter
l'environnement associatif de la ville de Bukavu au courant de laquelle la
présentation de la ville de Bukavu était une
nécessité. Le panorama associatif de cette ville a
été pour nous une façon de décrire les conditions
dans lesquelles travaillent les asbl à Bukavu et les difficultés
auxquelles elles sont confrontées. Cependant, nous ne pouvions pas
oublier de décortiquer en quelques paragraphes la législation
congolaise en matière d'asbl. Nous avons analysé notamment la loi
n°004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales
applicables aux associations sans but lucratif et aux établissements
d'utilité publique.
Enfin, la partie la plus importante de notre travail
était celle relative à la présentation et à
l'interprétation des résultats issus d'une enquête sur le
terrain. Dans cette partie, la tâche était celle de proposer
quelques stratégies aux asbl pour la mise en oeuvre d'un système
de contrôle interne efficace au regard des résultats
trouvés sur le terrain. Rappelons, encore une fois, que les
stratégies proposées dans ce travail ne peuvent pas être
mises en oeuvre telles quelles par les associations. Ce sont les dirigeants et
administrateurs des associations qui devront estimer l'opportunité et la
nécessité de les mettre en oeuvre ou non en fonction de leurs
propres jugements et de l'environnement dans lequel leur association est
active. Cet environnement étant changeant selon les périodes et
contextes.
Les résultats obtenus sur le terrain prouvent que les
asbl à Bukavu ont des notions sur le contrôle interne mais que
celui-ci n'est pas mis en oeuvre comme il se doit pour des raisons multiples,
notamment : le manque d'information, l'incompétence, le manque de
ressources financières, ... Ceci revient à dire que ce
contrôle n'est pas efficace.
Ainsi, il nous a semblé opportun de faire une
étude qui tienne compte des réalités du terrain. Le
secteur associatif et chaque association de façon particulière,
ont leurs propres spécificités dont nous avons voulu tenir compte
dans ce travail. Il est alors important que les dirigeants des associations se
chargent de l'évaluation de l'efficacité des systèmes de
contrôle interne en place. Cela parce que souvent les associations ne
disposent pas d'un service d'audit ou de contrôle interne (ou son
équivalent) qui peut réaliser une évaluation
indépendante et objective.
Eu égard aux résultats trouvés, nous
pouvons confirmer que les associations sans but lucratif à Bukavu sont
réellement confrontées au manque de ressources financières
pour la mise en place d'un système de contrôle interne. Ainsi
donc, nos hypothèses ont été vérifiées et
affirmées par les faits. Nous pouvons alors émettre quelques
suggestions dans les paragraphes qui suivent.
Au niveau de l'acceptation des comptes, les associations sans
but lucratif disposant des commissaires aux comptes peuvent s'appuyer sur les
opinions de ceux-ci (si elles sont crédibles bien-sûr) quant
à la fiabilité des comptes et autres documents comptables.
Malheureusement, ces opinions n'interviennent souvent qu'à la fin de la
période comptable, après la clôture des comptes et ne
concernent que les aspects financiers ou les opérations
financières. Elles doivent englober aussi d'autres aspects tels que les
procédures d'engagement des dépenses de façon
quotidienne.
Les Conseil d'administration des asbl doivent jouer un
rôle en s'informant sur les procédures en place et sur la
réalisation des activités avant d'approuver les comptes et les
rapports d'activités. De leur part, les Assemblées
Générales doivent jouer leur rôle de contrôle et
interroger les Conseils d'administration, surtout si les associations ne
peuvent s'appuyer sur des commissaires aux comptes.
Au-delà de ces mesures ci-haut décrites, les
asbl doivent consulter un comptable ou un expert-comptable indépendant
qui, lors de la rédaction des comptes et leur contrôle,
vérifie également les procédures d'encodage, d'approbation
des dépenses, des commandes, etc.
Tout compte fait, nous n'ambitionnons pas avoir
réalisé un travail exempté d'éventuelles erreurs.
Nous reconnaissons nos limites, raison pour laquelle, nous restons ouvert
à toute critique positive ou négative qui soit objective.
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Economie, U.O.B., 2009-2010
LAROUSSE ILLUSTRE, Dictionnaire, Montrouge (Seine), Paris,
Août 1959
PHILIPPET P., Cours de Méthodologie
d'expérimentation, Université Catholique de Louvain,
Belgique, 1995-1996
IV. LOIS, RAPPORTS ET AUTRES SOURCES
Loi n° 004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions
générales applicables aux associations sans but lucratif et aux
établissements d'utilité publique en République
démocratique du Congo
Rapport annuel de la zone de santé urbaine de Bukavu,
2008
Rapport Mairie de Bukavu, 2009
Rapport Mairie de Bukavu, 2010
Section des affaires civiles de la MONUSCO, Base de
données des organisations de la Société civile du
Congo, 2012
http://
www.wikipedia.org
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
.........................................................................................................I
DEDICACE
.........................................................................................................II
REMERCIEMENTS
................................................................................................III
SIGLES ET ABREVIATIONS
....................................................................................IV
INTRODUCTION
1
CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE
7
1.1. CONCEPTS-CLES
7
1.1.1. Association sans but lucratif (à
but non lucratif)
7
1.1.2. Contrôle interne
7
1.1.3. Contraintes
8
1.1.4. Stratégies
8
1.2. CONTROLE INTERNE DANS LES ASBL
9
1.2.1. Définition et application du
contrôle interne
9
1.2.2. Objectifs du contrôle interne dans
les asbl
10
1.2.3. Limites du contrôle interne dans
les asbl
11
1.3. NOTIONS CONNEXES AU CONTROLE INTERNE
12
1.3.1. Audit interne
12
1.3.2. Contrôle de gestion
13
1.4. COMPOSANTES DU CONTROLE INTERNE
14
1.4.1. L'environnement de contrôle
15
1.4.2. La gestion des risques
17
1.4.3. Les activités de
contrôle
20
1.4.4. L'information et la communication
22
1.4.5. Le pilotage
22
1.5. RISQUES AUXQUELS LES ASBL PEUVENT FAIRE
FACE DANS UN CONTROLE INTERNE
23
1.5.1. Identification, évaluation et
gestion des risques
23
1.5.2. Quelques exemples des risques
rencontrés
24
CHAPITRE II. ENVIRONNEMENT ASSOCIATIF DE LA
VILLE DE BUKAVU
26
2.1. PRESENTATION DE LA VILLE DE BUKAVU
26
2.1.1. Historique et localisation
26
2.1.2. Aspect social
27
2.1.3. Economie
29
2.1.4. Organisation politico-administrative
31
2.2. PANORAMA ASSOCIATIF DE LA VILLE DE
BUKAVU
31
2.3. LA LEGISLATION CONGOLAISE EN MATIERE
D'ASBL
34
CHAPITRE III. RESULTATS D'ENQUETE ET QUELQUES
STRATEGIES POUR LES ASSOCIATIONS SANS BUT LUCRATIF
38
3.1. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
38
3.2. QUELQUES STRATEGIES PROPOSEES AUX ASBL A
BUKAVU
46
3.2.1. Pour les risques financiers
47
3.2.2. Pour les risques de conformité
aux lois et règlementations
48
3.2.3. Pour les risques
opérationnels
49
CONCLUSION
51
BIBLIOGRAPHIE
53
TABLE DES MATIERES
55
* 1 A. BIROU, Vocabulaire
pratique des sciences sociales, Paris, Ed. Ouvrière, 1966, pp.
210-211
* 2 P. PHILIPPET, Cours
de Méthodologie d'expérimentation, Université
Catholique de Louvain, 1995-1996, Inédit, p. 5
* 3 G. EDON, Le
contrôle interne, un outil de sécurisation des opérations
bancaires : cas de la SGBEE, Master, Audit et Contrôle de
gestion, UCL/UPIB, 2008, p. 1
* 4 N. ABIBA OUATTARA,
Evaluation du contrôle interne : cas du cycle des revenus de
Online Creation, Diplôme Supérieur de
Spécialité, Audit et Contrôle de gestion, Pigier Côte
d'Ivoire, 2005, p. 31
* 5 E. SADIKI KAMANDA,
Analyse du contrôle interne au sein d'une institution de
microfinance : cas de CERP GALA LETU de 2005 à 2007,
Mémoire, Inédit, I.S.C./Goma, 2007-2008, p. 2
* 6 K. ABOU JAOUD, Les
enjeux du contrôle interne, Master, Finances, Université
d'Auvergne Clermont 1, 2006-2007, p. 60
* 7 B. FURAHA BALANGALIZA,
Essai de mise en place de système de gestion et de prévision de
trésorerie au sein d'une ASBL. Cas de APED ASBL, Mémoire,
Inédit, Université du CEPROMAD, 2010, p. 3
* 8 LAROUSSE ILLUSTRE,
Dictionnaire, Paris, Montrouge (Seine), Août 1959, p. 72
* 9 Loi n° 004/2001 du
20 juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux
associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité
publique en République démocratique du Congo, art. 1
* 10 A. MIKOL, Le
contrôle interne, Paris, PUF, 1998, p. 13
* 11 Commission
communautaire française, Le contrôle interne dans les
associations sans but lucratif, Guide de bonnes pratiques à l'usage des
associations, Paris, 2007, p. 9
* 12 Jean-Marie MUSHAGALUSA,
Management, Notes de cours, G2 Economie, U.O.B., 2009-2010,
Inédit, p. 44
* 13 Commission
communautaire française, Op.cit., p. 44
* 14 R. OBERT,
Synthèse de droit et comptabilité, Paris, Dunod, 1998,
p. 18
* 15 D.F. KAGHO NANDA,
Contribution de l'audit interne à la performance financière
des entreprises : cas des banques camerounaises, Master,
Administration des entreprises, Université Catholique d'Afrique
Centrale, , 2009, p. 2
* 16 Idem, p. 3
* 17 IFACI,
Définitions de l'audit et du contrôle interne, Paris, Bd.
Haussmann, 2012, p. 2
* 18 J. KABULATA KYALIMBA,
La pratique de l'audit interne et la performance d'une entreprise
industrielle : cas du GINKI sprl, Mémoire, FSEG, U.O.B.,
Inédit, 2008-2009, p. 25
* 19 D.F. KAGHO NANGA,
Op.cit., p. 13
* 20 Idem
* 21 IFACI, Op.cit.,
p. 43
* 22 D.F. KAGHO NANDA,
Op.cit., p. 8
* 23 IFACI, Op.cit.,
p. 45
* 24 A. CAMPION,
Améliorer le contrôle interne. Guide pratique à l'usage
des institutions de microfinance, Microfinance/GTZ, 2000, pp. 2-3
* 25
http://www.wikipedia.org,
consulté le 23 février 2012
* 26 Idem
* 27 M. SAMIR CHAMAA et al.,
Atlas de la ville de Bukavu, Bukavu, Cahiers du CERUKI, 1981, p. 28
* 28 Rapport de la Mairie de
Bukavu, 2010
* 29 F. MUTULA,
L'acceptabilité et l'accessibilité du dépistage
volontaire du VIH/SIDA chez les femmes enceintes dans les trois zones de
santé urbaine de Bukavu et dans la zone de santé rurale de
Katana, Mémoire, Inédit, Santé publique,
I.S.T.M./Bukavu, 2009-2010, p. 6
* 30 Idem
* 31 Rapport annuel de la
zone de santé urbaine de Bukavu, 2008
* 32 M. BISIMWA KAHASHA,
Incidence socio-économique sur l'arrêt de l'exploitation
minière artisanale dans la ville de Bukavu, TFC, Inédit,
UNIC/Bukavu, 2010-2011, p. 14
* 33 Rapport de la Mairie de
Bukavu, 2009
* 34
http://www.wikipedia.org,
consulté le 28 février 2012
* 35 Rapport de la Mairie de
Bukavu, 2009
* 36 Rapport de la Mairie de
Bukavu, 2010
* 37 Division provinciale de la
justice et garde des sceaux, Interview du 21 mai 2012
* 38 Section des affaires
civiles de la MONUSCO, Base de données des organisations de la
Société civile du Congo, 2012
* 39 Section des affaires
civiles de la MONUSCO, Base de données des organisations de la
Société civile du Congo, 2012
* 40 Loi n° 004/2001 du
20 juillet 2011, Op.cit., art. 1
* 41 Loi n° 004/2001 du
20 juillet 2011, Op.cit., art. 3 et 4
* 42 Loi n° 004/2001 du
20 juillet 2011, Op.cit., art. 10
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