iv. Etat des connaissances sur
l'Agroclimatologie de L'anacardier
L'anacardier est aussi connu sous les noms d'acajou, cajou ou
pomme de cajou en français (Tandjiekpon, 2005), puis de cashew tree
en anglais, et Cajueiro en Portugais.
L'arbre peut atteindre une hauteur d'une quinzaine de
mètres à l'âge adulte et une cime très
développée si les conditions agroclimatiques sont favorables
(Férrao, 1993).
Selon Tandjiekpon (2005), la famille des anacardiacées
renferme 73 genres, environ 600 espèces et 20 variétés
classées selon la consistance de la pulpe, le format, le goût et
la couleur du fruit.
Il s'adapte à presque tous les types de sols.
Cependant, il préfère en général les terres meubles
et profondes de nature sableuse ou sablo argileuse bien drainées avec
une bonne réserve nutritive (Vaz & Neves, 1994).
Il se développe dans les zones présentant des
conditions climatiques très variées. Cependant les principales
régions de production, sont situées entre les parallèles
15 Nord et 15 Sud (CIRAD-GRET, 2002).
Les besoins en eau au cours du développement de
l'anacardier ne sont pas bien maîtrisés (Vaz & Neves, 1994).
Mais , selon Lacroix (2003), l'anacardier préfère une
pluviométrie comprise entre 800 et 1800 mm par an en une seule saison
qui dure de 5 à 7 mois. Il a besoin d'une saison sèche
marquée de 5 à 7 mois et est sensible au froid et à
l'altitude. La température moyenne annuelle qui lui est favorable se
situe entre 24 et 28°C avec des optimaux compris entre 22°C et
32°C (Vaz & Neves, 1994).
Les heures d'insolation considérées comme
nécessaire à son développement se situent en moyenne
à 2.600 heures/an soit 7heures/jour selon Férrao (1999). Le taux
d'humidité de l'air en saison sèche doit être faible (avec
un seuil de 60%) afin de garantir une bonne santé de l'arbre.
En général, on considère qu'une vitesse
de vent supérieure à 2.5 m/s est préjudiciable à
l'anacardier (Vaz & Neves, 1994), en déformant la cime des arbres et
pour conséquent affecte négativement la production.
Dans les conditions climatiques de la Guinée
Bissau, marquées par deux saisons (pluvieuse et sèche), le
développement de l'anacardier s'effectue en 2
phases.
La première de nature végétative, se
déroule pendant la saison de pluies et la seconde reproductive est
observée durant la saison sèche.
Pendant le développement végétatif, les
besoins hydriques (800-1800mm) et hygrométriques (60-90%) sont
élevés (Vaz & Neves, 1994) contrairement au
développement reproductif (annexe V).
Selon les connaissances paysannes, la quantité de pluie
et sa distribution dans le temps jouent un rôle très important
dans le développement et le rendement de l'anacardier. Selon eux, le
démarrage tardif de la saison des pluies et sa prolongation jusqu'au
mois de novembre favorise le développement de la cime de l'arbre. Ceci
augmente l'intensité de la floraison et conduit à un rendement
important. En revanche, les pluies précoces et qui se terminent plus
tôt se traduisent par une faible productivité des plantes et par
conséquence une baisse de rendements.
Les températures élevées pendant la
floraison sont dommageables à la production. En effet, elles provoquent
l'échaudage des fleurs contribuant ainsi à baisser le rendement.
Ce phénomène est encore plus dangereux lorsqu' il est
accompagné de vent fort.
Pour les paysans, les sols sableux, profonds et meubles sont
les plus appropriés pour le bon développement de l'anacardier. En
effet, ils favorisent le développement de la cime de l'arbre ainsi que
la croissance des racines. Ce qui permettra à la plante une meilleure
exploration de l'eau et des éléments nutritifs lui permettant
ainsi une production satisfaisante. En revanche, les sols argileux sont
défavorables au développement du système racinaire de
l'anacardier. Ce qui se traduit par un mauvais développement de la
plante dont la nutrition minérale et hydrique sont mal assurées.
Selon les producteurs, même si les conditions hydriques
sont satisfaisantes, le développement de la cime c'est-à-dire
l'apparition des nouvelles feuilles est plus intense par rapport à
l'inflorescence ce qui fait que les rendements dans ces zones sont très
faibles. Par ailleurs, les sols argileux retardent le début de la
production de l'anacardier par rapport aux sols sableux. En effet, la floraison
commence à partir de la quatrième ou cinquième
année dans un sol argileux alors qu'elle peut démarrer au bout de
la deuxième ou troisième année en sol sableux.
Le poids de la noix est beaucoup influencé par la
densité de semis. Plus elle est important plus le poids de la noix
diminue. Cette situation peut s'observer dans les plantations
âgées qui ne bénéficient pas d'entretien. Dans ce
cas, la qualité de la noix diminue avec la compétition entre
arbres non taillés.
Selon eux, on peut récolter les noix de bonne
qualité au cours des premières années, puis cette
qualité diminue au fur et à mesure que la compétition
s'installe au sein du verger.
On constate que même si les semences ont
été sélectionnées dans les premières
années, les fruits deviennent de moindre qualité lorsque la
compétition est importante.
Les arbres dont la densité est
réduite ont une productivité plus élevée par
rapport à ceux des vergers où la densité est plus
importante, car l'ombrage produit entre les arbres est défavorable
à la production des fleurs, ce qui affecte la productivité.
Dès que l'arbre entre en production, sa
productivité augmente chaque année jusqu'à atteindre le
maximum qui intervient au bout de 8 à 20 ans ou plus en fonction des
conditions d'entretien. Puis elle décroît progressivement et
s'annule vers 30 ans.
MATÉRIEL ET MÉTHODES V. MATÉRIEL ET
MÉTHODES
5.1. Données météorologiques
La présente étude porte sur onze (11)
localités de la Guinée Bissau pour lesquelles on dispose des
données pluviométriques pour les années 1995 et 1996. Il
s'agit de Bissora, Bafatá, Bolama, Bula, Bissau, Canchungo, Gabu,
Fulacunda, Québo, Mansaba et Piche (Figure 4).
En outre, les données suivantes de deux stations ont
également été utilisées:
Ø la station de Bafatá : données de
température, insolation et l'humidité ;
Ø la station de Bissau Aéroport :
données pluviométriques sur une série de 30 ans.
L'ensemble de ces données nous ont été
fournies par la Direction Générale de la
Météorologie Nationale
Figure 4. Représentation des stations ou
postes pluviométriques
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