WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse et méthodes de calcul de PIB au Maroc: démarches et limites

( Télécharger le fichier original )
par Rachid Chakir
Université Ibn Zohr d'Agadir - Licence en économie-gestion,filliére économie+ Master en économie appliquée 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Partie II : limites du PIB et les nouveaux instruments de mesure.

Si le PIB demeure le principal agrégat de la comptabilité nationale et un indicateur économique pertinent pour mesurer la croissance de l'économie d'un pays, il présente aussi des limites qui sont largement reconnues, qui en font un indicateur inadapté pour mesurer le bien-être et le développement d'une nation. L'économiste et statisticien américain Simon Kuznets, l'inventeur du produit intérieur brut (PIB), lançait en 1934 devant le congrès américain l'avertissement suivante : « La mesure du revenu national peut difficilement servir à évaluer le bien-être d'une nation ».Simon Kuznets était conscient de cette situation, il avait donc présenté le PIB comme un indicateur de l'activité productive, et rien de plus. En outre, après la seconde guerre mondiale les économies des pays développés connaissent une forte croissance économique, dont les conséquences sur le niveau de vie sont extraordinaires, ce qui fait du PIB par habitant l'indicateur fondamental du bien-être et du développement dans cette époque. Cependant, cette façon pour mesurer cet indicateur qui concentre uniquement sur la production c'est-à-dire tout ce qui a une valeur monétaire, pouvaient être liée à des activités considérées comme nuisibles pour le bien-être des individus et l'environnement, cela donne naissance a plusieurs recherches en 1970 sur la relation entre l'augmentation du PIB et le bien-être ou le progrès des sociétés.

Dans les chapitres suivants, nous allons voir les principales limites du PIB et défauts dans sa détermination, ainsi que leurs indices alternatifs et sectoriels mis au point dans le monde entier afin d'évaluer le bien-être social et environnemental.

Chapitre 1 : limites du PIB.

Paragraphe1 : PIB/Développement durable :

La notion de développement durable (sustainability en anglais), émerge dans les années 1980, afin de lier le développement économique avec le maintien des équilibres écologiques. Cette notion a été précisée dans le rapport de la Commission Brundtland des Nations Unies en 1987, qui défini le développement durable comme « celui qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ».

Le développement pour être durable (ou soutenable) il doit concilier trois axes fondamentaux : la croissance économique, respect des équilibres naturels de la planète et la cohésion sociale. Donc, il est nécessaire de disposer d'une information quantitative pour mesurer les progrès des sociétés vers la voie de la durabilité.

Malgré que le PIB est un indicateur principale pour mesurer la croissance économique d'un pays, il reste insuffisant pour mesurer le développement durable dans les autres dimensions, car il ne tient pas compte du respect ou non des principes de développement durable ni de ses effets sur l'environnement. Or, le taux de croissance du PIB par habitant est le premier indicateur parmi les 11 indicateurs « clés » de la stratégie de l'Union Européen pour le développement durable révisée en 2006. Le PIB ne nous donne toutefois pas des informations sur le bien-être de la société ou le degré de la durabilité de son développement. Donc quelles sont les limites du PIB qui en font un indicateur incapable de mesurer le développement durable ?

Tout d'abord, la production qui contribue à la pollution et la production nécessaire à la dépollution ou les produits destiner à la lutte contre la pollution, sont comptabilisés et font augmenter le PIB, même que le tout est pour un résultat nul. Pour cela certains économistes préfèrent de mesurer la croissance par le PIN en retranchant du PIB lesdites productions.

D'autres parts, les dimensions social et économique du développement durable doivent permettre à chaque individu une vie exempte de la pauvreté, mais la relation entre le taux de la pauvreté et celui de la croissance économique n'est pas toujours positif. On peut avoir une augmentation du PIB mais cela ne signifier pas forcement une diminution de la pauvreté, à cause des inégalités dans la distribution des richesses. De nombreuses économies africaines ont enregistré une croissance économique émouvante sans diminuer pour autant le taux de pauvreté en Afrique, qui est le taux le plus élevé dans le monde avec 47.5% de la population vivant avec moins d'1.25 dollar EU par jour. Car ces économies africaines dépendent largement du pétrole et du gaz et de l'extraction minière, qui créent peu d'emplois pour les jeunes. Le Maroc a enregistré en 2000 une tendance à la hausse du PIB par habitant. En effet, il est passé de 13819 à 24864 dirhams en 2010 c'est-à-dire une augmentation de près de 93%. Cependant, il faut noter que cette augmentation ne prend pas en compte les disparités entre les milieux urbain et rural et, que le taux de pauvreté même s'il a connu une baisse constante, il reste relativement élevé, notamment en milieu rural (14.2% en milieu rural, par contre 4.7% en milieu urbain).

De plus la croissance économique est destructrice des richesses naturelles non renouvelables, les prélèvements sur ces ressources naturelles sont considérés comme des créations des richesses, tandis que leurs dégradations ne sont pas inclues dans le PIB. Donc le PIB ne mesure que des flux et non pas des stocks ou de patrimoine, ce qui ne permet pas d'évaluer le caractère soutenable ou non de la croissance. Ainsi que PIB ne prend pas en compte la pollution et les externalités négatives (eaux de rivière polluées, rejets atmosphériques, forêts détruites, etc.) liées aux activités de production parce qu'elles sont des couts sans contrepartie monétaire.

Malgré que l'IDH permet de mieux évaluer le développement parce qu'il base sur d'autres dimensions que l'économie comme la santé et l'éducation, il reste encore un indicateur qui n'a pas été conçu pour évaluer la soutenabilité du développement. En effet pour mesurer la soutenabilité du développement selon un indicateur patrimonial du stock total de richesse est un jeu très difficile, car il pose de nombreuses difficultés en ce qui concerne l'évaluation de certains capitaux naturels que le capital physique qui peut être considéré comme le plus facile. De cette approche qui concentre sur la comptabilité du patrimoine, et depuis des années des indicateurs de développement durable ont vu le jour, à titre d'exemple le PIB vers du PNUE, et de plus en plus d'autres indicateurs apparaissent pour construire non pas seulement un indicateur de développement durable mais un tableau de bord du développement durable comprenant plusieurs indicateurs mesurant l'évolution du développement durable dans tous ses domaines : économique, social et environnementale.

Le Maroc a élaboré des indicateurs de développement durable dans le cadre du Comité National des Indicateurs du Développement Durable (CNIDD), qui sont au nombre de 65 répartis sous la forme suivante :

« - 27 IDD de Forces motrices qui renseignent sur l'activité économique et sociale ;

- 7 IDD de Pressions qui présentent les données relatives aux pressions de la société et des différents secteurs d'activité sur l'environnement ;

- 14 IDD d'Etats qui permettent d'évaluer l'état de l'environnement;

- 5 IDD d'Impacts qui traduisent les conséquences de l'état de l'environnement sur la santé humaine;

- 12 IDD de Réponses qui mettent en exergue l'action des pouvoirs publics face aux pressions et aux impacts. » (Rapport national 2011 des Indicateurs du Développement Durable du Maroc).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"