5-2 CONCLUSION
Notre étude s'est assignée l'objectif
de contribuer à l'amélioration du programme MILDA en vue
d'une meilleure lutte contre le paludisme. Les résultats obtenus sont
les suivants :
Les perceptions des personnels des services de santé
exerçant sur le terrain ont une grande influence sur la lutte contre les
maladies, en particulier la lutte contre le paludisme et singulièrement
sur le programme des moustiquaires imprégnées d'insecticides
à longue durée d'action. Cette influence s'exerce à
plusieurs niveaux :
L'insuffisance de sensibilisation des populations sur les
moustiquaires, le paludisme et les moustiques. Cette situation maintien ces
populations dans un état d'ignorance et d'exposition aux maladies
liées aux moustiques.
L'insuffisance des ressources humaines, logistiques et
informationnelles
En tant principaux acteurs communautaires et modèles de
santé, certains personnels ne mettent pas l'accent sur
l'évaluation de l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticides dont ils ont la promotion. Cette situation pourrait jeter des
doutes dans l'esprit des populations sur l'efficacité réelle et
la non toxicité de ces MILDA.
légère diminution du taux de prévalence
(23%) par rapport à l'ancien MII (24%).
L'insuffisance d'automatisation de la promotion des MILDA au
niveau des relais communautaires et même au niveau des districts.
Manque de promptitude en matière de Feed-back dans le
programme MILDA.
La faible implication des personnels de santé dans le
programme MILDA.
La variabilité du niveau de perception dans
différentes catégories professionnelles.
Au Cameroun, les approches de lutte antipaludique dans son
volet préventif ne sont pas encore suffisamment efficaces pour induire
de nouvelles habitudes sociales en faveur de l'utilisation de moustiquaires
imprégnées. Selon le résultat de notre travail, le premier
obstacle à lever est l'implication non effective des personnels de
santé à la politique sanitaire en général et au
programme MILDA en particulier. Celles-ci passent par la sensibilisation de ces
acteurs qui à leur tour pourront influer sur les communautés non
seulement par les messages, mais aussi et surtout par leurs comportements. Le
changement de comportements des autres, impose que l'acteur s'implique
d'avantage dans la politique sanitaire mise sur pied par le programme national
de lutte contre le paludisme.
Des recherches évaluatives ultérieures de la
situation des périphériques de la ville de Douala, des
études sur d'autres régions du pays et un approfondissement de
recherches selon le genre, le milieu de vie, le groupe social, la
catégorie socioprofessionnelle sont aussi nécessaires pour mieux
cerner cette problématique.
Nous pensons que tous les efforts restés encore vain
aujourd'hui nécessite d'être orientés vers un vaste
programme de prévention. Nous n'avons pas la prétention d'avoir
cerné tous les aspects du problème, pour ce faire, nous nous
conformons à l'assertion selon laquelle aucune oeuvre humaine n'est
parfaite.
5-3
RECOMMANDATIONS
La présente étude réalisée dans
les services de santé périphériques de Douala a pour but
de contribuer à l'amélioration du programme MILDA en vue d'une
meilleure lutte contre le paludisme, sous réserve des meilleures
conditions de sa mise en oeuvre ; d'où les recommandations
suivantes :
Au Ministère de la santé
publique :
1) De la nécessité de la capitalisation de tous
les efforts de lutte antipaludique des partenaires.
Une lutte efficace contre le paludisme nécessite que
les moyens utilisés par tous les acteurs soient uniformes (types de
moustiquaires et d'insecticides, messages) et respectent les directives
nationales de lutte contre le paludisme qui s'inspirent des recommandations de
l'OMS.
Les résultats issus de ces activités doivent
aussi être communiqués au programme national de lutte contre le
paludisme qui est le centre national de responsabilité et de
coordination pour leur partage au niveau de tous les utilisateurs.
2) Le programme national de lutte contre le paludisme doit
renforcer son rôle de leader dans le domaine de la lutte contre le
paludisme. Pour ce faire, il devra :
3) Impliquer et responsabiliser pleinement les
médecins chefs de districts sanitaires et autres professionnels de
santé placés sous leur responsabilité à travers une
véritable contractualisation des objectifs, des moyens et des
résultats.
4) Élaborer des objectifs consensuels
nationaux, régionaux et départementaux diffusés à
tous les niveaux.
5) Adapter les messages de sensibilisation aux
réalités doit être certes scientifiques et contextuelles en
tenant compte des besoins et des préoccupations des populations.
6) Renforcer les capacités
managériales et opérationnelles à tous les niveaux.
7) Rendre disponible de façon permanente les
MILDA dans au moins 95% des formations sanitaires publiques et
privées.
Aux responsables de la délégation
régionale du littoral :
8) Renforcer le suivi et la supervision des districts de
santé.
9) Mettre en place un système de motivation des
personnels en charge de la promotion des moustiquaires imprégnées
d'insecticide à longue durée d'action
10) Évaluer régulièrement le travail
effectuer au niveau des OBC et des OSC afin de mesurer les efforts accomplis
par chaque acteur, d'identifier les déterminants de l'utilisation des
MILDA.
11) Organiser annuellement des rencontres d'échanges
assorties de reconnaissance des mérites des acteurs.
12) Mettre en place un système de pérennisation
des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue
durée d'action pour appuyer le fond mondial qui servira de relais
lorsque l'appui du fonds prendra fin.
13) Organiser en impliquant d'autres ministères et
d'autres partenaires dans le cadre d'un plan d'action commun avec une mise en
commun des moyens (humains, matériels, financiers, logistiques) dans ce
contexte de ressources rares.
Aux gestionnaires des services de santé
périphériques de Douala
14) Élaborer les plans de district tenant compte des
spécificités pathologiques, des contraintes et des
opportunités locales.
15) Accorder une place de choix aux supervisions des
formations sanitaires de leurs aires, car ces supervisions permettent de suivre
la mise en place des activités et d'encourager ces professionnels de
santé.
16) Cultiver le sens d'initiatives locales et
d'autoévaluation pour répondre aux objectifs attendus de ces
professionnels.
17) Disposer d'un plan national pour le plaidoyer en faveur
du programme MILDA.
Aux professionnels de santé
En tant que principaux acteurs de la santé et
modèles de santé pour les populations, les autre professionnels
de santé de district doivent :
18) Appliquer les recommandations du ministère de la
santé en jouant véritablement le rôle de relais au sein des
communautés, ce qui pourra encourager les populations qui les
écoutent, à tourner le dos aux préjugés qui rodent
autours des moustiquaires imprégnées et à procéder
à leur utilisation massive.
19) Initier les actions préventives et
promotionnelles, notamment en faveur de l'utilisation des MILDA ; le
paludisme étant la principale cause de morbidité, cette action
permettra de réduire le nombre de consultations et les charges
quotidiennes de travail des personnels.
20) Connaître les besoins communautaires et les leaders
qui pourraient appuyer leurs activités de sensibilisation.
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