2.1.2.1 Le relief et geomorphologie de la basse vallee du
mono
La basse vallée du Mono est une surface relativement
plane. Elle se présente comme une large plaine d'inondation où
émergent quelques élévations de surface dont les plus
hautes se situent à 10 mètres au- dessus du niveau de la mer
(Antheaume, 1978).
Au Sud, on observe un ensemble de cordons littoraux dont
l'âge décroit à mesure que l'on approche l'Océan,
et dont la largeur croit régulièrement d'Ouest en Est. Ces
cordons isolent derrières eux un système lagunaire dont la
profondeur dépasse rarement 3mètres et parallèle à
la côte puis communiquant avec la mer par les embouchures. Ainsi, la
basse vallée se présente comme « une vallée
large ayant les caractères d'une plaine deltaïque qui se remanie
sans cesse » (Mondjannagni, 1977).
Il y a une phase de sédimentation jalonnée
alternativement de transgression et de régressions dont les plus
citées est la régression pré flandrienne et la
transgression flandrienne seraient à l'origine de la formation de cette
vaste plaine dominée par desdépressions et des marécages
(Antheaume, 1978). Ainsi, la dynamique morpho -climatique a abouti tour
à tour à l'installation des vallées des cours d'eau
actuels et des dépressions, la formation des rias ; la submersion
des bas plateaux côtiers et la régularisation de la ligne de
côte avec ses cordons et lagunes.
Ce phénomène s'est déroulé entre
le Maestrichtien et l'holocène récent. Le modelé actuel
est le résultat d'une suite d'accumulation et de remaniement permanent
par les agents d'érosion que sont les courants fluviaux, marins et
météorologiques ainsi que les actions anthropiques. Ainsi donc,
à l'aval de la basse vallée, la morphologie actuelle
résulte du remblaiement alluvial de l'ancienne ria par suite de la
transgression flandrienne. Alors qu'à partir de la commune de Grand Popo
à l'embouchure, on est dans un milieu fluvio -marin typique où se
confondent les actions fluviales et les actions marines (PNUD-LCHF, 1987).
Les caractéristiques géomorphologiques font de
la basse vallée du Mono un réceptacle d'eau donc favorable aux
inondations(figure 6).
Figure 6: Aspects géomorpholoques de la
basse vallée du Mono
2.2-Variabilité interannuelle des précipitations
dans la basse vallée
La figure 7 présente les différentes
fluctuations obtenues par l'application de l'indice de Nicholson dans la basse
vallée.
P Humide
Période Normale
Période Sèche
Source : GBEYETIN, 2013
Figure 7: Fluctuations pluviométriques
par application de l'indice de Nicholson
Les résultats des indices de Nicholson appliqués
sur la Basse vallée du Mono permettent d'identifier trois (03) grandes
périodes :
· Une période sèche plus ou moins
sèche allant de 1985 à 1993 avec une moyenne
pluviométrique de 800 mm. Ce qui représente plus de 20 % des
totaux pluviométriques supérieurs à la moyenne annuelle
totale par station qui est de 990mm ;
· Une période normale entre 1993 et 2009 avec une
moyenne pluviométrique de 995 mm soit 25% des totaux
pluviométriques, sensiblement égale à la moyenne annuelle
totale ;
· Une première période humide 2009-2012
avec une moyenne pluviométrique de 1047 mm, soit 27% des totaux
pluviométriques, supérieure à la moyenne annuelle
totale.
La courbe de fluctuation par l'indice de Nicholson
réflète un début de la variabilité
pluviométrique qui n'est pas sans conséquence pour le territoire
de la basse vallée. Les variations sont égalementmise en
évidence sur la figure 8.
Source : GBEYETIN, 2013
Figure 8: Variations de la
pluviométrie au cours des trois périodes (1985-1993 ;
1993-2009 ; 2009-2012)
Les variations pluviométriques pendant les trois
périodes illustrent une augmentation des hauteurs de pluie. La
pluviométrie est passée de 800mm en 1985 à 1994 à
1047 mm, soit une augmentation de 25% en 10 ans. Alors qu'au seuil
pluviométrique de 900 millimètres les inondations s'installent
dans la basse vallée du Mono. La conséquence de cette
augmentation est la survenue annuelle des inondations dans la basse
vallée du Mono.
|