SOMMAIRE
DEDICACE
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AVANT PROPOS iv
.
LISTE DES ACRONYMES ET ABBREVIATIONS
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES GRAPHIQUES
viii
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE: METHODOLOGIE, CADRE THEORIQUE
ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE
4
CHAPITRE I : METHODOLOGIE ET PRESENTATION DU
CONTEXTE DE L'ETUDE
5
SECTION I : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
5
Paragraphe I : Justification de recherche
5
Paragraphe II : Problématique et
objectifs de la recherche
7
SECTION II : PRESENTATION DES HYPOTHESES DE
RECHERCHE
8
Paragraphe I : Hypothèses de
recherche
8
Paragraphe II : Démarche technique de
recherche
9
CHAPITRE II: CADRE CONCEPTUEL ET INSTITUTIONNEL DE
L'ETUDE
10
SECTION I : CADRE CONCEPTUEL
10
Paragraphe I : Historique et définition
des concepts
10
Paragraphe II : Les types d'évaluations et
leurs objectifs
27
SECTION II : CADRE INSTITUTIONNEL
31
Paragraphe I : Présentation de la Direction
Générale de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire
31
Paragraphe II : Organisation et fonctionnement
33
DEUXIEME PARTIE : ETUDE ANALYTIQUE DU SYSTEME
D'EVALUATION
38
CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DE L'EVALUATION DU
PERSONNEL DE LA GARDE DE SECURITE PENITENTIAIRE AU BURKINA FASO
39
SECTION I : LE CONTENU DU SYSTEME D'EVALUATION
39
Paragraphe I : De la pratique de
l'évaluation
39
Paragraphe II : Difficultés du
système d'évaluation
43
SECTION II : ANALYSE DU SYSTEME D'EVALUATION DU
PERSONNEL GSP
46
Paragraphe I : Les méthodes
d'évaluation
46
Paragraphe II : Enjeux de l'évaluation
48
CHAPITRE II : ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
DE L'ENQUETE
49
SECTION I : SYNTHESE DU DEPOUILLEMENT ET DU
TRAITEMENT DES DONNEES
49
Paragraphe I : échantillons et outils
de l'enquête
50
Paragraphe II : Présentation et analyse
des résultats
51
SECTION II : CONSEQUENCES REFLEXIVES SUR LE
PROCESSUS d'EVALUATION DU PERSONNEL de la GSP
67
Paragraphe I : la place de l'évaluation
dans la gestion des ressources humaines
68
Paragraphe II : Suggestions et
recommandations
74
CONCLUSION GENERALE
76
BIBLIOGRAPHIE
78
ANNEXES
...............................................................................................
À Maman et Papa qui m'ont quitté respectivement le
9 juillet 2011 et le 16 octobre 2012.
En reconnaissance à tout ce que vous avez fait pour moi,
avoir forgé en moi l'homme que je suis aujourd'hui, je vous dédie
ce travail.
Aucune oeuvre humaine ne peut être, de manière
absolue, celle d'un seul individu, c'est aussi le cas de ce travail de
recherche. Cette étude est donc le fruit de la conjugaison de plusieurs
intelligences et de plusieurs expériences.
Ainsi, nous tenons à remercier ceux qui, de près
ou de loin, directement ou indirectement, ont contribué à la
réalisation de ce mémoire.
Nous remercions :
v Messieurs les membres du jury pour avoir accepté de
consacrer un peu de leur temps à la soutenance de ce
mémoire ;
v Toute l'administration et le corps professoral
de l'ISIG pour les efforts consentis dans le cadre
de ma formation ;
v Notre Directeur de mémoire, Dr TASSAMBEDO Claude
Aimé qui, en dépit de ses multitudes occupations, a
accepté d'assurer la direction de ce travail, votre
expérience, vos remarques et votre sens du travail bien fait, m'ont
été très utiles ;
v Notre maître de stage, Monsieur YABRE Hermann, qui a
donné à ce travail un apport très important ;
v Nos collègues et personnel de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire qui ont accepté se
prêter à nos questionnaires ;
v Je t'appelle affectueusement Bic, Bicko, merci pour ta touche
particulière, ton apport a été inestimable
v Notre famille ; dont l'apport a été
déterminant
v Toutes les personnes qui m'ont assistée dans cette
réalisation.
Enfin que ceux qui, de loin ou de près, ont
contribué à la réalisation de ce travail, trouvent en
dernier ressort l'expression de notre vive reconnaissance.
LISTE DES ACRONYMES ET
ABBREVIATIONS
CASEM
|
Conseil d'Administration du
Secteur Ministériel
|
DAF
|
Direction de
l'Administration et des Finances
|
DDSO
|
Direction de la
Détention, de la
Sécurité et des
Opérations
|
DGGSP
|
Direction
Général de la Garde de
Sécurité
Pénitentiaire
|
DPP
|
Direction de la
Production Pénitentiaire
|
DP
|
Direction du Personnel
|
DR
|
Direction
Régionale
|
DRH
|
Direction des Ressources
Humaines
|
DMB
|
DirectionduMatériel
et du Budget
|
EP
|
Etablissement
Pénitentiaire
|
FP
|
Fonction Publique
|
GPEC
|
Gestion
Prévisionnelle des Effectifs et des
Compétences
|
GRH
|
Gestion des Ressources
Humaines
|
GSP
|
Garde de la
Sécurité
Pénitentiaire
|
MACO
|
Maison d'Arrêt et de
Correction de Ouagadougou
|
MJ
|
Ministère de la
justice
|
NSE
|
Nouveau Système
d'Evaluation
|
SG
|
Secrétariat
Général
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Grille de taux de
réalisation
Tableau n°2 : Grille
d'évaluation
Tableau n°3 : Récapitulatif
des périodes d'élaboration des actes et délais de
transmission
Tableau n°4 : Répartition
des évalués selon leur ancienneté dans le corps
Tableau n°5 : Réponses des
évalués par rapport aux critères de notation
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 : Répartition
des évalués selon leur grade
Graphique n°2 : Appréciation
des évalués selon la qualité du système de
notation
Graphique n°3 : Appréciation
des évalués par rapport à l'objectivité de
l'évaluation
Graphiques n°4 :
Appréciation des évalués sur les critères de
notation propre au personnel des corps paramilitaires
Graphique n°5 : Appréciation
des évaluateurs sur les critères de notation du personnel des
corps paramilitaires
Graphique n°6 : Réponses des
évaluateurs par rapport à la pertinence pour juger la performance
du personnel des corps paramilitaires
Graphique n°7 : Réponses des
évaluateurs sur le fait qu'il faut des critères propres au
personnel des corps paramilitaires
Graphique n°8 : Avis des
évaluateurs sur le système de notation
Graphique n°9 : Réponses des
évaluateurs par rapport à l'évaluation sur de travail du
personnel des corps paramilitaires
I. INTRODUCTION GENERALE
Depuis la conjoncture née dans les années 1980,
et face aux diverses pressions des partenaires techniques et financiers pour la
maîtrise et la réduction des dépenses publique ; les
Etats Africains se sont lancés dans les reformes de leurs
administrations publiques.
C'est dans cette optique que le Burkina Faso a aussi entrepris
la sienne à la faveur de la Réforme globale de l'Administration
publique en 1998, un système d'évaluation fondé sur le
rendement. Aux termes des dispositions des articles 78 et 192 de la loi
n°13/98/AN du 28 avril 1998 portant régime juridique applicable aux
emplois et aux agents de la Fonction Publique ; les fonctionnaires en
activité ou en détachement ainsi que les agents contractuels de
l'Etat doivent désormais faire l'objet, chaque année, d'une
évaluation exprimant leur rendement dans le service. C'est ainsi qu'est
né la nouvelle forme d'appréciation des agents publics sous le
vocable de « Nouveau système d'évaluation des
performances des agents publics de l'Etat » (NSE).
On peut constater que la démarche de cette
évaluation est en grande partie calquée sur le management par
objectif pratiqué généralement dans les entreprises
privées. C'est ainsi qu'on note l'apparition de nouveaux concepts tels
que la lettre de mission, le programme d'activités, la fiche
d'indication des attentes, le rapport d'activités,.......les textes
d'organisation des emplois. L'objectif de cet arsenal de textes visait à
débarrasser l'administration publique des maux qui la
caractérisaient et qui étaient connus de tous à savoir
l'absentéisme, le non-respect de la chose publique, en un mot
l'inefficacité.
Ainsi au terme des dispositions des articles 78 et 192 de la
loi 013/98/AN du 28 avril 1998, portant régime juridique applicable aux
emplois et aux agents de la Fonction Publique tous les agents en
activité doivent faire chaque année l'objet d'une
évaluation qui exprime leur rendement au service.
Des critères et des sous critères ont donc
été définis comme référentiels de base sur
lesquels l'évaluateur devait se baser pour apprécier ses
collaborateurs. Ces critères cependant, manquent de
malléabilité et s'adaptent difficilement à
ladiversité des métiers auxquels ils doivent s'appliquer. Les
outils élaborés sont des référentiels de
compétence qui ne cadrent pas tous avec les profils de fonction et de
poste parce que les référentiels métiers ne sont pas pris
en compte.
Ainsi, les corps paramilitaires en général et le
personnel de la Garde de Sécurité Pénitentiaire en
particulier sont des catégories spéciales de fonctionnaires qui
sont confrontées à cette inadaptation de critères
d'évaluation.
Se référer donc à ces critères
pour évaluer ce personnel apparait comme une contrainte et la note est
attribuée le plus souvent de façon mécanique en fonction
de la note globale que l'on souhaite donner.
Dans ces conditions on peut se demander si l'évaluation
n'est pas tout simplement artificielle, dans la mesure où elle est faite
à partir de critères inadaptés aux impératifs des
métiers.
Comme s'exprimait l'ancien président Français
Jacques Chirac, « Il est urgent de revoir en profondeur les
procédures d'évaluation des services publics et de leurs agents.
Pour bâtir un Etat plus économe des deniers publics, mais aussi
pour mieux récompenser ses équipes et ses agents en fonction des
résultats qu'ils ont obtenus »1(*). Mais que faut-il comprendre par évaluation
dans le cas de la fonction publique ?
Le Petit Robertnous apprend qu'évaluer
« c'est apprécier, estimer , porter un jugement de
valeur » L'évaluation peut être donc définie
comme un jugement porté par un supérieur
hiérarchique ou collègue de travail sur le comportement d'un
individu dans l'exercice de ses fonctions. Pour Chloé
Guillot-Soulez, « l'évaluation est un jugement
porté sur le comportement d'un salarié dans l'exercice de ses
fonctions. Le jugement peut être exprimé sous différentes
formes :- par une notation ;- par un inventaire des points forts et
des points faibles par rapport à la fonction exercée ;- par
un bilan professionnel par rapport aux objectifs de la période
précédant l'entretien... »
C'est ainsi que la Fonction Publique soumet tous les agents
publics de l'Etat à une évaluation annuelle pour connaître
le niveau de performance de ceux-ci. L'évaluation est un facteur
clé en termes de motivation, puisque c'est elle qui conditionne
l'avancement du fonctionnaire, qui se traduit par une promotion et par
conséquent à une incidence financière.2(*)
Si ce nouveau système d'évaluation peut
être perçu comme une avancée de la législation
burkinabè et un outil moderne de management des administrations
publiques et particulièrement des ressources humaines, il reste tout de
même perfectible.
C'est pourquoi il importe de définir et d'adapter une
politique d'évaluation basée sur des référentiels
de métier qui reflètent le critère compétence
réalisé à partir des activités définies dans
les profils de poste, c'est-à-dire des critères qui
reflètent la manière dontl'agent répond à ses
missions dans une activité donnée. C'est pourquoi nous
avons focalisénotre étude en essayant de voir si le
système d'évaluation standardisé de la Fonction Publique
au Burkina Faso est en adéquation avec la mission ou les attributions
du personnel de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire, d'où notre thème
« La problématique de l'évaluation du
personnel des corps paramilitaires : cas du personnel de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire »
Pour ce faire nous décrirons dans une première
partie le cadre méthodologique, théorique et conceptuel de notre
étude. Ce qui nous permettra d'aborder dans une seconde partie le cadre
théorique du système d'évaluation. Nous pourrons ainsi par
la suite faire des suggestions et des recommandations permettant
d'améliorer les outils d'évaluation du personnel de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire.
METHODOLOGIE, CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Dans cette première partie, nous présenterons
notre méthodologie et le contexte de notre l'étude (Chapitre I)
ensuite nous ferons connaissance du cadre conceptuel et institutionnel de notre
étude (Chapitre II).
CHAPITRE I :
METHODOLOGIE ET PRESENTATION DU CONTEXTE DE L'ETUDE
Le présent chapitre fait l'éclairage en ce qui
concerne notre recherche. Pour ce faire les orientations sur la
méthodologie de recherche (section I) et la présentation des
hypothèses (section II) seront abordées.
SECTION I :
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
L'inadaptation des outils d'évaluation du personnel des
corps paramilitaires en général et celui de la GSP en particulier
est la principale justification de notre recherche (paragraphe I), ce qui nous
a amené à nous poser des questions sur l'objectif de la recherche
(paragraphe II)
Paragraphe I :
Justification de recherche
A. Choix et intérêt du thème
1. Choix du thème
L'évaluation est le facteur central du processus
motivationnel qui influence directement sur la performance individuelle et
collective des agents. Dès lors il convient de mettre en place une
méthode d'évaluation des capacités du personnel à
réussir la mission à lui assignée. Ainsi, c'est au bout
d'une évaluation bien menée, avec des critères
précis que l'on peut mesurer si les résultats des agents sont
conformes aux attentes du service. C'est par rapport à cette question
que nous avons porté notre choix sur « La
problématique de l'évaluation du personnel des corps
paramilitaires : cas du personnel de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire au Burkina Faso ».
2. Intérêt de l'étude
L'intérêt théorique de cette recherche se
fonde sur l'appréhension des critères subjectifs qui sont
déterminants dans l'évaluation du personnel de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire au Burkina Faso.
Cette étude brosse succinctement les difficultés
liées à la notation du personnel des corps paramilitaires en
général et celui de la GSPen particulier avec des
référentiels, c'est-à-dire des normes et des
systèmes de valeurs en vigueur pour une administration civile.
Pratiquement, l'intérêt de cette étude réside dans
le fait que les critères d'appréciation ou de notation ne
répondent pas aux mêmes exigences que le personnel civil de la
fonction publique. Or dans le dispositif d'évaluation actuelle, civils
et hommes en uniforme sont tous soumis aux mêmes "échelles de
valeurs" communes, pour des corps sociaux complètement
différents. Cette forme d'évaluation standardisée et
mécanique révèle l'incohérence des échelles
de valeurs.
C'est pourquoi, nous avons jugé bon d'apporter notre
contribution en essayant d'identifier le problème et de permettre ainsi
aux autorités compétentes dans la mesure du possible de
remédier à cette situation.
B. Délimitation de l'étude
Nous faisons nôtre cette citation de REZSOHAZY, qui
rejoint bien d'autres auteurs, lorsqu'il affirme que :
« Toute démarche scientifique procède fatalement
par un découpage de la réalité. Il n'est pas possible
d'étudier tout à la fois ou à partir d'un fait
étudié, de parcourir tous les éléments jusqu'aux
extrêmes limites et jusqu'au début des temps»3(*).
En ce qui nous concerne nous observerons et analyserons plus
particulièrement le champ de « l'évaluation »
concernant le personnel de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire dans le cas précis du Burkina Faso.
Par rapport à cette problématique, nous nous
sommes interrogés sur un certain nombre de questions et avons
formulé quelques hypothèses de recherche.
Paragraphe II :
Problématique et objectifs de la recherche
A. Problématique
1. Question principale
Le mécanisme d'évaluation commune aux agents de
la Fonction publique permet-il d'apprécier efficacement la performance
du personnel de la Garde de Sécurité Pénitentiaire ?
2. Questions secondaires
Ø Les éléments d'appréciation du
personnel GSP sont-ils en adéquation avec le travail qui lui est
demandé ?
Ø Qu'en est-il de la part relative de la performance
individuelle et de la performance collective dans une équipe
(brigade) ?
Ø Est-il pertinent de mesurer et récompenser la
performance individuelle alors que l'on souhaite simultanément
développer le travail collectif (brigade) et la coopération entre
acteurs (esprit de corps) ?
Ø Le dispositif d'évaluation permet- il
à l'évaluateur d'apprécierefficacement la performance de
ses agents ?
B. Objectifs de la recherche
a. Objectif général
Contribuer à la mise en place d'un système
d'évaluation qui tient compte des réalités et
particularités propres au personnel des corps paramilitaires en
général et du personnel GSP en particulier.
b. Objectifs spécifiques
1- Analyser les éléments de la fiche
d'évaluation aux regards des missions assignées au personnel
pénitentiaire.
2- Recueillir le point de vue des évalués et des
évaluateurs sur l'utilisation de la fiche de notation standard de la
Fonction Publique
3- Formuler des propositions en vue d'adapter les
éléments d'évaluation aux exigences du métier
SECTION II :
PRESENTATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE
Les réponses anticipées suscitées par la
question principale et les questions secondaires se déclinent sous forme
d'hypothèses de recherche (paragraphe I) et pour y aboutir une
démarche technique (paragraphe II) s'impose.
Paragraphe I :
Hypothèses de recherche
A. Hypothèse principale
Le mécanisme d'évaluation de la Fonction
Publique ne permet pas d'apprécier efficacement les performances du
personnel de la GSP. De cette hypothèse principale se dégagent
des hypothèses secondaires.
B. Hypothèses secondaires
1. Les critères d'appréciation du personnel de
la GSP ne sont pas en adéquation avec le travail qui lui est
demandé.
2. Le dispositif d'évaluation ne permet pas à
l'évaluateur d'apprécier efficacement la performance de son
personnel.
Paragraphe II :
Démarche technique de recherche
A. Démarches
Nous avons effectué notre recherche au sein du
personnel pénitentiaire de la DGGSP, de la DDSSO et de la MACO pour les
évalués. Quant aux évaluateurs, ils ont été
pris parmi les chefs d'établissements et certains chefs de service de la
DGGSP. Il a surtout été question d'enquêter sur le
dispositif actuel de l'évaluation. Nous avons également
utilisé notre expérience passée en tant
qu'évaluateur, fait des entretiens avec des évaluateurs et des
évalués au sein de la corporation et procédé
à des recherches sur l'internet.
B. Subdivision de l'étude
Outre l'introduction et la
conclusion, la présente étude est articulée en deux
parties de deux chapitres chacune. La première partie traite des
concepts clés de notre étude et de manière
diversifiée la gestion des ressources humaines en soi, du cadre
théorique de l'historique du système d'évaluation des
agents publics de l'Etat qui est ici la Direction Générale de la
Garde de Sécurité Pénitentiaire. Nous ferons connaissance
de son historique, ses missions, son organisation et son fonctionnement.
C'est dans la deuxième partie que nous analyserons le
problème proprement dit du système d'évaluation des
performances du personnel GSP. Cette partie est aussi subdivisée en deux
chapitres dont le premier est consacré à l'état des lieux
du système d'évaluation du personnel GSP et le deuxième
axé sur la présentation et l'interprétation des
données de l'étude. Ainsi, se présentera l'ossature de
notre étude.
CHAPITRE II: CADRE CONCEPTUEL ET
INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE
SECTION I : CADRE
CONCEPTUEL
L'évaluation des agents publics de l'Etat dans le cas
précis du Burkina Faso se passe dans un cadre conceptuel
prédéfinit dont il nous faut faire l'historique et définir
les concepts (paragraphe I), nous passerons ensuite en revue les
différents types d'évaluations paragraphe II).
Paragraphe I : Historique
et définition des concepts
A. Historique de l'évaluation au Burkina
Faso
A leur accession à l'indépendance, la plupart
des Etats africains ont hérité du système de fonction
publique de leur ex-colonisateur. C'est ainsi que les statuts de leurs
fonctions publiques respectifs présentaient beaucoup de similitudes,
dès lors qu'ils ont eu le même colonisateur. On comprend alors
pourquoi l'ensemble des Etats du Conseil de l'Entente avait presque mot pour
mot, le même statut pour leurs fonctions publiques, et qui n'était
autre que l'ancien statut français de la fonction publique de 1946.
Au Burkina Faso, l'évaluation des performances des
agents de la fonction publique est une assez récente
préoccupation. En effet elle a été calquée sur le
système français qui a inspiré la loi n° 22/ AL
portant statut général de la Fonction Publique pour se
différencier de celle-ci en 1986 à la faveur de
l'avènement du Conseil National de la révolution de 1983. La zatu
011 bis, qui régissait la Fonction Publique de l'époque fut
brève puisqu'en 1988, la rectification mis fin à cette zatu en
adoptant un autre statut général, la zatu 008, elle aussi
abrogée en 1999 par l'entrée en vigueur du régime
juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction Publique avec la
loi 013. Jusqu'en 1998 les différents statuts de la fonction publique
que le pays a connus s'intéressaient plutôt à la notation
qu'à une véritable évaluation des performances des agents
de la fonction publique4(*).Il s'agissait de donner une note qui servait à
l'avancement des agents. Les notes étaient attribuées à un
niveau hiérarchique trop élevé, car seul le Ministre
disposait du pouvoir de notation. Ce qui laisse croire qu'elles
n'étaient exemptées de complaisance dans la mesure où le
notateur ne connaissait même pas l'évalué. Aussi, la note
était peu objective en raison de l'absence de programmes
d'activités dans les structures de l'Administration de l'Etat. Enfin, la
note était attribuée unilatéralement,
l'évalué ne connaissait même pas la note qui lui a
été attribuée.
C'est pour remédier à cette situation
qu'à la faveur de la Réforme globale de l'Administration publique
de 19985(*), le
législateur a adopté un nouveau système
d'évaluation. Ainsi, aux termes des dispositions des articles 78 et 192
de la loi n°13/98/AN du 28 avril 1998 portant régime juridique
applicable aux emplois et aux agents de la Fonction Publique, les
fonctionnaires en activité ou en détachement ainsi que les agents
contractuels de l'Etat doivent désormais faire l'objet, chaque
année, d'une évaluation censée exprimer leur rendement
dans le service. Pour permettre une évaluation efficace, le
législateur fait également obligation aux départements
ministériels de disposer d'un texte d'organisation de leurs emplois
spécifiques. Le texte d'organisation des emplois
interministériels et les textes d'organisation des emplois
spécifiques décrivent de manière extrêmement
précise, les caractéristiques des différents emplois que
l'on retrouve dans tous les départements ministériels ou qui sont
propres à un ministère particulier. Ces textes déterminent
les modes et les conditions d'accès à ces emplois,
l'entrée en vigueur a connu plusieurs reports à cause de
l'opposition des syndicats à l'adoption d'un système auquel ils
n'étaient habitué et ne maîtrisaientpas les contours.
D'abord prévu pour le 1er janvier 20036(*), renvoyé en janvier
20067(*), elle ne sera
effective que le 1erjanvier 20088(*). Ce nouveau système jugé plus efficace
est aussi aujourd'hui remis en cause par plusieurs structures de syndicats
à cause de sa complexité et de son inadaptabilité. Des
voix s'élèvent de plus en plus pour son retrait si bien qu'il est
question pour les autorités chargées de la Fonction Publique
d'une relecture du système d'évaluation qui est actuellement en
cours.
B. Définitions de concepts, notions et
termes
Les mots et termes que nous employons sont souvent
polysémiques et multidimensionnels, il nous apparaît alors
nécessaire de donner un sens précis à ceux-ci dans le
cadre de notre étude afin de lever tout équivoque. Ainsi, les
définitions des concepts, des termes et des mots concernent les
expressions utilisées tout au long de cette étude.
1. Avancement (d'échelon)
L'avancement en échelon est le fait de s'élever
dans la voie hiérarchique, obtenir une promotion dans son emploi.
2. Compétence
Une compétence est une aptitude, une capacité,
un comportement individuel (même si elle s'appuie sur des ressources
collectives) dont une personne dispose ou non pour faire face à son
poste. C'est l'aptitude d'une personne à décider.
« Elle est une combinaison de plusieurs savoir-faire, savoir agir
dans un contexte particulier guidée par une intentionnalité. La
compétence est la résultante du savoir agir, du vouloir agir et
du pouvoir agir »9(*)
Le savoir agir est le fruit de la formation,
de l'entrainement, des représentations pertinentes et des situations
professionnalisantes.
Le vouloir agir est
généré par le sens que l'on donne à ce que l'on
fait, par l'image de soi, par la reconnaissance, la confiance et l'existence
d'un contexte incitatif.
Le pouvoir agir est lié à
l'organisation du travail, l'attribution de tâches, l'existence d'un
contexte facilitant et la présence de réseaux de personnes
ressources.
Au-delà de cette définition, la
compétence signifie passer du savoir-faire au savoir agir,
c'est-à-dire faire des choix, prendre des initiatives, réagir
à un aléa, prendre des responsabilités.
La compétence est donc « un ensemble de
connaissances, de capacités d'action, de comportement structurés
en fonction d'un but à atteindre, dans une situation
donnée. »10(*)
Ainsi, la compétence peut être maintenue en
libérant les esprits d'initiatives, en définissant les centres
d'intérêts communs, en favorisant la logique de projet permettant
l'appropriation des valeurs communes. Cette approche permet le lien entre la
compétence individuelle et la compétence collective, au service
d'objectifs institutionnels.
3. Comportement
C'est l'attitude de l'employé dans l'exercice
quotidienne de ses activités, c'est une appréciation de valeur
que de travail objectif.
4. Emploi
L'emploi correspond à un ensemble de postes de travail
très proches les uns des autres, du fait de leur finalité et
d'activités communes, mettant en oeuvre des compétences proches
ou similaires
5. Evaluation
L'évaluation ou l'appréciation du
subordonné relève du supérieur hiérarchique.
L'évaluation est objective c'est-à-dire technique alors que
l'appréciation suppose la subjectivité de l'appréciateur,
ce qui sous-entend un échange entre le supérieur
hiérarchique et le subordonné. Cet entretien permet au
subordonné de connaitre les opinions formulées à son
encontre et d'améliorer son comportement s'il le faut.
L'évaluation recouvre aussi le champ du respect de la
norme. Cela implique l'utilisation des degrés de compétences, de
critères, d'objectifs de progression et d'indicateurs de
résultats; l'objectif étant la mesure des écarts entre la
norme et la réalité.
Enfin l'évaluation peut être comparative, dans ce
cas, on compare les résultats successifs d'un même agent.
Lorsqu'elle est analytique, il s'agit d'apprécier l'évolution des
comportements au travail à travers des résultats obtenus pour une
activité donnée. Dans les deux cas, elle est dynamique,
dès lors que des modifications sont envisagées (transformation de
poste, mutation, transformation de critère d'évaluation).
6. Fonction publique
Elle se définit selon DE FORGES11(*) comme
« l'ensemble des personnes physiques qui exercent leur
activité professionnelle au service des administrations
publiques ». Au Burkina Faso on distingue deux modèles,
la fonction publique ouverte et celle de carrière ou fermée. Dans
le premier cas de fonction publique les agents dits contractuels sont
recrutés pour exercer des emplois bien déterminés tandis
que dans le second cas ce sont des fonctionnaires recrutés pour une
période indéterminée avec une progression
hiérarchique. Néanmoins du point de vue institutionnel on
distingue quatre (4) fonctions publiques que sont :
- La fonction publique d'Etat ;
- La fonction publique territoriale ;
- La fonction publique parlementaire ;
- Et la fonction publique des établissements publics de
l'Etat
7. Gestion
A la notion de « ressource », qu'elle soit
financière, humaine ou matérielle, est généralement
rattaché le concept de gestion. Celui - ci est très riche et
recouvre plusieurs aspects. Dans tous les cas, il se ramène à
l'idée d'utilisation rationnelle des moyens disponibles.
Selon FAYOL, « la gestion englobe trois
critères : savoir prévoir, savoir organiser et savoir
contrôler. »12(*)
Dans le cadre de notre étude nous nous sommes
référés à des écrits et études qui
ont déjà d'une manière ou d'une autre abordé
quelques parties de notre recherche. C'est donc logiquement que pour nous
éclairer nous nous sommes appuyés à la substance
d'information de ses précurseurs dans cette revue de littérature.
8. Métier
Il s'agit d'un ensemble d'emplois-types liés entre eux
par une même technicité, présentant un noyau dur
d'activités communes et requérant des compétences proches
ou similaires.
9. Motivation
Elle est le degré d'implication de l'employé
dans son travail et le niveau d'engagement dans ses activités. «
On peut légitimement se demander si une des conditions de la
réussite dans une tâche professionnelle, ce n'est pas d'être
intéressé par son travail »13(*)
10. Notation
La notation est la valeur numérique, chiffrée de
l'appréciation, c'est la notation qui permet d'obtenir un
résultat global pour chaque agent. Cette note chiffrée nous
permet de comparer le rendement des agents entre eux.
Dans notre étude nous assimilerons le distinguo
« évaluation et notation », la notation étant
l'aboutissement du processus qu'est l'évaluation qui comporte une note
chiffrée et une appréciation générale
écrite, exprimant d'une part, la valeur professionnelle de l'agent,
compte tenu de ses compétences dans le poste qu'il occupe, de son
aptitude à la gestion, de son sens des relations et, d'autre part, son
aptitude à exercer un emploi immédiatement supérieure.
11. Référentiel
Il est le résultat d'une démarche d'analyse des
situations de travail, qui permet de dresser un inventaire des activités
et de leurs évolutions.
12. Ressources humaines
Les ressources humaines représentent, pour une
entité donnée, une organisation dont l'ensemble des personnes
participent à l'accomplissement de sa mission.
Les ressources humaines sont généralement
assimilées au personnel. Celui - ci représentant « tous
ceux qui sont engagés réellement ou potentiellementdans
lesrapports de production des biens et des services, c'est - à - dire
qui participent à la production des biens et des
services.»14(*)
13. Performance
Elle consiste à évaluer les résultats
d'un travailleur c'est-à-dire à analyser le produit de ses
activités, pour les comparer soit à des objectifs
préalablement établis, soit aux résultats d'autres
salariés qui exercent les mêmes activités dans un
même contexte.
14. Personnel
Le personnel désigne les « Hommes » au
travail dans une organisation. Il s'agit des individus effectuant une
activité contraignante appelée
« travail ».
C'est aussi l'ensemble des personnes employées par un
service public ou par une entreprise, il peut s'agir des cadres ou des
auxiliaires.
C'est également l'ensemble de plusieurs
catégories de personnes physiques quel que soit leur âge, leur
sexe, leur race et leur activité professionnelle moyennant une
rémunération sous la direction et l'autorité d'une
personne physique ou morale, publique ou privée dans les liens d'un
contrat de travail.
15. Professionnalisme
Il est la maîtrise des différentes
compétences qui sont nécessaires à l'employé dans
son emploi afin de pouvoir effectuer un travail de qualité, dans la
durée, et le plus conforme possible aux exigences du poste de
qualification.
Guy LE BOTERF définit le professionnalisme comme
l'état de la « personne qui sait gérer une situation
professionnelle complexe et décline les diversescomposantes de cette
situation »15(*). Il différencie le débutant du
professionnel confirmé (capable de prendre des initiatives pertinentes,
ayant un bon niveau d'autonomie) et l'expert (ayant la maîtrise des
compétences et étant capable d'improvisation). Par
conséquent, un professionnel n'est pas seulement identifié par
des compétences techniques, manuelles acquises mais aussi par sa
capacité d'analyse, de prise de décision, sa capacité de
distanciation face aux évènements, par son autonomie.
16. Promotion
L'avancement de grade correspond à un changement de
grade à l'intérieur d'un cadre d'emplois. Il permet
d'accéder à un niveau de fonctions et d'emplois plus
élevés.
La promotion ici est l'avancement de grade qui a lieu d'un
grade au grade immédiatement supérieur.
C. La revue de la littérature
Plusieurs auteurs ont traité dans de divers ouvrages la
question générale de l'évaluation ou de
l'appréciation. Certains ont spécifiquement traité de
l'évaluation dans les entreprises ou dans les fonctions publiques. Par
contre les ouvrages traitant de notre thème de recherche à savoir
« La problématique de l'évaluation du personnel
pénitentiaire au Burkina Faso » n'a pas à notre
connaissance encore fait l'objet d'une étude spécifique.
Cependant dans nos recherches documentaires, nous avons eu
à consulter quelques ouvrages et écrits qui abordent plus ou
moins certaines parties de notre étude. Sans être exhaustif
l'analyse de ceux-ci nous donne un aperçu d'ensemble sur la
documentation consultée en rapport avec nos différentes
hypothèses.
§ Jérôme AUBERTHIER16(*), dans son
mémoire « Evaluation et gestion des ressources humaine dans la
Fonction publique territoriale » fait un lien entre la motivation et
l'évaluation, le premier qui prédispose un individu à
accomplir certains actes et qui l'incite à le faire, déclenchant
ainsi l'action et, éventuellement permettant sa réussite. Il fait
ressortir le fait que l'évaluation ne doit pas être une
comparaison entre personne mais seulement à des standards de
référence. La comparaison ne doit se faire qu'entre les agents
qui ont les mêmes prétentions, notamment dans un choix et les
départager.
Pour lui, l'évaluation doit aussi consister à
s'intéresser aux résultats obtenus par les individus et aboutir
à l'analyse même du système d'évaluation et de ses
fonctions.
Jérôme AUBERTHIER, explique que de nombreuses
voix s'élèvent régulièrement pour constater que
« l'exercice de la notation ne remplit plus sa fonction et n'est
plus adapté aux exigences d'une gestion moderne des ressources
humaines »17(*)
La notation ne serait plus représentative de la valeur
professionnelle de l'agent et ne constituerait plus dès lors un
élément sur lequel s'appuyer pour départager les agents
pouvant prétendre aux mêmes avantages. Il reconnait que ce n'est
pas le socle textuel qui est en cause, mais c'est surtout l'évolution
des pratiques qui a conduit à rendre la notation inappropriée et
à réduire considérablement sa portée. Il doute que
la notation reflète véritablement la valeur professionnelle des
agents et qu'au contraire c'est l'absence de signification de la notation et
particulièrement de la note chiffrée qui fait l'unanimité
aujourd'hui.
Le caractère quasi-automatique et forfaitaire des
augmentations de notes, l'absence de transparence du système, la
notation « à la tête du client » sont autant de travers
dénoncés de manière récurrente. Pourtant la
règlementation en vigueur ne semble pas, loin s'en faut, favoriser ces
dérives. Au contraire, c'est la rigueur et l'objectivité dans
l'analyse de la valeur professionnelle de l'agent qui est mise en avant par les
textes.
Une des critiques majeures de l'évaluation aussi est
l'imprécision des appréciations et la réponse aux voeux
qu'émet l'agent ou les propositions de l'évaluateur pour
améliorer les compétences de l'évalué.
La crainte de ne pas avoir « se mettre les agents
à dos » pousse aussi les évaluateurs à ne pas se
répandre en commentaire et à ne pas prendre de positions claires.
Ce qui fait que beaucoup d'évaluateurs considère les moments de
notations comme «une corvée à accomplir et à
expédier le plus rapidement possible»18(*)
Ce mémoire de Jérôme AUBERTHIER aborde de
près les préoccupations de notre recherche surtout dans la
capacité d'adaptabilité du système d'évaluation de
la Fonction publique à celui des collectivités territoriales.
Ainsi comme il le dit si bien « la grande rigueur qui inspire les
dispositions relatives à la notation devrait ainsi permettre une
évaluation fidèle de la valeur professionnelle des agents. Afin
que cette rigueur ne conduise pas à la rigidité, et ne desserve
pas le but qu'elle poursuit, elle s'accompagne cependant d'une certaine
malléabilité qui devrait rendre la notation adaptable à la
diversité des situations auxquelles elle s'applique.
Il nous rejoint aussi dans sa critique des critères
réglementaires de la notation qu'il qualifie de sclérosant et peu
dynamique qu'il y a à suivre les prescriptions de manière stricte
et identique dans tous les cas. A partir de là, la
référence à de tels critères apparaissent comme une
contrainte et la note attribuée est définie de manière
mécanique en fonction de la note globale que l'on souhaite atteindre. Le
manque d'efficacité des procédures et outils utilisés dans
la traditionnelle «notation » la difficulté d'adapter les
avancements de la fonction publique au mécanisme d'avancement en grade
dans le corps de la GSP sont parfaitement identiques à la
problématique que soulève Jérôme AUBERTHIER.
§ Sylvie LANG : met en évidence
la difficulté de la gestion des ressources humaines en milieu
hospitalier, quand bien même elle reconnait que ces personnels
représentent la première richesse du système sanitaire.
Malgré cette certitude, force est de reconnaître que ce personnel
souffre du fait du manque de reconnaissance, alors qu'il fait face à de
nombreuses contraintes dans la fonction publique hospitalière.
L'évolution de l'état de santé de la
population, l'émergence de nouvelles maladies, l'évolution de
l'information et des droits des personnes soignées impliquent sur la
qualité du service, d'où le besoin de nouvelles
compétences. Cependant la rigidité observée en
matière de gestion des ressources humaines, notamment en ce qui concerne
l'évaluation des compétences montre un
désintéressement du personnel au travail. Ce manque
d'enthousiasme pour le service public hospitalier est imputable au dispositif
administratif d'évaluation qui est jugé peu pertinent, peu
motivant. C'est cette situation qui a conduit Sylvie Lang à se demander
en quoi le dispositif d'évaluation des personnes contribue-t-il à
la gestion des ressources humaines ?
Elle se donne alors trois hypothèses à
vérifier à savoir dans un premier temps si les valeurs et
objectifs partagés entre le directeur des soins et le directeur des
ressources humaines permettent de préciser les finalités de
l'évaluation pour orienter la conception du dispositif de
l'évaluation. Dans un second temps de vérifier si une
sous-exploitation des informations issues des entretiens d'évaluation ne
facilite pas la mise en oeuvre d'une gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences. Et enfin si le temps d'évaluation permet de
définir les projets professionnels et d'accompagner les individus,
levier indispensable au maintien de la motivation des personnes au travail.
Après analyse, elle affirme que les critères
d'évaluation sont vagues, et ne reflètent pas la manière
dont l'agent répond à ses missions dans une activité
donnée. Ainsi, le risque de subjectivité est majoré, car
il n'y a pas a priori de corrélation entre la qualité du service
fourni et la notation. Elle conclut que les pratiques sont
hétérogènes, que les appréciations peuvent
être empreintes de jugement de valeur par manque de lisibilité des
efforts réalisés, des compétences acquises et à
acquérir. Dans ces conditions la formulation d'objectifs de progression
est alors difficile à réaliser et les enjeux dans le
déroulement de la carrière peuvent provoquer des sentiments de
frustration ou de non reconnaissance. Elle suggère alors entre autres
que pour créer un état d'esprit au sein de la corporation
hospitalière, il faut définir une politique d'évaluation
qui ait une démarche stratégique basée sur la
reconnaissance de l'individu au travail. De trouver une cohérence entre
notation, appréciation et objectifs de progression du personnel
sanitaire, de centrer l'évaluation sur les missions de l'agent, ses
activités, ses tâches, ses compétences afin de faire de
l'évaluation un outil de professionnalisation.
La réflexion sur l'évaluation abordée par
Sylvie LANG est une préoccupation d'un corps métier que l'auteur
juge inappropriés les critères d'évaluation face à
la spécificité de leur métier. C'est en cela que cette
interpellation nous intéresse, mais aussi dans le fait de la
dénaturation du sens de l'évaluation. Les efforts des
méritants ne sont pas reconnus à sa juste valeur puisque les
moins méritants bénéficient des mêmes avantages que
les meilleurs qui normalement devaient en bénéficier.
§ Ananda Le Ninan :Dans son
mémoire « la réforme de l'évaluation et de la
notation des fonctionnaire de l'Etat » remet en cause
l'efficacité de l'évaluation des fonctionnaires de l'Etat, telle
qu'elle se pratiquait sur la base du décret du 14 février 1959.
Ce système ne permettait plus d'atteindre les objectifs poursuivis par
l'évaluation. Il affirme que cette pratique, déviante, avait
trahi l'esprit originel du dispositif et ne permettait plus d'atteindre les
objectifs du décret.
Le dispositif institué par le décret du 14
février 1959 avait pour fin de motiver les agents en reconnaissant,
c'est-à-dire en récompensant, les compétences qu'ils
mettaient en oeuvre dans leur activité professionnelle. Ce
système satisfaisait également les intérêts de
l'administration, qui voyait accélérer l'accession de ses
meilleurs éléments à des postes de plus hautes
responsabilités. La valeur professionnelle des fonctionnaires devait
intervenir à l'occasion des changements rythmant leur carrière,
c'est-à-dire lors du passage d'un échelon à
l'échelon supérieur et lors de l'établissement du tableau
d'avancement pour les promotions au grade supérieur. La procédure
de notation débutait par l'appréciation de la valeur
professionnelle du fonctionnaire par le chef de service de celui-ci,
détenteur du pouvoir de notation, sur la base de certains
critères.
La note chiffrée devait permettre de comparer en toute
objectivité la valeur
professionnelle des fonctionnaires d'un même corps. La
notation était appelée à jouer un rôle
déterminant dans le déroulement de la carrière du
fonctionnaire. La valeur professionnelle constituait ainsi, aux
côtés des propositions motivées des chefs de service, l'un
des fondements de l'avancement en grade. La non prise en compte de la valeur
professionnelle des agents dans l'évolution de leur carrière
aurait été préjudiciable à l'administration et,
plus généralement, à la satisfaction de
l'intérêt général, car elle aurait
empêché un emploi optimal des compétences détenues
par les fonctionnaires.En effet, l'avancement d'échelon à
l'ancienneté semble reposer sur le postulat implicite que les
compétences et la valeur professionnelle. La valeur professionnelle
occupait ainsi une place centrale dans la carrière du fonctionnaire de
l'Etat, car elle était conçue comme un accélérateur
de celle-ci et, delà, comme un levier de motivation. Si tels
étaient les résultats que le décret de 1959 devait en
théorie permettre d'atteindre, force est de constater que sa pratique,
parce qu'infidèle à l'esprit et aux dispositions du texte, a
porté de tout autres fruits.
Les différents rapports commandités pour
apprécier le système de notation parvenaient aux mêmes
conclusions, à savoir que, telle qu'elle se pratiquait, la notation ne
permettait plus de distinguer les agents entre eux et ne remplissait donc plus
sa fonction initiale.
Si l'auteur critique le système d'évaluation qui
ne remplit plus sa fonction première et ne permet plus de
récompenser que les meilleurs dans la mesure où tout le monde
avance, le système est biaisé comme nous le soutenons dans notre
étude.
Son mémoire nous conforte dans notre position en ce
sens qu'il fait ressortir que le système de notation des fonctionnaires
de l'Etat n'est pas celui qui s'applique à certains corps de
métier comme la police et à l'arméedont les statuts
prévoient que le passage d'un échelon à l'échelon
supérieur obéit exclusivement à l'ancienneté. Cette
particularité se justifie de la même manière que le fut le
principe de l'avancement à l'ancienneté des militaires
institué par la loi Gouvion-Saint-Cyr de 1817. Ainsi que le rappelle
Michel Chabin dans sa contribution à l'Histoire de la fonction publique
en France, ce principe qui malgré les violentes objections avait
réussi à s'imposer en argumentant que le métier de soldat
est un métier difficile qui exige courage physique et dévouement
jusqu'à l'abnégation puisque le soldat expose sa vie même,
or la mort ne fait pas de distinctions de grades et le risque est le même
pour tous. Cela mérite dédommagement si l'on considère la
lourdeur des sujétions auxquelles sont soumis les personnels actifs de
la police nationale d'aujourd'hui, de même que les risques auxquels ils
se trouvent exposés dans l'exercice de leurs missions, il semblerait
qu'un raisonnement du même type puisse être invoqué en leur
faveur.
Ces arguments développés pour justifier un
système d'évaluation propre à ces catégories de
fonctionnaires peuvent très bien se reporter dans le cas de notre
étude dont le fondement est justement qu'au regard de la
spécificité des missions, le système d'évaluation
générique de la fonction publique ne sied pas au personnel en
uniforme.
§ Mamadou TOE19(*), dans la conférence qu'il a
livrée sur le suivi des performances des agents de la fonction publique
à Cotonou au Bénin, fait ressortir la relation qui existe entre
l'Etat, l'évaluateur et l'évalué.
En effet c'est l'Etat qui est l'employeur des agents
publics, c'est-à-dire que c'est lui qui en dernier ressort supporte les
conséquences de cette évaluation dont la finalité est une
augmentation de salaire pour les agents. L'évaluateur est celui qui
porte le jugement sur le travail de l'évalué. Quant à
l'évalué, c'est l'évaluation chiffrée,
c'est-à-dire la notation qui conditionne l'évolution de sa
carrière et par ricochet est à la base de l'amélioration
de sa situation salariale. Il donne sa compréhension de
l'évaluation, en terme simple, il dira qu'évaluer un agent c'est
constater ce qu'il a fourni comme travail et de dire si c'est bien ou ce n'est
pas bien. Il nous fera comprendre qu'il existe plusieurs méthodes et
techniques d'évaluation des performances des agents, qui peuvent
toutefois, après analyse, être grossièrement
regroupées comme suit
- d'abord, les méthodes et techniques traditionnelles,
qui sont essentiellement fondées sur l'appréciation des traits de
la personnalité de l'agent ;
- ensuite, les méthodes et techniques dites modernes ou
encore les méthodes et techniques d'évaluation des performances
par objectifs, qui sont axées sur le niveau d'atteinte d'objectifs
précis avec souvent des tâches bien identifiées ;
- enfin, les autres méthodes et techniques
d'évaluation des performances, qui sont fondées soit, sur des
normes de travail définies à l'avance, soit, sur des tests, des
entretiens, des simulations, etc.
C'est surtout au tournant des années quatre-vingt-dix,
et à la faveur de l'introduction dans les fonctions publiques
africaines, des actions de restructuration et de modernisation, que les
systèmes d'évaluation des performances des agents tendent de plus
en plus à s'harmoniser et à se tourner vers des choix
basés essentiellement sur l'atteinte des objectifs.
Le propos de Mamadou TOE est intéressant pour notre
étude dans la mesure où il nous donne des réponses aux
questions qui se posent lors d'une évaluation d'une part à savoir
:
- que faut-il évaluer ?
- comment évaluer ?
- à qui appartient le pouvoir d'évaluation ?
Et d'autre part les rapports qu'il établit entre :
- l'évaluation et l'avancement
- l'évaluation et la participation à des
concours ou examensprofessionnels.
§ André DEMBELE20(*), dans la
conférence qu'il a livrée à Banjul en Gambie explique
l'évolution de la législation burkinabè qui se justifie
par les constats des lacunes des systèmes de notation
précédente. Cette évolution a abouti à l'adoption
par le législateur à travers la Réforme globale de
l'Administration publique de 1998 d'un nouveau système
d'évaluation fondé sur le rendement. Cette dynamique est une
tendance générale dans un contexte où le principe de
l'évaluation des services publics est de plus en plus admis comme un
outil moderne de management des administrations publiques et des ressources
humaines. Désormais l'évaluation est un ensemble de
procédures destinées à juger des qualifications et des
mérites des agents en mesurant les activités des agents au cours
d'une période de référence en s'appuyant sur des
critères quantitatifs et qualitatifs explicites qui vont permettre aux
supérieurs hiérarchiques immédiats de formuler une opinion
globale et objective sur la contribution de leurs collaborateurs à la
bonne marche du service.
L'évaluation du rendement prend en compte les
résultats atteints mais également la manière dont ces
résultats sont acquis.
Pour éviter que les tâches assignées aux
agents publics apparaissent comme un simple catalogue d'activités sans
lien cohérent entre elles et que ces tâches soient en
inadéquation avec le profil des agents publics, il est fait obligation
à toutes les structures de l'Administration de l'Etat d'élaborer
des instruments de programmation et d'évaluation et de procéder
à une description claire et précise de leurs emplois. Il donne
les modalités concrètes de l'évaluation en
précisant que « le pouvoir d'évaluation appartient au
supérieur hiérarchique immédiat du fonctionnaire qui
l'exerce sur la base d'un contratd'objectifs établi annuellement avec
chaque agent ». Le contrat d'objectifs qui est un ensembled'instructions
et de consignes données à un agent public en vue de la
réalisation du programmed'activités et du bon fonctionnement de
la structure à laquelle il appartient. Il prend la forme d'unelettre de
mission lorsqu'il s'agit de responsables de structure disposant du pouvoir de
notation etd'une fiche d'indication des attentes lorsqu'il s'agit des autres
agents.
Nous accordons un intérêt particulier au contenu
de cette conférence de Monsieur DEMBELE car c'est de ce nouveau
système d'évaluation qui ne fait de distinguo entre le personnel
civil de la Fonction publique et le personnel en uniforme que nous avons
formulé notre problématique.
§ Issa GOUMBANE21(*), dans son mémoire de Master II en
Gestion des Ressources Humaines dans son chapitre IV intitulé : De la
notation à l'évaluation dans la Fonction publique
Burkinabè nous fait l'historique des différents systèmes
d'évaluation depuis l'époque coloniale, en passant par la
période révolutionnaire, avant d'arriver aujourd'hui au Nouveau
Système d'Evaluation (NSE). Il expose le contenu de ses
différents systèmes avec leurs lacunes. C'est ainsi qu'il nous
apprend que pendant l'époque coloniale, le système
d'évaluation de la loi de 1959 fixait les critères
d'évaluation en fonction de la catégorie de l'agent c'est dire
selon que l'on est de la catégorie A et B ou C et D. Ainsi, les
connaissances professionnelles, le sens du service public, le sens de
l'organisation, l'efficacité, l'ordre et la ponctualité
rentraient en ligne de compte. Si l'appréciation de l'agent revenait au
supérieur hiérarchique, le pouvoir de notation restait l'apanage
du ministre de tutelle de l'agent, toute chose qui laissait la voie ouverte
à la complaisance dans l'attribution de la note chiffrée.
Sous l'autorité révolutionnaire, tous les agents
sans distinction aucune étaient soumis aux critères de
ponctualité, de la valeur sportive, de connaissance professionnelle,
d'efficacité, de conscience professionnelle et de participation
militante aux activités révolutionnaires. Quant aux
appréciations, elles étaient faites non seulement en fonction des
catégories, mais aussi selon qu'on occupe un poste de
responsabilité ou pas.
On retiendra donc que ces grilles d'appréciation
s'intéressaient uniquement aux comportements de l'agent pour juger de
son avancement en échelon ou pas. L'absence de programmation dans ces
systèmes fait donc que l'on ne parlait de notation plutôt que
d'évaluation ou de rétroaction.
L'étude de Issa GOUMBANE est intéressante pour
notre étude en ce sens qu'elle nous permet d'appréhender les
incohérences des différents systèmes d'évaluation.
Ce qui a d'ailleurs justifié les différents
réaménagements et qui ont abouti au nouveau système
d'évaluation que nous connaissons aujourd'hui.
On distingue plusieurs types d'évaluation qui se
distinguent les uns des autres de par leur méthode.
Paragraphe II : Lestypes
d'évaluations et leurs objectifs
A. Les différents types d'évaluations
On distingue plusieurs types de méthodes
d'évaluation, certaines sont basées sur les
caractéristiques personnelles tandis que d'autres sont plutôt
axées sur l'observation des comportements.
1. L'entretien individuel
Il est aujourd'hui le plus répandu des types
d'évaluation aussi bien dans le public que dans le privé. Il
s'agit d'un entretien face à face entre l'évalué et son
supérieur hiérarchique avec pour objectif de faire le bilan de
l'année écoulée et de fixer les objectifs de
l'année suivante. A cette occasion le supérieur
hiérarchique fait des jugements sur son subordonné et permet
aussi à ce dernier de donner son point de vue et de faire connaitre son
souhait en ce qui concerne l'évolution de sa carrière ou de sa
formation.
2. L'entretien collectif
Ici l'entretien individuel est suivie par un entretien de
groupe, cette méthode correspond pour des équipes autonomes de
travail, elle est peu répandue mais se développe de plus en plus.
Elle aide à faire le point de manière collective sur le
fonctionnement et la performance d'une équipe ou de la gestion d'un
projet et permet de minimiser les effets de sympathie ou d'empathie personnelle
en situation d'évaluation.
3. L'évaluation multi sources ou le
360°
Elle consiste à recueillir les informations relatives
à la performance d'un agent auprès du plus grand nombre
depersonnes de l'entourage professionnel (collègues, subordonnés,
supérieurs.
4. L'assessment center
Cette méthode est surtout utilisée pour les
recrutements en faisant des simulations organisées en face à face
ou en groupe mais l'évaluation reste individuelle. Elle présente
l'avantage de montrer des situations voisines des cas réels de
travail.
5. Autres types d'évaluation
Plusieurs autres types d'évaluation existent,
même si certains sont très peu utilisés, on peut citer
entre autres :
- l'autoévaluation, l'agent s'évalue
soi-même
- le Personal BusinessCommitment (PCB) qui est la
procédure de fixation des objectifs et d'évaluation qui
privilégie un système de notation en attribuant les notes de la
meilleure(1) à la plus mauvaise(4).
- le classement forcé (forcedranking) est la
procédure consistant à classer les agents dans différentes
cases prédéfinies de sorte à identifier les 10% d'agents
les plus performants.
- l'évaluation qualifiée qui consiste à
classer les agents en trois catégories : exceptionnel, bon et à
améliorer
- l'évaluation en niveau amène aussi à
classer les agents en trois niveaux avec des codes comme A, B, C.
- les 20-70-10 est une procédure d'évaluation
annuelle pour les cadres inventée par Jack Welch (General Electric) qui
distingue les 20% de performants, 70% de moyens et les 10%
de médiocres qu'il faudra licencier.
B. Objectifs de l'évaluation
L'évaluation permet à l'organisation d'avoir des
données fiables sur les compétences dont elle dispose, aussi elle
permet d'obtenir des informations en ce qui concerne les points forts, les
faiblesses et les lacunes du personnel. Elle peut ainsi se fixer des
objectifs :
1. Organisationnels
L'évaluation permet à l'organisation de remplir
ses obligations et atteindre les buts qu'elle s'est fixé au besoin
procéder à des ajustements dans la précision des missions
et responsabilités pour mieux se porter. Campoy affirme dans ce sens que
« la procédure d'évaluation permet d'abord d'aligner les
efforts individuels sur les objectifs généraux de
l'entreprise». Donc il est question de l'intérêt de
l'entreprise lorsqu'on parle d'évaluation du personnel car des
employés compétents et performants équivalent à une
entreprise performante et concurrentielle. Il poursuit en disant que «
l'évaluation permet ainsi de donner à la juxtaposition des
efforts de chacun (salariés et hiérarchie) une orientation
commune en cohérence avec la stratégie de l'entreprise
décidée par la direction. Ainsi, les critères mis en avant
lors de l'évaluation reflètent des réalités
stratégiques de l'entreprise, ce qui permet de les diffuser rapidement
auprès de l'ensemble des salariés». Ainsi, si
l'organisation change de stratégie, il est nécessaire aussi de
modifier quelques critères d'évaluation pour que cette
évaluation soit mieux acceptée et soutenue par la direction.
2. Psychologiques
Le subordonné ou le collaborateur a besoin de situer sa
contribution par rapport aux normes de réussite et par rapport aux
attentes de sa hiérarchie d'où l'intervention de la motivation
qui est «le processus psychologique qui incite un individu, ou un
groupe, à consentir un effort»22(*). On doit ajouter qu'il fait non seulement
naître l'effort pour atteindre un objectif, mais aussi qu'il «
relance l'effort jusqu'à ce que l'objectif soit
atteint»23(*) , il y a donc un besoin de reconnaissance de ses
efforts et de sa contribution.
3. Performance
Le collaborateur, le subordonné ou
l'évalué a besoin d'objectifs ambitieux et réalisables.
L'évaluation porte sur le degré de réalisation des
objectifs, sur le contexte et les moyens mis à sa disposition pour la
réalisation des objectifs.
4. Développement
L'évolution de l'organisation va nécessiter
l'adaptation des postes à l'ambition de l'entreprise,
développement de l'employabilité, progression de carrière
etc.
Après avoir pris connaissance des différents
types d'évaluation et de leurs objectifs, nous allons nous situer dans
le contexte institutionnel qui est la Direction Générale de la
Garde de sécurité Pénitentiaire.
SECTION II : CADRE
INSTITUTIONNEL
Notre cadre institutionnel est la Direction
Générale de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire que nous présenterons au (paragraphe I), avant de
voir son organisation et son fonctionnement au (Paragraphe II).
Paragraphe I:
Présentation de la Direction Générale de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire
A. Historique
Depuis la reconstitution de la colonie de la Haute-Volta par
la loi n°47-1707 du 04 septembre 1947, la création d'un cadre
juridique s'est avérée impérative dans tous les secteurs
d'activités du pays et le domaine pénitentiaire se devait de
s'adapter à la nouvelle situation. C'est à ce titre qu'il a
été préconisé une nouvelle réglementation en
matière pénitentiaire à travers l'arrêté
n°642/PAS du 04 décembre 195024(*) qui est devenu dès lors, le guide de
l'administration pénitentiaire de la Haute-Volta. En conséquence,
l'administration pénitentiaire a tenté une réorganisation
que lui imposaient ses objectifs. Cela a supposé, non seulement des
infrastructures mais également un personnel et des méthodes qui
puissent assurer le fonctionnement des établissements.
Pendant la période de l'indépendance, la
situation du personnel pénitentiaire n'a pas changé. Un personnel
spécialisé n'a toujours pas été recruté.
L'avènement de la révolution démocratique et populaire en
août 1983 a ouvert une nouvelle aire dans la vie de la
société burkinabé. Ainsi, le système politique a
influé sur tous les secteurs de la vie nationale. Le corps de la Garde
républicaine dont l'une des missions était la surveillance des
détenus depuis 1960a été dissout le 20 octobre 1983 par
décret n°83-173/CNR/PRES/IS afin de créer un autre corps
spécialisé dans le domaine pénitentiaire. C'est ainsi qu'a
été créé la GSP par décret
n°84-307/CNR/PRES/MJ du 17 août 1984 et rattaché au
ministère de la justice. Il sera une direction de l'Administration
Pénitentiaire jusqu'en juillet 2009 où il devient une direction
générale.25(*)
B. Missions
La GSP est un corps paramilitaire qui constitue un des
maillons importants de la chaîne de justice pénale. Elle
relève donc du Ministère de la Justice. Selon l'article 2 du
décret n°84-307/CNR/PRES/MJ du 17 août 1984 portant
création d'une Garde de sécurité pénitentiaire,
elle a pour mission d'assurer l'application des lois et règlements
relatifs à la sécurité dans les établissements
pénitentiaires. Il s'agit plus précisément des missions de
sécurité dans les établissements pénitentiaires,
des personnalités et des locaux relevant du ministère de la
justice.
Le décret n°2004-327/PRES/PM/MFPRE/MJ/MFB du 04
août 2004 portant organisation des emplois spécifiques du
Ministère de la Justice précise que le personnel GSP contribue
aussi à la réinsertion sociale des détenus. Par ailleurs,
depuis 2006, l'expertise pénitentiaire burkinabé est de plus en
plus sollicitée dans les missions de maintien de la paix des Nations
Unies pour la reconstruction des systèmes pénitentiaires des pays
en conflit ou en situation de post conflit.
A l'instar des autres corps paramilitaires son personnel est
régi par la loi N° 013/98/AN portant régime juridique
applicable aux emplois et aux agents de la Fonction Publique. A ce titre le
personnel pénitentiaire est évalué selon les
critères standards de cette fonction publique.
Paragraphe II : Organisation et
fonctionnement
A. Organisation
La direction générale de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire comprend :
- Le secrétariat et les services d'appui du Directeur
Général ;
- La direction de la détention, de la
sécurité et des opérations ;
- La direction du personnel ;
- La direction du matériel et du budget ;
- La direction de la production pénitentiaire ;
- Les directions régionales.
B. Fonctionnement
1. La Direction Générale de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire
Le directeur Général de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire est responsable de
l'exécution des missions dévolues à la Garde de
Sécurité Pénitentiaire (GSP) ; à ce titre, il
dirige et coordonne l'action de l'ensemble de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire.
Le directeur général dispose de fonctionnaires
de la Garde de Sécurité Pénitentiaire, de personnels
contractuels et éventuellement de personnels d'autres administrations
placés sous son autorité, pour l'accomplissement des tâches
qui incombent à la Garde de Sécurité
Pénitentiaire
2.
Le secrétariat et services d'appui du directeur
général
Le secrétariat et les services d'appui au directeur
général assurent la réception et le courrier confidentiel
du directeur général ainsi que du protocole, de la communication
et des relations extérieures. Ce service assure également le
planning des activités et de leur élaboration et effectue des
enquêtes administratives, disciplinaires et judiciaires qui lui sont
confiées dans le milieu pénitentiaire. Il gère
également les activités artistiques, culturelle et effectue toute
étude en vue de l'amélioration des liaisons de
télécommunication et assure la coordination et la mise en oeuvre
du système informatique.
3.
La direction de la détention, de la sécurité et des
opérations
Cette direction est chargée de la conception des plans,
des stratégies et des techniques opérationnelles de
sécurité pénitentiaire, de la planification et de
l'organisation des activités relatives à la
sécurité, à l'organisation et à la discipline au
sein des établissements pénitentiaires.
C'est également elle, qui est responsable du maintien
de la condition physique du personnel, du maintien de la sécurité
dans les établissements pénitentiaires, des locaux et des
personnalités relevant du ministère de la justice.
Elle contribue ainsi à la lutte contre la
criminalité nationale et transnationale et organise la participation du
corps aux cérémonials militaires et paramilitaires. Elle
participe également à l'établissement des statistiques
pénitentiaires, à la conception des infrastructures
pénitentiaires et à l'humanisation des conditions de
détention.
4.
La direction du matériel et du budget
Elle élabore les avant-projets de budget des services
et de la direction générale en collaboration avec la direction de
l'administration des finances du ministère de la justice. Elle
gère le casernement, le matériel technique, suit la
réalisation et l'entretien des infrastructures des services
pénitentiaires, approvisionne régulièrement l'ensemble des
services pénitentiaires en matièrevivres, médicaments,
services et fournitures de bureau.
5.
La direction de la production pénitentiaire
La direction de la production pénitentiaire organise le
travail et la promotion de la production pénitentiaire, centralise,
coordonne et fait le planning des activités de production dans les
établissements pénitentiaires.
Elle définit, collecte et centralise les indicateurs de
suivi en matière de production pénitentiaire et organise les
activités de formation en matière de production
pénitentiaire.
6.
Les directions régionales
Les directions régionales de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire sont des structures
déconcentrées du ministère de la justice et regroupent les
établissements pénitentiaires et les services de la direction
régionale. Leur ressort de compétence est celui des cours
d'appel.
Les directions régionales sont chargées de
l'organisation, de la coordination et du contrôle des activités
des établissements et des services de la GSP de leur ressort. Elles se
chargent de la mise en oeuvre desmissions de la direction
générale de la GSP de la compétence de leur ressort et
fait appliquer la politique en matière de sécurité
pénitentiaire.
C. Présentation de la direction du personnel
La direction du personnel participe au recrutement et à
la formation des personnels de la GSP. Elle est chargée de toutes les
questions relatives à la gestion administrative du personnel du corps,
et de sa participation aux instances nationales et internationales.
Le corps de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire malgré l'importance de ses effectifs est un assez
jeune corps. Il ne dispose pas encore d'une direction des Ressources Humaines,
mais plutôt d'une Direction du Personnel. En effet, cette direction est
le relai de la direction des ressources humaines qui administre l'ensemble du
personnel du ministère de la justice. Avec l'évolution des
effectifs qui se chiffre en millier, la création d'une direction des
ressources humaines devient une nécessité. La direction du
personnel ne compte que 14 personnes au total, ce qui semble quand même
assez peu pour le nombre du personnel pénitentiaire et du volume de
dossier à traiter.Aussi, les agents de cette direction n'ont pas de
poste précis dans les différents services que compte cette
direction exception faite des chefs de services qui eux sont affectés
à des postes précis.
D. Le milieu humain
a. Emplois et attributions
Les fonctionnaires de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire, dans l'exercice de leurs emplois, sont subordonnés
les uns aux autres selon l'ordre hiérarchique. Ils ont, selon leur place
respective dans l'ordre hiérarchique, la qualité de
supérieur ou de subordonné.
La hiérarchie des emplois s'établit comme suit
:
Emploi de conception et de direction :
inspecteur de sécurité pénitentiaire
Emploi d'application et d'encadrement:
contrôleur de sécurité pénitentiaire
Emplois d'exécution: assistant et
agent de sécurité pénitentiaire
Les attributions, les modes et condition d'accès de
chaque catégorie d'emploi sont contenues au titre II du décret
n° 2004-327/PRES/PM/MFPRE/MJ/MFB du 14 août 2004 portant
organisation des emplois spécifiques du Ministère de la
justice.
L'emploi d'Agent de la Sécurité
Pénitentiaire est classé dans la catégorie D,
échelle 1 du régime juridique applicable aux emplois et aux
agents de la Fonction Publique.
Il convient toutefois de préciser que cette
catégorie d'agent ne se recrute plus au niveau de la Garde de
Sécurité pénitentiaire depuis 2009.L'emploi d'Assistant de
la Sécurité Pénitentiaire est classé dans la
catégorie C, échelle 1 du régime juridique applicable aux
emplois et aux agents de la Fonction Publique.
L'emploi de Contrôleur de Sécurité
pénitentiaire est classé dans la catégorie B,
échelle 1 du régime juridique applicable aux emplois et aux
agents de la Fonction Publique.
Enfin l'emploi d'Inspecteur de Sécurité
Pénitentiaire est classé dans la catégorie A,
échelle 1 du régime juridique applicable aux emplois et aux
agents de la Fonction publique.
b. Les effectifs
Après le recrutement de la première promotion,
il y a eu un arrêt de recrutement. Il a fallu attendre en 1997 pour voir
la reprise du recrutement du personnel pénitentiaire. La GSP dispose du
plus important effectif du ministère de la justice, elle compte de plus
d'un millier de personnels tous grades confondus. Il nous est impossible de
publier les effectifs pour des raisons évidentes de
sécurité comme c'est le cas pour l'ensemble des forces de
défense et de sécurité. L'évolution des effectifs
du corps commande la création d'une direction des ressources humaines
dotée de moyens matériel et humain.
Le cadre conceptuel ayant été défini, il
est maintenant évidant que la gestion des ressources humaines suppose
l'existence d'un système d'évaluation du personnel qui permette
à la fois de répondre aux besoins de la structure, besoins
liés aux activités et aux orientations. Il est donc opportun de
confronter ces concepts à la réalité du terrain.
ETUDE
ANALYTIQUE DU SYSTEME D'EVALUATION
Dans cette deuxième partie de notre étude nous
essayerons de mettre en relief la pratique de l'évaluation du personnel
de la Garde de Sécurité pénitentiaire. Pour cela nous
ferons d'abord l'état des lieux du système d'évaluation
(Chapitre I). Le dépouillement des questionnaires que nous avons soumis
aux enquêtés nous permettra d'analyser et d'interpréter les
données de l'enquête (Chapitre II).
CHAPITRE I: ETAT DES LIEUX
DE L'EVALUATION DU PERSONNELDE LA GARDE DE SECURITE PENITENTIAIRE AU BURKINA
FASO
Le personnel de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire à l'instar des autres agents de la fonction
publique est soumis une fois par an à une évaluation sur la base
de lettre de mission pour les uns, de contrat d'objectif pour les autres. Nous
découvrirons le contenu du système d'évaluation (section
I) avant de procéder à son analyse (section I).
SECTION I : LE CONTENU
DUSYSTEMED'EVALUATION
L'évaluation répond traditionnellement à
une pratique (Paragraphe I) qui dans son application ne se passe pas sans
difficultés (paragraphe II)
Paragraphe I : De la pratique
de l'évaluation
A. Evaluateur
Le pouvoir de notation ou évaluation appartient au
supérieur hiérarchique qui reçoit lui aussi de sa
hiérarchie une lettre de mission. La lettre de mission est une
instruction écrite du supérieur hiérarchique
immédiat qui fixe des objectifs à chaque collaborateur
responsable de structure. Le processus de déclinaison des lettres de
mission démarre le 1er novembre de chaque année par une lettre de
mission que le Premier Ministre adresse aux chefs des départements
ministériels et qui prend fin le 31 janvier au plus tard, par la remise,
par les chefs de service, de la fiche d'indication des attentes à leurs
collaborateurs. Dans le cas qui nous concerne, c'est le Directeur
Général de la Garde de sécurité
Pénitentiaire qui reçoit sa lettre de mission du ministre de la
justice, garde des sceaux, qu'il décline au niveau des Directeurs
régionaux ou des chefs d'établissements pénitentiaires.
Pour ces derniers qui ont la qualité de
supérieur hiérarchique immédiat, ils sont
évalués et notés sur labase du taux de réalisation
du programme d'activités de la structure dont ils sont responsables.
Leurévaluation se confond avec celle de la structure dont ils ont la
responsabilité. Pour la note chiffrée, une cotation de 1 à
10 a été retenue. La note est établie à l'aide de
la grille de concordance ci-après:
Tableau 1 : grille de taux de réalisation
Taux de réalisation
|
Note correspondante
|
0-15,99%
|
1
|
16-25,99%
|
2
|
26-35,99%
|
3
|
36-45,99%
|
4
|
46-55,99%
|
5
|
56-65,99%
|
6
|
66-75,99%
|
7
|
76-85,99%
|
8
|
86-95,99%
|
9
|
96-100%
|
10
|
Entre le 1er octobre et le 14 décembre de
l'année ( n-1), tout responsable de structure reçoit de son
supérieur hiérarchique immédiat une lettre de mission (
annexe 3 ) qui est une instruction écrite qui fixe les objectifs
à atteindre ainsi que les périodes d'exécution et qui
invite son destinataire à produire en retour le projet de programme
d'activités( Annexe 4) de sa structure dans un délai
déterminé
(Annexe 5).
Au plus tard le 15 février de l'année (n+1),
tout responsable de structure a l'obligation de transmettre son rapport
d'activités à son supérieur hiérarchique
immédiat dans le délai prescrit. Il faut noter enfin que les
responsables de structure sont évalués et notés sur la
base de leurs lettres de mission et en fonction du taux de réalisation
de leurs activités sur la fiche « A » (Annexe 9)
B. Agent évalué
L'évaluation de l'agent non investi du pouvoir de
notation se fait sur la base des critères prédéfinis que
sont la compétence professionnelle, la conscience, professionnelle et le
sens du service public. La compétence professionnelle couvre
l'efficacité, le sens de l'organisation et l'esprit d'initiative. Quant
à la conscience professionnelle elle prend en compte la
ponctualité, l'assiduité et la probité. Le sens du service
public intègre l'esprit de sacrifice, le respect du bien public et le
respect de la hiérarchie. Ici également la note chiffrée,
est comprise dans une cotation de 1 à 10, qui est la moyenne des notes
attribuées à chacun des critères d'évaluation.
Tableau 2 : grille
d'évaluation
Critères
|
Compétence professionnelle
|
Conscience professionnelle
|
Sens du service public
|
Sous critère
Catégorie
|
Efficacité
|
Sens de l'organi
sation
|
Esprit d'initiative
|
Ponctualité
|
Assiduité
|
probité
|
Esprit de sacrifice
|
Respect du bien public
|
Respect de la hiérarchie
|
A ou 1ère catégorie
|
5
|
2
|
3
|
2
|
4
|
4
|
5
|
3
|
2
|
B ou 2ème catégorie
|
5
|
3
|
2
|
2
|
4
|
4
|
4
|
3
|
3
|
C ou 3ème catégorie
|
5
|
3
|
2
|
3
|
3
|
4
|
3
|
3
|
4
|
D ou 4ème catégorie
|
6
|
2
|
2
|
4
|
2
|
4
|
2
|
3
|
5
|
E ou 5ème catégorie
|
6
|
2
|
2
|
4
|
4
|
2
|
2
|
3
|
5
|
Au plus tard le 31 janvier de l'année de
référence (n), chaque agent non responsable de structure
reçoit de son supérieur hiérarchique immédiat une
fiche d'indication des attentes (annexe 7) dans laquelle sont
précisées ses tâches confiées et les
résultats à atteindre. Elle est élaborée à
partir du programme d'activités de l'unité administrative et des
attributions de l'agent selon les textes d'organisation des emplois
spécifiques de la GSP.
Les agents non investis du pouvoir de notation sont
évalués et notés à travers une fiche «
B»(annexe 10) en fonction des résultats atteints et en fonction de
leur compétence professionnelle, de la conscience professionnelle et du
sens du service public dont ils ont fait preuve.
Tableau 3: récapitulatif des
périodes d'élaboration des actes et délais de
transmission
· Du 1er novembre au 14
décembre: répartition et déclinaison des
objectifs par le biais de lettres de mission, transmises à tout
responsable de structure du sommet vers la base et des programmes
d'activités en retour
|
· Au plus tard le 31 janvier
:répartition des fiches d'indication des attentes par agent.
· Du 1er janvier au 31 décembre
:exécution des activités
|
· Au plus tard le 15 février
:transmission des rapports d'activités
· Au plus tard le 30 mars
:évaluation et notation.
|
Année n-1
|
Année n
|
Année n+1
|
C. Comment s'effectue l'évaluation
Le système actuel est entré en vigueur le 1er
janvier 2003 après une périoded'expérimentation et de
formation des évaluateurs de l'époque. Chaque agent doit remplir
sa fiche en quatre (4) exemplaires en s'inspirant d'un modèle que le
supérieur a préalablement établi. Dans la pratique le
supérieur fait remplir les fiches soit par les intéressés
eux-mêmes ou par ses plus proches collaborateurs. L'entretien est
réduit à sa plus simple expression, en ce sens que c'est la note
qui est juste communiquée à l'agent dans le meilleur des cas,
sinon il la découvre dans la fiche qui lui revient.
Il est fréquent que l'évaluation de deux
années consécutives ou même plus se fasse en un seul jour
pour régulariser la notation des années antérieures; dans
ce cas de figure l'évaluateur fait généralement un report
des notes à sa convenance. Il est même arrivé que des
agents soient obligés de poursuivre leurs anciens notateurs dans leur
nouveau poste d'affectation pour être évalué pour les
années antérieures parce que cela n'avait pas été
fait. Un nouveau supérieur hiérarchique refuse
généralement de noter le personnel pour l'année
antérieure à sa prise de fonction en se déclarant
incompétent.
Ainsi,par cette pratique inappropriée, la
procédure d'évaluation telle que définie par le
législateur se trouve biaisé par les trois acteurs,
évaluateur, évalué et administration. De ce qui
précède, il y a une mise en évidence de l'existence d'un
gouffre entre la théorie et la pratique dans le dispositif de
l'évaluation du personnel de la Garde de Sécurité
pénitentiaire. Telle qu'elle se pratique, l'évaluation ne permet
pas de distinguer les agents entre eux et par conséquent se trouve
détourner de son but ultime.
Paragraphe II :
Difficultés du système d'évaluation
A. Difficultés liées aux outils
Les outils sont les critères qui servent
d'appréciation pour noter le personnel de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire. Ils sont les mêmes que pour
tout autre agent de la fonction publique. Les grandes articulations de la
procédure d'évaluation des performances sont à quelques
exceptions près les suivantes : la fixation préalable des
objectifs, la traduction des objectifs en activités
opérationnelles à réaliser, la fixation des délais
de réalisation des activités, lanégociation des moyens de
mise en oeuvre pour l'atteinte des objectifs et enfin la
séancecontradictoire de l'évaluation ou la phase d'entretien
d'évaluation. La complexité des critères de notation avait
conduit au refus de certains fonctionnaires de l'enseignement de base soutenus
par leur syndicat leSYNATEB26(*) de se faire évaluer. Si ces
critères semblent être inadaptés en ce qui concerne le
potentiel et la performance du personnel civil ; ils le sont encore plus pour
le personnel de la Garde de Sécurité Pénitentiaire qui est
un personnel paramilitaire dont la démarche préconisée
semble imparfaite.
B. Les difficultés de l'évaluateur
Les difficultés pour l'évaluateur de s'acquitter
de cette tâche annuelle sont multiples et variées.
L'évaluation si elle devait se passer conformément aux
prescriptions de la fiche de notation prendrait énormément du
temps au supérieur hiérarchique si l'on estime en moyenne
à une trentaine d'agents dans chaque établissement
pénitentiaire ou autre structure relevant de la DGGSP. Le sentiment de
perte de temps est d'autant plus ressenti lorsque l'on considère que
l'activité en elle-même est d'ailleurs inutile. En effet
l'évaluation est perçue comme une formalité dans la mesure
où aucun évaluateur ne veut prendre le risque de donner une note
qui ne permettrait pas à un agent d'avancer quand bien même
celui-ci ne le mériterait pas. Pour ne pas avoir à se justifier
sur une notation ou d'avoir des agents sur le dos, l'évaluateur attribue
une note minimale qui ne pénaliserait personne. En fin de compte
l'objectif de l'évaluation se trouve biaisé puisque tout le monde
avance et la différence dans les notes n'a pas d'impact, la
finalité étant la même. D'ailleurs les différentes
appréciations de l'évaluateur ne sont pas exploitées,
seule la note chiffrée intéresse l'administration pour juger;
décider de l'avancement ou pas.
Enfin dans le principe, l'évalué peut contester
sa note devant une instance supérieure, ce qui oblige le
supérieur à devoir s'expliquer ou à une confrontation
avec l'agent ce qui est perçu pour un supérieur en uniforme comme
une perte d'autorité devant les subordonnés.
C. Difficultés d'application
Le système d'évaluation du personnel
présente quelques difficultés.Ses difficultés peuvent
être liées aux acteurs, aux outils d'appréciation et
à l'incohérence du processus.
1. Difficultés relevant des acteurs
Le caractère automatique, mécanique de
l'évaluation montre l'absence de transparence dans l'attribution de la
note qui on peut le dire se fait selon la « tête » de l'agent.
Elle est donc loin de refléter la véritable valeur
professionnelle de ce dernier, pour preuve même un agent
sanctionné pour faute grave reçoit quand même une note qui
lui permettra d'avancer. Dans ce contexte c'est l'absence de signification de
la notation qui fait l'unanimité si bien que le moment venu, le
personnel ne se bouscule pas pour être évalué, au contraire
certains trainent même les pieds.
Il ya aussi le manque de formation ou de rigueur des
évaluateurs qui ne veulent pas prendre le risque d'avoir le personnel
sur leur « dos » quand ils ne perçoivent pas la période
d'évaluation comme une corvée supplémentaire, donc une
perte de temps. Et d'ailleurs ni leurs propositions d'amélioration, ni
les voeux exprimés par l'agent ne sont que rarement pris en compte.
2. Difficultés relevant des outils
L'évaluation du personnel de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire présente de réelles
difficultés dues au manque d'efficacité des outils
utilisés, de concordance entre l'avancement et sa matérialisation
sur le galon. La complexité, la rigidité et l'inadaptation des
critères de notation sont inappropriées en ce qui concerne la
mesure du potentiel du personnel GSP.
Il conviendra alors de développer des outils
complémentaires ou d'en extraire le superflu afin de dynamiser
l'évaluation du personnel pénitentiaire.
3. Difficultés relevant des incohérences
du processus
Il y a la difficulté de poursuivre plusieurs objectifs
à la fois tels que déclinés dans les critères
d'évaluation trop généraux, centrés sur le
comportement de l'agent plutôt que surses résultats. Alors que
pour un poste précis, on peut définir des critères
pertinents et précis car comme le dit Campoy : « ce qui est
évalué par des critères précis compte, le reste ne
compte pas».Ne reposant sur aucun fait précis, la note
reflète alors l'impression que le notateur se fait de
l'évalué, si ce n'est la qualité de leur relation qui la
déterminera.
Le processus d'évaluation devait permettre une certaine
malléabilité pour rendre la notation adaptable à la
diversité des corps paramilitaires comme le statut de la fonction
publique le prévoit lorsqu'il s'agit des sanctions
disciplinaires.27(*)
SECTION II : ANALYSE DU
SYSTEME D'EVALUATION DU PERSONNEL GSP
L'observation et l'expérience personnelle nous
permettront d'analyser les méthodes d'évaluation du personnel
pénitentiaire (Paragraphe I) telle qu'elles se pratiquent et les enjeux
(paragraphe II) qu'elles présentent pour les différents
acteurs.
Paragraphe I : Les
méthodes d'évaluation
A. Les entretiens
L'entretien dans le cadre de l'évaluation
présente des avantages et des inconvénients, précisons
qu'il est d'abord individuel et les critères de l'évaluation
s'applique à chaque agent. Or au niveau des corps habillés en
général et du personnel GSP en particulier, il est beaucoup plus
question de poste avec un travail qui s'exécute en équipe. Il est
difficile de dissocier ici la performance individuelle de la performance de
l'équipe. C'est ainsi que Y. Alouane distingue deux dispositions en
parlant des préalables à l'évaluation : il déclare
tout d'abord que savoir de quelle manière un homme s'est acquitté
de sa tâche n'est pas si important que ça, car ce qui importe est
de savoir ce que le supérieur attendait de lui, afin que ce
supérieur puisse asseoir son jugement. Et l'auteur de préciser
« encore faut-il que, pour chaque type de poste, des objectifs
précis aient été définis à l'avance, les
hommes susceptibles de les remplir correctement choisis, et les critères
d'appréciation de leur travail
précisés ».
Pour certaines personnes, l'entretien de l'évaluation
favorise la confusion entre la valeur de l'individu et les valeurs des
résultats de son activité. Pour d'autres auteurs comme P.
D'IRIBARNE dans son ouvrage « la logique de
l'honneur »« l'honneur du métier pousse
à faire de son mieux, il n'est pas utile de contrôler »
Dans le cadre de l'entretien c'est quand même le
supérieur qui exprime sa domination et a besoin de l'adhésion du
dominé pour fonctionner comme le souligne Max WEBER quand il affirme que
« détenir du pouvoir c'est être capable de faire
admettre ses décisions »
B. Effet du halo
L'effet du halo est l'impression de l'influence physique ou
psychologique produite par l'agent évalué sur
l'évaluateur. De ce fait, un aspect particulier favorable ou
défavorable de l'évalué peut influencer
l'évaluateur et pourra impacter sur le rendement global qu'il va
attribuer à l'évalué. Ces aspects sont donc des
préjugés qui déforment le jugement de manière
positive ou négative. Le préjugé peut s'étendre
jusqu'à l'information ou l'action la plus récente que
l'évaluateur a reçu de l'évalué. En effet le poids
des actions récentes de l'agent, bonnes ou mauvaises, encore
présentesdans l'esprit de l'évaluateur peut jouer sur son
objectivité. Cette situation se vérifie d'ailleurs au niveau de
la GSP, car dès lors qu'un nouveau supérieur est nommé, ce
dernier cherche à se renseigner sur le comportement des agents qu'il
aura à superviser avant même d'avoir pris fonction.
Du fait donc que les critères d'évaluation sont
inappropriés, et qu'il n'y a pas a priori de corrélation entre la
qualité du service fourni et la notation, il y a donc un grand risque de
subjectivisme. L'ensemble de la procédure est peu professionnelet peut
à terme provoquer des sentiments de frustration ou de non
reconnaissance.
Paragraphe II : Enjeux de
l'évaluation
A. Pour le service
Si la forme de l'évaluation peut être sujette
à discussion, il est indéniable qu'elle est utile pour le service
à tous points de vue. Il permet le respect de la hiérarchie et
instaure la discipline au sein de la troupe en ce qui concerne le personnel des
corps paramilitaires en général et en particulier pour la GSP.
B. Pour l'évaluateur
Pour l'évaluateur c'est le moment
privilégié pour établir un climat de communication entre
lui et ses différents agents et collaborateurs. Se faisant il
crée les conditions de motivation pour eux.
C'est aussi le lieu de faire le bilan des objectifs
fixés avec ses collaborateurs ou subordonnés et d'échanger
avec eux sur la façon dont les missions sont remplies. Et enfin
apprécier la contribution de tout un chacun et de fixer ensemble les
objectifs de l'année suivante. Ces moments permettent au
supérieur hiérarchique de mesurer le climat social et le
degré d'implication des agents ou collaborateurs.
C. Pour l'évalué
Il est communément admis que l'on ne peut s'estimer
soi-même que si on est correctement estimé par les autres. Le
collaborateur ou l'évalué a besoin de mesurer sa contribution
à l'accomplissement de la mission, mais aussi des attentes de son
supérieur hiérarchique. Il ya donc un besoin de reconnaissance de
ces efforts et de sa contribution. Le système d'évaluation doit
permettre à chacun :
- de mesurer sa contribution dans les acquis.
- de favoriser l'accroissement de cette contribution, c'est
dire une plus grande motivation à toujours mieux faire.
- de mériter la rétribution qu'ici est la
garantie de l'avancement et par ricochet une augmentation de salaire.
L'évaluation du point de vue du personnel dans toutes
les organisations fait l'objet de beaucoup d'attentes en terme de
reconnaissance des efforts fournis, et donc d'une récompense en fonction
de ces efforts, mais aussi de savoir l'idée que se fait la
hiérarchie vis-à-vis de l'évalué. Campoy renforce
cette idée lorsqu'il parle des intérêts et objectifs de
l'évalué en quelques points. C'est ainsi que l'évaluation
permettra à l'évalué de « disposer d'un
retour de la part de son supérieur, et plus généralement
de l'organisation » pour ce qui est de sa contribution, ses
performances ou sa compétence vis-à-vis des tâches qui lui
ont été assignées. Ensuite, la personne
évaluée attend de l'évaluation « la
reconnaissance formelle des efforts consentis pour les
atteindre ».
L'analyse et l'interprétation des données des
enquêtes et entretiens (chapitre II) que nous avons réalisé
aussi bien auprès des évalués que des évaluateurs
du personnel de la GSP nous permettront de comprendre la complexité de
l'évaluation de ce personnel.
CHAPITRE II : ANALYSE
ETINTERPRETATION DES DONNEES DE L'ENQUETE
Ce dernier chapitre fait la synthèse du
dépouillement et du traitement des données (Section I) ce qui
nous a permis d'explorer quelques pistes de réflexion (Section II) pour
améliorer le système d'évaluation du personnel de la GSP
en particulier et des corps paramilitaires en général.
SECTION I : SYNTHESE
DU DEPOUILLEMENT ET DU TRAITEMENT DES DONNEES
Dans cette section, nous faisons la synthèse du
dépouillement, le traitement des données et l'analysedes
résultats obtenus lors de nos enquêtes sur le terrain.Le
dépouillement des données collectées à travers les
questions ouvertes, suivi de leur traitement dans leslogicielsSphinx et Excel,
ainsi que leur analyse ont abouti à des résultats qui se
présentent sous forme de tableaux et de graphiques. Ses tableaux et
graphiques décrivent les points de vue de l'ensemble des
enquêtés par rapport à la pertinence du système
d'évaluation des agents de la Fonction Publique appliqué aux
personnels des corps paramilitaires notamment à celui de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire. Elles illustrent également
les données relatives à un certain nombre de variables en lien
avec nos hypothèses de recherche.
Paragraphe I :
échantillons et outils de l'enquête
A. Structuredes échantillons
L'échantillon est constitué de cinquante (50)
évalués, tous grades confondus et de dix(10) évaluateurs
qui eux sont des inspecteurs et ayant la qualité d'évaluateur,
c'est-à-dire responsable de structure. Ce choix rend notre population
cible assez représentative dans la mesure où elle reflète
la situation de l'ensemble du personnel pénitentiaire reparti sur le
territoire national.
Cet échantillon que nous avons choisi pour cette
étude exerce dans l'environnement où nous avons mené notre
étude. C'est une population homogène et qui ne fait pas de
distinction des grades ni de sexe. La technique de distribution des
questionnaires a été faite de façon aléatoire sur
le personnel pénitentiaire exerçant dans le ressort de la cour
d'appel de Ouagadougou.
Dans cet échantillon l'on retrouve
pêle-mêle des Agents, des Assistants, des Contrôleurs et des
Inspecteurs. Il y a aussi les évaluateurs c'est-à-dire les
supérieurs hiérarchiques investis du pouvoir de notation qui ne
sont constitués que des Inspecteurs.
B. Démarche du traitement des données
Dans le cadre de cette étude nous avons fait le choix
des questionnaires afin de recueillir les réponses de la population
interrogée. La première liste de questions adressées
à l'attention des évalués(annexe) est composée de
15 questions tandis que la deuxième adressée aux
évaluateurs est de 11 questions (Annexe). Dans les questionnaires, le
terme de notation a souvent été utilisé en lieu et place
de l'évaluation pour faciliter la compréhension et pour se
conformer aux habitudes du plus grand nombre.Nous avons successivement
recueilli les avis des évalués sur le mode de leur
évaluation et des évaluateurs sur l'opinion qu'ils se font de la
manière dont ils évaluent leur personnel.
Paragraphe
II :Présentation et analyse des résultats
A. Résultat obtenus en enquêtant
auprès desévalués
Ø Ancienneté des évalués dans
le corps
Tableau n°4 :
répartition des évalués selon leur
ancienneté dans le corps
Ancienneté
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Au moins cinq ans
|
11
|
23,4%
|
Entre cinq et dix ans
|
20
|
42,6%
|
Entre dix et quinze ans
|
8
|
17%
|
Entre quinze et plus
|
7
|
14,9%
|
Autres
|
1
|
2,1%
|
Total
|
47
|
100%
|
Source :notreenquête de
terrain, mai 2013
L'examen du tableau n°4 permet de constater que 42,6% des
évalués enquêtés ont une ancienneté dans le
corps qui se situe entre cinq et dix ans. Ce groupe est suivi par ceux des
23,4% qui ont une ancienneté d'au moins de cinq ans. Ceux ayant une
ancienneté qui se situe entre dix et quinze ans sont de17%. Ceux ayant
une ancienneté se situant entre quinze ans et plus sont peu nombreuses
soit 14,9% de l'ensemble des enquêtés. Mais d'ores et
déjà, l'évalué qui a une ancienneté dans le
corps se situant entre cinq et dix est à mesure de pouvoir donner son
point de vue en ce qui concerne le système de notation des agents de la
Fonction Publique. Si l'on part sur le principe que l'évaluation du
personnel se fait chaque année, on peut déduire qu'ils ont eu
l'occasion d'être évalué pendant plusieurs années.
Ce qui sous-entend qu'ils ont une certaine durée dans le corps leur
permettant de comprendre les éléments sur lesquels se fait la
notation.
Ø Grade des évalués
Graphique n°1 :
répartition des évalués selon leur
grade
Source : notreenquête de
terrain, mai 2013
Nous constatons des données du graphique n°1, qu'il y
a autant de contrôleurs que d'assistants, soit 38,3% de chaque part.
19,1% sont des inspecteurs et 4,3% autres sont des agents, cette
dernière catégorie ne se recrute plus au niveau du corps. La
présentation générale du graphique ne reflète pas
les tendances sur le terrain mais seulement ceux qui ont été
touchées pour les besoins de l'étude. En tout état de
fait, on remarque que la majorité des évalués ignore les
éléments fondamentaux du système de notation des agents de
la Fonction Publique. Aussi, d'autres trouvent-ils insensée la notation
des personnels en uniforme car, ceux-ci étant appelés à
exécuter des ordres venant de leurs supérieurs
hiérarchiques.
Ø Critères
Tableau n° 5 : réponses
des évalués par rapport aux critères de
notation
Critères
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Oui
|
41
|
87,2%
|
Non
|
6
|
12,8%
|
Total
|
47
|
100%
|
Source : notre enquête de
terrain, mai 2013
En observant le tableau n°5, on constate que 87,2% des
évalués enquêtés affirment qu'ils comprennent les
critères et les sous critères sur la base desquels ils sont
notés. Par contre, 12,8% autres affirment le contraire. Si, certains des
évalués comprennent le système de notation et d'autres ne
le comprennent pas, cela signifie d'une part, que les notes obtenues par les
individus n'ayant aucune compréhension du système de notation,
sont des notes aléatoires et qui ne reflètent pour eux aucune
objectivité. D'autre part, il s'agit aussi pour eux, la non prise en
compte du cas spécifique du personneldes corps paramilitaires.
Ø Qualité du système de
notation
Graphique n°2 : appréciation
des évalués sur la qualité du système de
notation
Source : notre enquête de
terrain, mai 2013
Pour répondre à la question de comment trouvez-vous
le système de notation ? 25,5% des évalués se disent
être moyennement satisfaits, 21,3% sont satisfaits, 19,1% peu satisfaits
et 8,5% sont très peu satisfaits.
L'observation du graphique n°2 montre que 4,3% (très
satisfaits) soit 25,6% contre 74,4% de l'ensemble des évalués
enquêtés qui se trouvent être très peu satisfaits,
peu satisfaits et moyennement satisfaits du système de notation.
Ø Evaluation
Graphique n°3 : appréciation
des évalués par rapport à l'objectivité de
l'évaluation
Source : notre enquête de
terrain, mai 2013
L'observation du graphique n°3 montre que 76,6% des
enquêtés affirment que le système de notation mis en place
par le ministère de la Fonction Publique ne permet pas de noter
objectivement le personnel des corps paramilitaires.23,4% autres trouvent que
la notation est faite objectivement. En effet, nous pouvons dire qu'en
dépit des critères sur la base desquels se fait la notation, il
existe d'autres critères qui restent spécifiques aux corps
paramilitaires que le dispositif d'évaluation devait intégrer
afin d'apporter une réelle « valeur ajoutée »
au fonctionnement de la corporation.
Ø Critères de notation propres au personnel
des corps paramilitaires
Graphique n°4 : appréciation des
évalués sur les critères de notation propres au personnel
des corps paramilitaires
Source : notreenquête de
terrain, mai 2013
Les critères de notation devront être
élaborés en tenant compte de la spécificité de
certains agents de la Fonction Publique, sommes-nous tentés de dire
à la lecture de ce graphique n°4que 78,7% des évalués
enquêtés ont déclaré qu'il faut des critères
de notation propres aux personnels en uniforme différents de ceux du
système standard de la Fonction Publique. 21,3% déclarent non
nécessaire des critères propres aux agents des corps
paramilitaires. Les raisons qui font que plus de la moitié des
enquêtés veuillent à ce qu'il y ait des critères
propres au personnel des corps paramilitaires s'expliquent par la lourdeur des
sujétions auxquelles ils sont soumis, de même que les risques
auxquels ils se trouvent exposés dans l'exercice de leurs missions
quotidiennes.
B. Résultats obtenus en enquêtant
auprès desévaluateurs
Ø Critères
Graphique n°5 : appréciation des
évaluateurs sur les critères de notation du personnel des corps
paramilitaires
Source : notre enquête de
terrain, mai 2013
Ce graphique n°5 nous indique que 14,3% des
évaluateurs affirment que la notation de leurs agents se fait sur la
base de critères qui s'adaptent aux missions de leurs personnels. 71,4%
trouvent que les critères sur lesquels est noté le personnel des
corps paramilitaires ne sont pas adaptés aux missions qui leurs sont
assignées. 14,3% autres pensent qu'ils ne sont pas tout à fait
adaptés.
A partir de l'opinion des uns et des autres, il ressort que le
système de notation basé sur des critères et sous
critères tels que déclinés dans le dispositif
d'évaluation n'est ni pertinent, ni cohérent dans ses principes
avec le système de valeur du personnel des corps paramilitaires.
Ø Pertinence
Graphique n°6 : réponses des
évaluateurs par rapport à la pertinence pour juger la performance
du personnel des corps paramilitaires
Source :notreenquête de terrain, mai
2013
En observant le graphique n°6, on constate que 28,6% des
évaluateurs trouvent pertinents les critères de notation pour
juger de la performance de leurs personnels au regard de leur mission. 57,1%
des évaluateurs enquêtés affirment que les critères
de notation ne sont pas pertinents pour juger de la performance des agents des
corps paramilitaires. Enfin, 14,3% autres trouvent que ces critères ne
sont pas tout à fait pertinents. Ce qui montre qu'il faut d'autres
référentiels de compétence qui vont préciser celles
que l'on va rechercher, et le degré de maîtrise requis pour
chacune d'entre elles pour juger si l'agent présente un niveau
correspondant à un professionnalisme souhaité.
Ces résultats confirment du même coup ceux du
graphique n°5 et confirment que le fait de ne pas tenir compte de la
spécificité des corps paramilitaires dans le dispositif
d'évaluation fait que les critères de résultats ne
correspondent pas aux objets de l'évaluation, c'est-à-dire
à ce qui est important d'évaluer pour pouvoir disposer d'une
vision pertinente des résultats d'un agent dans un poste de travail
donné.
Ø Critères propres au personnel des corps
paramilitaires
Graphique n°7 : réponses des
évaluateurs sur le fait qu'il faut des critères de notation
propres au personnel des corps paramilitaires
Source : notreenquête de
terrain, mai 2013
Le graphique n°7 nous révèle que 100% des
évaluateurs enquêtés estiment qu'il faut des
critères de notation propres au personnel des corps paramilitaires. Ce,
en raison de la spécificité des corps paramilitaires, des
contraintes auxquelles ils sont soumis, etc. En effet, un système
d'évaluation propre aux corps paramilitaires, devait permettre le
renforcement de la discipline, l'exercice et l'aptitude du commandement.
Ø Critiques sur le système
d'évaluation
Graphique n°8 : avis des évaluateurs
sur le système de notation
Source : notre enquête de terrain,
mai 2013
L'examen du graphique n°8 montre que 85,7% des
évaluateurs ont des critiques sur le système de notation et 14,3%
autres n'en ont pas. Ces critiques portent essentiellement sur les
difficultés à définir les contrats d'objectifs et les
critères d'évaluation. Il est à remarquer que dans le cas
du personnel des corps paramilitaires les agents travaillent
généralement en équipe, de façon transversale et
fournissent un résultat qui est le fruit des efforts de plusieurs
personnes. Ne serait-il pas d'équité de reconnaitre l'effort du
groupe dans l'évaluation, tout en veillant à ne pas
développer des comportements passifs au sein du groupe
c'est-à-dire que des agents profitant des efforts des autres pour
bénéficier des retombées de leurs efforts tout en faisant
peu ou rien eux-mêmes.
Ø Qualité
Graphique n°9 : réponses des
évaluateurs par rapport à l'évaluation sur la
qualité de travail du personnel des corps paramilitaires.
Source :notreenquête de
terrain, mai 2013
Le graphique n°9 indique que 28,6 % des évaluateurs
affirment que l'évaluation faite sur la base des critères
reflète réellement la qualité de travail du personnel de
la Garde de Sécurité Pénitentiaire tandis que 57,1% autres
trouvent que le système d'évaluation tel que fait, ne permet pas
d'évaluer le personnel sur la qualité du travail effectué.
Et 14,3% enfin, se disent que cette évaluation ne reflète pas
tout à fait la qualité de travail du personnel. En analysant la
situation, on se rend compte que lors de l'élaboration des fiches de
notation par le ministère de la Fonction Publique, celle-ci n'avait pas
fait une mention spéciale pour le personnel des corps paramilitaires.
Or, les critères et les sous critères qui sont fixés ne
répondent pas avec exactitude aux statuts de ces derniers. La preuve est
que certains d'entre eux travaillent en équipe pour des raisons
d'efficacité et de règles édictées pour ces corps
de métiers.
C. Interprétation des résultats
Il s'agit ici pour nous, de jeter un regard critique sur
l'ensemble des résultats que nous venons de présenter plus haut.
C'est le lieu pour nous de procéder à une confrontation de ces
résultats avec les hypothèses de l'étude afin de les
vérifier, les confirmer ou de les infirmer. Ainsi, importe-t-il de
rappeler les hypothèses que nous avons émises dès le
départ. L'hypothèse principale est formulée ainsi qu'il
suit : le mécanisme d'évaluation de la Fonction Publique ne
permet pas d'apprécier efficacement les performances du personnel
pénitentiaire.
A cette hypothèse principale se rattachent les
hypothèses secondaires suivantes :
- les critères d'appréciation du personnel
de la GSP ne sont pas en adéquation avec le travail qui lui est
demandé ;
- le dispositif d'évaluation ne permet pas
à l'évaluateur d'apprécier efficacement la performance de
son personnel.
L'interprétation des résultats a concerné
essentiellement les centres d'intérêt que sont :
· les critères d'appréciation du personnel GSP
en lien avec le travail qui lui est demandé ;
· le dispositif d'évaluation en rapport avec
l'appréciation efficace de la performance du personnel GSP.
1. les critères d'appréciation du
personnel GSP en lien avec le travail demandé
Il faut noter qu'en ce qui concerne les critères
d'appréciation du personnel GSP, notre étude s'est appesantie sur
les critères et sous critères, les critères propres pour
le personnel des corps paramilitaires et spécialement sur le
système d'évaluation du personnel de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire.
Les résultats inhérents à ces centres
d'intérêt qui ont été analysés ont permis de
confirmer ou d'infirmer notre première hypothèse secondaire
à savoir queles critères d'appréciation du personnel
pénitentiaire ne sont pas en adéquation avec le travail qui lui
est demandé.
2. Critères et sous critères sur la base
desquels le personnel GSP est évalué
Au niveau de la notation qui est basée sur des
critères et sous critères, il s'est agi pour nous de
vérifier si le personnel GSP a une juste compréhension des
critères.
A ce propos, les données du tableau
n°5 ont révélé que 41
personnes enquêtées soit 87,2% ont affirmé
avoir compris les critères et les sous critères de notation des
agents de la Fonction Publique. 12,8% soit 06
personnes sur les quarante-sept (47)
enquêtées, selon les mêmes résultats, ne comprennent
pas ces critères et sous critères. En analysant, l'on se rend
compte que plus de la moitié des enquêtés ont une
compréhension des critères et sous critères sur la base
desquels ils sont notés. Par ailleurs, lorsqu'il ressort que l'une des
caractéristiques remarquables de ces enquêtés est leur
ancienneté dans le corps (Cf. tableau n°4),
ceux-ci ont eu l'occasion d'être notés et de pouvoir faire une
appréciation de cette notation aussi bien en termes de critères
que d'objectivité dans le cas du personnel paramilitaire cela semble ne
pas donner de repère d'efficacité.
A. Evaluation réelle du personnel GSP en fonction de ce
qu'ils font comme travail
L'analyse, à ce niveau, a porté sur
l'évaluation du personnel GSP en fonction de ce qu'ils font comme
travail. A ce titre, force est de reconnaître que la majorité de
nos enquêtés soit 76,6% contre
23,4%, affirme que le système d'évaluation ne permet pas
d'évaluer réellement ce que ce personnel GSP fait comme travail.
Cela s'explique par le fait que la fiche de notation à l'origine,
conçue pour évaluer les fonctionnaires de l'Etat sur la base de
critères se trouve inappropriée pour le personnel GSP et
exiged'autres critères tels que les contrats d'objectif qui ne sont pas
mentionnés expressément. Or, pour les personnels en uniforme, le
problème est d'autant plus sérieux que cette notation ne trouve
pas sa raison d'être selon les résultats de notre enquête
puisque plus de la moitié des évalués
enquêtés affirment qu'il leur arrive de travailler le plus souvent
en équipe alors que le système prévoit une notation
individuelle. Aussi, ajoutent-ils que pour leur cas spécifique, les
objectifs à atteindre sont difficilement définissables et cela
à cause du fait que ces objectifs sont définis par plusieurs
supérieurs hiérarchiques. De plus, ils trouvent que leur
évaluation par leur supérieur hiérarchique ne prend pas en
compte les conditions dans lesquelles ils travaillent c'est-à-dire le
manque de moyens de travail, l'état dérisoire dans lequel ils se
trouvent sur le terrain, l'insuffisance de suivi de l'agent dans ses
tâches professionnelles, etc. Il faut noter aussi que l'évaluation
de l'agent ne tient pas souvent compte des critères dont on fait cas,
mais plutôt influencée par l'humeur, l'antipathie et
l'affinité du supérieur hiérarchique dans la notation et
surtout lorsqu'il y a des antécédents entre l'agent et ce
dernier. Ce qui est confirmé par le graphiquen°2
qui montre qu'environ 27,6% des évalués
enquêtés trouvent très peu et peu satisfaisant le
système de notation. Pour conclure à ce niveau, nous pouvons dire
que le système de notation des agents des corps paramilitaires en
général et ceux de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire en particulier, ne permet pas d'évaluer
réellement ce qu'ils font comme travail, vuque d'autres exigences
s'appliquent à eux et ne sont pas pris en compte dans le système
d'évaluation standard de la Fonction Publique.
D. Critères propres à l'évaluation
du personnel des corps paramilitaires
Au cours des différentes enquêtes menées
auprès du personnel GSP, notamment les évalués, il est
ressorti que la plupart d'entre eux trouvent qu'il faut des critères de
notation propres au personnel des corps paramilitaires différents de
ceux du système standard de la Fonction Publique. Ce qui est
confirmé par le graphique n°3 où
100% des évalués enquêtés affirment
cela. En effet, leur fixer des critères propres ; sous-entend
prendre en compte un nouveau système d'évaluation qui sera en
adéquation avec la question de la spécificité de ces corps
de métier. Aussi, serait-il important que les sanctions prévues
dans le règlement de discipline générale telles que la
rétrogradation, la suspension, l'emprisonnement, etc. dont certains
agents auraient fait l'objet soient incorporées dans le système
d'évaluation lorsque celui-ci viendrait à être mis en
place. Ce, dans le but de déduire la valeur intrinsèque de ce
personnel spécifique. De plus, la loi n°19-2005/AN du 18 mai 2005
portant modification de la loi n°013/98/AN du 28 avril 1998 portant
régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction
Publique prévoit en son article 138 que « les corps
paramilitaires peuvent, au regard des spécificités desdits
emplois, prévoir d'autres sanctions disciplinaires ».
Cependant, les fiches de notation restent les mêmes pour tous les emplois
de la Fonction Publique y compris pour les corps paramilitaires. De ce fait, il
est souhaitable qu'il y ait également une différence au niveau du
système de notation eu égard à sa
spécificité. Autrement dit, ce nouveau système pourra
prendre en compte d'autres critères propres au personnel des corps
paramilitaires et aura une incidence sur la note finale de l'agent.
D'où, l'on pourra tendre vers l'objectivité des notes pour ces
derniers.
Au regard de tous ces résultats susmentionnés
qui rendent compte, somme toute, de la non compréhension des
critères et sous critères sur la base desquels se fait la
notation, de la non objectivité de la notation et de l'inexistence de
critères propres pour le personnel des corps paramilitaires ; notre
première hypothèse à savoir que les
critères d'appréciation du personnel pénitentiaire ne sont
pas en adéquation avec le travail qui lui est
demandése trouve justifiée, donc
confirmée.
1. le dispositif d'évaluation en rapport avec
l'efficacité et la performance du personnel GSP
Ø Avis des évaluateurs concernant les
critères sur la base desquels ils notent leur personnel
La question des critères et sous critères sur la
base desquels sont notés les agents de la Fonction Publique est un
référentiel permettant d'apprécier le travail fait par ces
derniers. Or, vu la spécificité du personnel des corps
paramilitaires, ces critères s'avèrent inopérants car ne
prenant pas en compte des éléments qui sont capitaux pour faire
une bonne appréciation de ces derniers. C'est ainsi que selon les
données du graphique n°5, 71,4%
des évaluateurs enquêtés relevant du personnel GSP,
affirment que le référentiel ne s'adapte pas aux missions de
leurs personnels parce qu'il ne prend pas en compte tous les
éléments qui peuvent servir dans l'évaluation de ceux-ci.
Aussi, les différents critères sur la base desquels se fait
l'évaluation des agents des corps paramilitaires ne sont-ils pas hors
contexte du fait que ceux-ci soient considérés comme principes
directeurs de tous corps de métiers.
De plus, ils trouvent que ce référentiel est
incomplet parce que dans le cas spécifique des personnels des corps
paramilitaires, notamment ceux de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire, il est plus difficile de se baser uniquement sur ces
critères pour noter objectivement le travail abattu par ces derniers.
Pour cela, il faut que d'autres éléments soient
considérés dans ce cas d'espèce si vraiment nous voulons
tendre vers l'efficacité du système de notation des agents des
corps paramilitaires.
Ø Avis des évaluateurs sur la pertinence
des critères pour juger de la performance de leurs agents
Les résultats concernant cette valeur sont
repérables sur le graphiquen°6. En effet, un total
de 7 avis sur 10 a trouvé impertinent
ces critères de notation. C'est dire donc que 57,1% des
personnes enquêtées ne soutiennent pas l'idée selon
laquelle les critères de notation sont pertinents pour juger de la
performance de leurs personnels au regard des missions qui leur sont
assignées. Et ce, d'autant plus qu'il existe d'autres
éléments qui ne sont pas contenus dans la fiche de notation alors
qu'ils s'avèrent importants pour faire une notation objective au regard
de leur mission.
Cependant, cette idée est partagée par
28,6% d'enquêtés qui trouvent que ces
critères de notation sont pertinents pour juger de la performance de
leurs personnels.
Ø Points de vue des évaluateurs sur la
nécessité d'avoir des critères propres pour
l'évaluation du personnel des corps paramilitaires
Les différents résultats relatifs à la
nécessité d'avoir de critères propres pour la notation du
personnel GSP révèlent que 100% des personnes
enquêtées d'après les données du graphique
n°7, affirmentqu'il faut des critères de notation propres
au personnel des corps paramilitaires, différents de ceux du
système standard de la Fonction Publique. En effet, vu la
spécificité de ce personnel, il est capital d'initier des
critères propres à eux afin de pouvoir mettre l'accent sur la
discipline qui fait la force du personneldes corps paramilitaires. Aussi,
permettra-t-il la création de l'esprit d'équipe qui contribuera
beaucoup à éviter les conflits.
Ø Critiques des évaluateurs par rapport au
système d'évaluation
Concernant ce point, les résultats obtenus
auprès des personnes enquêtées, à savoir les
évaluateurs du personnel GSP, montrent que 6 personnes
sur 7 soit 85,7% (Cf. graphique
n°8)affirment avoir des critiques sur le
systèmed'évaluation, notamment :
- les difficultés à définir les contrats
d'objectifs ;
- les critères d'évaluation ;
- les difficultés d'appréciation des
résultats obtenus en fonction du contrat d'objectifs ;
- etc.
Au regard de tout ce qui précède, il est
évident que le système de notation standard fixé par la
Fonction Publique ne cadre pas avec les missions assignées aux agents
des corps paramilitaires et, particulièrement à ceux de la Garde
de Sécurité Pénitentiaire.
Ainsi, notre seconde hypothèse selon laquelle
le dispositif d'évaluation ne permet pas à
l'évaluateur d'apprécier efficacement la performance de son
personnelest-elle confirmée.
Tous les résultats de l'étudeainsi
interprétés viennent confirmer notre hypothèse principale
selon laquelle le mécanisme d'évaluation de la
Fonction Publique ne permet pas d'apprécier efficacement les
performances du personnel GSP.
La vérification de ces deux hypothèses atteste
que la problématique liée à l'évaluation du
personnel des corps paramilitaires, notamment ceux de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire, sur la base de critères
soumis à tous les agents de la Fonction Publique dispose de beaucoup
d'incohérences et nécessite une prise de conscience au niveau des
autorités compétentes afin qu'il y ait une réorientation
spécifique pour ces derniers.
E. Limites et difficultés
Cette étude a connu des difficultés, mais
présente aussi des limites. Nous avons dans la mesure du possible
essayé de minimiser ses difficultés pour arriver aux
résultats que nous avons présentés modestement dans cette
étude.
Le manque de littérature dans le domaine pour notre
étude théorique fut la plus grande difficulté, ce qui nous
a poussé à avoir recours à des questionnaires et
entretiens informels pour confirmer notre diagnostic de départ.
Aussi, notre échantillon a été uniquement
localisé dans le ressort territorial de la Cour d'Appel de Ouagadougou,
pour ce qui concerne les évalués, c'est essentiellement ceux en
service dans la commune de Ouagadougou. Par contre pour ce qui concerne les
évaluateurs, compte tenu de leur dissémination à
l'intérieur du territoire national, nous avons essayé de prendre
en compte la direction régionale de Ouagadougou et celle de
Bobo-Dioulasso.
Malgré les limites réelles de notre
étude, les insuffisances ne sauraientremettre en cause la pertinence et
la validité des résultats auxquelles nous sommes parvenus. En
effet, notre enquête s'est limitée uniquement au personnel du seul
corps de la Garde de Sécurité Pénitentiaire, alors que son
étendue sur d'autres corps paramilitaires comme la police, la douane et
les eaux et forêts nous aurait élargi les horizons.
SECTION II :
CONSEQUENCES REFLEXIVES SUR LE PROCESSUS d'EVALUATION DU PERSONNEL de la
GSP
Ces quelques pistes de réflexion sont le
résultat de l'après analyse du système de notation du
personnel GSP. Le système de notation est très peu dynamique,
contraignant et mécanique pour les uns, inadapté et artificiel
pour les autres. Il convient alors de replacer l'évaluation au coeur de
la gestion des ressources humaines (Paragraphe I) en procédant à
des évaluations qui portent sur les résultats réels
obtenus par l'agent et qui représentent sa valeur professionnelle, son
aptitude à exercer son métier de façon satisfaisante. Pour
y parvenir nous émettrons quelques suggestions et recommandations
(Paragraphe II) à l'endroit des autorités.
Paragraphe I : la place de
l'évaluation dans la gestion des ressources humaines
A. La fiche d'évaluation
L'évaluation devrait retrouver toute sa place dans la
gestion des ressources humaines de la GSP en s'intéressant aux efforts
fournis et aux résultats obtenus par chaque agent. Toutes choses qui
devaient accroître le niveau de motivation et de performance du
personnel.Une appréciation optimale de la valeur professionnelle des
agents exigerait que cesoutils, c'est-à-dire les
référentiels de compétences, soient élaborés
en fonction d'uneapproche métier, mais la réalité de la
gestion de la fonction publique de l'Etat, fondéesur les corps,
constitue un obstacle à la réalisation de cet idéal.
Pour ce qui concerne les personnels en uniforme il faut
signaler que leurs obligations ne disparaissent pas après
l'accomplissement des heures normales de service, qu'ils peuvent être
appelés à exercer leurs fonctions, de jour comme de nuit, et
au-delà des limites fixées pour la durée hebdomadaire
normale du travail. Par ailleurs, le repos légal hebdomadaire peut
exceptionnellement être reporté si l'intérêt du
service l'exige.
C'est cette même particularité qui avait
justifiée en France l'adoption de la loi Gouvion-Saint-Cyr de 1817
concernant l'avancement des militaires et des policiers, car comme le rappelle
Michel Chabin dans sa contribution à l'Histoire de la fonction publique
en France, « le métier de soldat est un métier
difficile qui exige courage,physique et dévouement jusqu'à
l'abnégation puisque le soldat expose sa vie
même »
En tenant compte de ses contingences, il est possible
d'élaborer une grille d'évaluation qui reflète les
référentiels de compétences à partir des
activités définies dans les différents profils de postes.
Les critères peuvent porter sur la façon d'agir, les
modalités d'action que chaque agent met en oeuvre. Pourmesurer la
compétence, il suffira d'adapter le curseur de compétence de Guy
LE BOTERF28(*), qui
évolue entre le savoir-faire et le savoir agir comme
ci-dessous :
Savoir faire
savoir agir
Prescription stricte (Instructions, ordres)
Prescription ouverte(initiatives)
Exécution Initiatives
Innovation, complexité
Répétitions, simplicité
Si la fiche de notation est bien élaboré
c'est-à-dire donne une signification du travail accompli par chacun dans
son poste de travail, l'entretien qui est une phase complémentaire de
l'évaluation pourra elle aussi être améliorée pour
s'adapter au contexte et à l'environnement.
B. Innovation dans l'entretien d'évaluation et
de notation
L'entretien peut elle aussi se moderniser et se formaliser sur
la grille d'évaluation. La préparation de l'entretien doit
s'effectuer tout au long de l'année, ainsi l'évaluateur doit
relever les principaux faits significatifs en situation de travail qu'il pourra
prendre en compte lors de l'évaluation. Il ne doit pas être
considéré comme un simple entretien de notation, mais un moment
privilégié de rencontre où l'évalué pourra
évoquer les difficultés rencontrées et faire part de ses
idées sur les questions professionnelles ; il s'agira
également pour lui de faire le bilan de ses forces et de ses faiblesses
afin d'accentuer particulièrement ses efforts pour
s'améliorer ; c'est aussi le lieu pour lui d'exprimer ses attentes.
L'enjeu pour lui tient aussi à ce qu'il va recevoir des conseils de son
supérieur et pouvoir envisager un changement et savoir ce que ce dernier
attend de lui.
Quant au supérieur, c'est l'occasion pour lui de
favoriser le dialogue social, en sortant hors du cadre formel des relations de
travail, de dissiper les malentendus, analyser les atouts, mesurer les
résultats et réfléchir avec son collaborateur relativement
sur comment améliorer ses performances.
Enfin au niveau du service, l'entretien servira à
adapter les moyens aux objectifs de l'administration et de faciliter ainsi la
gestion des emplois et des compétences. L'entretien améliore la
communication générale dans le service et instaure un bon climat
de dialogue.
En ce qui concerne la note chiffrée, elle doit mettre
en relief la qualité du travail fourni par l'agent, ou les lacunes
importantes, c'est pourquoi il est préférable d'établir un
barème simple. Dans ce barème à deux plages de notes,
c'est-à-dire une plage de note où l'agent fait correctement son
travail et une autre de note supérieure où l'agent a
été particulièrement brillant. Un agent ne devrait pas
pouvoir bénéficier de notes élevées de façon
continue d'année en année, puisque logiquement on ne peut fournir
un travail exceptionnel de façon continue et régulière.
Aussi les critères de notation qui seront
définis seront focalisés sur les objectifs poursuivis et qui
correspondent aux nécessités d'une administration
pénitentiaire efficace.
De façon générale, deux types de
critères pourront se dégager, les uns généraux
définis pour l'ensemble des corps paramilitaires et qui feront
état des compétences et l'attitude de l'agent, les autres plus
spécifiques, c'est-à-dire les connaissances professionnelles
pertinentes, objectifs et justes. Il conviendra de dissocier les deux types de
critères sans pour autant privilégier l'un au détriment de
l'autre car la dimension comportementale et les qualités
générales d'un agent pris dans ce contexte affecteront sa valeur
professionnelle et sa manière de servir.
Il sera ainsi plus facile d'examiner ensuite les
résultats par rapport aux objectifs prédéfinis, car c'est
sur la base de ses objectifs que l'on pourra tirer une satisfaction sur
l'accomplissement des missions confiées.
Dans tous les cas les critères qui seront
déterminés pour toutes les catégories feront
référence à la capacité à utiliser ses
connaissances professionnelles dans son activité quotidienne. Ainsi par
exemple pour les agents de conception et de direction (catégorie A) il
sera fait allusion à l'aptitude à s'organiser, à
décider, à prévoir et à commander.
Pour les agents d'application et d'encadrement
(catégorie B) il sera fait appel à la capacité de
s'organiser et à travailler de façon méthodique et de la
façon dont le commandement est exercé.
Pour les agents d'exécution(C), il s'agira simplement
de la capacité à utiliser ses connaissances professionnelles dans
ses activités quotidiennes.
De notre avis cette maîtrise de la qualification
professionnelle pourra bénéficier d'une pondération plus
forte aux yeux de l'évaluateur car c'est à l'aune des
résultats obtenus que sera jugé le service rendu.
L'évaluation finale tenant compte de tous ces
principes, pourra alors servir d'indicateur pour les avancements et promotion
de galon organisés de façon adéquate pour éviter la
confusion sur l'ancienneté observée souvent entre le personnel
issu du concours direct et celui issu du concours professionnel.
Après avoir exploré quelques pistes pour mener
à bien une évaluation et des types de critères à
prendre en compte pour rendre l'appréciationdynamique et efficace, la
note devait déterminer la liste des agents devant être promusen
grade et matérialiser ainsi le mérite.
C. Avancement et le grade
L'un des défis des corps paramilitaires et ce qu'aucun
d'eux n'a jamais pu relever est la matérialisation des différents
avancements de la fonction publique sur le galon. Les quelques-uns d'entre eux
qui ont tenté par un ajout aux extrémités des galons par
des étoiles, des épis ou des clés ont très vite
abandonné tant la complexité était grande. Aussi, en ce
qui concerne la GSP, les attributions ont évoluées, en lieu et
place de la sécurité, elle administre aujourd'hui toute
l'administration pénitentiaire.
Les compétences qui s'acquièrent au fil du temps
sont nécessairement capitalisées et la contribution au bon
fonctionnement du service s'accroît avec l'expérience
professionnelle. Si cette expérience renforce la technicité d'un
agent, cette ancienneté n'est pas matérialisée sur le
galon quand on sait la place qu'occupe la hiérarchie au sein des
personnels enuniforme selon la formule bien connue dans le milieu
« le plus ancien dans le grade le plus
élevé ».
Avec le nombre d'agents en constante augmentation, si
l'ancienneté ne se matérialise pas sur les galons, la confusion
peut s'installer à un certain moment dans les honneurs à rendre
au plus ancien dans le grade. C'est une équation que l'ensemble des
corps paramilitaires doivent s'exercer à résoudre à court,
moyen et long terme.
Ledéfi de pouvoir mettre à jour un tableau
d'avancement catégorisé en fonction des notes obtenus, et de la
discipline qui rentrera en ligne de compte est à relever.L'autre
problématique que pose l'évaluation du personnel en uniforme est
de savoir quelle est la part relative de la performance individuelle et de la
performance collective ?
Est-il pertinent de mesurer et récompenser la
performance individuelle alors que l'on souhaite simultanément
développer le travail en équipe et la coopération entre
coéquipiers ? Aussi, à côté des évaluations
individuelles, ne serait-il pas possible d'expérimenter une
démarche nouvelle portant sur l'évaluation d'équipesau
regard des objectifs de performance qui leur sont assignés.
Seul un cadre commun de l'ensemble des corps paramilitaires
permettra de prendre en compte tous ces aspects qui demandent une concertation
et une étude approfondie.
D. La finalité de l'évaluation
L'évaluation est au coeur de la gestion des ressources
humaines dans la mesure où elle participe à la culture du
résultat qui est une étape clé du processus de management
de la performance.
Elle se veut être une pratique dont la finalité
premièreest de chercher à obtenir la meilleure adéquation
possible entre les« besoins » d'une organisation et ses «
ressources humaines »29(*), mais, plusfondamentalement, elle n'est «
qu'un moyen au service des objectifs stratégiquesd'une structure
considérée »30(*).
Ce sont les hommes qui sont la matière première
de la gestion des ressources humaines, détenteurs de compétences,
dont il faut optimaliser l'emploi en vue de l'atteinte desobjectifs.
Les manuels de gestion des ressources humaines font de
l'évaluation unmoyen d'action privilégié sur la dimension
qualitative de l'ajustement entre leshommes et les besoins de l'organisation.
C'est ainsi qu'il convient d'accorder à l'évaluation toute son
importance et en déterminer non seulement son contenu, mais aussi des
critères précis pour atteindre des objectifs ou des
résultats.
De ce point de vue l'évaluation est un instrument
essentiel de la gestion des ressources humaines en ce sens que son dispositif
est basé sur la qualité de la prestation, en rapport avec les
activités réelles de chaque profession. La projection de chacun
à la réalisation de son parcours professionnel et de sa
contribution à la réalisation des objectifs du service, clarifie
la conception de l'homme au travail et pose la base éthique de la
gestion des ressources humaines. Le dispositif d'évaluation est enfin un
outil basé sur la recherche et la réponse aux aspirations
individuelles, la recherche et la réponse aux exigences professionnelles
inhérentes au métier, aux activités.
La rénovation de l'évaluation du personnel GSP
s'impose comme une nécessité si l'on veut renforcer sa
qualité et améliorer les critères de la fiche de notation
aux regards des objectifs et des missions des corps paramilitaire en
général et la Garde de Sécurité
Pénitentiaire en particulier.
La prise en compte de ces quelques pistes pourrait favoriser
la mise en adéquation des besoins du service, des aspirations du
personnel et du coup optimiser le travail effectué et la qualité
des services rendus. Pour y parvenir nous formulons quelques suggestions et
recommandations aux institutions de décision.
Paragraphe II :
Suggestions et recommandations
A. Suggestions
1. A l' intention de l'Etat
· faire élaborer et mettre sur pied une grille ou
fiche d'évaluation qui soit en adéquation avec les missions du
personnel des corps paramilitaires et en fonction des catégories
auxquelles ils appartiennent ;
· uniformiser les insignes des galons et leur appellation
au niveau des corps paramilitaires ;
· établir une concordance entre avancement et sa
matérialisation sur le galon ;
· introduire des critères d'évaluation en
lien avec l'activité réelle, le profil du poste et les
compétences de chaque agent ;
· le travail s'effectuant en équipe, introduire un
critère qui tient compte du travail collectif, tout en veillant à
ce que des agents ne bénéficient des retombées des efforts
des autres en faisant peu ou pas eux - mêmes.
2. A l'intention du ministère de la
justice
· définir une politique d'évaluation
axée sur les missions de l'agent, ses activités, ses tâches
et ses compétences.
3. A l' intention de la Direction de la Garde de
SécuritéPénitentiaire
· Organiser les ports de galons à une date unique
pour les stagiaires en fin de stage probatoire ;
· Disposer de description de postes au niveau de la DP et
qui soient tenus par des agents qui y sont régulièrement
affectés et formés à la GRH.
· Faire évoluer les galons au niveau des officiers
supérieurs en lieu et place du plafonnement actuel des quatre (04)
barrettes quel que soit l'ancienneté
· Matérialiser l'évolution de la fonction
de « Sécurité pénitentiaire en Administration
pénitentiaire »
B. Recommandations
i. A l'Etat
· Impulser un nouveau dispositif d'évaluation avec
des critères pertinents qui tiennent compte des missions
spécifiques du personnel des corps paramilitaires ;
· Rendre cohérents les objectifs de
l'évaluation avec les critères retenus et les méthodes
d'évaluation ;
ii. Au ministère de la Justice
· Faire de l'évaluation un outil de
professionnalisation en établissant une cohérence entre
compétences attendues et compétences requises ;
· Donner un sens à l'évaluation afin que
celle-ci assure l'amélioration de la qualité et de la
performance.
iii. A la Direction Générale de la Garde
de Sécurité Pénitentiaire
· Veillez scrupuleusement au respect du chronogramme des
évaluations et de leur transmission à la DRH ;
· Etoffer la direction du personnel en ressources
humaines, avec des postes d'affectation précis à
l'intérieur de cette direction ;
· Se doter d'un logiciel performant de gestion du
personnel ;
· Préparer et former les évaluateurs sur
leur activité d'évaluateur ;
· Introduire la GRH dans les curricula de formation pour
les cadres A et B du personnel GSP.
CONCLUSION GENERALE
Par le biais de cette étude, nous avons voulu apporter
notre critique et notre contribution sur la problématique que pose la
gestion des corps paramilitaires par la fonction publique, mais plus
spécifiquement l'évaluation de ce personnel. Pour les corps
paramilitaires diriger le personnel, c'est exercer surtout une fonction de
commandement, d'organisation, d'animation et d'évaluation.
Par le nouveau système d'évaluation des agents
de la fonction publique qui a pris effet pour compter de janvier 2008, le
législateur pensait pouvoir créer un cadre approprié pour
une transformation qualitative de toute l'administration publique.
Cette évolution de la législation
burkinabè a été rendue nécessaire dans un contexte
où le principe de l'évaluation des services publics est de plus
en plus admis comme un outil moderne de management des administrations
publiques et des ressources humaines.
L'obligation d'élaborer un programme d'activités
annuel, d'élaboration d'un rapport d'activités en fin
d'année, d'élaboration des manuels de procédures et des
tableaux de bord devaient assurer la pleine opérationnalité du
processus de management de la performance ébauchée par la
réforme de la gestion publique.
Si cette réforme du régime de notation des
fonctionnaires de l'Etat a permis d'apporter une réponse à
certains maux qui minaient l'administration publique, force est de reconnaitre
qu'il ne constitue pas pour autant une réponse parfaite.
Même s'il est heureux de constater que depuis
l'introduction du nouveau système de notation des agents de la fonction
publique, les systèmes d'évaluation des performances des agents
tendent à s'harmoniser et à se tourner vers des choix
basés essentiellement sur l'atteinte des objectifs.
L'absence de référentiels d'évaluation du
personnel des corps paramilitaires fait toujours obstacle à une
appréciation optimale de la valeur professionnelle de ce personnel.
L'évaluation actuelle des corps paramilitaires en général
et en particulier du personnel GSP se fait par des marges de manoeuvresoffertes
par le système de notation. Il est alors urgent de revoir en profondeur
les procédures d'évaluation du personnel des corps paramilitaires
par l'élaboration de référentiels de compétences
similaires à celles de l'approche « métier ». Un
système d'évaluation propre aux corps paramilitaires aura
l'avantage de reconnaitre non seulement le mérite individuel et
collectif, mais aussi d'éviter les avancements automatiques actuels.
Du reste c'est le sentiment qui se dégage de nos
entretiens et du dépouillement de nos questionnaires adressés
à un échantillon d'agents suivant les méthodes
statistiques. En effet, il est ressorti pour la plupart des
enquêtés, l'inadéquation du système
d'évaluation du personnel civil de la fonction publique actuellement
applicable au personnel des corps paramilitaires.
Il s'en suit un certain nombre d'incohérences aussi
bien pour l'agent évalué que pour l'évaluateur, notamment
l'appréciation du travail collectif, de la discipline et de
l'impossibilité de matérialiser l'avancement sur le galon.
Tout comme il leur est reconnu dans le statut
général de la fonction publique, des récompenses,
sanctions spécifiques en raison de leur particularité, c'est
aussi dans l'élaboration d'un système d'évaluation
spécifique que le personnel des corps paramilitaires pourra travailler
à l'atteinte des objectifs stratégiques ou opérationnels
qui leurs seront confiés.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir cerné
tous les contours de la problématique de l'évaluation du
personnel des corps paramilitaires en général et en particulier
celui de la GSP ; et encore moins d'avoir esquissé des solutions
définitives.
Tout en reconnaissant les limites de notre étude, nous
osons croire que cette ébauche suscitera de l'intérêt et
permettra à d'autres de poursuivre la réflexion sur
l'évaluation du personnel des corps paramilitaires. Aussi, nos
suggestions et recommandations à l'endroit des autorités ont pour
effet la création d'un système d'évaluation du personnel
des corps paramilitaires basé à la fois sur l'activité, le
champ de compétence et anticiper ainsi sur les réponses aux
besoins individuels et collectifs, garant de réactivité,
d'efficience, de cohésion et de cohérence au sein du personnel
des corps paramilitaires.
Ouvrages
généraux
- ABBAD J., Organisation et Management
hospitalier. Paris : Berger-Levrault, 2001. 417p. Cité par
Sylvie LANG
- C. Lévy-Leboyer, « La
motivation dans l'entreprise, modèles et stratégies
», Editions d'organisation, 1998, cité par Jérôme
Auberthier p.21
- CADIN (L), GUERIN (F) et autres.
Pratiques et éléments de théories.-Gestion des
Ressources Humaines.- 3ème édition, DUNOD, Paris.- 2007.
6662p.
- Christian Batal, La Gestion des
ressources humaines dans le secteur public. L'analyse des métiers, des
emplois tirage, p. 22.
- Dimitri Weiss - les
références- Ressources Humaines. -2éme
édition, édition d'organisation 1999, 2003. 782p
- Dr TASSAMBEDO Claude Aimé,
cours de gestion des ressources humaines-Evaluation du
personnel janvier 2012
- DERENE O., LUCAS.A.,Le
développement des ressources humaines, Tome 2.Rennes,
2002.294p. Cité par Sylvie LANG
- et des compétences, Les Editions
d'Organisation 1998, 2ème
- De FORGES J.-M. (1986), Droit de la
fonction publique, presse universitaires de France, 352 p.
- FAYOL, H.Théories des
Organisations,, Facultés des sciences économiques,
UNIKIN, 1994
- LE BOTEF G.,L'ingénierie des
compétences. Paris : Ed D'Organisation, 1998. 415P.
- M. Martins, « l'entretien
annuel d'évaluation, un passage obligé » in la
gazette des communes, des départements et de régions, n°
1624,10/12/2001, p. 64 cité par Jérôme Auberthier, p. 18
- REZSOHAZY, Théorie et
critique des faits sociaux, Bruxelles,Presse Universitaire du livre,
1971, P.68
- S. Vallemont, la notation des agents
dans les trois fonctions publiques, éd. Berger-Levrault, coll.
Gestion publique, 2ème éd., novembre 1998,p.12. Cité par
Jérôme Auberthier, p.10.
-
Tania Saba ,
Simon
Dolan et al. dans L'ESSOR DE LA GESTION
DES RESSOURCES HUMAINES
- T.Brunet et G. VinogradoffT. Brunet et G.
Vinogradoff, Dictionnaire de l'emploi et des ressources
humaines, Hatier, coll. Initial, 2001, 374p. cité par
JérômeAuberthier p.172
Mémoires
- BANHORO Josiane : La gestion du
personnel féminin de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire au Burkina Faso, mémoire de fin de cycle ENP
2011-82 p
- GOUMBANE Issa : De
l'adhésion des agents de l'Etat au nouveau système
d'évaluation des performances : cas du Ministère de la
fonction publique et de la réforme de l'Etat, ISIG
International 73p.
- Jérôme AUBERTHIER :
Evaluation et gestion des ressources humaines dans la fonction publique
territoriale, Institut d'Etudes Politiques de Lyon, Sept
2003-129p.
- Sylvie LANG : l'Evaluation des
compétences : Un levier à l'approche systémique de la
gestion des ressources humaine, mémoire de l'Ecole de
Santé Publique de RENNE 2004-69p.
Articles
- Conférence de Bénin sur la fonction publique
de Mamadou TOE à Cotonou le 28/05-01/06/2001 sur le thème
« suivi et utilisation de l'évaluation des performances des
agents de la Fonction Publique.
- L'évaluation des agents publics au Burkina Faso
présenté par Mr André DEMBELE à l'occasion du
Séminaire sur l'Evaluation de la performance et le développement
du secteur public à Banjul(Gambie) du 26-30 mai 2003
Lois et règlements
- La Loi n°22/AL du 20 octobre 1959 portant statut
général de la Fonction Publique et son décret
d'application n°199 du 19 novembre 1959 ; la Zatu (ordonnance)
n°11bis/CNR/TRAV du 25 octobre 1986 portant statut général
des agents publics du Burkina Faso ; la Zatu (ordonnance) n°AN
VI-08/FP/TRAV du 26 octobre 1988 portant statut général de la
Fonction Publique
- La loi n°10/98/AN du 21 avril 1998 portant
modalités d'intervention de l'Etat et répartition de
compétences entre l'Etat et les autres acteurs du développement
;
- La loi n°13/98/AN du 28 avril 1998 portant
régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction
Publique ;
- La loi n°20/98/AN du 5 mai 1998 portant normes de
création, d'organisation et de gestion des structures de
l'Administration de l'Etat
- La loi N° 013/98/AN portant régime juridique
applicable aux emplois et aux agents de la Fonction Publique
- La loi 019-2005 /AN/ du 18 mai 2005, portant
modification de la loi 013/98/AN du 28 avril 1998 portant régime
juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique
- Compte rendu du conseil des ministres du mercredi 28
décembre 2005
- Décret n°84-307/CNR/PRES/MJ du 17 août
1984 portant création d'une Garde de sécurité
pénitentiaire
- Décret n° 2004-327/PRES/PM/PM/MFPRE/MJ/MFB du 14
août 2004 portant organisation des emplois spécifiques du
Ministère de la justice.
- Décret n° 336/PRES/ promulguant la loi n°
019-2005 portant modification de la loi n°013/98/AN du 28 avril portant
régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction
Publique
- Décret n° 2002-433/PRESS/PM/MFPRE du 14 octobre
2003, portant fixation de la date d'entrée en vigueur du système
d'évaluation des fonctionnaires et des agents contractuels de la
Fonction Publique, journal officiel n° 44 du 31 octobre 2002
- Décret n° 2006-223/PRES/PM/MRPRE du 19 mai 2006
portant adoption du plan d'action de mise en oeuvre de la politique nationale
de bonne gouvernance
- Décret n° 2003-266/PRES/PM/MFPRE portant normes
d'élaboration des programmes et rapports d'activités dans les
structures de l'Administration de l'Etat, modifié par le décret
n° 2003-541/PRES/PM/MFPRE du 15 octobre 2003
- Décret n°2002-463/PRES/PMMJ du 28 Octobre 2002
portant organisation du Ministère de la Justice.
- Arrêté N° 066 /MJPDH /CAB/DGGSP
portant organisation et fonctionnement de la Direction Générale
de la Garde de Sécurité Pénitentiaire.
- Kiti n° AN VI-103/FP/MJ du 1er décembre 1988
portant organisation, régime et règlementation des
établissements pénitentiaires.
ANNEXE N° 1 : Questionnaire aux
évaluateurs
ANNEXE N° 2 : Questionnaires aux
évalués
ANNEXE N° 3 : Canevas
d'élaboration de la lettre de mission
ANNEXE N° 4 : Canevas
d'élaboration du programme d'activités
ANNEXE N° 5 :Canevas
d'élaboration du programme d'activités (Bis)
ANNEXE N° 6 : Délais de
transmission des lettres de missions et des programmes d'activités
ANNEXE N° 7 : Canevas
d'élaboration de la fiche d'indication des attentes
ANNEXE N° 8 : Grille de
concordance
ANNEXE N°9 : Fiche
d'évaluation et de notation des agents de la FP
« A »
ANNEXE N° 10 : Fiche
d'évaluation et de notation des agents de la FP
« B »
ANNEXE N° 11 : Organigramme de la
Garde de Sécurité Pénitentiaire.
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE AUX
EVALUATEURS
1. Vous notez vos agents sur la base de critères
(compétence professionnelle, conscience professionnelle, sens du service
public) et de sous critères (efficacité, sens de l'organisation,
esprit d'initiative, ponctualité, assiduité, probité,
esprit de sacrifice, respect du bien public, respect hiérarchie) ces
référentiels s'adaptent-ils aux missions de votre
personnel ?
· Oui
· Non
Pourquoi ?.......................................................................................................
2. Pensez-vous que ces critères de notation sont
pertinents pour juger de la performance de votre personnel au regard de leur
mission ?
· Oui
· Non
Si oui, comment les
trouvez-vous ? ...... ........................
..................................
3. Croyez-vous que la notation telle que faite reflète
réellement la qualité de travail du personnel ?
· Oui
· Non
Si non, expliquez pourquoi ? ...............
....................................... ........................
4. Avez-vous des critiques sur le système de notation?
· Oui
· Non
Si oui sur quels points ?
· Les difficultés à définir les
contrats d'objectifs
· Les critères d'évaluation
· Autres (à préciser)
.......................................................................................
5. Votre personnel travaille le plus souvent en équipe,
alors que la notation est individuelle, ne fallait-il pas une note aussi
d'équipe ?
· Oui
· Non
Justifier votre réponse ..................
..................................................................
6. Selon vous, la notation du personnel est-elle une simple
routine ou est-elle suivie de mesures ou d'actions en fonction des suggestions
faites pour améliorer les insuffisances relevées lors de
l'appréciation de l'agent ?
· Simple routine
· Suivi d'actions
7. Pensez-vous qu'il faut des critères de notation propres
aux personnels en uniforme, différent de ceux du système standard
de la Fonction Publique
· Oui
· Non
Justifiez :.............................................................................................
8. le système de notation prévoit un entretien
avant la note définitive
Pensez -vous que cet entretien à un sens dans le cas
précis de votre corps ?
· Oui
· Non
Expliquez :.............................................................................................
9.Vos suggestions par rapport au système de notation
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
MERCI DE VOTRE COLLABORATION
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE AUX EVALUES
1. Vous êtes à la GSP depuis :
· Au moins cinq ans
· Entre cinq et dix ans
· Entre dix et quinze ans
· Entre quinze et plus
2. quel est votre grade ?
· Inspecteur
· Contrôleur
· Assistant
· Agent
3. Comprenez-vous les critères et sous critères sur
la base desquels vous êtes notés à savoir :
critères (compétence professionnelle, conscienceprofessionnelle,
sens du service public) sous critères (efficacité, sens de
l'organisation, esprit d'initiative, ponctualité, assiduité,
probité, esprit de sacrifice, respect du bien public, respect
hiérarchie)
· Oui
· Non
Justifier votre
réponse.............................................................................
4. Comprenez-vous le système de notation ?
· Oui
· Non
Si oui, comment le trouvez-vous ?
· Très peu satisfaisant
· Peu intéressant
· Moyennement satisfaisant
· Satisfaisant
· Très satisfaisant
Justifiez votre
réponse......................................................................
5. Pensez-vous que le système de notation permet
d'évaluer réellement ce que vous faite comme travail ?
· Oui
· Non
Si non, expliquez pourquoi
........................................................................................
6. Ce système permet-il de noter objectivement ?
· Oui
· Non
Justifiez votre réponse
..............................................................................................
7. Le système de notation prévoit un entretien
avant notation, dans le cas de votre corps cet entretien a-t-il un
sens ?
· Oui
· Non
8. Pensez-vous qu'il faut des critères de notations
propres aux personnels en uniforme, différent de ceux du système
standard de la Fonction Publique ?
· Oui
· Non
Pourquoi ?.........................................................................................
........................
9. Suggestions générales par rapport au
système de notation............ .........
MERCI POUR VOTRE
COLLABORATION
ANNEXE 3 :CANEVAS D'ELABORATION DE LA LETTRE DE
MISSION
Ministère / Institution 72 :
............................. BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice
Unité administrative 73 :
..............................
Lieu et date
N° ...........................
La / Le ............ (Titre du supérieur
hiérarchique responsable de Structure)
À
Madame / Monsieur le .........(Titre du
collaborateurResponsable de structure)
Adresse du
destinataire de la lettre de mission
Objet : Lettre de mission au titre
de l'année 20.....
Suite à la lettre de mission
n°.........--......../ ..........................................
du ........................qui m'a été
adressée par Madame / Monsieur le
......................................et
conformément aux attributions de votre unité
administrative, je vous invite par la présente à élaborer
votre programme d'activités au regard des objectifs
ci-après :
-
.........................................................................
Je vous informe que les résultats auxquels vous
parviendrez serviront de base pour votre évaluation au titre de
l'année 200....
Dès à présent, je puis vous assurer de ma
disponibilité à vous appuyer dans votre mission.
Signature du supérieur
hiérarchique
31(*)
* 1Allocution donnée au
palais de l'Elysée à l'occasion de la présentation des
voeux des
corps constitués, le 7 janvier 2002
* 2 Ch. I du titre III de loi
N° 013/98/AN portant régime juridique applicable aux emplois et aux
agents de la FP
*
3REZSOHAZY, Théorie et critique des faits sociaux,
Bruxelles, Presse Universitaire du livre, 1971, P.68
* 4La Loi n°22/AL du 20
octobre 1959 portant statut général de la Fonction Publique et
son décret d'application n°199 du 19 novembre 1959 ; la Zatu
(ordonnance) n°11bis/CNR/TRAV du 25 octobre 1986 portant statut
général des agents publics du Burkina Faso ; la Zatu (ordonnance)
n°AN VI-08/FP/TRAV du 26 octobre 1988 portant statut général
de la Fonction Publique.
* 5La loi n°10/98/AN du 21
avril 1998 portant modalités d'intervention de l'Etat et
répartition de compétences entre l'Etat et les autres acteurs du
développement ; la loi n°13/98/AN du 28 avril 1998 portant
régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction
Publique ; la loi n°20/98/AN du 5 mai 1998 portant normes de
création, d'organisation et de gestion des structures de
l'Administration de l'Etat
* 6Décret n°
2002-433/PRESS/PM/MFPRE du 14 octobre 2003, journal officiel n° 44 di 31
octobre 2002
* 7Compte rendu du conseil
des ministres du mercredi 28 décembre 2005
* 8Décret n°
2006-223/PRES/PM/MRPRE du 19 mai 2006 portant adoption du plan d'action de mise
en oeuvre de la politique nationale de bonne gouvernance
* 9LE BOTEF G.,
L'ingénierie des compétences. Paris : Ed D'Organisation,
1998. 415P.
* 10 DERENE O., LUCAS.A., Le
développement des ressources humaines, Tome 2.Rennes, 2002.294p.
Cité par Sylvie LANG
* 11De FORGES J.-M. (1986),
Droit de la fonction publique, presse universitaires de France, 352 p.
* 12FAYOL, H.
Théories des Organisations, Facultés des sciences
économiques, UNIKIN, 1994.
* 13 ABBAD J., Organisation
et Management hospitalier. Paris : Berger-Levrault, 2001. 417p.
Cité par Sylvie LANG
* 14 REZSOHAZY, Op. Cit, p.
7
* 15Op cit 12.
* 16Jérôme
AUBERTHIER, mémoire en DESS Management du secteur public local
Collectivités et partenaires
* 17S. Vallemont, la notation
des agents dans les trois fonctions publiques, éd. Berger-Levrault,
coll. Gestion publique, 2ème éd., novembre 1998,p.12.
Cité par Jérôme Auberthier, p.10.
* 18M. Martins,
« l'entretien annuel d'évaluation, un passage
obligé » in la gazette des communes, des départements
et de régions, n° 1624,10/12/2001, p. 64 cité par
Jérôme Auberthier, p. 18
* 19Mamadou TOE à
la Conférence de Bénin sur la fonction publique -
Cotonou le 28/05-01/06/2001 sur le thème : Suivi de
l'évaluation des performances des agents de la fonction publique
* 20André
Dembélé au Séminaire sur l'Evaluation de la
Performance et le Développement du Secteur Public à Banjul en
Gambie du 26-30 Mai 2003
* 21 Issa GOUMBANE,
mémoire de master II, Gestion des ressources humaines, ISI International
P.23
* 22T.Brunet et G.
VinogradoffT. Brunet et G. Vinogradoff, Dictionnaire de l'emploi et des
ressources humaines,
Hatier, coll. Initial, 2001, 374p.cité par
JéromeAuberthier p.172
* 23C. Lévy-Leboyer,
« La motivation dans l'entreprise, modèles et stratégies
», Editions d'organisation, 1998, cité par Jérôme
Auberthier p.21
* 24 Source DGGSP.
* 25 Journal Officiel
n°35 du 27 août 2009. P.4706.
* 26Publié le 29 mai
2011 par Wilfried Bakouan dans le Pays
* 27 Article 138 de la loi
019-2005 /AN/ du 18 mai 2005, portant modification de la loi 013/98/AN du
28 avril 1998 portant régime juridique applicable aux emplois et aux
agents de la fonction publique.
* 28 LE BOTERF G...
« La mise en place d'une démarche compétence :
quelques conditions de réussite ». Revue Pesonnel,
Aout-septembre 2002, n° 412, pp 35-43
* 29Christian Batal, La
Gestion des ressources humaines dans le secteur public. L'analyse des
métiers, des
emplois et des compétences, Les Editions
d'Organisation 1998, 2ème tirage, p. 22.
* 30Ibid, p. 39.
* 313272 Rayer la mention
inutile.
73 Cabinet, Secrétariat général Direction,
Service, Direction régionale, Direction provinciale, Direction
départementale, Service départemental ou toute autre structure
dont le responsable dispose du pouvoir de notation.
ANNEXE 4 :CANEVAS D'ELABORATION DU
PROGRAMME D'ACTIVITES
Ministère / Institution 74 :
.......................
BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice
Unité administrative 75 :
........................
Programme d'activités au titre de l'année
20....
I. Introduction(Rappel des attributions de la
structure et des objectifs de la mission)
II. Programmation des activités
N°
D'ordre
|
Objectifs
|
Activités
|
Echéances
|
Contraintes de réalisation
|
Résultats attendus
|
|
|
|
|
|
|
74 Rayer la mention inutile.
75 Cabinet, Secrétariat général Direction,
Service, Direction régionale, Direction provinciale, Direction
départementale, Service départemental ou toute autre structure
dont le responsable dispose du pouvoir de notation.
ANNEXE 5 CANEVAS D'ELABORATION DU PROGRAMME
D'ACTIVITES
Ministère / Institution 76 :
.......................
BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice
Unité administrative 77 :
........................
Programme d'activités au titre de l'année
20....
1. Introduction78 (Rappel des objectifs
assignés au premier responsable du ministère)
2. Tableau de réalisation des
activités
2.1 Les activités programmées (celles figurant
dans le programme d'activités)
N°
D'ordre
|
Objectifs
|
Activités
|
Echéances
|
Contraintes de réalisation
|
Résultats attendus
|
|
|
|
|
|
|
76 Rayer la mention inutile.
77 Cabinet, Secrétariat général Direction,
Service, Direction régionale, Direction provinciale, Direction
départementale, Service départemental ou toute autre structure
dont le responsable dispose du pouvoir de notation.
.
78 Cette introduction n'est exigée que pour le rapport
à l'échelle du ministère.
79 L'écart est la différence entre les
résultats attendus et les résultats effectivement atteints.
Autrement dit, il s'agit de la différence entre les attentes et les
réalisations.
ANNEXE 6 :Délais de transmission
des lettres de missions et des programmes d'activités
Procédure d'élaboration des programmes
d'activités
|
Procédure d'élaboration des rapports
d'activités
|
Dates / Délais
|
Actes
|
Dates / Délais
|
Actes
|
1er novembre
|
Lettre de mission du P.M. à chacun des membres du
gouvernement
|
|
|
15 novembre au plus tard
|
Lettre de mission au SG et à chacun de ses collaborateurs
responsables de structures rattachées au Cabinet.
|
|
|
30 novembre au plus tard
|
Lettre de mission du SG à chacun de ses collaborateurs
responsables de structures rattachés au SG.
|
|
|
7 décembre au plus tard
|
Lettre de mission du DG à chacun de ses collaborateurs
responsables de structures rattachées à la DG.
Lettre de mission du DR à chacun à chacun de ses
collaborateurs responsables de structures rattachées à la DR.
Lettre de mission du Directeur de l'Administration centrale
à chacun de ses collaborateurs responsables de structures
rattachées à la Direction Centrale.
|
|
|
14 décembre au plus tard
|
Lettre de mission du Directeur relevant d'une direction
générale à ses collaborateurs responsables de structures
rattachées à la direction.
Lettre de mission du Directeur Provincial à chacun de ses
collaborateurs responsables de structures rattachées à la
Direction Provinciale.
|
|
|
Avant le 20 décembre
|
Transmission au SG des P.A. des structures rattachées au
SG.
Transmission au chef de département des P.A des structures
rattachées au cabinet.
|
|
|
Avant le 31 décembre
|
Soumission du P.A du département au CASEM.
|
|
|
Avant le 15 janvier
|
Transmission par le chef de département d'une copie du P.A
au PM et au SGG-CM.
|
|
|
|
|
Avant le 1er janvier
|
Transmission par le SG du RA de l'année au chef du
département.
|
|
|
Au plus tard le 31 janvier
|
Evaluation des performances des structures sur la base du rapport
annuel d'activités en CASEM
|
|
|
Au plus tard le 15 février
|
Transmission par le chef de département d'une copie du RA
au PM, au MFPRE et au SGG-CM.
|
ANNEXE 7 : Canevas d'élaboration
de la fiche d'indication des attentes
Ministère / Institution 80 :
....................... BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice
Unité administrative 81 :
........................
Fiche d'indication des attentes au titre de
l'année 20....
1. Identité de l'agent
Nom et prénom (s) de l'agent :
|
Matricule :
Emploi ;
|
Catégorie, Echelle, Classe et Echelon :
|
Nom et Prénom (s) du Supérieur hiérarchique
immédiat :
Fonction du Supérieur hiérarchique
immédiat :
|
2. Attentes assignées à
l'agent
N°
D'ordre
|
Attentes
|
Echéances
|
Contraintes de réalisation
|
Résultats attendus
|
|
|
|
|
|
L'agent
Lieu et date
Le supérieur hiérarchique
immédiat
80 Rayer la mention inutile.
81 Cabinet, Secrétariat général Direction,
Service, Direction régionale, Direction provinciale, Direction
départementale, Service départemental ou toute autre structure
dont le responsable dispose du pouvoir de notation.
ANNEXE 8 : Grille de concordance
Décret n°2003-267/PRES/PM/MFPRE portant
critère et modalités d'évaluation des agents de la
Fonction Publique (JOBF spécial n°1 du 10 juin 2003),
modifié par le décret n°2003-542/PRES/PM/MFPRE du 15 octobre
2003 (JOBF n°45 du 6 novembre 2003).
A. L'évaluation des responsables de
structures disposant du pouvoir de notation
Grille de concordance pour la notation des supérieurs
hiérarchiques immédiats (article 12) Ministre,
secrétaire général, directeur général,
directeur et chef de service, directeurs régionaux, directeurs
provinciaux, chefs de service départementaux.
Taux de réalisation des
objectifs82
|
Note correspondante
|
Entre 0 et 15,99%
|
1
|
Entre 16 et 25,99%
|
2
|
Entre 26 et 35,99%
|
3
|
Entre 36 et 45,99%
|
4
|
Entre 46 et 55,99%
|
5
|
Entre 56 et 65,99%
|
6
|
Entre 66 et 75,99%
|
7
|
Entre 76 et 85,99%
|
8
|
Entre 86 et 95,99%
|
9
|
Supérieur ou égal à 96%
|
10
|
B. Grille de concordance pour l'évaluation
des autres agents (article 13)
Critère
Catégorie
|
Compétence professionnelle
|
Conscience professionnelle
|
Sens du service public
|
efficacité
|
Sens de l'organisation
|
Esprit d'initiative
|
Ponctualité
|
Assiduité
|
Probité
|
Esprit de sacrifice
|
Respect du bien public
|
Respect
de la hiérarchie
|
A ou 1°
|
5
|
2
|
3
|
2
|
4
|
4
|
5
|
3
|
2
|
B ou 2°
|
5
|
3
|
2
|
2
|
4
|
4
|
4
|
3
|
3
|
C ou 3°
|
5
|
3
|
2
|
3
|
3
|
4
|
3
|
3
|
4
|
D ou 4°
|
6
|
2
|
2
|
4
|
2
|
4
|
2
|
3
|
5
|
E ou 5°
|
6
|
2
|
2
|
4
|
4
|
2
|
2
|
3
|
5
|
82 Le taux de réalisation des objectifs est
arrondi à deux (02) chiffres après la virgule.
|