Annexes
Annexe 1 : Articles du journal IPNS n°37 de
décembre 2011
Articles :
Quand des géographes étudient le plateau de
Millevaches par Christian Vaillant Pages 12 et 13
Et si c'était à refaire par Olivier Davigo
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Annexe 2 : Origine des noms de villages et lieux-dits
Quelques relevés en rapport avec le milieu physique naturel
Rapport aux arbres :
Arfouillère (l') : houx (du latin
acrifolium)
Besse (haute-), Bessou (mont) : bouleau (du gaulois
betu)
Epine (l') : prunelier, aubépine ou ronces
Faux, Fayes (les) : hêtre (du latin fagus)
Prune (la) : prunelier
Royère : chêne (du moyen français
robre)
Vergnes (les) : aulne (du latin vernos), arbre
des milieux humides
Rapport aux landes ou à l'activité agricole
:
Clairavaux : vallée claire
Féniers : fenil, grenier à foin (du latin
fenile)
Jarousses (les) : plante herbacée, fourrage pour
le bétail (idem vesce)
Lachaud : rocher, hauteur dénudée (du
latin calmis)
Nouaille (la) : zone cultivable défrichée dans
une forêt (du latin novalis = nouveau)
Oussines (les) : terre inculte (de l'ancien occitan
absina)
Pelou (le), Peylle (puy) : pelé, aire
dénudé
Teiffoux : soldat laboureur
Vassivière : pâtre, berger (de l'occitan
vaciver)
Rapport aux milieux humides, tourbières, marais
Gane : mare (de l'ancien français, limousin
guana)
Goutailloux (le) : goutte, lieu humide (en occitan
gota)
Longeyroux : longères, marais
Moulièras : pré marécageux (en
occitan moliera)
Rebeyrotte : canneberge (en occitan
rebeiròta)
Ribière (la) : rive (du latin ripa)
Rozeille : roseau (de l'ancien français
rosel)
Sagnoles, Malsagnes : marécage, pré
mouillé (en occitan sanha)
Salemanière : lieu où pousse la linaigrette (lo
saleman en occitan)
Avec l'aide de :
Cassagne J-M., Korsak M. 2002, Origine des noms de villes et
villages Creuse, Bordessoules, 304p.
[Boudy P., Caunet J-M., Vignaud J-F, 2009]
Document 1 : Une de La Montagne-Creuse 12/11/2010
Document 2 : article de L'Echo
12/11/2010
Annexe 3 : Pages de journaux sur la manifestation de
Gentioux
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Annexe 4 : Affiche des nuits du 4 août à
Peyrelevade
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Annexe 5 : Affiche du débat du 2 avril à
Nedde
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Annexe 6 : Tribune du groupe UMP du Conseil
Régional du Limousin
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Annexe 7 : Entretien avec Marc Lajara
-Marc, bonjour, on s'est rencontré à un
apéro tchatche. Tu faisais un exposé sur les pratiques de gestion
de la forêt et tu m'as invité à passer à Ambiance
Bois dans le cadre de mon mémoire sur Ambiance Bois dans le cadre de mon
mémoire sur « le pouvoir de la population sur son environnement
». Tout ça c'est pour dire la subjectivité de
l'intervieweur. Et je suis passé à Ambiance bois et tu m'as
invité à [l'assemblée de] « Nature sur un Plateau
». [...]
Pourquoi l'association « Nature sur un Plateau
» s'est crée ?
-Cette association, moi, j'en étais l'instigateur
Pourquoi ? Tout simplement parce que ça me réveille la nuit.
Chacun sa sensibilité dans la vie, certains c'est la musique, d'autres
c'est la géographie ; moi, c'est la forêt. Pas depuis longtemps,
j'ai pas ce profil là. Moi, je suis un néo-rural, je suis
arrivé dans la région il y a 4 ans et quand je suis arrivé
là en me demandant ce que j'allais faire ici, j'ai vu tous ces arbres et
j'ai rien compris. J'ai pas compris comment la forêt pouvait marcher.
Pourquoi tous ces arbres plantés en lignes qui ne ressemblaient plus
à des forêts, pourquoi ces tas de bois qui pourrissaient en bord
de route avec des ronces, mangés. Je me suis dis, merde . · on
fait l'effort de les couper mais on les ramasse pas, pourquoi ? Et le pire, ce
sont ces paysages d'Hiroshima avec ce qu'on appelle ces andains . · ce
sont des pratiques barbares. Arracher des souches du sol . · pour
quelle raison ? Pourquoi les laisser pourrir ensuite ? Elles ne sont pas mieux
dans le sol ? Il y a une vie qui est installée, on détruit tout
ça. Je me suis dis . · il y a un truc que je ne comprends pas ;
donc il faut que je comprenne. Alors je suis retourné à
l'école. A 48 ans, je suis retourné avec les petits jeunes. J'ai
été faire deux BPA . · un BPA sylviculture et un BPA
bucheronnage pour essayer de comprendre les fondamentaux de la forêt. Et
une fois que j'ai compris, s'il y a quelque chose à comprendre ; comment
ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas ici, maintenant il faut le
faire savoir. Moi, ça me blesse tout ce qui se passe autour de nous. Je
suis très inquiet sur la tournure que prennent ces excès de
forêts industrielles et j'ai commencé à en parler autour de
moi. A ma surprise, j'ai découvert qu'il n'y avait pas grand-chose
d'existant et les gens m'encourageaient. « Vas-y, vas-y, fais quelque
chose. Si tu le sens, on fait quelque chose. ». Et moi je l'ai senti parce
que je suis un mec de projet . · j'aime bien mettre des projets en
place, j'aime pas les poursuivre mais j'aime bien les mettre en place, et je me
suis lancé tout seul et...Comment ? J'ai été voir
Télé Millevaches, le média local du Plateau et j'ai
été leur dire . · « Intéressez-vous à
la gestion forestière, intéressez-vous à la certification
forestière . · il y a quelque chose là-dessus. ». Et
j'en n'ai pas dis plus. Clara, qui est une personne qui travaille à
Télé Millevaches a commencé à se mettre sur le
sujet, m'a posé quelques questions au début et puis après
. · plus de questions, elle avançait toute seule et elle a mis
le doigt sur ce qui passe ici, elle en a fait un sujet qui est devenu un cas
d'école ici, local, mais aussi sur le plan national où son sujet
a été relayé un peu partout. A partir de là, il
fallait quelqu'un qui fasse des jonctions à l'écran pour indiquer
ce que les autres ne voulaient pas indiquer, en particulier ce que moi je
considère comme les pratiques des coopératives. Et elle m'a dit
. · « est-ce que tu veux dire ce que personne ne veux dire ?
» Moi j'ai dit ça ne me pose aucun problème, donc je vais te
dire, là, ce que je pense et en quoi les coopératives sont des
acteurs de ce qui se passe ici. Et elle m'a dit « Tu parles à quel
titres ? ». Ben j'ai dit . · à mon nom. Elle m'a dit
. · « Non, non, non, c'est pas bon à ton nom, tu peux
parler à ton nom, il faut mettre un titre en-dessous si tu veux
être crédible. » J'ai dis qu'est-ce que tu veux que je dise.
Elle me dit . · « L'asso' dont tu parles, tu la crées ou tu
la crées pas ? ». J'ai dis je suis un peu faignant mais je vais me
décider à la créer. « Comment elle va s'appeler ?
». Nature sur un Plateau. « Et ben O.K, l'asso' est crée.
Entre toi et moi, on est deux donc c'est une association qui existe. Donc
l'association Nature sur un Plateau, exprime-toi en son nom, tu nous
représentes. ». Et donc j'ai parlé au nom de Nature sur
un
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Plateau en insistant sur le rôle des
coopératives et à ce moment-là, l'association a pris son
existence et les gens ont commencé à s'intéresser,
à vouloir participer. Ma tête a commencé à
être mise à prix dans la filière bien pensante du Plateau
et ça a pris de l'ampleur. On a fait un certain nombre d'actions
gentillettes mais remarquées. On a remis en cause, je vais insister sur
les mots, l'éco-label PEFC et puis on a démontré
qu'il n'est ni éco, ni label. C'est une marque commerciale au même
titre qu'Interflora. Ici les gens pensaient que ça avaient un statut
très officiel mais ça n'en a aucun. Et on a
démontré que le système était un gigantesque
entonnoir qui peignait en vert tout ce qui passait à proximité.
On a poussé le bouchon jusqu'à faire éco-labelisé
un parking de supermarché et une station service comme étant des
forêts gérées durablement. Donc ça a eu un petit
impact local ici, dans les journaux, à la télé. A partir
de là, c'est un peu malheureux à dire, on a pris nos lettres de
noblesse et on est considéré comme une association qui bouge un
poil et qui remet en question les directions dans lesquelles une certaine
partie de la population ne veut pas être engagée.
-Donc, si j'ai bien compris, l'association c'est pour
que ça change.
-Tout à fait, l'association je considère que
c'est un aiguillon, c'est la mouche du coche. Il y a une filière qui est
en place avec des acteurs, c'est leur métier, ils sont là, ils en
vivent, ils sont impliqués. Et plein plein de gens là-dedans ont
des idées intéressantes. Par contre la filière a, selon
moi, pris une tournure exclusivement industrielle et est entrée dans des
dérives. Donc l'association, elle est là pour insuffler des
idées nouvelles voire un virage. Le risque, c'est d'être trop
distant et d'arriver à une cassure entre la filière et nous,
qu'on soit considérés comme des gens qui sont complètement
à côté, comme des agitateurs, et donc il faut essayer de
maintenir un élastique tendu, parce que c'est la tension qui fera bouger
mais faut pas casser.
-Pour sortir de l'écologie et aller un peu vers
la démocratie, est-ce que toi tu penses que cette association est une
façon d'avoir du pouvoir ?
- Oui, je dirais tout à fait. Et puis quand tu dis
« pour sortir de l'écologie et aller vers la démocratie
» moi je ne suis pas dans l'écologie. Qu'est-ce que c'est qu'un
écologiste ? Je suis pas un écologiste je milite pour une
production de bois. Ou alors je suis un écologiste mais je peux pas
être considéré comme étant juste une frange qui
défend qu'une chose. Moi je défends toutes les fonctions de la
forêt dont la fonction de production. Après, est-ce que c'est une
façon d'avoir du pouvoir . · tout à fait. Et ce pouvoir,
moi, je dirai . · on le revendique. Qu'un propriétaire
décide comme ça s'est fait dans le Parc Naturel, qui n'est pas le
nôtre, du Périgord-Limousin, qu'un propriétaire d'une
plantation de châtaigniers malades décide d'y mettre des
pesticides par hélicoptère, c'est son droit. Qu'il impose
à son voisin de le respirer, est-ce que c'est toujours son droit ? Qu'il
foute en l'air une certification « bio » d'un champ, on est toujours
dans le droit... Moi, je revendique mon pouvoir sur l'air que je respire, sur
l'eau que je bois, sur les paysages, l'endroit où je vis. Et je ne veux
pas vivre dans une usine de production ou dans une mine de bois. Ça, je
ne veux pas. Alors, on se heurte... quelle est la limite de mon pouvoir, quelle
est la limite du pouvoir du propriétaire, quelle est la limite de la
coopérative qui oriente les politiques forestières ici ? On est
dans une lutte de pouvoir. Pas pour dire « je suis le chef » mais
pour dire ce que j'ai pas envie de respirer, ce que j'ai pas envie de
voir.
[...]
-Tu es aussi à Ambiance Bois. J'ai lu le livre
et Ambiance Bois envisage peut-être le pouvoir d'une autre façon
ou ont une autre notion du pouvoir que la hiérarchie institutionnelle,
la subordination que, peut-être, beaucoup de gens associent au mot «
pouvoir ».
-Ouais... alors là si on parle de la
problématique d'Ambiance Bois, je vais te donner mon point de vue... ce
n'est pas le point de vue de l'entreprise. C'est en tant que
1/20ème de
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l'effectif d'Ambiance Bois. Il y a des règles assez
intéressantes, des règles d'équité
déjà au niveau des salaires. Des règles de bien-être
. · on peut décider en début d'année du nombre
d'heures qu'on va faire dans l'année, du genre de tâches qu'on
veut faire et pas faire et on peut les faire évoluer dans
l'année. On va essayer de faire un mix avec tout ça et y'a pas un
patron qui vienne dire « c'est comme-ci, c'est comme-ça ». Moi
j'ai été patron dans ma vie puisque j'ai toujours monté
mes propres entreprises. J'ai jamais travaillé pour un patron. C'est la
première fois chez Ambiance Bois que je travaille pour un patron mais
qui a 20 têtes. Ce qu'il y a de bien c'est qu'on est tenu de chercher des
solutions à nos problèmes sans qu'elles soient parachutées
d'en haut et sans qu'on puisse dire . · « le patron c'est un con
». si je prends de la sciure dans les yeux quand il y a du vent, dans une
boîte normale on dit « c'est un con le patron, on bouffe de la
sciure ». Ici on se dit qu'est-ce qu'on fait pour pas manger de sciure. Et
les acteurs, c'est nous-mêmes. Ça, j'apprécie. Y'a plus
cette focalisation autour d'un diable et nous on est les bons, lui c'est le
mauvais. Non, là on est tous bons, on est tous mauvais. Ça, c'est
très bine. Ensuite, il ne faut pas se leurrer, le mode de gestion
participative qu'Ambiance bois tente de mettre en place, il n'est pas
idéal non plus. Y'a bien des patrons et qui sont pas les 20 personnes.
Les grandes gueules ont plus de pouvoir que ceux qui se taisent. Et il y a une
majorité de personnes qui se taisent et alors il suffit qu'une grande
gueule mette un véto sur quelque chose... parce qu'on ne vote pas
à main levée chez Ambiance Bois, c'est pas la majorité,
c'est plutôt l'unanimité. Alors c'est un peu paralysant, ou un peu
lent, néanmoins, on se fait pas infuser un suppositoire dont on n'a pas
envie. mais quelqu'un qui est capable d'être orateur peut faire en sorte
de passer ces idées plus que quelqu'un qui se tait. Alors il y a cette
limite-là. Et puis ensuite on se rend compte qu'il y a un pouvoir
historique. Les gens qui ont crée l'entreprise il y a 25 ans ont plus de
pouvoir que des gens qui sont là depuis quelques mois ou quelques
années. Il y a un respect dû aux anciens, ou dû au travail
qui a été fait. Ce qui fait qu'il y a quand même un pouvoir
différent selon les gens. Je sais pas si ça pourrait être
dupliqué à une collectivité comme un pays mais il y a
quand même des bonnes choses à prendre à
l'intérieur.
-Je vais finir par les dernières
choses que tu m'as dites et rebondir par là. Parce que moi, c'est un peu
pour ça que je fais le mémoire aussi : penser avoir du pouvoir,
c'est une façon d'en avoir, je pense. Tu me dis qu'il y a des grandes
gueules, qu'il y a qui se taisent et peut-être que ceux qui se taisent,
ils pensent que, eux, ils n'ont pas de pouvoir et du fait que, eux, ils sont
timides ou qu'ils pensent avoir moins de connaissances parce qu'ils pensent
avoir moins de connaissances peut-être, il y a un pouvoir qu'ils ne
prennent pas ou qu'ils n'osent pas prendre parce que, intérieurement
qu'ils n'en ont pas.
-Je suis d'accord avec ça. Il y a des causes que
j'ai identifiées sur cette non prise de pouvoir. déjà, la
lassitude. Quand t'as essayé de faire bouger les choses un certain
nombre de fois et que tu as une inertie en face de toi qui ramène la
situation toujours au même endroit, au bout d'un moment tu dis
. · « je ne m'excite plus sur le sujet et je laisse tomber ».
Donc ton pouvoir, tu le prends et tu le mets dans la boite à gants. Donc
là, tu abandonnes volontairement ton pouvoir parce
l'expérimentation de ton pouvoir n'a pas amené à son
exercice. Et là tu dis, ça n'avance pas, ça ne serre
à rien, mon pouvoir n'est pas effectif, ce n'est qu'un leurre. Et je ne
veux même plus cautionner. Ça ressemble au vote blanc dans des
élections. A quoi ça sert de voter pour un mec en qui j'ai pas
confiance ou qui va avoir des belles promesses et qui va pas les tenir
. · donc je ne vote plus. ça, ça peut ressembler au vote
blanc . · le fait d'être passif. Après, ce groupe, chez
Ambiance Bois, il y a une courbe de Gauss. Il y a une partie importante de gens
qui se taisent, des extrêmes dans un sens, des extrêmes dans
l'autre. Le pouvoir, il est probablement dans la partie centrale et moi
j'essaie, et d'autres personnes essaient de réveiller cette partie qui
dort en disant . · « vous avez le pouvoir. Vous cherchez quoi ?
Vous cherchez un patron, vous cherchez quelqu'un qui nous guide ? La
réponse est
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peut-être oui, hein, y'a peut-être des gens
qui ont besoin d'un guide, des gens qui se sentent pas sûrs
d'eux-mêmes ou qui disent : « oh, moi je suis capable de faire une
tâche mais j'ai pas envie de la penser ». Il y en a qui se sentent
à l'aise avec la remise en question et d'autres qui
préfèrent suivre et je dirais que chacun a sa place. Il y a pas
des rôles glorieux et d'autres qui ne le sont pas. Donc je crois qu'il y
a une répartition qui se fait avec des leaders, qui peuvent être
des leaders charismatiques, des leaders d'idées. Il faut mettre de
l'énergie. Prendre du pouvoir c'est tirer la charrue ; il suffit pas
d'ouvrir sa gueule et d'attendre que ça se passe. Et je dirais qu'il y a
de tout, tous les profils. Mais dans une boite comme Ambiance Bois, il faut
faire en sorte que les gens s'expriment, il faut aussi aller les voir. Parfois
les gens peuvent s'exprimer mais pas devant témoins. Il peut y avoir des
tensions entre 2 personnes qui font que « s'il est là, je ne parle
pas »... ya un panel d'exercice de pouvoir qui est assez
intéressant et qui représente peut-être la
société. Mais moi j'en tire pas de conclusion, je suis pas un pro
du pouvoir. Par contre, il y a des choses qui ont été
remarquables chez Ambiance Bois, c'est que j'ai pas vu de lutte de pouvoir
comme je peux en voir dans d'autres entreprises ou dans d'autres ensembles
économiques. C'est-à-dire que les peaux de bananes, du style
« Oh, là il est en situation de faiblesse, je lui mets la
tête sous l'eau et je reprends le pouvoir ou alors, je le
discrédite en me foutant de sa gueule ou alors je vais lui faire perdre
son pouvoir » : ça c'est pas des façons explicites chez
Ambiance Bois. On respecte les personnes et ça c'est vraiment quelque
chose qui est bien, on n'essaie pas de les affaiblir. On peut essayer de se
renforcer mais on n'essaie pas d'affaiblir l'autre. Y'a pas de lutte d'homme
à homme pour dire j'ai raison et t'as tort. Plein de gens disent :
« voilà moi je prône pour ça mais si tu me convaincs
du contraire, je suis prêt à t'écouter ».
-D'accord. Alors, je reviens un peu sur l'impact sur
l'environnement. Ambiance Bois, ça a quand même eu un dynamisme
sur le niveau communal et plus peut-être, extra-communal : le plateau de
Millevaches. C'est devenu assez connu. J'ai vu qu'il y a beaucoup de jeunes qui
viennent en stage ou qui viennent t'interviewer comme moi pour faire un
mémoire, ou des journalistes donc il y a peut-être une influence,
un pouvoir qui a changé d'échelle.
-Tout à fait. Il y a de temps en temps quelqu'un de
chez nous qui va monter [à Paris]... il y a eu des conférences
faites dans des écoles, à Lille, à Paris où des
gens viennent dire « expliquez-nous comment ça fonctionne chez vous
? ». Mon point de vue, c'est que, si le monde a besoin de changement, le
seul changement qu'on puisse faire c'est le changement de sa petite bulle
propre. Et le joue où, un certain nombre de personnes changent leurs
petites bulles et que ces bulles rentrent en communication, on a changé
la couleur de la planète. Quand on regarde l'océan, on se dit
c'est immense. Si toutes les gouttes d'eau font chacune leur petit boulot, je
pense que ça peut changer. Et je dirai qu'à ce titre, Ambiance
Bois fait son bouleau qui prend un peu d'ampleur. C'est une
pépinière, elle sème des graines et elles germent chez
d'autres personnes et je pense que c'est la seule chose qu'on puisse faire. Si
le monde doit changer par une évolution des comportements individuels,
par le respect que je peux porter à l'autre et à mon
environnement au passage. Alors, je m'occupe de ma crèmerie et si tout
le monde fait ça, alors ça change. Je suis pas certain que
ça se passera au niveau du gouvernement ou d'une espèce
d'entité qui sera au-dessus de nous et qui va changer un jour. J'y crois
pas, y'a trop d'intérêts en jeu. Par contre, moi, je peux
décider de changer mon environnement et je le fais. Ambiance Bois change
son environnement et le fait. Et quand la ComCom change son environnement et le
fait, on continue. Et un jour tout ça, ça se joindra. Je pense
que c'est là qu'est le pouvoir.
Extraits de l'enregistrement fait le 24/03/2012 de Marc
Lajara, habitant du Plateau.
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