A- Les effets positifs à l'égard des
populations
Les effets positifs de la promotion des droits de l'homme
à l'égard des populations concernent la dénonciation
accrue des violations des droits de l'homme (1) et aussi la libération
des enfants des troupes armées (2).
335 26e rapport du SGNU sur L'ONUCI
336 Rapport du SGNU sur la MINURCAT, 14 avril 2009
337 Rapport du SGNU sur la MINURCAT, 29 avril 2010
1-
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Une dénonciation accrue des violations des
droits de l'homme par les populations.
Par le biais des formations et des sensibilisations sur les
questions concernant les droits de l'homme, les OMP éduquent et
renseignent les populations sur leurs droits, ce qui a pour effet
d'accroître leur collaboration avec les missions et les autorités
nationales. L'on assiste alors à une dénonciation accrue des
violations des droits de l'homme de la part des populations au lieu de garder
le silence. En RCA par exemple, la promotion des droits de l'homme par les OMP
a permis de passer de 5 dénonciations par mois en moyenne en 2009,
à 17 par mois en moyenne pendant le premier trimestre de l'année
2010338. En ce qui concerne les autres OMP, il faut dire que la
dénonciation des violations des droits de l'homme par les populations se
manifeste par la collaboration des populations au cours des enquêtes
menées par les OMP. Comme nous l'avons signalé dans la
première partie de notre travail, les OMP ont pour mission de surveiller
les violations des droits de l'homme et d'informer le SGNU. Ces missions ne
peuvent être effectuées par des enquêtes auprès des
populations. L'on constate que les différentes OMP ne trouvent pas
d'obstacles dans ces enquêtes, mais plutôt une franche
collaboration des populations qui peut être avec ou sans l'initiative des
membres des OMP. Le fruit de cette collaboration est la production des rapports
des divisions chargées des droits de l'homme dans les différentes
OMP.
2- La libération des enfants des groupes
armés.
Comme nous l'avons montré, les OMP mènent des
actions de formation et de sensibilisation sur la protection des enfants
pendant les périodes de conflit. Durant cette période, l'atteinte
la plus flagrante aux droits des enfants est leur enrôlement dans les
forces armées. L'on constate qu'avec la pression exercée par les
OMP sur les forces armées régulières ou d'opposition, des
enfants sont libérés des groupes armés. Même si le
problème du recrutement des enfants dans les forces armées reste
préoccupant en Afrique, ces libérations sont à mettre au
compte des effets positifs de la présence des OMP dans les pays en
conflit. Ainsi, les chiffres nous révèlent qu'en 2010 seulement,
1000 garçons et filles ont été libérés des
bandes armées en RDC, tandis qu'au Soudan, la
338 Ibid. par.31
135
MINUAD et la MINUS ont permis la libération de 1000
enfants. L'ONUCI en Côte d'Ivoire a également permis la
libération d'enfants soldats, ceci en menant des actions de plaidoyer
auprès des milices telles que le Front de libération du
Grand-Ouest, le Mouvement de libération de l'ouest de la Côte
d'Ivoire, l'Alliance patriotique Wé et l'Union patriotique pour la
résistance du Grand-Ouest. Ce plaidoyer a permis l'adhésion de
ces groupes armés à un plan d'action régional visant
à cesser de recruter les enfants parmi leurs combattants339.
À travers ces actions de l'ONUCI, la situation des enfants en Côte
d'Ivoire a connu une amélioration, car comme le montre un rapport du
Secrétaire Général de l'ONU, « la plupart des
enfants associés à des groupes armés pendant la crise ont
été libérés »340. La MINURCAT
a aussi contribué à la libération d'enfants dans les
groupes armés, ceci à travers des entretiens avec les bandes
armées. Cela a eu pour conséquence la libération des
enfants des groupes armés, en l'occurrence le Mouvement pour la justice
et la démocratie au Tchad. Ces actions pour la libération des
enfants dans les bandes armées démontrent que la présence
des OMP dans les zones de conflit a un effet positif sur la situation des
droits des populations.
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