B- L'éducation au mode compétitif de
dévolution du pouvoir
L'éducation à la citoyenneté
démocratique pourrait se définir comme toute action
éducative (formelle, non formelle ou informelle) permettant à un
individu d'agir en tant que citoyen actif et responsable. Une telle
éducation permettrait aux citoyens de participer à la
construction d'un véritable Etat démocratique dont l'un des
piliers est l'alternance au pouvoir.
Pour ce faire, il importe de donner aux citoyens les moyens de
s'affranchir des pratiques obstructives à la démocratie tel que
le culte du chef qui constitue un blocage à l'alternance et un motif
suffisant à la non-participation d'une frange de la population.
118 LOADA (A.M.G) et IBRIGA (L.M), op. cit, p.286.
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Aussi, conviendrait-il de mettre en oeuvre une
éducation civique des populations, des campagnes de sensibilisation et
d'alphabétisation à travers des programmes d'éducation non
formelle. A cet effet, il est question d'expliquer les valeurs fondamentales,
l'importance et les vertus que recouvre la notion de citoyen notamment ses
droits et devoirs électoraux et la liberté dont il dispose quant
au choix politique qu'il peut opérer.
La réussite d'une telle oeuvre incombe à tous
les acteurs de la vie politique et sociale. Ainsi, si les partis et formations
politiques ont pour rôle de contribuer à l'encadrement politique
et idéologique de leurs militants, les organisations de la
société civile ainsi que tous les leaders d'opinion doivent les
appuyer quotidiennement. Les organisations de la société civile
doivent aussi sensibiliser l'opinion publique sur l'importance de l'existence
d'une opposition et de son acceptation. C'est, d'ailleurs, ce à quoi
s'attèle le CGD dont il convient de soutenir l'action.
En outre, l'éducation citoyenne vise à faire
comprendre au citoyen qu'il est libre et peut librement choisir telle ou telle
idéologie défendue par un parti politique et voter pour son
candidat ou parti de choix, sans aucune répercussion fâcheuse
ultérieure. Ainsi, qu'il s'agisse des sociétés à
pouvoir centralisé ou non, l'autorité du chef traditionnel et/ou
de la famille ne doit pas continuer à influencer le choix politique, ni
la participation du citoyen. Les citoyens doivent être également
à mesure de distinguer le pouvoir traditionnel détenu des
ancêtres qui ne peut être soumis à compétition
ouverte du pouvoir politique moderne qui est conquis à l'issue
d'élections démocratiques, pluralistes et concurrentielles. Les
élections ne doivent en aucun cas consister en une simple
légitimation extérieure du pouvoir.
En définitive, l'ensemble des acteurs ont pour mission
essentielle de travailler à rassurer le citoyen afin qu'il ait une
participation utile et efficace. Il y va de la réussite du
système démocratique qu'il importe de renforcer par la culture de
la responsabilité politique.
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