INTRODUCTION
Les Systèmes d'Informations Géographiques sont
des outils puissants permettant de regrouper et de manipuler à la fois
sur une même carte plusieurs données. Celles-ci peuvent porter sur
les forêts, les sols, les climats, les routes, le découpage
administratif, et bien d'autres. Ces informations peuvent par la suite servir
aux dirigeants, aux chercheurs, aux investisseurs et au grand public. Dans les
pays en développement, l'usage des SIG est encore à la
traîne. L'un de ces pays, le Cameroun s'est donné pour objectif
d'accéder au statut de pays émergeant en 2035. Dès lors,
la nécessité de s'arrimer aux nouvelles technologies devient
évidente.
L'Etat camerounais à travers le Document de
Stratégie pour la Croissance et l'Emploi 2010-2020 (DSCE) prend un
ensemble de mesures qui feront de lui un pays émergeant en 2035. Le DSCE
considère la gestion efficiente du patrimoine foncier comme un facteur
de promotion du secteur privé et de compétitivité
économique. La gestion du patrimoine foncier au Cameroun souffre de
nombreux maux. L'un des problèmes majeurs dans ce pays est
l'accès à l'information foncière.
Les SIG sont une réponse aux problèmes de
gestion liés à la terre. Certains pays comme la Suisse, la
Nouvelle Calédonie et le Maroc l'ont compris bien assez tôt et ont
mis sur pied des SIG permettant à leurs populations d'accéder
rapidement à l'information foncière. Dans l'optique de doter
notre pays d'un outil équivalent, nous avons travaillé sur la
mise en place d'un SIG pour la propriété foncière au
Cameroun.
Ce travail s'articule autour de cinq (05) parties. Nous allons
exposer successivement au chapitre I, le contexte afin de dégager la
problématique, la méthodologie utilisée pour mener
à bien le projet et les objectifs visés. Dans le chapitre II,
nous explorerons les généralités sur la
propriété foncière et l'état de l'art des
systèmes de gestion foncière dans certains pays. Au chapitre III,
nous présenterons le cahier des charges résultant de la phase
d'analyse et ayant orienté la phase de conception. Le chapitre IV est
dédié à l'architecture du produit. Enfin, au chapitre V
nous découvrirons les résultats obtenus après
implémentation.
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CHAPITRE I : CONTEXTE ET
PROBLÉMATIQUE
Dans ce chapitre nous exposons le contexte qui encadre la
propriété foncière au Cameroun ainsi que les
différents problèmes auxquels les acteurs de ce secteur sont
confrontés ; nous présentons ensuite la méthodologie que
nous avons choisie, et, les objectifs à atteindre.
I.1. Contexte
Le Gouvernement camerounais a développé en 2009
une vision nationale, qui ambitionne de hisser le Cameroun au statut de pays
émergent en 2035, soutenue pour la période 2010-2014 par le
Document de Stratégie nationale pour la Croissance et l'Emploi (DSCE).
Tirant les enseignements des résultats de sa précédente
stratégie, qui a négligé la problématique
foncière, le DSCE considère la gestion efficiente du patrimoine
foncier comme un facteur essentiel pour promouvoir le secteur privé,
améliorer la compétitivité économique et relancer
la croissance. Depuis 1974, plusieurs réformes ont été
entreprises pour améliorer les conditions d'obtention des titres
fonciers. Ces différents chantiers ne sont toutefois pas
intégrés dans une vision et un plan stratégique à
long terme. Le processus de modernisation du cadastre et des domaines progresse
donc lentement [16].
Le Cameroun dispose d'une superficie de 475 442 Km2
pour 19 598 8891 habitants, mais pourtant moins de 2% des terres
sont titrées. Plus de 50% de ceux ayant fait enregistrer des terres au
cadastre travaillent dans la fonction publique et seulement 5% sont des paysans
[16].
1 Résultat du dernier recensement : 2008.
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En réalité, il n'existe pas de système
fiable d'enregistrement des droits fonciers au Cameroun2. Le grand
nombre de dossiers de rectification que l'on rencontre dans les services
départementaux des domaines et du cadastre donne la preuve de
l'inexistence d'un système fiable. Le livre foncier reste le principal
instrument d'enregistrement des droits fonciers. La Direction des affaires
foncières estime à 150 000 le nombre de titres alors que
l'étude du projet Cadastre National a estimé qu'il y avait en
2000, environ 2 600 000 parcelles dont 1 550 000 en zone
urbaine3.
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