Chapitre 3 : Impacts sur la Supply Chain
De l'avis même de certains scientifiques, analystes ou
investisseurs, l'impression 3D ne semble pas être une simple innovation
au service d'un marché existant, mais constituevéritablement une
technologie de rupture qui pourrait tout simplement chambouler l'industrie
telle que nous la connaissons actuellement, tout autant que nos habitudes de
consommation.
Au niveau de la Supply Chain, l'objectif principal est
d'optimiser tous les maillons de la chaîne logistique : les coûts
de production, les coûts de stockage et de transport pour satisfaire au
mieux les besoins des clients.
A terme, l'impression 3D va permettre de court-circuiter les
principales étapes (prototype, production de pièces, assemblage,
distribution et entreposage) et de restreindre l'ensemble du process à
la simple création d'un fichier numérique transféré
directement pour la fabrication de l'objet.
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L'adoption de l'impression 3D par les grandes entreprises va
impacter durablement l'organisation même de la Supply Chain : de la
prévision à la production en passant par le stockage et les
transports pour finir par la distribution et la vente au détail. C'est
l'ensemble des acteurs de cette chaîne logistique qui va devoir
s'adapter.
C'est ce que je vais vous expliquer maintenant ...
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1.
Impact sur les prévisions de vente : une demande plus facile
à anticiper
La fabrication par impression 3D étant
réalisée à la commande ou sur de petites séries
définies à l'avance,la demande est parfaitement connue.La
production se situe au plus proche de la demande des clients qu'ils soient
particuliers ou professionnels.
Dans le schéma traditionnel, des stocks de
sécurité sont constitués pour couvrir les aléas
liés à l'incertitude de la demande.
Reprenons les cours de Régis Bourbonnais sur le sujet.
Sur une série de ventes, plus le coefficient de variation (correspondant
à l'écart-type divisé par la moyenne) est
élevé, plus il est difficile de prévoir la demande. A
noter que des indicateurs tels que le MAD (MeanAbsoluteDeviation), le MSE
(MeanSquaredError) et le SUMEPS (somme des erreurs cumulées) permettent
de vérifier la fiabilité des prévisions. Ces
résultats permettent de dimensionner le stock de
sécurité.
Partant de ce constat, on s'aperçoit que ce stock de
sécurité n'est pas nécessaire dans le cas de la
fabrication additive puisque la demande est connue d'où des
économies sur les coûts de stockage que nous étudierons un
peu plus loin.
Rappelons aussi en se replongeant dans le cours de
prévisions du Master Logistique de Dauphine que la méthode de
Croston (souvent utilisée dans le cas des pièces
détachées) permet de calculer des prévisions pour de
faibles volumes de ventes. Mais cette méthode qui consiste à
considérer l'apparition d'une commande sur une période par une
non-commande sur la période suivante et qui se base donc sur deux
paramètres : la fréquence de la commande (nombre de
période séparant deux commandes) et la commande moyenne (nombre
moyen d'articles commandés lorsqu'il existe une commande), a ses limites
et sa fiabilité est souvent remise en cause.
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