INTRODUCTION
Le Bénin, pays de l'Afrique de l'ouest fait partir des
pays dits en voie de développement. L'effort de développement que
font les autorités à divers niveau par la mise en oeuvre des
réformes, n'est possible que par le bon fonctionnement de son
économie dont un maillon non négligeable est le secteur du
transport et plus précisément le transport maritime. Aujourd'hui,
selon le CNUCED80% du commerce mondial se réalise par voie maritime.
Cette observation vient à point nommé pour renforcer l'importance
que revêt la possession par un Etat d'un port.
Le port de Cotonou, véritable maillon, de
l'économie Béninoise se présente comme une excellente
plate-forme pour l'activité des opérations économiques
basées sur le flux intercontinental de marchandise, à une
vocation prépondérante grâce à sa position
géographique qui fait de lui une porte d'accès à la mer
pour les pays de l'hinterland. Cela constitue un facteur déterminant
pour les échanges commerciaux et le transport dans la
sous-région. Ainsi, au niveau du port, les activités s'organisent
en tenant compte du contexte, de la spécification, de la modernisation
des transports maritime et de la manutention des marchandises. Le transport des
marchandises en quantité de plus en plus importante par voie maritime
nécessite donc toute une logistique en termes d'installations et
d'équipements adéquats pour l'accueil des navires dans les
meilleures conditions de sécurité et de fiabilité. C'est
le but de ce rapport de stage dont le thème
intitulé« La gestiondu trafic maritime par la
capitainerie du Port Autonome de Cotonou » a
été réalisé à la Direction des
Opérations Maritimes et de la Sécurités du PAC.
Le présent travail est répartit en
trois chapitres ; le premier consistera à la présentation du
cadre de stage que constitue le Port Autonome de Cotonou. Le deuxième
chapitre sera consacré au déroulement de notre stage et enfin, le
dernier chapitre fera part du fonctionnement de l'accueil et de la prise en
charge des navires et de l'analyse de notre thème.
CHAPITRE I : PRESENTATION DU
CADRE DE STAGE
Section 1 :
Généralité sur le Port Autonome de Cotonou
Paragraphe 1 :
Historique et missions
A-Historique
Avant la création du port de Cotonou et jusqu'à
la fin du xix siècle, les échanges commerciaux maritimes se
faisaient en deux ponts du littoral : grand-Popo et Ouidah.
En ces points, le débarquement et l'embarquement des
marchandises et passagers s'effectuaient par transbordement sur des pirogues
qui assuraient la liaison entre les navires mouillant en rade foraine et le
rivage. On enregistrait alors beaucoup de pertes en vies humaines et
d'avaries.
Puis en 1891, le wharf fut construit à Cotonou.
C'était une passerelle métallique avancée dans la mer
jusqu'au-delà de la zone perturbée par la barre ; ainsi les
opérations pouvaient se faire dans une eau relativement calme. En raison
de la sécurité et de la rapidité qu'elle offrait pour le
transbordement, cette porte d'accès maritime supplanta rapidement Ouidah
et grand-Popo. Une flottine de 8 chaloupes et de 26 barcasses faisaient la
navette entre les navires ancres en rade et l'aplomb des grues, à
l'extrémité du wharf.
Cet ouvrage, d'une longueur de 400 mètres, a subi des
améliorations en 1910, puis en 1926,1928 et1950 et a permis d'assurer un
trafic en progression. En 10 ans, on assiste à un double trafic, qui
devrait atteindre 304000 tonnes en 1960. L'idée d'une solution moderne
à ce problème s'imposa alors. La construction de la
première partie du port a fait l'objet de nombreuses études
réalisées par le bureau central d'études des
équipements d'outre-mer (BCEOM) et la société grenobloise
des études d'aménagement hydraulique (SOGREAH) et diverses
missions de 1952 à 1959. L'examen approfondi des différentes
solutions (port a accumulation de sable, port à transit artificiel de
sable...) a abouti pour des raisons économiques et politiques aux choix
du port par accumulation de sable, en eau profonde à Cotonou. Ce type de
port à la propriété de créer un plan d'eau calme et
d'arrêter, grâce a, l'ouvrage de protection ouest, le sable du
transit littoral. Il permet d'utiliser la zone de remblai gagnée sur la
mer pour des extensions du port vers l'ouest. À l'est par contre, il
faut prévoir des ouvrages pour lutter contre l'érosion.
Les travaux relatifs à cette première partie
confies à deux groupes d'entreprises, ont été
réalisés de novembre 1959 à juin 1965. La
cérémonie officielle d'inauguration a eu lieu le 1er
août 1965. Le besoin d'une extension s'étant avéré
une nécessité des 1972, en égard au trafic sans cesse
croissant du port de Cotonou, l'étude de l'agrandissement a
été confiée au BCEOM. Les ouvrages issus de cette
étude sont implantés sur les terrains précédemment
gagnés à l'ouest du port. Les travaux de l'extension commencent
en mars 1979 ont pris fin en 1983. Après la première extension du
port, extension qui a doublé les capacités de traitement de
trafic, le port autonome de Cotonou avec l'appui des autorités
nationales, s'est attelé à l'amélioration de la
productivité et de service rendu.
Le Port Autonome de Cotonou est un établissement
public national à caractère commercial et industriel dote de la
personnalité morale et de l'autonomie financière. Il est
créé par la loi n°64-39 du 31 décembre 1964,
modifiée par l'ordonnance n°90-32 du 11 décembre 1990. Il
est place depuis sa création sous tutelle du ministère
délégué auprès du président de la
république charge des transports, des travaux publics et de l'urbanisme
et soumis au contrôle financier du ministère du
développement, de la planification et de l'économie. Mais depuis
2008, le gouvernement a placé le Port Autonome de Cotonou sous la
tutelle d'un nouveau ministère créé à cet effet et
dénommé ministère délégué
auprès du président de la république charge des transports
maritimes, de l'économie maritime et des infrastructures portuaires. Le
Port Autonome de Cotonou est l'autorité chargée de l'exploitation
et de l'entretien du port, de la gestion du domaine portuaire et de
l'exécution des travaux d'aménagement et d'extension. Ces statuts
ont été approuves par le décret n°89-306 du 28
juillet 1989.
B- MISSIONS
Communément appelé poumon de l'économie
nationale, le port de Cotonou, assure 80% les échanges avec le reste du
monde, autant qu'il contribue à la croissance économique
nationale en assurant la fonction de distribution et de stockage commercial, au
collecte d'une grande partie de recettes douanières. Sa fonction se
traduit par le maintien des installations portuaires dans de bonnes conditions
d'accueil des navires et des marchandises, la sauvegarde de la
sécurité ainsi que l'extension du trafic. Ainsi, les
infrastructures, les équipements et les conditions touchant à
l'amélioration de la qualité des prestations que l'ensemble des
intervenants portuaires offrent à la clientèle ont toujours
bénéficié d'une attention particulière.
Au nombre de ces actions figurent :
- le projet sectoriel des transports dont le volet portuaire
contribue à la poursuite de la réhabilitation des infrastructures
portuaires ;
- la libéralisation du secteur de la manutention des
conteneurs dont la mise en oeuvre a permis l'installation de nouveaux
opérateurs dans le secteur ;
- l'amélioration de la fluidité dans les
conditions de desserte par la mise en place des escortes conjointes
douane-gendarmerie et un système de laissez-passer ;
La facturation globale dont la mise en oeuvre a donné
un coup d'accélération à la procédure
d'enlèvement des véhicules d'occasion au port de Cotonou.
L'activité portuaire est une chaîne dont la
défaillance de l'un des maillons serait une perte pour l'économie
nationale. Il s'en suit une nécessité pour les uns et les autres
d'accomplir avec professionnalisme leurs activités.
Bon nombre d'entreprises mènent des activités
dans le domaine de la manutention, de la consignation, du transit, du relevage,
du transport, et de l'avitaillement et par conséquent, sont
impliquées dans les opérations portuaires.
Ce professionnalisme suppose l'existence d'un personnel au
point et passe par des équipements modernes conformes au besoin de la
clientèle, la souplesse des tarifs des prestations et la
nécessité d'éviter des comportements pouvant porter
atteinte à l'image du port de Cotonou.
Les perspectives sont bonnes pour le port de Cotonou au regard
de la proximité du grand Nigéria, l'instauration du Tarif
Extérieur Commun (TEC), des mesures prises en faveur de la
sécurité de l'investissement privé dans la
sous-région. Les grands travaux de réfection des axes routiers,
la réalisation de la zone franche pour les véhicules d'occasion
et la généralisation de l'information portuaire à
l'ensemble des intervenants, sont autant d'éléments qui
contribueront à l'amélioration de la compétitivité
du port de Cotonou.
Ces différents atouts confortent les capacités
de ce port à accueillir le trafic des pays de l'hinterland et par
conséquent, contribuent à mieux asseoir sa vocation
régionale.
Par ailleurs, les atouts du port de Cotonou tels que sa
position géographique, la stabilité politique, le
professionnalisme des différents opérateurs et la capacité
à opérer les réformes nécessités par le
transport maritime, seront déterminants dans la concurrence inter
portuaire.
Paragraphe 2: Situation
géographique
Situé dans le Golfe de Guinée et sur la cote de
l'Afrique de l'ouest entre 6°11'22'' Nord et 2°26'30'' Est, le Port
de Cotonou est implanté en bordure Sud de la ville de Cotonou, capitale
économique du Bénin. Il représente jusqu'alors la seule
porte d'accès à la mer pour des opérations maritimes et
commerciales du Bénin avec l'extérieur. Port en eau profonde
à accumulation de sable, le port de Cotonou offre le grand avantage de
fournir aux navires aux plans d'eau abrité, pouvant leur permettre
d'effectuer des opérations commerciales et de ravitaillement dans
d'excellentes conditions. Le Port de Cotonou constitue ainsi un espace
économique où interviennent plusieurs structures chargées
d'assurer les opérations nécessaires au passage des navires, des
personnes et des marchandises.
Le Port de Cotonou est un port à vocation
régionale. Il se révèle être l'un des
débouchés à la mer les plus proches, le couloir
d'accès le plus rapide, le moins accidenté pour desservir l'Est
des pays sans littoral tels que le Mali et le Burkina Faso et le premier port
de transit du Niger. Il est sensiblement à égale distance des
ports de Lagos (Nigéria), 115 km et de Lomé (Togo), 135km
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