Paragraphe II : Au cours des élections
municipales
Considérées comme l'étape de
l'approfondissement de la démocratie à la base, les
élections municipales traduisent la mise en oeuvre du titre XI de la
Constitution49 du 02 juin 1991. Cette mise en oeuvre de la
démocratie locale a concerné d'abord les Communes dites de plein
exercice (A) avant de s'étendre sur l'intégralité du
territoire national en 2006 (B).
A- Les élections municipales de 1995 et 2000
Les élections municipales renforcent la mise en place
des institutions démocratiques prévues par la loi fondamentale
burkinabè. C'est dans cet esprit que furent organisées des
élections municipales dans trente trois (33) Communes de Plein Exercice
le 12 février 1995 avec la participation de dix huit (18) partis
politiques. Au-delà de l'importance du nombre de candidatures (5.658
candidats)50 à ces premières élections du
genre, il importe de se pencher sur la mobilisation de l'électorat qui
comptait 585.000 électeurs inscrits sur un potentiel de 750.000 citoyens
en âge de voter. Les statistiques (Voir tableau ci-dessous, p 19)
montrent que ce sont 362.876 électeurs qui ont exercé leur droit
de vote. Ce qui donne une participation effective de 48,38%. Ce niveau de
participation apparaît plus élevé qu'aux élections
législatives et présidentielles. Mais, il convient de signaler
que cette votation n'a concerné que 16,5%51 du territoire
nationale, d'où la nécessité de relativiser cette
comparaison.
La dynamique de participation à l'élection des
représentants locaux amorcée avec 18%52 de la
population nationale connaîtra toutefois une régression aux
élections suivantes qui ont eu lieu le 23 septembre 2000. Ainsi,
malgré l'augmentation du nombre de Communes concernées par ce
scrutin, le corps électoral passe de 585.000 électeurs inscrits
en 1995 à 546.614 citoyens inscrits sur un potentiel de 1.139.959
électeurs53. En effet, ces élections boycottées
par une bonne partie de l'opposition burkinabè, en raison de ses doutes
sur l'indépendance de la CENI, se sont aussi déroulées en
saison hivernale. Ce qui aurait pu contribuer à expliquer le niveau de
participation réel qui est de 31,65%. A cela, s'ajoute également
le climat de crise générale née des
événements malheureux de
49 Ce titre est relatif aux collectivités
territoriales et est composé des articles 143, 144 et 145.
50 KABORE (B.R), op.cit, p.272.
51 MFPRE, Politique Nationale de Bonne
Gouvernance, Ouagadougou, 2005, p.31.
52 Idem.
53 CNOE, Rapport final sur les élections
municipales du 23 septembre 2000, Ouagadougou, 2000, p
18
Sapouy, dont les centres urbains en ont été les
lieux de la manifestation. Néanmoins, ces élections seront
disputées par vingt cinq (25) partis politiques.
Pour compléter cette vue sur la participation aux
élections locales, il conviendrait, à présent, d'examiner
les résultats de celles qui ont revêtu une dimension nationale,
notamment en 2006, parce qu'elles auront concerné tout le territoire
national et par conséquent toute la population du Burkina Faso.
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