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UNIVERSITE D'ANTANANARIVO Faculté des Lettres et
Sciences Humaines Département d'Histoire
Sciences Sociales de Développement
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Mémoire de Maîtrise
L'entrée du secteur privé dans les
questions environnementales
Cas de la société MADARAIL S.A
Rédigé par TOLOJANAHARY Josoa
Mbohira
Courriel : faktsis@
gmail.com
Tél.
+261337298449
Décembre 2010
Encadreur pédagogique : Monsieur RANARIVONY Richard,
Maitre de conférences, Faculté des Lettres et Sciences Humaines,
Université d?Antananarivo.
Encadreur professionnel : Madame RAMAROSON Marina, Directrice du
Département Développement Durable et Communication, MADARAIL.
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
i
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
SOMMAIRE
SOMMAIRE i
Dédicace à tous les développistes iv
GLOSSAIRE v
liste des tableaux vi
Liste des encadrés vi
Liste des illustrations vii
FAMINTINANA viii
RESUME ix
ABSTRACT x
REMERCIEMENTS xi
Liste des acronymes et abréviations xii
INTRODUCTION GENERALE 1
PARTIE 1 4
Le chemin de fer Malagasy : De la gestion publique à
l'administration privée transnationale 4
Introduction 5
CHAPITRE I : LE CHEMIN DE FER : MOYEN
PRIVILEGIE DE LA MISE EN VALEUR
DE L'ECONOMIE DE MADAGASCAR 6
1. Quand un homme pense
à un grand chantier de travail colossal pour Madagascar : La
construction du chemin de fer et ses raisons 6
1.1. L'idée de général Gallieni 6
1.2. Des raisons de la construction de la voie ferrée
à Madagascar 7
1.2.1. Une raison sociopolitique 7
1.2.2. Une raison économique profitant au colonisateur
10
2. L'achèvement du chemin de fer favorise les
échanges et le développement du pays 13
2.1. L'évolution du trafic 13
2.2. Entre développement des échanges et pillage
de colons 14
CHAPITRE II : LES DIFFICULTES SURVENUES AU CHEMIN DE FER
MALAGASY 17
1. De l'origine des crises du chemin de fer Malagasy 17
1.1. Les choix économiques 17
1.2. La concurrence d'autres types de transport 18
2. Le chemin de fer Malagasy dans l'ombre pendant les
années 90 19
CHAPITRE III : DE LA RNCFM A MADARAIL : LA RENAISSANCE
DU CHEMIN DE
FER MALAGASY 21
1. Les exploitants du chemin de fer Malagasy avant Madarail
21
2. L'arrivée de MADARAIL et la réhabilitation du
transport ferroviaire 22
Conclusion de la première partie 25
PARTIE 2 26
Madarail et l'environnement 26
Introduction 27
CHAPITRE I : LA POLLUTION DE L'ENVIRONNEMENT PAR L'USAGE DES
PRODUITS INDUSTRIELS, CHIMIQUES, COMBUSTIBLES ET ORDINAIRES
28
1. L'utilisation des intrants chimiques et gazeux au sein des ateliers
nuisent aux éléments de
l'environnement 28
1.1. L'utilisation des produits dans les ateliers et centres
d'activités 28
1.1.1. Les gaz 28
1.1.2. Le carburant 30
1.1.3. Les huiles mécaniques 30
1.1.4. Les autres produits toxiques à l'environnement
31
2. Pollutions aux alentours de site Madarail Soarano et
l'expansion des déchets divers 32
ii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
2.1. Pollution 32
2.2. Déchet 33
CHAPITRE II : LE TRANSPORT FERROVIAIRE EFFECTUE PAR MADARAIL
POLLUE L'AIR, L'EAU, LE SOL, LE BRUIT ET L'ODEUR 35
1. Madarail et pollution de l'air 35
1.1. La pollution de l'air 35
1.2. La pollution de l'air par Madarail 35
2. L'eau est également touchée par les
activités de Madarail, du site centrale de Soarano aux
eaux fluviales du trajet Nord 37
2.1. Pollution de l'eau aux alentours de Madarail Soarano 37
2.1.1. Déversements 37
2.1.2. Usages de l'eau 38
2.2. Pollution des eaux fluviales 38
3. Pollution des sols 39
4. Pollution sonore et pollution de l'odorat 40
CHAPITRE
III : PROBLEME TOUCHANT LES FAUNES ET LES FLORES DANS
L'EMPRISE FERROVIAIRE 42
1. Des dérèglements constatés au niveau
de vie des insectes, des bestioles et des bêtes 42
1.1. Les déplacements 42
1.2. Perturbation du cycle biologique 43
2. Multiplication des formes de destruction et d'exploitation
des plantes de végétation et de la
forêt 45
2.1. La perturbation des végétations 45
2.2. Exploitation forestière 46
Conclusion de la deuxième partie 49
PARTIE 3 50
La politique environnementale de Madarail 50
Introduction 51
CHAPITRE I : L'INVESTISSEMENT DE MADARAIL DANS LA PROTECTION
DE
L'ENVIRONNEMENT 52
1. Les moyens affectés à l'environnement au sein
de la société Madarail 52
1.1 Moyen financier 52
1.2 Moyen matériel 53
1.3. Moyen humain 54
2. Terrain et champ d'application de la politique
environnementale de Madarail 54
2.1. Cadre législatif 54
2.2 Respect de l'environnement 56
CHAPITRE II : LA COOPERATION LOCALE ET LES ASSOCIATIONS
VILLAGEOISE
58
1. Le projet d'action de recasement ou PAR 58
2. La formation des associations villageoises 60
2.1. La création des associations villageoises 61
2.2. Liste des associations villageoises 62
CHAPITRE III : LA PORTEE DES ACTIONS DES ASSOCIATIONS
VILLAGEOISES 64
1. Protection de l'environnement et maintien du milieu dans
l'emprise ferroviaire 64
1.1. Les travaux 64
1.2. Les surveillances 65
1.3. La communication 66
2. Les associations villageoises ; une stratégie de
taille commerciale pour Madarail et une
opportunité d'intérêt économique et
social pour la population locale 67
iii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
2.1. L'importance des AV pour la société
Madarail 67
2.2. Les associations villageoises et la population locale
68
Conclusion de la troisième partie 70
CONCLUSION GENERALE 71
BIBLIOGRAPHIE xiv
Ouvrages xiv
Mémoires xv
Thèses xv
Rapports xv
Conférences xvi
Sources orales xvi
Webographie xvii
Annexe xviii
Affichage de sensibilisation sur les déchets xix
Extrait convention de collaboration xx
Rapport de mission vétiver xxiii
Le BB 12 à l'entrée de Tamatave xxvii
Table des matières xxviii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
iv
Dédicace à tous les
développistes
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
GLOSSAIRE
Biodiesel : Le biodiesel, ou biogazole est une
alternative au carburant pour moteur diesel classique : gazole ou
pétrodiesel. Le biodiesel peut être utilisé seul dans les
moteurs (B100) ou mélangé avec du pétrodiesel (B20, B5,
B2, etc.). Ce biocarburant est obtenu à partir d'huile
végétale ou animale, transformée par un
procédé chimique appelé transestérification faisant
réagir cette huile avec un alcool (méthanol ou éthanol),
afin d'obtenir du EMHV ou du EEHV (suivant l?alcool utilisé).
Biomasse : Dans le domaine de l'énergie,
et plus particulièrement des bioénergies, le terme de biomasse
désigne l'ensemble des matières organiques d'origine
végétale (algues incluses), animale ou fongique pouvant devenir
source d'énergie par combustion (ex : bois énergie), après
méthanisation (biogaz) ou après de nouvelles transformations
chimiques (biocarburant).
Biogaz : Gaz produit par la fermentation de
matières organiques animales ou végétales en l'absence
d'oxygène.
Biotope : De manière grossièrement
simplifiée, le biotope est un milieu et des conditions, relativement
stable, permettant la persistance d'une certaine biocénose. En
écologie, un biotope est un ensemble d'éléments
caractérisant un milieu physico-chimique déterminé et
uniforme qui héberge une flore, fonge et une faune et des populations de
bactéries et autres microbes spécifiques (la
biocénose)1.
P-gasoil : Hydrocarbure utilisé dans le
nettoyage de pièces des engins.
v
1 Définition de wikipédia,
l'encyclopédie libre
vi
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Liste des tableaux
Tableau n°1: Statistique passager
Tableau n°2 : Type des déchets Madarail
Tableau n°3 : Budget environnemental de MLA-VMC
Liste des encadrés
Encadré1 : Propos du général Gallieni
Encadré 2 : Extrait de la loi n° 99-021 du 19
août 1999 sur la politique de contrôle des pollutions
industrielles
Encadré 3 : PTA Madarail 2010
vii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Liste des illustrations
Illustration 1. Carte extraite de Madagascar
Illustration 2. Croquis
Illustration 3 : Une bouteille de gaz acétylène et
une bouteille de dioxyde de carbone 4 m3 Illustration4 : le rayon UV dans
l'atelier fonderie Illustration5 : Citerne porte hydrocarbure Madarail
Illustration6: Huile de filtrage usé
Illustration7 : Déchets médicaux, issus des
produits médicaux
Illustartion8 : Lactuca usé se traine par terre
Illustration9 : L'échappement d'une locomotive en
marche
Illustration10 : Le canal d'Andriantany
Illustration11 : Lavage pièces
Illustration12 : déchets de filtres souillés par
des hydrocarbures Illustration13 : Travaux à Mangoro
Illustration14 : Les canaris, oiseaux de la famille de
Psittacidés Illustration15 : Un corridor biologique de Foudia
madagascariensis
Illustration16 : Papillon comète Illustration17 : Fraise
sauvage Illustration18 : des coupes de bois
Illustration19 : Un wagon remplis de bananes Illustration20 :
Camion citerne
Illustration21 : Les travaux de désherbage Illustration 22
: Point sensible
Illustration23 : Arrosage par motopompe Illustration24 :
Mantella aurantiaca
viii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
FAMINTINANA
Ao anatin?ny fiarovana ny tontolo iainana dia nanatanteraka
fikarohana mikasika ny « Fidiran'ny sehatra tsy miankina amin'ny
olana mahakasika ny tontolo iainana » tao amin?ny orinasa
MADARAIL S.A izahay.
Ny famakiamboky tamin?ireo toerana maro samihafy dia nahafahana
namoaka ireo hevitry ny fampandrosoana maharitra, ireo lalàna mifehy ny
tontolo iainana ary ireo singa mandrafitra ny tontolo iainana manodidina ny
lalamby. Ny fomba fiasa izay nifototra tamin?ny firesahana mivantana, ny
fandinihana, ny fanadihadiana ary ny fifantenana dia nahafahana namantatra ny
zava-misy eo amin?ny tontolo iainana iasan?ny orinasa, ireo ezaka efa natao ho
fiarovana ny tontolo iainana ary ny vina ho amin?ny ho avy amin?izany.
Ny zavatra hitra dia, mandoto sy manimba ny tontolo iainana ireo
asa ataon?ny orinasa MADARAIL S.A, izay miainga avy ao amin?ny foibe Soarano ka
mipaka hatrany amin?ireo faritra lalovan?ny lamasinina ary manaporofo izany
ireo fifantenana rehetra natao tamin?ny fahasimbana maro mianjady amin?ny
tontolo iainana. Ny vokatr?izany mivantana dia ireo fiatraika ratsy miseho lany
amin?ny fahasalaman?ny olona, ny natiora sy ireo singa mandrafitra ny tontolo
iainana toy ny rivotra ary koa ny ati-tany. Rehefa natao ny fandalinana ireo
fiatraika ratsy, dia nisy ireo soso-kevitra mahakasika ny fitantanana ny
tontolo iainana sy fepetra fanalefahana, izay efa nahitana fampiharana ny
sasatsasany.
Izany fomba fiheverana ny tontolo iainana izanny dia tokony
hivelatra kokoa amina toerana maro iasan?ny orinasa, ka ny tanjona amin?izany
dia ny fanapariahana ny fiarovana amin?ireo toeram-piasana rehetra ary koa mba
hahafahan?ny orinasa manaja ny fiarovana ny tontolo iaianana sy mifehy ny lenta
iraisampirenena izay katsahiny.
Voanteny manandanja : Ireo singa mandrafitra ny
tontolo iainana, fahasimban?ny tontolo iainana, fiatraika ratsy, lalamby,
fiaraha-miasa eo antoerana, fandotoana, fanodinana fako, fandefasana carbone,
fiparitahan?ny lôkida.
ix
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
RESUME
Dans le cadre de la préservation de l'Environnement,
nous avons réalisé à MADARAIL S.A une étude suivant
le thème: «L'entrée du secteur privé dans les
questions environnementales».
La recherche documentaire a permis de ressortir les enjeux du
développement durable, les textes législatifs et les
éléments environnementaux intéressant les voies
ferroviaires. La méthodologie basée sur l'approche participative,
l'observation, l'enquête et l'inventaire a permis de comprendre
l'état de lieu environnemental de la société, ce qui est
déjà fait en matière de protection de l'environnement et
ce que la société envisage de réaliser au cours des
années à venir.
Le constat fait est que les activités de MADARAIL S.A
polluent l'environnement d'une grande envergure, car cela part du site central
Soarano aux voies régionales de destination ferroviaire, en
témoigne l'inventaire des différentes formes de perturbation de
l'environnement. La conséquence évidente est l'existence des
impacts négatifs potentiels sur la santé humaine, la nature et
les composantes environnementales comme l'air et le sol. Apres analyse des
impacts, des propositions de gestion environnementale et de mesures
d'atténuation dont certaines sont déjà entrées en
application ont été faites.
Ce système de considération environnementale
devrait s'étendre sur un champ un peu plus large dont l'objectif est de
généraliser la préservation dans tous les centres
d'activités et permettre à MADARAIL S.A d'être en
conformité avec son engagement environnemental et aux normes
environnementales internationales.
Mots clés : Eléments
environnementaux, perturbation environnementale, impacts négatifs,
emprise ferroviaire, coopération locale, nature, pollution, traitement
de déchets, émissions de carbone, déversement
x
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
ABSTRACT
As part of the preservation of the environment, we conducted a
study to MADARAIL Corp. following the theme: "The entry of private
sector in environmental issues."
Documentary research has highlighted the challenges of
sustainable development, legislation and environmental factors affecting
railroads. The methodology based on a participatory approach, observation,
survey and inventory allowed us to understand the environmental condition of
the place of society, which is already done in terms of environmental
protection and what the company plans to achieve over the coming years.
The finding is that the activities of MADARAIL Corp. pollute the
environment of a large scale as this part of the central site Soarano tract
regional rail destination, evidenced by the inventory of different forms of
environmental disruption. The obvious consequence is the existence of potential
negative impacts on human health, nature and environmental components such as
air and soil. After impact analysis, proposals for environmental management and
mitigation measures, some of which have already entered into force have been
made.
This system of environmental consideration should extend over an
area slightly larger, which aims to generalize the conservation in all business
units and enable MADARAIL Corp. to comply with its environmental commitment and
environmental standards international.
Keywords: Environmental items, environmental
disturbance, negative impacts, railroads, local cooperation, nature, pollution,
waste treatment, carbon emissions, discharge
xi
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
REMERCIEMENTS
FAUVEAU disait : « Combien de faits,
simples en apparence, échappent à nos observations et les
déroutent. ». Il évoquait ainsi notre incapacité
à maîtriser tous les faits. Corroborant à cette logique,
nous n'avons pu réaliser cette formation que par la participation
effective, directe ou indirecte de plusieurs personnes physiques ou morales.
Toute notre reconnaissance va à l'endroit de :
Les autorités de l'Université Antananarivo,
notamment.
o Monsieur Le Docteur RANARIVONY Richard, Doyen de la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines, qui m'a
encadré pour cette étude
o Monsieur RASOLOARISON Jeannot, Chef du
département d'Histoire ; Par leur implication dans la formation
universitaire des jeunes, ils nous ont permis de suivre la Maitrise en Sciences
Sociales de Développement.
Monsieur Patrick CLAES, Administrateur Directeur
Général de MADARAIL S.A, qui nous a offert un cadre
favorable à la réalisation de notre étude.
Madame Marina RAMAROSON, Directrice
du Département Développement Durable de MADARAIL S.A,
pour son encadrement professionnel durant notre séjour en entreprise.
Mes parents, mes frères et soeurs de promotion
pour leur soutien.
Que tous ceux qui ont contribué de près ou de
loin à l'élaboration de ce mémoire de maitrise trouvent
ici tous mes remerciements.
xii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS
AV : Association Villageoise
CO2 : Gaz carbonique ou dioxyde de carbone
Corp. : Corporation
CPAR: Comité du Projet d'Action de Recasement
DIB : Déchets Industriels Banaux
DIS : Déchets Industriels Spéciaux
DII : Déchets Industriels Inertes
EPIC: Etablissement Public à caractère Industrielle
et Commerciale
FAO: Food and Agricultural Organization
FCE: Fianarantsoa Côte Est
FKT : Fokontany
GES : Gaz à Effet de Serre
HASYMA: HASY MAlagasy
HC: Hydrocarbure
HF: Hydrofluorure
HJRA: Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona
IPF: International Polar Foundation
MADARAIL: Madagascar Railways
MECIE : Mise En Compatibilité des Investissements avec
l'Environnement
MLA: Moramanga Lac Alaotra
OCDE : Organisation de Coopération pour le
Développement Economique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAP : Personne Affectée par le Projet
PAPMAD: Papeterie de Madagascar
PAR : Projet d'Action de Recasement
PGE : Plan de Gestion Environnementale
PNUD: Programme des Nations Unis pour le Développement
xiii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
PNUE : Programme des Nations Unis pour l?Environnement
PK : Point Kilométrique
PTA : Plan de Travail Annuel
RNCFM: Réseau National des Chemins de Fer de
Madagascar
S.A : Société Anonyme
SIRAMA: Siramamy Malagasy
SOMAP : Société Malgache de Plastique
TA : Tananarive Antsirabe
TCE : Tananarive Côte Est
TGV: Train à Grande Vitesse
UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization
USAID: United States Action for International Development
USD: United States Dollars
UV: Ultra Violet
VMC: Vohibe Morarano Chrome
WWF: World Wildlife Fund
1
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
INTRODUCTION GENERALE
Depuis plus de trois décennies, les signes
de dégradation des principales composantes de l'Environnement
nécessaire à la vie sont perceptibles au niveau
planétaire. La prise de conscience de ce phénomène s'est
manifestée lors du premier Sommet de la Terre, tenu en juin 1972
à Stockholm. Les pays présents à cette réflexion
sur l'Environnement ont évoqué dès le premier principe de
la déclaration, « le droit fondamental de l'Homme à des
conditions de vie satisfaisantes, dans un Environnement dont la qualité
lui permette de vivre dans la dignité et le bien être
».
Reprenant ce principe sur le plan national, Madagascar se sent
particulièrement interpellé, d'autant plus que les
retombées économiques de la qualité de son Environnement
sont énormes. Aussi, l'objectif de développement oblige à
prendre des actions en amont pour préserver la qualité de l'eau,
de l'air, du sol, du climat,
etc. et réduire les dommages sur les
populations. L'administration en charge de l'Environnement a pris des mesures
législatives pour inciter les entreprises à de meilleurs
comportements environnementaux.
Bien que faisant parti des pays le plus pauvres au monde,
Madagascar en ce XXIème siècle, se veut être bien
déterminé à mobiliser son pouvoir d'Etat souverain dans
l'objectif de protéger l'environnement et en particulier, de mettre en
fonction une politique de gestion des ressources naturelles, favorisant la
pérennité de la nature dans tous les milieux. Cela a
été bien senti par la mise en application du
décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 modifié
par le décret n° 2004-167 du 03 février 2004 relatif
à la mise en compatibilité des investissements avec
l'environnement (MECIE).
L'Etat va donc s'attaquer aux premiers dévastateurs en
matière environnementale dans le monde, qui ne sont autres que le
secteur privé, et plus précisément les industriels, les
exploitants miniers et les activités de transport. C'est en fait un
encadrement obligatoire pour les affaires de ne pas continuer à nuire
l'état déjà fragilisé de l'environnement. Depuis,
le secteur privé à Madagascar traite de plus en plus les
questions de l'environnement à sa manière, cet engagement est en
effet un outil de communication pour les uns, tandis que c'est une obligation
pour les autres. Dans tous les cas, c'est l'entrée du secteur
privé dans les questions environnementales.
Dans ce contexte, MADARAIL S.A, opérateur
économique du transport ferroviaire, s'est engagé, lors de la
reprise de la Société d'Etat/Réseau National des
Chemins
2
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
de Fer de Madagascar (SE/RNCFM), à entreprendre des
actions concrètes pour assurer la préservation de l'Environnement
tant sur l'emprise ferroviaire que sur les principaux sites.
Problématique
L'environnement dans le domaine du transport ferroviaire concerne
le milieu physique et biologique de sa composante, à savoir ; le sol,
l'air, l'eau et l'humain. Ces éléments sont tous confondus dans
de dérangements permanents causés par le fonctionnement du chemin
de fer. C'est de là que vient, la problématique de cette
étude en insistant sur l'engagement de la société Madarail
vis-à-vis de l'environnement où elle exploite le transport
ferroviaire du réseau nord.
Hypothèse
Il est évident que, l'activité de la
société entraine des désordres sur l'environnement, mais
ce que veut montrer cette étude est que jusqu'où Madarail se
mobilise-t-elle pour l'environnement, car du point de vu économique,
l'environnement ne passe pas en premier abord de l'occupation de la
société, il est en général, le reste des
dernières discussions de l'assemblé des actionnaires ou
même ne s'y passe pas lors de réunion d'affectation
budgétaire à chaque début de l'exercice comptable. Cela
signifie que Madarail n'accorde pas trop d'attention à l'environnement,
puisque ceci entrainera beaucoup plus de dépenses que de profits, le but
de toute société par action comme Madarail.
Objectif général
Cette étude a pour objectif de montrer l'engagement de la
société Madarail sur la protection de l'environnement dans son
milieu d'intervention et les limites de cette implication.
Méthodologie
Réaliser cette étude, nécessite d'une grande
ouverture sur l'aspect économique, social et environnemental des
entreprises tant sur le plan national, que au sein de la société
étudiée. L'aboutissement de Madarail est le résultat d'une
suite des histoires remarquables pour des bons et des mauvais souvenirs du
chemin de fer Malagasy. C'est ainsi que nous avons cherchés dans des
centres d'informations les faits économico-sociaux relatifs à la
vie de chemin de fer Malagasy et puis, pour voir ce qui en est de l'engagement
de la société Madarail sur l'environnement, nous avons
effectués un stage en responsabilité au sein du
3
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
département développement durable et communication
de la société, notamment dans le service environnement au sein de
la division HSE ou Hygiène Sécurité et Environnement.
Le sens de l'environnement retenu dans cette étude se
conforme à la signification donnée par la législation
selon la loi n° 99-021 du 19 aout 1999 sur la politique de gestion et de
contrôle des pollutions industrielles.
Cette loi définit l'Environnement comme «
l'ensemble des milieux naturels ou façonnés par l'Homme, y
compris les milieux humains et les facteurs sociaux et culturels qui les
déterminent ainsi que les éléments biotiques et abiotiques
de la nature. »
Ainsi, dans la présentation de cette étude, nous
allons parler en premier lieu de l'histoire du chemin de fer Malagasy, ensuite
nous entrerons dans la relation de Madarail avec l'environnement et enfin, on
va présenter la politique environnementale de Madarail.
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
PARTIE 1
4
Le chemin de fer Malagasy : De la gestion publique
à l'administration privée transnationale
5
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Introduction
L'histoire ne peut nier l'existence des divers gestionnaires du
chemin de fer Malagasy jusqu'à sa situation actuelle. Le chemin de fer
à Madagascar a connu des périodes de gestion mixte allant de
l'Etat à une société commerciale et à une firme
transnationale. Cela est dû aux difficultés rencontrées par
ce secteur depuis même sa création et son existence.
Il est difficile dans un contexte de concurrence et de faible
productivité d'envisager la prospérité d'une structure
économique très importantes à la main de l'Etat qui a
déjà fait preuve d'incapacité de gouvernance et de
productivité dans un pays en développement comme Madagascar,
alors que la gestion d'une compagnie de transport ferroviaire nécessite
une approche commerciale plus fiable et concurrentielle pour ne pas tomber dans
le trou de la faillite, comme ce qui s'était arrivé au chemin de
fer Malagasy.
C'est de là que vienne l'appui de la banque mondiale pour
des programmes de privatisation des sociétés de grande envergure
dans le pays et c'est que va montrer cette partie notamment dans le secteur du
transport ferroviaire.
6
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE I : LE CHEMIN DE FER : MOYEN PRIVILEGIE DE LA
MISE EN VALEUR DE L'ECONOMIE DE MADAGASCAR
1. Quand un homme pense à un grand chantier de
travail colossal pour Madagascar : La construction du chemin de fer et ses
raisons
Au temps de la colonisation, diverses infrastructures de taille
étaient mises en place à Madagascar, dans le cadre de
l'exploitation des ressources locales par le pays colonisateur. Le chemin de
fer en est une et constitue en faite la plus rude des activités
entretenues qui avait vu des répressions sociales sous forme
d'exploitation humaine par l'établissement des travaux forcés
imposé aux jeunes gens.
1.1. L'idée de général Gallieni
Aucune voie de communication n'existait à Madagascar avant
l'occupation française. Cette situation avait une raison
stratégique de la part du Gouvernement de la monarchie : redoutant les
visées politiques des Européens, les autorités malgaches
s'étaient laissé guider par l'unique souci de rendre aussi
difficile que possible aux étrangers l'accès de la
capitale2. La Grande île ne disposait alors que des simples
sentiers pour piétons au tracé généralement
rectiligne, particulièrement ardus, étant donnés le relief
du pays.
Le portage à dos d'homme et sur filanjana était le
seul moyen de transport praticable, mais il était à la fois lent
et coûteux. Lent, car un voyage entre Tananarive et Tamatave ne durait
pas moins d'une semaine ; coûteux, parce que pour le même trajet,
le transport d'une tonne de marchandises revenait à plus de 1000 francs
(de l'époque), et un voyageur accompagné de 300 kilogrammes de
bagages payait plus de 400 francs3.
Dès son arrivée à Madagascar en 1897, le
Gouverneur Général GALLIENI disait : « La voie ferrée
est une nécessité inéluctable, une arme indispensable pour
tout pays de production qui veut ne pas succomber dans la lutte
économique et n'y être pas réduit à une
déplorable infériorité4».
2 Historique et évolution des chemins de fer
Malagasy 1909-1989. 3Historique et évolution des chemins de
fer Malagasy 1909-1989. 4 Le train de la vie, FCE par icco
Madagascar
7
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Par ces déclarations du gouverneur général
de l'époque, nous constatons qu'après avoir solutionné en
partie le problème stratégique, le pouvoir colonial s'est
attaqué au domaine économique, tout en faisant deux coups d'une
seule pierre5. CECIL RHODES en Afrique du Sud, KITCHENER en Egypte,
le colonel THYS au Congo furent d'accord avec GALLIENI sur cette thèse :
« Le rail est moins coûteux que le canon et il porte plus loin
».
1.2. Des raisons de la construction de la voie
ferrée à Madagascar
1.2.1. Une raison sociopolitique
Parmi les justifications données à
la construction des chemins de fer à Madagascar, on est frappé
par le caractère très vague et la faible place des arguments
économiques. L'idée, en quelque sorte, allait de soi et de pair
avec celle de l'immense richesse supposée du pays, et avec le projet de
colonisation de la nouvelle conquête. Pour Gallieni, le projet de relier
Tananarive a la cote « date de l'époque même ou fut
décidée l'expédition de Madagascar6». Le
chemin de fer « constituera par excellence un instrument de civilisation
».
Le général se retranchait derrière l'une de
ses idées simples, mais fausses et infirmées par l'histoire :
tout comme l'impôt entait « moralisateur », le chemin de fer
était « civilisateur ». Il devait créer
l'activité économique ex nihilo tout comme les
décrets du Journal officiel devaient susciter le progrès
social des colonisés. Un tel discours était en fait l'expression
d'une vision géopolitique constitutive du modèle
politico-militaire de l'expansion coloniale française : d'abord,
s'installer au coeur de l'espace convoite et de la, rayonner vers sa
périphérie.
A Madagascar, cette vision s'appuyait sur un rêve tenace,
mais trompeur, celui de développer une colonisation de peuplement blanc
sur les Hautes-Terres ou, selon Gallieni en 1905, « l'activité
économique était appelée a prendre son maximum
d'intensité7». Dans l'immédiat, il s'agissait de
garantir la sécurité de la domination française sur l'ile
en assurant à Tananarive une liaison solide avec la mer. Parmi les
considérations économiques qui habillaient cette priorité,
il est un argument qui vaut d'être cité in extenso :
5 Historique et évolution des chemins de fer
Malagasy 1909-1989.
6 Rapport du general Gallieni au ministre des colonies sur la
situation générale de la colonie, Paris, Imprimerie des
Journaux officiels, 1905, p. 62.
7 J. Gallieni (1908: 48).
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Encadré1 : Propos du général Gallieni
« [...] L'achèvement de cette entreprise ouvrira a
l'Imerina un débouché aussi indispensable à sa
prospérité qu'a celle du reste de l'ile. Autour de Tananarive vit
un groupement d'un million d'individus au caractère industrieux, a
l'esprit éveille et âpres au gain que la nature a places dans un
isolement oppose a leur désir d'expansion. Dans ce noyau de population,
nous trouverons les meilleurs auxiliaires du développement
économique et social de la région littorale... le jour ou les
Hova pourront se rendre aisément hors de l'Imerina8
».
8
8 Rapport du general Gallieni au ministre des
colonies sur la situation générale de la colonie, Paris,
Imprimerie des Journaux officiels, 1905, p. 64.
9
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration 1. Carte extraite de Madagascar
(Encyclopédie de l'empire français), 1947, t. II, p. 137
10
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
1.2.2. Une raison économique profitant au
colonisateur
Les justifications économiques étaient plus
évidentes dans le cas des deux lignes suivantes, construites comme
prolongement du TCE achevé en 1913, le Tananarive-Antsirabe (TA) et le
Moramanga-Lac Alaotra (MLA, 168 km). Mais, tout comme pour le TCE, leur
rentabilité et leur avenir furent grevés par leur conception
comme axes d'exportation. Dès le départ, le chef de province de
Tananarive estimait ainsi qu'un autre tracé du TA, « un peu plus
coûteux, mais traversant des régions plus riches et de population
plus dense », aurait mieux stimulé l'économie
régionale et les échanges intérieurs9.
D'autre part, la réalisation de ces voies se fondait
toujours sur la prévision erronée d'une future colonisation de
peuplement blanc, espoir irréaliste qui faisait tomber le chef de
province d'Antsirabe dans l'illusion lyrique10.
C'est sur la base de rapports provinciaux largement fantaisistes,
dans lesquels le rêve masquait la réalité, que les
autorités supérieures prirent la décision de construire le
TA. Le MLA, de son côté, ne pouvait se justifier qu'à la
condition que l'on entreprenne la mise en valeur, exigeant de grands travaux
d'hydraulique agricole, de la cuvette de l'Alaotra. Or l'insuffisance des
investissements et les conditions humaines déplorables de l'entreprise
bloquèrent celle-ci pendant toute la période coloniale, voire
tout le XXe siècle.
Quant au Fianarantsoa-Côte est (163 km),
réalisé entre 1927 et 1936, il fit figure, avant même son
achèvement, d'erreur économique préfigurant les «
éléphants blancs » de la décolonisation. Les
illusions d'avant 1914 sur « ces riches régions infiniment plus
intéressantes que l'aride Imerina11, et sur les perspectives
riantes d'un peuplement blanc du Betsileo, s'étaient évanouies.
Mais il fallait tenir une vieille promesse faite aux colons du Betsileo en
crise, meneurs en 1911 d'une fronde des provinces périphériques
contre la concentration des dépenses d'équipement au profit de
l'Imerina : le poumon devant sauver les Hautes-Terres méridionales de
l'asphyxie ne pouvait être, selon les colons, qu'un chemin de fer de
Fianarantsoa à la côte12, qui obtint d'être
déclaré prioritaire à la conférence
économique
9 J. Frémigacci (1975: 85).
10 Ibid. p. 79.
11 ARM (Archives de la République malgache),
série Chambres de commerce, dossier n° 13, Fianarantsoa, PV du
22/04/1910.
12 Ibid., PV du 25/09/1911.
11
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
de 1919 à Tananarive, puis qui fut inscrit au «
programme des grands travaux à entreprendre sur une période de 15
ans13 et au plan Sarraut de 192114.
Or tout cela reposait sur une erreur d'analyse économique.
Le qualificatif de « Chemin de fer du riz », d'abord abusivement
donné par Gallieni au TCE15, fut ensuite accolé, avec
tout aussi peu de justifications, au FCE : c'était ne pas voir que les
excédents apparents de riz sur les Hautes-Terres, très
médiocres en volume, ne pouvaient être dégagés que
par une lourde fiscalité imposant une sous-consommation paysanne, et ne
pouvaient être exportables que dans des circonstances exceptionnelles
(guerre, inflation galopante en France).
Pour faire bonne mesure, Gallieni rêvait en
annonçant l'exportation de productions qui n'existaient pas encore, et
n'existeront jamais comme la soie, l'une de ses obsessions16. En
fait, la crise de la colonisation sur les Hautes-Terres dans les années
1903-1914 était bien moins imputable au problème des transports
qu'à la médiocrité de l'ordre économique colonial
lui-même.
L'erreur commise avec le FCE était, de plus, beaucoup
moins excusable en 1930 qu'en 1910, car entre-temps les transports routiers
avaient ailleurs réalisé des progrès montrant que
c'était vers eux qu'il fallait s'orienter. Mais à Madagascar, on
ne faisait pas la comparaison entre le rail et la route moderne, mais entre le
rail et la (mauvaise) route coloniale, simple piste ouverte à coup de
prestataires. Tout comme la « route de l'Est » Tananarive-Mahatsara
ouverte en 1900, une telle route existait entre Fianarantsoa et Mananjary
depuis les années 1900, souvent impraticable. Avec l'effort de guerre,
l'administration y organisa en 1917 un service de messagerie par charrettes
à boeufs qui, en 1919, disposait de 131 charrettes et 698 boeufs,
jugés plus économiques que l'auto17.
13 Bulletin économique de Madagascar,
1er trimestre 1921, p. 40-61, note de Girod, directeur des Travaux publics.
14 A. Sarraut (1923).
15 J. Gallieni (1908 : 289). Le général
avoue s'inspirer de son maitre Faidherbe, qui avait appelé de
Dakar-Saint-Louis « Le chemin de fer de l'arachide ». En fait, la
comparaison n'a pas de sens. Comment mettre sur le même plan une culture
vivrière, le riz, et une culture de rente, l'arachide, alors que, de
surcroit, les conditions géographiques, physiques et humaines sont
absolument différentes au Sénégal et a Madagascar ?
16 Ibid.
17 CAOM, Aix-en-Provence, fonds du contrôle,
749-751, mission Nores, Madagascar 1919- 1920. Rapport de l'inspecteur Leconte
sur les messageries par charrettes à boeufs.
12
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
En 1925, on envisagea la mise en service de camions, mais on y
renonça devant l'état de la route et l'on maintint le choix du
chemin de fer fait quinze ans auparavant. Nous touchons ici un autre
problème, l'incroyable lenteur avec laquelle les réalisations
aboutirent, en sorte qu'elles vinrent toujours trop tard. Pour en rendre
compte, il faut examiner les conditions de financement des projets et leurs
conséquences.
Pour le TCE, le tracé qui aurait eu la plus grande
pertinence économique remontait la vallée du Mangoro jusqu'au
seuil dominant la cuvette de l'Alaotra, puis descendait sur la côte par
la vallée de l'Ivondro. Il était le plus long (près de 500
kilomètres) mais aurait évité la construction
ultérieure du MLA. Surtout, il aurait mis la côte à moins
de 200 km de la seule région des Hautes-Terres, l'Alaotra, qui avait un
gros potentiel agricole (rizicole surtout) pouvant, une fois mis en valeur,
alimenter une exportation.
À ce tracé, on en préféra un autre,
débouchant à Brickaville (illustration 2). Le TCE était
ramené à 270 km mais le trajet Brickaville-Tamatave devait se
faire par la voie d'eau, en suivant les lagunes reliées par le canal des
Pangalanes alors en construction qui devait rapidement se révéler
un travail de Sisyphe. Les inconvénients de la formule apparurent tout
de suite avec les retards que subit l'approvisionnement des chantiers du TCE
dès leur ouverture en 1901.
Le prolongement du rail jusqu'à un port s'imposa donc. Un
projet initial, l'avait d'ailleurs prévu, suivant un tracé qui
desservait la région la plus peuplée du pays betsimisaraka
central. Mais là encore, la recherche du moindre coût engendra une
erreur économique. Après bien des tergiversations (en 1906,
Augagneur voulait encore éviter Tamatave, une « erreur
économique » selon lui), on opta pour la solution facile d'une voie
établie sur le cordon littoral sablonneux entre l'océan et les
lagunes, jusqu'à Tamatave. Mais ce dernier tronçon traversait sur
près de 100 kilomètres une zone sans intérêt
économique.
On put regretter très vite l'abandon du tracé
initial qui lui, traversait ce qui allait devenir la « zone des graphites
» lorsque ce minerai connut un boom en 1913. L'erreur ainsi commise se
solda par une charge de portage, pour les populations, aussi lourde qu'absurde,
qui culmina en 1916-1917, quand on mobilisa un total de quelque 110 000 hommes,
réquisitionnés pour acheminer le minerai jusqu'à la
côte, ce qui mit la région au bord de la famine en 1918.
13
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration 2. Ce croquis, extrait de l'ouvrage de Gallieni,
Neuf ans a Madagascar (1908, p. 152) fait apparaitre les deux grands
obstacles à franchir : le gradin forestier betsimisaraka et
l'escarpement oriental de l'Imerina.
2. L'achèvement du chemin de fer favorise les
échanges et le développement du pays
2.1. L'évolution du trafic
En 1938, les chemins de fer de Madagascar transportèrent
57 millions de voyageurs par kilomètre et 58 millions de tonnes de
marchandises également par kilomètre18.
En 1948, ces chiffres ont été portés
à 86 millions pour les voyageurs, et 81 millions pour les
marchandises19.
En 1957, 153 millions de voyageurs par kilomètre ont
été transportés par le chemin de fer pour 133 millions de
tonnes par kilomètre de marchandises. Ce qui fait qu'en 1957, le trafic
représentait un accroissement de 170% pour les voyageurs et de 126% pour
les marchandises, par rapport en 1938. Par ailleurs, l'augmentation moyenne
annuelle du trafic représentait 8% pour les voyageurs et 6% pour les
marchandises.
18 Historique et évolution des chemins de
fer Malagasy 1909-1989.
19 Ibid.
14
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Pendant 45 ans, la FCE a servi les besoins de transport des
riverains, qui sont entièrement dépendants du train pour assurer
l'écoulement de leur production agricole, l'alimentation des villages en
produits de première nécessité, le transport vers les
écoles et les hôpitaux etc.
Le commerce import/export a connu des périodes
florissantes : rien que pour le café, plus de 20 000 Tonne ont
été exportées en 1970-197120.
2.2. Entre développement des échanges et
pillage de colons
Le coût du transport, dans les années 1930, rend
à peu près inexportables les produits agricoles des
Hautes-Terres, les « produits pauvres » comme on disait alors. En
1934, le riz d'Indochine arrive sur la côte Est moins cher que celui de
l'Imerina ou du Betsileo...en attendant que, à une époque plus
récente, le riz ne circule à nouveau sur le TCE et le FCE, mais
à la montée cette fois, ce que Gallieni n'avait certes pas
prévu.
Pour l'économiste René Gendarme, le niveau trop
élevé des tarifs de chemin de fer figurait dans les années
1950 au nombre des handicaps économiques majeurs de Madagascar : en
1958, le transport d'une tonne de ciment de Tamatave à Antsirabe (521
km) coûtait plus cher que son acheminement de Marseille à
Tamatave, lui-même d'un coût jugé
exorbitant21.
Le fond du problème est que les chemins de fer n'eurent
qu'un faible effet de stimulation sur les régions traversées. On
peut le lire sur la courbe du trafic du TA22 : le maximum, en
particulier à l'exportation, fut atteint dès la première
année de fonctionnement ! Pour l'ensemble TCE/TA/MLA, le trafic
marchandises est même inférieur en 1935 à celui de
192323.
Le FCE, en 1957, transportait moins de la moitié du
tonnage fixé en 1925 comme objectif à atteindre au bout de 10 ans
d'exploitation24.
20 Le train de la vie, FCE par icco Madagascar
21 R. Gendarme (1963: 97-98).
22 Cf. annexe I
23 E. Guernier (1947: 143).
24 C. Richard, op. Cit. p. 81.
15
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Or ces données ne reflètent pas une stagnation
économique de Madagascar : l'île a en fait a connu une
réelle croissance dans les années 1930. Mais celle-ci ne s'est
pas produite dans la zone des chemins de fer en générale. On peut
s'en faire une idée en analysant les exportations de la colonie en 1938
: des quatre produits qui en fournissent la moitié, le café (31,7
%), la vanille (9 %), le girofle (4,4 %) et le sucre (4,4 %), aucun ne vient
des Hautes-Terres et ne doit son exportation au chemin de fer. Et il en est de
même pour les produits secondaires comme les pois du Cap, le raphia, le
mica.
Le riz, qu'on avait accolé au TCE, puis au FCE, ne
fournissait que 2 % des exportations, livrées surtout par la
région de Marovoay, dépourvue de voies ferrées. Sur
celles-ci, comme la montre les courbes du TA, le trafic se faisait de plus en
plus à l'importation, pour l'approvisionnement des foyers
urbains des Hautes-Terres, Tananarive en premier lieu.
La faiblesse de la mise en valeur de la zone des chemins de fer
souligne le caractère peu capitaliste et investisseur d'une colonisation
qui laissa se développer des comportements spéculateurs et
prédateurs. Pour l'illustrer, nous évoquerons brièvement
l'exemple de deux compagnies dont l'histoire est restée dans l'ombre, la
Compagnie coloniale et la société La Grande
île.
Sur la base de conventions passées en 1897 et 1898 avec le
ministère des Colonies pour l'étude du futur chemin de fer TCE -
conventions qui ne reçurent qu'un semblant d'application et que le
ministère considéra très vite comme caduques, ces deux
sociétés, grâce à leurs relations politiques en
France, obtinrent, par une série de décrets de 1902 à
1906, à titre de « compensation » pour des dépenses
minimes ou fictives, d'énormes concessions forestières de part et
d'autre du TCE.
Renforcées par un troisième larron, la
Compagnie foncière et minière, elles purent alors
développer une véritable économie de pillage pendant des
décennies. En 1930, on estimait que les 2/3 des forêts de la
province de Moramanga avaient disparu en moins de 30 ans25.
25 J. Frémigacci (1998).
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Mieux encore, exploitant abusivement une clause des
décrets de concession, les deux sociétés
revendiquèrent les terrains entourant la gare de Tananarive, et
grâce à un procès interminable, bloquèrent le
développement urbain de l?actuelle ville basse jusque vers
192526.
16
26 ARM, série Compagnies et
sociétés, dossier n° 6, société La Grande
Ile.
17
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE II : LES DIFFICULTES SURVENUES AU CHEMIN DE
FER
MALAGASY
1. De l'origine des crises du chemin de fer
Malagasy
L'existence de plusieurs situation juridico-administrative du
chemin de fer malagasy depuis sa construction témoigne
déjà les difficultés que ce secteur avait connu. Sa
rentabilité était gênée par les choix
économiques dans le pays et la concurrence d'autres types de transport
aggravée par une mauvaise gestion publique.
1.1. Les choix économiques
Madagascar a adopté un modèle de
développement économique de type socialiste, après son
indépendance. L'échec de cette stratégie l'a amenée
à entreprendre, en 1982, une série de réformes
économiques (soutenues par les institutions financières
internationales)27.
En 1920, la colonie consacre les réserves
péniblement accumulées depuis 1914 par l'exploitation du chemin
de fer à l'achat au prix fort de matériel ferroviaire pour
équiper le TA et le MLA et se retrouve ensuite en situation critique
dans la crise déflationniste de 19211922.
Cette institution, confiée à des administrateurs
sans moyens et sans compétences techniques, a été
incapable de créer le réseau de routes secondaires permanentes
qui auraient élargi le bassin économique du FCE et du TCE. C'est
ainsi qu'une province de colonisation dense comme celle de Vatomandry,
jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, souffrit de l'inachèvement
tant de ses voies de pénétration dans la zone
caféière de l'arrière-pays que d'une liaison
routière avec la zone du chemin de fer. La collecte du café par
portage humain y est encore une pratique courante, comme ailleurs sur le gradin
intermédiaire, dans les années 1930, notamment de part et d'autre
du FCE entre Tolongoina et Sahasinaka28.
Depuis les années 80, l'Etat n'apporte plus aucun appui au
Réseau du chemin de fer malgache. De plus, la ligne
Fianarantsoa-Côte Est (FCE) n'a pas été
épargnée par la mauvaise gestion caractéristique des
entreprises publiques. Jugée peu compétitive par rapport à
celle du
27 Organe d'examen des politiques commerciales
Madagascar, Rapport du gouvernement Partie II, OMC
28 Historique et évolution des chemins de
fer Malagasy 1909-1989.
18
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
réseau Nord qui relie le grand port de Tamatave à
la capitale, elle était condamnée à disparaître.
Mais dans un sursaut de survie, la région tout
entière s'est mobilisée pour la sauver. « C'est la
première fois qu'un événement a pu réunir tous les
chefs des différentes communautés de la région, même
depuis le temps d'avant la colonisation », remarque Gervais Velontsara,
chef du village de Sahasinaka29.
1.2. La concurrence d'autres types de transport
Ainsi, s'ajoute avec le développement du trafic
aérien, le nombre de voyageurs transportés par les chemins de fer
s'est trouvé en diminution, surtout en première classe, comme
nous le montre le tableau suivant30:
Tableau n°1: Statistique passager
Années
|
1952
|
1953
|
1954
|
1955
|
1956
|
Nombre de voyageurs par KM, en 1ère classe en milliers
|
5 582
|
4 808
|
5 342
|
4 461
|
3 728
|
Si la première souffrait de la concurrence routière
et aérienne, les 2ème et 3ème classes, par
contre, étaient toujours dans des situations stables ou presque: 50%
d'utilisation pour la 2ème classe et 97% pour la
3ème31. Une troisième classe qui ne devait pas exister
longtemps, car au cours de l'année 1957, la Régie Malgache a
suivi l'exemple des grands réseaux européens en la supprimant.
Cette mesure n'était pas accompagnée d'une réforme
tarifaire, et les voyageurs de la 2è classe se sont reportés sur
le tarif de l'ex-3è classe32.
A part la rude concurrence du transport routier, l'une des
principales causes de cette détérioration du trafic a
été la défaillance de la gestion de l'entreprise
étatique qui détenait le monopôle du transport ferroviaire
malgache. En effet, le réseau ferroviaire
29 Madagascar: « le chemin de fer sauvé
par ses usagers » 18-11-2003 Judith Imboden, Randrianarivo Harimanga
Abel
30 Historique et évolution des chemins de
fer Malagasy 1909-1989.
31 Ibid.
32 Ibid.
19
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
malgache a été toujours exploité par la
société étatique RNCFM qui n'a cessé d'accumuler
des difficultés financières d'année en année au
cours de ces dix dernières années.
Les années 2000 et 2001 ont été même
marquées par quelques arrêts de travail pour cette entreprise,
situation aggravée, par la suite, par la crise subie par le pays toute
entière en 200233.
2. Le chemin de fer Malagasy dans l'ombre pendant les
années 90
On a choisi ce terme, car dans les années 90, on n'avait
plus attendu parler du transport ferroviaire, du moins pour les lignes TCE et
TA.
Le chemin de fer Malagasy n'était pas fonctionnel durant
les années 90, même pour la ligne FCE qui relie Fianarantsoa
à Manakara. Dans l'article : Le train de la vie, FCE par icco
Madagascar, s'écrit : « Malheureusement, depuis les années
90 il y a eu peu d'investissement sur la ligne et presque pas d'entretien des
infrastructures. Les services voyageurs et de fret se sont aussi très
largement détériorés. De plus, les fréquents
passages de cyclones dans la région constituent un danger pour l'avenir
de la ligne FCE. »
Dans les années 90, le chemin de fer n'est plus
entretenus, les matériels moteurs et remorqués ne sont plus
fonctionnels et ne sont pas renouvelés34.
Selon un responsable au sein de la société Madarail
; « l'on avait crue que c'est la mort du chemin de fer Malagasy, car il
n'y avait plus rien qui bouge, même l'enceinte actuelle de Madarail
à Soarano et à Ambodinisotry s'était servi de raccourci
pour tout passant. Tous les matériaux étaient vétustes et
presque inutilisables et les gares, les rails, les locomotives, les ateliers
n'étaient pas entretenus, d'où l'idée que le chemin de fer
Malagasy s'avance dans la disparition », selon toujours ce responsable,
car il y avait eu aussi le commencement des vols des ferrailles qui constituent
les rails.
C'est ainsi que depuis le milieu des années 90, le
gouvernement malgache a libéralisé la plupart des secteurs de
l'économie. Dans le secteur agricole, la plupart des offices de
commercialisation ont été supprimés et le contrôle
des prix a été aboli pour pratiquement tous les produits. Les
entreprises d'État opérant encore dans ce secteur ont
pratiquement perdu
33 Rapport de Suivi du Programme de Bruxelles, Cas de
Madagascar, février 2006
34 Historique de Madarail
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
le monopole ou les droits exclusifs qu'elles détenaient.
Ces entreprises (l'HASYMA pour le coton et la SIRAMA pour le sucre) doivent
être privatisées avant la fin de 200135.
De son côté, Tamatave souffre de ne pas être
approvisionnée par les Hautes Terres. Le tourisme comme
l'activité portuaire périclitent du fait des barrages. Le chemin
de fer ne peut pallier ce manque de communication : la privatisation du
Réseau national des chemins de fer malgaches était
supposée accorder la concession de l'exploitation de la ligne
Antananarivo-Côte-Est à une compagnie sud-africaine pour convoyer
des marchandises depuis 2001. La ligne n'est toujours pas opérationnelle
à ce jour36.
Toutes ces affirmations amènent à dire alors que,
les années quatre-vingt dix étaient des années sombres
pour le transport ferroviaire à Madagascar.
20
35 Rapport du Secrétariat OMC, ORGANE D'EXAMEN
DES POLITIQUES COMMERCIALES MADAGASCAR
36 Le Dossier, Madagascar, « les urnes et la rue
», Christiane Rafidinarivo Rakotolahy p.141, mai 2002
21
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE III : DE LA RNCFM A MADARAIL : LA RENAISSANCE
DU CHEMIN
DE FER MALAGASY
1. Les exploitants du chemin de fer Malagasy avant
Madarail
Avant la RNCFM, que Madarail a succédé, quelques
sociétés à caractère de gérance publique ont
été passées par la gestion du chemin de fer Malagasy
depuis sa mise en fonctionnement. Ces sociétés avaient fait de
son mieux pour développer et mettre en concurrence le chemin de fer,
mais elles n'avaient pas eu des succès très significatifs, c'est
pourquoi l'existence des nombreux exploitants successifs dans ce secteur.
Au début, elle était dénommée
Société Nationale des Chemins de Fer Françaises (SNCFF).
Elle était placée sous la direction du Génie Militaire. En
1939 : le décret du 19 mai 1939, soutenant la création d'un cadre
général de chemins de fer d'Outre- Mer a rendu la liberté
aux réseaux d'outre mer, la SNCFF est mutée en CFOM (Chemins de
Fer de l'Outre-Mer).
Si dans un premier temps, c'est-à-dire, juste après
leur construction, les chemins de fer des colonies françaises
étaient placés sous la direction du Génie Militaire qui en
avait assuré les réalisations, en 1939, le ministre des colonies,
M. Georges MANDEL avait reconnu la nécessité de doter les chemins
de fer de l'Outre-mer d'un statut propre, en leur donnant la possibilité
de s'organiser et de vivre à la manière des entreprises
privées37.
Le 28 Février 1944, une Société ferroviaire
fut mise en place afin de desservir les Réseaux Nord et Sud. Cette
Société fut dénommée REGIE GENERALE DES CHEMINS DE
FER D'OUTRE MER38.
Un arrêté ministériel en date du 26
décembre 1950 a confié la gestion des chemins de fer de
Madagascar à un organisme à caractère industriel et
commercial, en application de la loi du 28 Février 1944 que nous venons
de citer. Cet organisme devait prendre le nom de REGIE DES CHEMINS DE FER DE
MADAGASCAR, le 1er janvier 1951.
Au courant de l'année 1974, l'Etat Malgache nationalise la
Société ferroviaire, et la dote d'un Statut d'Entreprise Public
à Caractère Commercial (EPIC)39.
37 Historique et évolution des chemins de
fer Malagasy 1909-1989.
38 Historique de Madarail
39 Ibid.
22
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Ce statut devait d'ailleurs être remplacé par celui
d'une société d'Etat à part entière
dénommée Réseau National des Chemins de Fer Malagasy selon
l'ordonnance n° 82-014 en date du 6 Mai 1982 ; laquelle ordonnance devait
par la suite être appuyée par le décret n° 82286 du
1er juillet 1982 portant statuts du Réseau des Chemins de Fer
Malagasy.
Selon l'ordonnance citée plus haut, en son article
premier, la Société d'Etat dénommée RNCFM est
dotée de la personnalité civile et de l'autonomie
financière et de gestion.
Pour ça part, le décret 82-286 portant Statuts du
RNCFM définit les organes de la Société qui sont :
? Le conseil d'Administration ? La direction
Générale
? Le commissaire aux comptes
2. L'arrivée de MADARAIL et la
réhabilitation du transport ferroviaire
Étant donnée la crise du transport ferroviaire
malgache, l'État malgache s'est décidé à faire
appel aux lois du marché pour rendre plus efficient l'exploitation du
réseau ferroviaire dans le but de moderniser le plutôt possible ce
dernier.
L'État s'est efforcé à mettre alors aux
mains du privé l'exploitation du réseau national ferroviaire et
la mise en concession a commencé déjà vers 1997 pour le
réseau Nord. Mais c'était en 2003 que ce dernier a
été pris en main effectivement par une entreprise privé
(Madarail). Comme résultats, le volume des marchandises
transportées a atteint, en 2003, 62 467 tonnes pour le réseau
Nord, résultat en hausse par rapport à l'année 2002
quoique le niveau de 2001 n'ait pas été
dépassé40.
L'Etat Malgache décide de privatiser le RNCFM. Le 10
Octobre 2002 un opérateur privé appartenant au groupe «
BOLLORE » du nom de « COMAZAR » prend en gestion l'exploitation,
les infrastructures et le patrimoine du chemin de fer Malgache selon la
Convention de Concession de Gestion d'Exploitation du réseau Nord. Le
RNCFM devient «
40 http://www.sobika.com/
23
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
MADARAIL ou MADAGASCAR RAILWAYS », une Société
anonyme à capital social de cinq milliards d'Ariary.
Au courant de l'année 2008, l'opérateur Belge
« VECTURIS » devient l'actionnaire majoritaire au sein de MADARAIL
Holding. C'est l'histoire du chemin de fer Malagasy, de la gestion publique
à l'administration transnationale.
Ainsi, Madarail développement a réalisé des
grands travaux de réhabilitations et de rénovations pour
permettre à ses activités de se fonctionner correctement.
Madarail possède 28 gares opérationnelles sur le Réseau
Nord : 20 sur la ligne TCE, 03 sur la ligne MLA, et 05 sur la TA. Parmi elles,
05 furent construites récemment, et les 23 autres existaient
déjà pour la plupart depuis la période coloniale. Ces
dernières furent toutes détériorées, faute
d'entretiens. Beaucoup d'entre elles ont été
réhabilitées et d'autres sont en cours de réhabilitation :
19 gares ont été réhabilitées sur la ligne TCE, et
05 gares sur la ligne TA.
Concernant les Voies, afin d'optimiser leur
Sécurité et de prévenir tout accident, la
société a mis en place des plans de réhabilitation et de
renouvellement des Voies sur les trois lignes du Réseau Nord :
+ Réhabilitation et entretien des infrastructures
ferroviaires : voie, ouvrage d'art,
installations fixes, traverses métalliques41
+ Entretien, maintenance et réparation des
matériels roulants : locomotives, wagons,
véhicules voyageurs, engins de voie, véhicules
routiers,
+ Entretien des matériels roulants dans les
dépôts
+ Fabrication de pièces de rechange des matériels
roulants
+ Transport ferroviaire de marchandises et de voyageurs
+ L'installation du scanner dans l'entreprise (au Madarail
Soarano)
Renouvellement des Voies : Cela consiste à
remplacer certains éléments défectueux de la voie par des
matériaux plus résistants et plus sophistiqués c'est
à dire par exemple ; remplacer les traverses en bois défectueuses
en béton, confortement des voies, etc.
Réhabilitation des Voies : Cela consiste à
remplacer l'intégralité de la chaussée avec des
matériaux plus résistants et plus modernes c'est à dire
par ex. remplacer l'intégralité des
41 Manuel Environnement et Sécurité
Madarail
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
traverses en bois en traverses en béton, remise en
état de la géométrie de la voie, confortement des voies,
etc.42.
Toutefois, le nouvel exploitant a jugé rationnel de
supprimer, du moins pour le moment, le transport des personnes. Pour le
réseau Sud, le processus de mise en concession est encore encours. Ce
réseau a été aussi réhabilité avec l'aide de
l'USAID et de la Banque Mondiale43.
24
42 Infrastructure Madarail
43 Rapport de Suivi du Programme de Bruxelles Cas de
Madagascar, février 2006
25
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Conclusion de la première partie
Les premiers rails furent posés à Anivorano le
1er Avril 1901. Les Chemins de fers Malgaches viennent d'écrire la
première page de son histoire. La ligne reliant Tamatave et Brickaville
ont été ouvertes officiellement le 1er Avril 1909, on assiste
alors à l'entrée du premier train dans la capitale, alors que la
Gare de Soarano était encore en construction. Celle-ci fut
inaugurée un an après. Le démarrage des travaux reliant
Tananarive et Antsirabe ont débuté le 04 Mars 1912.
L'inauguration du prolongement du chemin de fer de Brickaville à
Tamatave, fut célébrée le 06 Mars 1913. De ce fait, on
assiste à la naissance de la ligne TCE (Tananarive-Côte Est). Le
31 Mai 1915, la ville de Moramanga fut reliée à la région
du Lac Alaotra. C'est la naissance de la MLA (Moramanga-Lac Alaotra). La
région du Lac Alaotra fut reliée à la ville
d'Ambatondrazaka le 25 Juin 1922. Le premier train siffla à la Gare
d'Antsirabe le 15 Octobre 1923. On assiste alors à la naissance de la
ligne T.A (Tananarive-Antsirabe).
Le 28 Février 1944, une Société
ferroviaire fut mise en place afin de desservir les Réseaux Nord et Sud.
Cette Société fut dénommée REGIE GENERALE DES
CHEMINS DE FER D'OUTRE MER.
Voilà donc, soixante six ans après, le chemin de
fer Malagasy n'a pas fait preuve d'avancement ni de changement important, au
contraire, car il y a encore quelques rails qui ne sont pas
opérationnels et devenus un lieu de marché comme celui du
côté du stade Malacam à Antohomadinika Antananarivo. Il
reste beaucoup à faire, compte tenu de l'état actuel des
infrastructures ferroviaires malgache, même si la société
Madarail fait de son mieux pour la modernisation du secteur, mais pour le
moment cet acte se borne seulement à l'effectivité du transport
des marchandises et à la sécurité de celle-ci.
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
26
PARTIE 2
Madarail et l'environnement
27
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Introduction
Les problèmes environnementaux associés à la
construction et à la maintenance d'une infrastructure ferroviaire, ainsi
qu'à l'exploitation du matériel roulant (par exemple les
locomotives et les véhicules de chemin de fer), peuvent être
notamment :
· L'altération et la fragmentation de l'habitat
· Les émissions atmosphériques
· La gestion des combustibles
· Les eaux usées
· Les déchets
· Le bruit44
Madarail est un complexe industriel de transport ferroviaire, il
dispose des ateliers de fabrication et d'entretien utilisant des produits de
nature chimique, toxique et dangereux pour l'environnement terrestre et humain.
Pour donner une illustration un peu plus développée concernant
les produits industriels spéciaux utilisés au sein de Madarail,
la société a comme fournisseur des produits gazeux l'Air liquide,
des produits liquides Shell et Total, des produits médicaux SALAMA
etc.
Ces fournisseurs ont en fait chacun son domaine d'intervention
en matière des produits néfastes à l'environnement. L'Air
liquide par exemple est une société Canadienne
spécialisée dans la fourniture des gaz industriels dangereux,
nécessitant toute une mesure de précaution, de la
réception à l'utilisation finale du produit et les impacts ne
sont pas moins négligeant sur l'état de l'environnement.
De plus, les carburants, huiles mécaniques et graisses
d'engin fournies par Shell et Total sont des liquides auteurs des
émissions de gaz à effet de serre qui perturbe l'environnement
mondial actuel à travers l'élargissement du trou dans la couche
d'ozone et qui entraine ce que l'on appel communément :
Réchauffement climatique.
Il est évident alors que, Madarail dans l'exercice de ses
activités provoque des évènements qui porte atteinte
à l'intégrité de tout ou partie d'un ou de plusieurs
écosystèmes à travers la propagation des décharges
émanant de ces produits.
44 Directives environnementales, sanitaires et
sécuritaires chemins de fer, IFC et le groupe Banque Mondial, avril
2007
28
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE I : LA POLLUTION DE L'ENVIRONNEMENT PAR
L'USAGE DES PRODUITS INDUSTRIELS, CHIMIQUES, COMBUSTIBLES ET ORDINAIRES
1. L'utilisation des intrants chimiques et gazeux au
sein des ateliers nuisent aux éléments de l'environnement
L'impact de l'utilisation des produits chimiques et gazeux sur
l'enceinte de Madarail soarano et ses périphériques est
percevable, les conséquences sont déjà senties au niveau
de personnels des ateliers et de la population environnante.
1.1. L'utilisation des produits dans les ateliers et
centres d'activités
Les produits utilisés dans les ateliers présentent
des effets néfastes à la santé humaine et à
l'environnement terrestre en général et au composant de
l'écosystème en particulier si l'on fait le suivi un peu plus
loin du cadre de l'exploitation du site de Soarano.
Le sol et l'eau sont le premier concernés par cette
déréglementation entraîné par l'usage des produits
au sein de ces ateliers. Pour avoir une idée complète des
produits usés et ses effets, nous allons diviser ces produits par
famille, à savoir : le gaz, le carburant, les huiles mécaniques
et les autres produits toxiques.
1.1.1. Les gaz
L'acétylène est le nom de gaz, le plus
utilisé, soit 110 m3 par mois. La caractéristique de
ce gaz n'est notamment pas très appréciée par
l'atmosphère en termes de pollution de l'air, car c'est un gaz
Bicarboné, sa composition chimique est le C2H2 et il peut s'enflammer et
exploser, le gaz peut provoquer un incendie instantané, cause des
lésions aux organes suivants : voies respiratoires, système
nerveux central, la présence de gaz diminue la quantité
d'oxygène nécessaire à la respiration45.
45 Fiche signalétique, Acétylène
Air Liquide
29
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration 3 : Une bouteille de gaz acétylène et
une bouteille de dioxyde de carbone 4 m3
Le dioxyde de souffre ou SO2 est aussi un gaz très nocif
à l'environnement, après le méthane et le dioxyde de
carbone, il est l'agent responsable de l'émission de gaz à effet
de serre. Les ateliers chaudronnerie et de matériel moteur utilisent ce
gaz en quantité abondante par la manipulation des outillages
mécaniques et techniques des locomotives.
Ce gaz a la caractéristique suivante : danger, peut
causer la mort si inhalé, provoque des brûlures aux voies
respiratoires, contenu sous pression, cause des lésions aux organes
suivants : poumons, voies respiratoires, peau, oeil, lentille ou
cornée.
Ces deux gaz sont les plus à craindre par rapport
à l'environnement humaine et naturelle, c'est de l'utilisation de ces
produits gazeux que vienne la pollution de l'air, mais aussi la pollution
sonore, par les travaux de soudure et la pollution de vue causée par les
rayons UV.
Illustration4 : Rayon UV dans l'atelier fonderie
Le plus remarquable aussi est que dans l'un des ateliers, il y a
une bouteille contenant en plein 4 m3 de dioxyde de carbone
(illustration 3), même s'il faut remarquer ici que ce gaz ne pas
enregistrer dans le livre du service approvisionnement que l'on a recueilli
toutes les données concernant l'entée des produits au sein de la
société.
30
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
1.1.2. Le carburant
Avec 16 locomotives et plus d'une trentaine des engins divers
roulant en moteur, Madarail, consomme plus de 100 000 litre de gasoil et de
2300 litre d'essences en un mois. En plus de cela, la consommation du
pétrole s'élève à plus de 20 l et plus de 1000 l
pour celui du White spirit ou p-gazole toujours dans un délai de un
mois.
Ces substances combustibles font parti des énergies
fossiles qui contiennent de quantité importante en gaz carbonique et en
méthane, dégage vingt fois plus de GES46 que le
CO2.
L'essence sans plomb est par exemple toxique pour les organismes
aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme
pour l'environnement aquatique47. Cela se vérifie en effet,
par la situation actuelle du canal d'Andriantany qui n'abrite pas aujourd'hui
une seule espèce aquatique, même les écrevisses ou le
fameux « foza orana », littéralement : crabe de pluie
(appellation publique).
Illustration5 : Citerne porte hydrocarbure Madarail
1.1.3. Les huiles mécaniques
C'est l'atelier SMED ou Service de Maintenance des Engins Divers
et l'atelier Dépôt Entretien qui utilise fréquemment ces
produits, soit environ 2000 litre de lubrifiants chaque mois.
Le problème est que ces produits liquides sont des
perturbateurs du milieu physique des sols quand, ils sont laissés
à la traine après usage tel que le vidange par exemple et c'est
le cas comme ce que montre l'illustration ci-après :
46 Magazine Télévisuelle de Science
« Bing Bang Etcetera », novembre 2010.
47 Logistique Pétrolière, Août
2007 Fiche de Données de Sécurité ESP91
31
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration6: Huile de filtrage usé
1.1.4. Les autres produits toxiques à
l'environnement
Ce sont des produits industriels spéciaux que chaque
atelier et domaine d'intervention utilisent pour le compte de la
société. On peut le citer comme suit :
? Le lactuca : Epousant la couleur du lait, ce liquide est
utilisé par l'atelier Machines-outils et il présente des effets
néfastes sur l'environnement selon la recommandation du fournisseur
Total ; il ne faut pas jeter le déchet lui provenant dans
l'environnement.
? La pâte à roder ou Carbure de silicium : Avoir
plus de 50% de son contenu en dioxyde de carbone selon un responsable et
utilisé dans l'atelier Matériel Moteur, ce produit
présente des inconvénients pour l'environnement.
? Les batteries à nickel et cadminium des locomotives
dans l'atelier batterie sont mis quelque part dans l'enceinte de Madarail
Soarano si usé ou inutilisable, sans compté les acides
rejetés avec.
? Les produits industriels spéciaux, à
caractère électromécanique et chimique, qui contiennent de
particules et d'autres substances perturbateur pour l'environnement.
? Les déchets d'activités de soins à
risques infectieux présentent un risque du fait
qu'ils contiennent ou peuvent contenir des micro-organismes
viables ou leurs toxines dont on sait ou dont on a de bonnes raisons de croire,
qu'en raison de leur nature, de leur quantité ou de leur
métabolisme, ils causent la maladie chez l'homme ou chez d'autres
organismes vivants48.
48 Note de procédure, Gestion des
déchets du centre médical de Madarail
32
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration7 : Déchets médicaux, issus des
produits médicaux
2. Pollutions aux alentours de site Madarail Soarano
et l'expansion des déchets divers
D'après les produits utilisés dans des centres
d'activités de Madarail, ces produits entrainent des effets de
pollution.
2.1. Pollution
La pollution désigne la dégradation d'un biotope
par l'introduction, généralement humaine, de substances ou de
radiations, entraînant une perturbation plus ou moins importante de
l'écosystème49.
Les ateliers, usines, centres d'activités et bureaux
d'administration, par leurs activités respectives contribuent à
cette pollution au sein de site Madarail Soarano.
Pour les ateliers et usines, les pollutions sont dues
principalement par la propagation des déchets des produits issus de
cycle de son utilisation qui provoque une introduction de substances chimiques
et gazeuses et de radiations plus ou moins importantes (émission de
rayons, de particules et d'énergie) dans l'espace environnementale.
Ces pollutions peuvent être de pollution
atmosphérique, comme l'émission des fumées constituant des
gaz carboniques, de pollution sonore, comme les bruits très puissant
dans l'atelier fonderie et chaudronnerie, de pollution des sols, comme
l'écoulement des produits liquides par terre presque pour les sept
ateliers, exemple ; dans le stand injection,
49 Adapté de la définition de l'OCDE,
1974, (en) [pdf] Transboundary transfer of potentially
hazardous substances
33
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
environ 200g de graisses mécaniques et 50g de carbure de
silicium se déversent chaque jour dans le sol (illustration 8), mais
aussi pollution de vue et de l'odorat, par les rayons UV et les odeurs
très angoissants des quelques produits chimiques industriels.
Illustartion8 : Lactuca usé se traine par terre
2.2. Déchet
Un déchet se définit comme « tout
résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation,
toute substance, matériau, produit ou plus généralement
tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à
l'abandon »50.
Au sein de Madarail, l'on distingue trois types de
déchets que nous présentons dans le tableau suivant :
Tableau n°2 : Type des déchets Madarail
DIB ou Déchets
Industriels Banaux
|
DII ou Déchets
Industriels Inertes
|
DIS ou Déchets
Industriel Spéciaux
|
Déchets non toxique, non
|
Déchets qui ne subissent
|
Déchets qui présentent un
|
dangereux mais peut présenter un changement
d'état au cours du temps : dégagement de mauvaises odeurs,
liquéfaction, putréfaction, ...
|
aucune modification physique, chimique ou biologique
importante.
|
risque particulier car toxique, inflammable, explosif,
corrosif...
|
Bâches pour siège
|
Bidons en plastique
|
Acide des batteries
|
Déchets d'aliments cuits et
|
Boulons foirés
|
Détergents et soude
|
non cuits
|
Caoutchouc
|
caustique (dans les effluents)
|
Emballage de médicaments
|
Cendre
|
Piles
|
Emballage des détergents
|
Chute de bois
|
Batteries
|
|
50Selon la Loi n° 98-029 du 20 janvier 1999
portant Code de l'Eau
34
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
DIB ou Déchets
Industriels Banaux
|
DII ou Déchets
Industriels Inertes
|
DIS ou Déchets
Industriel Spéciaux
|
Déchets végétaux
|
Copeau de bois
|
Copeau de bois souillé par
|
Papier/carton
|
Copeaux de métaux
|
Hydrocarbure
|
Plastique
|
Déchets d'éponge
|
Déchets de soins
|
Verres
|
Déchets de tôles (non
|
Étoffes souillées par HC
|
|
valorisable)
|
Filtres (à air, à huile, à
|
|
Etoffes non souillés
|
gasoil) usés
|
|
Ferrailles et métaux divers
|
Gasoil et P-gazole pour
|
|
Fûts en métal de 200 litres
|
nettoyage
|
|
Pièces métalliques usées
|
Huile de lavage machine
|
|
Pneus usés
|
(lactuca: dans les effluents)
|
|
Pot de peinture vide
|
Huile et lubrifiant
|
|
Sable brûlé (250 Kg/mois)
|
Médicaments périmés
|
|
Semelles de freins usées
|
Peinture coagulée
|
|
Vieux sacs
|
Poudre de coke
|
|
Laitier et Crasse
|
|
|
A l'image de ce tableau, nous constatons que les produits
utilisés par Madarail sont des produits porteurs de menaces à
long terme pour l'environnement.
35
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE II : LE TRANSPORT FERROVIAIRE EFFECTUE PAR
MADARAIL POLLUE L'AIR, L'EAU, LE SOL, LE BRUIT ET L'ODEUR
1. Madarail et pollution de l'air
Au sein de Madarail, les matériels et engins d'un
côté (trains, chauffage, svetruck...) et les usines de l'autre
côté participent à la pollution de l'air.
1.1. La pollution de l'air
La pollution de l'air est un mélange de gaz nocifs et de
particules sont émis directement par les véhicules, les usines et
les chauffages, ou qui résultent des réactions chimiques, comme
celles conduisant à la formation d'ozone sous l'effet d'un fort
ensoleillement51.
La pollution de l'air a un impact négatif sur la
santé, les végétaux, les écosystèmes et les
bâtiments : les effets sont nombreux et certains n'ont été
que récemment documentés et pris en compte (par exemple les
effets relatifs à l'acidification, l'eutrophisation et la pollution
photochimique, les effets des rejets de gaz carbonique et autres gaz à
effet de serre sur le changement climatique, ou les effets des particules fines
sur la santé)52.
1.2. La pollution de l'air par Madarail
Avec ses 16 locomotives à diésel et ses ateliers
mécaniques et chimiques, il est certain que Madarail rempli toutes les
conditions pour que l'on puisse dire que ses activités polluent
l'air.
Au total dans un mois, les locomotives consomment 126 567 Litres
de Gasoil, selon les données recueillies à la direction
exploitation. L'émission de gaz carbonique est donc très
importante, ce qui engendre une pollution atmosphérique incomparable
à d'autre société de transport à Madagascar, car en
moyenne, une coopérative de transport routier par exemple détient
20 véhicules et ces 20 véhicules ne consomment pas plus de 8000
Litres de Gasoil par mois, d'après un président d'une
société de transport routier à Ampasanikarana (gare
routier destination sud).
51 La pollution de l'air et notre santé, *PDF+
Observatoire Régional de Santé d'Ile de France
52 Rapport national France - Pollution
atmosphérique
36
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration9 : L'échappement d'une locomotive en
marche
L'utilisation des instruments de chauffage dans les
bâtiments administratifs et de chauffage particulièrement puissant
dans l'atelier fonderie pour l'écoulement (transformation des
métaux lourds en pâté liquide) sont des formes de pollution
de l'air riche en émission de carbone53.
Aussi, les usines et dans le site Madarail Soarano, l'on voit
des émissions de particules et gaz spécialisé dans l'air,
comme de gaz acides (Hcl, HF, So2)54, monoxyde de carbone (CO),
carbone organique total (COT), métaux lourds [mercure (Hg), cadmium
(Cd)], oxydes d'azote ( Nox=NO+NO2) et Dioxines-furanes en plus des
poussières totales, car bon nombre des terrains et même quelques
ateliers au sein du site Madarail soarano ne sont pas goudronnés ni
couverts, laissant les poussières à atteindre la santé
humaine et les machines-outils.
Le transport de citernes hydrocarbures concourt à la
pollution de l'air, à cause de l'évaporation que ces citernes
remplis de carburants provienne, c'est pour cela d'ailleurs que l'on transporte
ce genre de marchandises la nuit, car la nuit libère de carbone et cette
évaporation en carbone provenant de citernes hydrocarbures est
intégré directement dans l'air carboné.
53 Emissions polluantes des usines
d'incinération d'ordures ménagères *pdf+
54 Atelier batterie et bogies Madarail
37
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
2. L'eau est également touchée par les
activités de Madarail, du site centrale de Soarano aux eaux fluviales du
trajet Nord
A l'interne, c'est-à-dire pour le site central de
Soarano, et à l'externe le long de trajet effectué par Madarail,
les eaux se trouvent en état de changement même si c'est assez
léger pour les eaux fluviales.
2.1. Pollution de l'eau aux alentours de Madarail
Soarano
La pollution de l'eau dans ce site, est due aux divers
déversements et des usages de l'eau.
2.1.1. Déversements
Le déversement est l'écoulement des produits
liquides utilisé par les ateliers dans la nature, notamment dans les
eaux souterraines et dans le canal Andriantany. Les ateliers Service et
Maintenance des Engins Divers, Matériel Remorqué, Machines-Outils
sont les plus concernés par cet acte de déversement. Les rejets
liquides constatés au niveau de ces ateliers, concerne des larges gammes
de produits, comme les effluents industriels, effluents domestiques (de la
cantine Madarail) , effluents finals de procédé ou de traitement
(huiles mécaniques usés), eaux de lixiviation provenant de lieux
d'enfouissement(dans l'atelier Dépôt-Entretien),
déversement d'origine inconnue ou accidentelle comme les bris de
conduite, etc.)55
Visiblement, le canal d'Andriantany situant juste à six
mètre de la clôture Madarail dans la partie sud-ouest subie la
conséquence de ce déversement et se trouve en état de
canal pollué par toute une sorte des hydrocarbures et huiles
mécaniques usés.
Ce canal est ainsi transformé en couleur noire et des
fouilles d'herbes mort devenus vert foncés se regroupent dans chaque
côté du canal.
55 Echantillonnage de rejets liquides,
Cahier2, centre d'expertise en analyse environnementale, Québec, juil.
2009.
38
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration10 : Le canal d'Andriantany, privé des
espèces aquatiques, photo prise le 13-10-10
2.1.2. Usages de l'eau
Les usages de l'eau sont très impressionnants en
quantité, soit seulement pour le lavage de locomotives, 20 fûts de
50 litre par semaine (donc 1000L), et ces eaux se déversent banalement
dans un trou enfouis au sein de l'atelier Dépôt-Entretien.
Les lavages des pièces et engins divers consomme aussi
autant d'eau que le lavage locomotive lui même, et les eaux issues de
lavage pièce sont des eaux polluées, impropre à
l'environnement.
Illustration11 : Lavage pièces
2.2. Pollution des eaux fluviales
Le réseau nord, à travers la ligne MLA, dans la
région Alaotra Mangoro se résume par l'existence des deux grands
bassins versants de la Mangoro au sud et de la Maningory au nord56.
Le seuil d'Andaingo sépare la plaine de l'Ankay où se dirigent la
Mangoro et la
56 Fleuves et rivières de Madagascar
IRD - MHD - CNRE
39
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
dépression de l'Alaotra drainée par la
Maningory. Au niveau de Mangoro Gare, le bassin versant est de 3 600
km2.
Ranofotsy est un des confluents de la Maningory qui se
déverse dans le Lac Alaotra. Cette rivière nous intéresse
particulièrement car elle draine le bassin versant traversé par
la ligne ferroviaire MLA et VMC à partir d'Andaingo. Son bassin versant
mesure 189 km2.
Les formes de pollution les plus fréquents subissant
ses fleuves sont les rejets des objets provenant de passages de train, les
travaux d'entretien nécessitant le puisement de l'eau du fleuve, et les
rejets des substances que ceci peut engendrer, comme des hydrocarbures ou des
huiles vidanges ou encore des matières bitumées.
3. Pollution des sols
Un sol pollué est un site présentant un risque
ou des nuisances pérennes pour la santé de l'homme, les
ressources biologiques, et les écosystèmes présents sur ce
site57.
Les déversements causés par les activités
des ateliers et la propagation des déchets sont à l'origine de la
pollution des sols à l'enceinte Madarail soarano. La qualité des
sols se trouve détruit totalement de ses éléments
naturels, il y a introduction en grande quantité et en continuité
des substances chimiques et toxiques.
Illustration12 : déchets de filtres souillés par
des hydrocarbures
Pour celui de la voie, le passage des trains entraine
occasionnellement des rejets des liquides sur les sols, c'est ainsi que les
sols ferralitiques jaunes argilo-sableux sur alluvions de la ligne TCE et les
sols hydromorphes le long de la ligne MLA ont connu des dégradations
significatives pendant le lancement du projet d'exploitation de ces
réseaux par Madarail,
57
http://www.vedura.fr
40
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
causé notamment par des travaux de creusement et
d'extraction terrestre pour remblayage, mais aussi et surtout
l'écoulement des liquides qui entraine la perdition de la qualité
du sol et l'impossibilité des cultures.
Illustration13 : Travaux à Mangoro
Ces travaux ont engendrés la formation des colluvions qui
sont des formations superficielles issues de la destruction des sols en place.
Ce sont des sols peu évolués dont l'épaisseur varie de la
topographie de sédimentation. Ils ont une teneur en sable
élevé et ne favorise pas l'agriculture58.
4. Pollution sonore et pollution de l'odorat
La circulation ferroviaire en ville est source majeure de
nuisances sonore en plus des activités internes de Madarail: clackson,
bruit de train et bruit de la voie, groupe électrogène de
puissance supérieure, moteurs des véhicules comme le Svetruck
(engin de manipulation containeur).
Par la qualité et l'état des locomotives de
Madarail, qui sont des locomotives à diésel, la pollution sonore
est très importante par rapport aux trains dans d'autres pays (comme le
TGV par exemple, qui ne dégage qu'un infime débit sonore en
marche).
Les ateliers aussi, surtout ceux qui pratiquent des tapages des
métaux et ferrailles et la manipulation des machines industriels font
face à des bruits incessants.
La notion de pollution sonore regroupe
généralement des nuisances sonores provoquées par diverses
sources, dont les conséquences peuvent aller d'une gêne
passagère,
58 Biodev, évaluation environnementale de
la ligne MLA-VMC, 2008
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
mais répétée à des
répercussions graves sur la santé, la qualité de vie et/ou
sur le fonctionnement des écosystèmes.
Dans certains pays, le bruit est la première source de
plaintes et l'une des premières sources de conflits, au travail, entre
voisins, entre collectivités et usagers. Du proche ultrason à
l'infrason, une large gamme de longueurs d'onde peut être source de
stress ou de conséquences pathologiques, selon l'intensité, la
durée d'exposition et la sensibilité de la personne ou de
l'animal exposé.
La pollution sonore est très présente aux
activités de Madarail, et elle affecte en moyenne trois personnels par
mois, qui ont des problèmes de santé à
l'ouïe59. Le clackson du train est aussi source d'alarme et
d'effarement, surtout pour les gens travaillant dans des bureaux, et les
bébés.
Pour celui de la pollution de l'odorat, cette pollution
provienne notamment des produits en cycle de fabrication et des déchets
qui dégagent des odeurs insupportables, par exemple ; les craches
cubilots dans l'atelier fonderie, des eaux salubres, frottement des
matières pneumatiques, gaz, matériel fondu, etc.
41
59 Centre médical Madarail.
42
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE III : PROBLEME TOUCHANT LES FAUNES ET LES
FLORES DANS L'EMPRISE FERROVIAIRE
1. Des dérèglements constatés au
niveau de vie des insectes, des bestioles et des bêtes
Les dérèglements concernent pour la vie des
animaux, des déplacements et de perturbation du cycle biologique. Les
animaux se repartissent dans la nature selon leurs habitats naturels ou leur
niche écologique.
1.1. Les déplacements
Les déplacements des animaux sont associés aux
différents types de formation végétale, en effet, les
travaux et la mise en circulation de nouveau du chemin de fer ont
provoquées quelques déplacements des espèces animales en
quête de nouveau habitat adapté à leurs vies, ce sont :
? Les animaux associés à la savane
Vu ses caractéristiques écologiques, la savane
n'offre aux animaux que très peu d'endroits où se camoufler et se
nourrir. On y rencontre surtout des espèces typiques telles que :
Rattus rattus, Setifer setosus, Mabuya gravenhorsitti, Zonausaurus sp,
Leiopholiodophis sp.
Ces animaux sont plus ou moins sensibles aux changements de
leur habitat, mais ils peuvent se réfugier dans une autre formation
végétale en cas de perturbation.
? Les animaux associés à la
végétation d'Eucalyptus
Rares sont les espèces animales que l'on peut trouver
dans ce type de végétation. Il s'agit surtout des espèces
ubiquistes telles que : Foudia madagascariensis, Lonchura nana, Acridoteres
tristis, Falco newtoni, Nectarinia souimanga, Rattus rattus,
Psittacidés...Ces espèces ne présentent pas un statut
écologique particulier, car elles peuvent fréquenter plusieurs
types de formations végétales, comme les fourmis par exemple.
43
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration14 : Les canaris, oiseaux de la famille de
Psittacidés
? Les animaux associés à la formation
pinède
On y rencontre surtout les espèces suivantes mais avec
une faible abondance : Hipsipetes madagascariensis, Treron australis,
Terpsyphone mutata, Phyllastrephus madagascariensis, Eulemur fulvus, Microcebus
murinus, Tenrec ecaudatus, Setifer setosus, Acrantophis madagascariensis,
Sanzinia madagasacariensis, Zonausaurus madagascariensis, Ptychadena
mascareniensis, Boophis sp. Ces animaux sont plus ou moins sensibles aux
perturbations de leur habitat.
1.2. Perturbation du cycle biologique
Cette perturbation du cycle biologique, comme le retard
d'accouplement, l'absence de régénération et l'inexistence
des proies sont pour toutes les espèces, une chose évidente, au
cours et à la suite de leurs déplacements.
C'est ainsi, que l'on constate des perturbations au niveau
des corridors biologiques le long de l'emprise ferroviaire. L'expression «
corridor biologique » (ou « biocorridor »)
désigne un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux
différents habitats vitaux pour une espèce, une population, une
métapopulation ou un groupe d'espèces ou
métacommunauté (habitats, sites de reproduction, de nourrissage,
de repos, de migration, etc.)60.
60Ilkka Hanskiand & Mats Gyllenberg; Two
General Metapopulation Models and the Core-Satellite Species Hypothesis;
Am Nat 1993. Vol. 142
44
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration15 : Un corridor biologique de Foudia
madagascariensis
Les milieux naturels sont de plus en plus morcelés et
réduits, et les corridors biologiques le sont également le long
des emprises ferroviaires. Divers freins, barrières, verrous ou goulots
d'étrangement, parce qu'ils fragmentent anormalement les
écosystèmes, limitent ou interdisent le déplacement normal
et nécessaire de la faune, des gènes au sein des espèces
et de leurs habitats, particulièrement pour les migrateurs.
Les effets de la fragmentation écopaysagère
sont complexes et mal connus61. Le roadkill en est un des aspects
les plus connus. Les infrastructures les plus « opaques » aux
déplacements animaux et végétaux ou à haut risque
de road-kill (mortalité animale par collision avec
véhicules)62 semblent rester le réseau de transport
routier et ferroviaire (lignes Madarail).
Concernant le road-kill, ce sont surtout les boeufs et les
oiseaux qui sont victimes de cet accident, en 2009 au total, trois boeufs et
neuf oiseaux sont percutés par des trains Madarail63.
Aussi, La faune invertébrée malgache est
très diverse et estimée à plus de 100 000 espèces
différentes, avec des papillons rassemblant plus de 400
espèces64. Dans toutes les lignes de Madarail, et
particulièrement dans celles du MLA et de la TCE, on trouve l'un des
papillons les plus rares du monde, le superbe papillon comète
(Argema mittrei), d'une envergure de 15cm et victime des chasses
quotidiennes des riverains du chemin de fer, puis vendus aux étrangers
empruntant les lignes Madarail, ceci depuis l'opérationnalité de
la
61 Bonnin Marie. (2006), Les corridors
biologiques, une reconnaissance juridique en attente d'effets pratiques,
Espaces naturels de France
62 Ibid.
63 Journal interne Madarail « écho de la
mal façon »
64
Routard.fr
45
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
société, selon un conducteur locomotive. Cette
situation entraine également des perturbations biologiques au niveau de
la régénération des bestioles.
Illustration16 : Papillon comète
2. Multiplication des formes de destruction et
d'exploitation des plantes de végétation et de la forêt
Par l'existence du chemin de fer, les flores subissent des
formes de destruction et d'exploitation. C'est le cas de vente des
orchidées aux touristes effectuées clandestinement par des
villageois dans la ligne ferroviaire reliant Antananarivo à Andasibe.
A part, les travaux d'entretien des voies qui perturbent
déjà la végétation, les gens riverains des chemins
de fer augmentent l'exploitation forestière, pour le marché des
bois ou de charbons.
2.1. La perturbation des végétations
Les végétaux sont fixés dans le sol. Si les
conditions ne sont plus favorables à leur développement, ils ne
peuvent compter que sur la dispersion de leurs semences comme moyen de
déplacement vers de nouvelles zones pour assurer la survie de leur
espèce. On sait par exemple qu'il a fallu 2.000 ans aux chênes
pour coloniser la France du sud vers le nord lors du réchauffement
post-glaciation il y a 10.000 ans65. Cette affirmation n'est qu'une
image de ce que l'on pourrait rencontrer avec la végétation dans
l'emprise ferroviaire.
Actuellement, les signes de dévastations des flores sont
visibles et les charbonniers continuent d'élargir leurs champs de coupe,
car pour un arbre d'eucalyptus par exemple, pour pousser de nouveau et
être exploitable, il faut attendre au moins six ans, alors que les
charbonniers ne font pas de reboisement ni attendre six ans pour couper de
nouveau, après avoir fait de charbon dans un endroit, ils
déplacent dans un autre lieu pour en faire un autre et ainsi de
suite.
65 CD-Rom Biodiversité Fiche 03 : Le
déplacement des espèces, IPF, WWF
46
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Illustration17 : Fraise sauvage, de plus en plus moins visible
maintenant dans l'emprise ferroviaire de la ligne TA, à cause des divers
travaux et passage humain.
De manière générale, les formations
végétales sont constituées par des prairies à
Aristida rufescens et des reboisements de Pinus spp. (Périmètre
Fanalamanga) et Eucalyptus spp. (en particulier le long de la voie
ferrée MLA et des parcelles privées). La zone d'intervention est
par ailleurs occupée en grande partie par la prairie. Souvent cette
formation est associée avec des Cyperus spp. dans les dépressions
fluvio-lacustres et avec des Philippia floribunda et Helyschrisum sp. sur les
plateaux disséqués66.
Ainsi, ces espèces, après transformation par
les activités humaines (travaux de Madarail, travaux de population), ont
besoins de temps et de surveillance particulière pour leur
restructuration.
Or, la vitesse de déplacement d'une espèce peut
être plus lente pour différentes raisons comme par exemple s'il
lui faut beaucoup de temps pour arriver à maturité sexuelle (la
zone où elle croît cesse alors d'être favorable pour la
germination avant qu'elle n'ait produit des graines) ou si ses graines sont
lourdes (comme les glands du chêne) et se dispersent donc moins loin.
Cette espèce risque alors de s'éteindre, faute d'avoir pu se
déplacer assez vite67.
2.2. Exploitation forestière
Le phénomène d'exploitation forestière
est récemment très importante dans le réseau nord,
intéressant la ligne TCE et MLA. Les exploitants commencent de plus en
plus à utiliser des moyens sophistiqués pour la coupure des
bois.
66 Biodev, évaluation environnementale de la
ligne MLA-VMC, 2008
67 CD-Rom Biodiversité Fiche 03 : Le
déplacement des espèces, International Polar Foundation, WWf
47
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
On remarque même que, la société Madarail
tend à accepter cette situation, car elle-même est en partie
impliquée et appuie indirectement les exploitants par l'achat et le
transport de ces bois.
Illustration18 : des coupes de bois, transportées par
Madarail dans l'atelier Chaudronnerie
L'exploitation des forêts fruitières a aussi
connue une forte hausse, grâce à l'existence des nouveaux
marchés, favorisés par le trafic de Madarail, c'est le cas par
exemple, d'une forêt qui regorge des bananes, des litchis, des raphias et
d'autres arbres fruitiers à 50 Km de l'entrée à Tamatave
et qui est devenu maintenant une source de conflit entre paysans qui
réclament être propriétaire de lieu, alors que
l'emplacement en question n'avait pas de propriétaire auparavant et tout
le monde était libre de cueillir là dans.
Illustration19 : Un wagon remplis de bananes
En effet, l'homme a besoin de la forêt pour les motifs
suivant68 :
? Bois pour l'industrie, bois de feu, produits forestiers non
ligneux tels que fibres, aliments et médicaments
? Génération du sol, conservation du sol et de
l'eau, purification de l'air et de l'eau,
recyclage des nutriments, entretien de la diversité
biologique (préservation des
68 PNUD, PNUE, Banque mondiale et WRI, 2000; FAO,
2001a.
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
habitats, des espèces et des ressources
génétiques), atténuation du changement climatique, captage
du carbone
? Création d'emplois et de revenus, loisirs, protection
de la nature et du patrimoine culturel
La forêt est donc l'un des ressources qui font vivre des
familles dans les emprises ferroviaires et il n'est pas étonnant que
leur exploitation soit très significative depuis l'arrivée de
Madarail. L'UNESCO a même annoncée au mois de septembre 2010 que
« Les forêts de l'Atsinanana est classée patrimoine mondiale
en péril », à cause de la multiplication des exploitations
et des coupes illégales de bois de rose69.
48
69 Journal de presse l'Express de
Madagascar, 02/08/10
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Conclusion de la deuxième partie
L'enjeu environnemental lié aux activités de la
société Madarail est assez important et pouvant entrainer des
impacts négatifs majeurs pour le long terme si des actions
environnementales soutenues ne sont pas prises dès maintenant, vu que,
signalées à plus de 1000 espèces70, les
orchidées présentes à Madagascar et qui sont relativement
importantes dans la partie orientale où la ligne TCE est
opérationnelle sont exploitées de tout bord, menacées
ainsi de disparition lente et progressive.
L'intoxication environnementale, l'exploitation des ressources
naturelles, la chasse des diverses espèces fauniques et florales, le
roadkill sont autant des faits inquiétants pour l'avenir des
espèces endémiques de la Grande île, dans le cadre des
activités de la société Madarail.
Il est donc évident que les activités de la
société Madarail engendrent des problèmes environnementaux
et il serait judicieux que la société prenne en main la question
environnementale dans son domaine d'intervention.
49
70
http://www.tourisme-story.com/especes-endemiques-madagascar
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
50
PARTIE 3
La politique environnementale de Madarail
51
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Introduction
La politique environnementale de la société est un
outil de fonctionnement dans le domaine de l'environnement mis en place et
contenir des objectifs à atteindre au cours d'une période
déterminée. Pour Madarail, sa politique environnementale est
à la fois se référant aux législations nationales
en vigueur et aux spécificités de ses activités qui vont
de l'utilisation des produits dangereux à la santé, des
transports ferroviaires proprement dit et les dégâts
environnementaux pouvant en résulter et de transport des marchandises
dangereuses.
Cette politique, est régie dans le cahier de charge
environnementale que la société doit respecter car ceci est le
contrat de la société avec l'Etat, la population riveraine des
chemins de fer et toute autre entité, concernant les
considérations de l'environnement dans la réalisation de ses
activités.
L'établissement d'une telle politique est en effet un des
éléments important de l'engagement d'une société
commerciale comme Madarail dans le développement durable et
particulièrement la protection de l'environnement, il faut trouver le
juste compromis dans cette affaire, car l'environnement garantisse la vie sur
Terre et l'économie via les activités commerciales favorisant la
génération des revenus pour une bonne condition de vie. C'est
pourquoi une entente entre ces deux secteurs doit être trouvée,
puisque:
« Le besoin d'assurer un étayage mutuel entre les
politiques commerciale et environnementale s'impose aujourd'hui plus que
jamais. Cependant, on ne peut réaliser une véritable
intégration de ces politiques sans un dialogue constructif fondé
sur une conscience plus aiguë et une compréhension bien plus fine
des interactions complexes entre le commerce et notre
environnement.71 » M. Klaus Töpfer, Directeur
exécutif du PNUE.
Madarail, en prenant compte de ce discours, s'est engagé
depuis son entré dans l'exploitation du réseau nord dans la
protection de l'environnement ; une affaire qui pense à
l'environnement.
71 Guide de l'environnement et
du commerce, PNUE, IISD, 2001.
52
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE I : L'INVESTISSEMENT DE MADARAIL DANS LA
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
1. Les moyens affectés à l'environnement
au sein de la société Madarail
Madarail consacre des moyens assez importants au sein de son
organisation pour l'occupation de l'environnement. Ces moyens sont de moyens
financier, matériel et humain.
1.1. Moyen financier
L'établissement et le fonctionnement de service
environnement au sein de la société a nécessité des
financements continus ; de la mise en place du service, à la
réalisation de ses actions et aux suivi-évaluations des
travaux.
Pour donner une illustration plus concrète de ce moyen,
seulement pour la ligne MLA-VMC, Madarail avec l'aide de la banque mondiale en
2003 a investi plus de
946 000 00072 d'Ariary pour ses actions
environnementales, dont la répartition de ce coût est
récapitulée dans le tableau suivant :
Tableau n°3 : Budget environnemental de MLA-VMC
Affectation
|
Montant en Ariary
|
Montant en USD
|
Réhabilitation des points critiques
|
473
|
649
|
500
|
278
|
617
|
Mise en oeuvre de PGE
|
472
|
800
|
000
|
278
|
117
|
|
Aussi, à chaque assemblée générale
des actionnaires de la société, il y est décidé le
montant destiné au service environnement appelé budget
environnemental pour l'année à venir, budget qui correspond aux
actions envisagées selon le plan d'action environnementale et
l'avancement des réalisations environnementales.
Le plus grand investissement environnemental de Madarail pour
l'année 2009 est l'externalisation des services nettoyages, qui sont
attribués à des tiers prestataires, dont Rav'hygiène pour
le nettoyage des bureaux et bâtiments et SNF ou Société de
Nettoyage Ferroviaire pour le nettoyage des matériels ferroviaires.
72 Biodev, évaluation environnementale de
la ligne MLA-VMC, 2008
53
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
1.2. Moyen matériel
La société dispose des matériels
spécifiques et communs à toutes les entreprises, destinés
à l'environnement. Ces matériels communs sont en
général des outils habituels à l'assainissement, à
l'hygiène et aux entretiens quotidiens oeuvrant au respect de
l'environnement, comme les outils de nettoyage, les dispositions
hygiéniques et l'éducation environnementale (affichage et panneau
d'instruction).
Comme matériels spécifiques, Madarail a
installé dans deux gares, à savoir Soarano et Manangareza des
déshuileurs, matériels qui consistent à séparer les
substances chimiques et combustibles de l'eau et permettant ainsi le
regroupement des éléments ayant une propriété
chimique commune.
Le déshuileur permet la récupération de
substances usagées, c'est donc une sorte de recyclage des produits
liquides usés, car avec lui, le produit est
récupéré dans un seau gradué et transporté
directement vers le Dépôt73 où il sera
versé dans des contenants spécifiques : cubitainers pour le
gasoil et l'essence, fût pour le pétrole. Chaque quantité
récupérée est enregistrée dans le tableau de bord
et les matériels de stockage se composent de:
- deux (2) cubitainers de 1000 litres chacune,
réservés à l'essence et au gasoil - un fût de 200
litres pour le pétrole.
Illustration20 : Ce camion citerne fait l'arrosage du sol
poussiéreux dans l'enceinte Madarail Soarano
73 Procédure de gestion des
déshuileurs, Madarail
54
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
1.3. Moyen humain
L'installation du service environnement dans la
société a vue le recrutement pour des postes en interne des
personnels de cadre supérieur. Rattaché au Département
développement durable et communication, le service environnement compte
trois (3) personnels au sein de Madarail, qui sont chargé de
définir la politique environnementale, de réaliser cette
politique et de suivre son effectivité.
A part cela, Madarail travail avec des personnes externes qu'il
rémunère pour réaliser des travaux bien
déterminés, comme des consultants en environnement, des gens de
nettoyage et d'entretiennage, des associations villageoises et des
sociétés spécialisées en traitement des
déchets.
2. Terrain et champ d'application de la politique
environnementale de Madarail
L'application de la politique environnementale de Madarail est
conforme aux champs de son intervention, notamment dans le domaine du transport
ferroviaire, qui engendre des activités connexes comme des travaux de
chantier, des manipulations des produits chimiques et de l'effet du transport
ferroviaire et des produits transportés dit marchandises dangereuses sur
l'environnement. Justement, ce stade d'application se définit par les
législations nationales et internationales que Madarail s'approprie dans
la réalisation de ses activités, ainsi que les formes de respect
de l'environnement dans toutes les escales hiérarchiques.
2.1. Cadre législatif
L'installation et l'exécution des travaux de chantiers
seront à réaliser en vertu des dispositions, directives et des
textes réglementaires ci-après :
? Loi n° 90-033 du 12 décembre 1990 portant charte
de l'environnement et son modificatif n° 97-012 du 06 juin
199774.
74 Art. 3 - L'environnement
constitue une préoccupation prioritaire de l'Etat.
Art. 4 - La protection et le respect de
l'environnement sont d'intérêt général. Il est du
devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du cadre dans lequel il vit.
A cet effet, toute personne physique ou morale doit être en mesure
d'être informée sur les décisions susceptibles d'exercer
quelque
55
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
? Décret n° 77-258 du 8 mars 1977 relatif
à la réglementation du déversement des huiles et
lubrifiants dans les eaux superficielles et souterraines.
? Loi n° 98-029 du 20 janvier 1999 portant code de
l'eau.
? Loi n° 99-021 du 19 août 1999 sur la politique
de gestion et de contrôle des pollutions industrielles.
Encadré 2 : Extrait de la loi n° 99-021 du 19
août 1999 sur la politique de contrôle des pollutions
industrielles
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS
GENERALES
CHAPITRE PREMIER
Principes
généraux et objet
Article 3 - Il y a pollution industrielle
lorsque l'environnement est altéré dans sa composition par
la
présence d'une substance polluante ayant comme origine une
activité industrielle qui lui fait subir des
modifications
quantitatives et qualitatives. Les pollutions industrielles résultent
des déchets, des rejets,
des « émanations et des
nuisances de toutes sortes générées directement ou
indirectement par des
activités industrielles ».
Article 5 - Les substances polluantes, par leur
nature et leur degré de concentration, peuvent
déséquilibrer le milieu récepteur (air, sol, eaux...) et
créer des dangers ou des inconvénients, des troubles de toute
nature soit pour la commodité de voisinage, soit pour la santé,
la sécurité, l'hygiène et la salubrité publique,
soit pour les cultures ou forêts, plus généralement pour
les activités agricoles ou d'élevage, soit par la
préservation des éléments du patrimoine national y compris
les sites et les monuments.
? Loi n° 94-027 du 18 novembre 1994 portant code
d'hygiène, de sécurité et de l'environnement du
travail.
influence sur l'environnement et ce directement ou par
l'intermédiaire de groupements ou d'associations. Elle a
également la faculté de participer à des
décisions.
56
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
· L'arrêté sur les zones
sensibles75 (cf. Arrêté n° 4355/97 de 13/05/97
portante définition et délimitation des zones sensibles)...
2.2. Respect de l'environnement
Pour le respect de l'environnement, la société a
établie une procédure, qui doit être suivie à la
lettre, dont l'essentielle est présentée comme suit, à
savoir:
· Prises de toutes les précautions possibles pour la
conservation de la végétation et de la biodiversité autour
du chantier en évitant tout déboisement et braconnage ou chasse
illicite76.
· Prise de toutes les précautions possibles pour
éviter les fuites ou déversement accidentels de matières
dangereuses ou polluants (produits chimiques, hydrocarbure, laitier de
ciment...) au cours de leur transport.
· Mise en oeuvre les mesures d'urgence et de gestion des
risques en cas de déversement accidentel d'hydrocarbures ou autres
produits polluants ou contaminants.
· Réduction des émissions et des
dégagements de poussières pouvant porter atteintes à la
santé de l'homme et à la qualité de l'environnement.
75 Art 3 : «Sont considérées
comme sensibles» :
- les récifs coralliens,
- les mangroves,
- les îlots,
- les forêts tropicales,
- les zones sujettes à érosion,
- les zones arides ou semi-arides sujettes à
désertification,
- les zones marécageuses,
- les zones de conservation naturelle,
- les périmètres de protection des eaux potables,
minérales ou souterraines,
- les sites paléontologiques, archéologiques,
historiques ainsi que leurs périmètres de
protection.
Exemple : Les aires protégées font partie des
zones sensibles en tant que zones de conservation naturelle
76 NORMES DE MADARAIL PORTANT SUR LE RESPECT,
L'HYGIENE, SECURITE ET DE L'ENVIRONNEMENT POUR LES TRAVAUX DE CHANTIER
57
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
? Traitement des eaux usées par la mise en place d'un
système de collecte et de décantation - filtration des
eaux77.
? Favoriser l'écoulement des eaux en surface en
respectant le réseau d'écoulement d'eau (existant ou à
mettre en place) pour éviter toute perturbation provoquant une
érosion des sols ou une turbidité de l'eau.
? Tous les déchets produits lors des travaux restent la
propriété de l'entrepreneur. La compagnie est donc chargée
de trier, enlever, stocker ou recycler ses déchets de chantier et de
s'en défaire selon les normes en vigueur.
? Respect des zones humides et des cours d'eau : mise en place
des bernes filtrantes et des pièges à sédiments dans les
fossés se trouvant dans la zone de travail afin d'éviter
l'ensablement et la pollution de ces zones humides et cours
d'eau78.
? Enlèvement de toute installation provisoire,
nettoyage de la place et restauration de la végétation
après la fin des travaux.
77 NORMES DE MADARAIL PORTANT SUR LE RESPECT, L'HYGIENE,
SECURITE ET DE L'ENVIRONNEMENT POUR
LES TRAVAUX DE CHANTIER
78 Ibid.
58
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE II : LA COOPERATION LOCALE ET LES ASSOCIATIONS
VILLAGEOISES
1. Le projet d'action de recasement ou PAR
Dans le cadre du programme de réhabilitation et
d'exploitation du réseau Nord du Chemin de fer, le Gouvernement Malgache
a confié à Madarail la gestion du programme en 2003. Ce programme
nécessite toutefois, le déplacement des populations et des biens
qui occupent le réseau dans la zone d'emprise pour des raisons de
sécurité à la fois pour la société que pour
les occupants.
Il a été décidé, en premier lieu,
une zone de 25m de par et d'autres des voies sur l'ensemble du réseau,
mais qui, pour des raisons de contraintes budgétaires, a
été réduit à 5m dans les Communes urbaines.
Les résultats de l'étude d'impact du
déplacement indiquent une population affectée de 11 000 personnes
ou 2 274 ménages sur l'ensemble du réseau79. La
majorité de ces populations vivent dans un état de
pauvreté parmi les quelles il a été dénombré
800 personnes très vulnérables (adultes de plus de 60 ans, femmes
vivant seules ou avec enfants à charge, et enfants moins de 5 ans).
Ce programme appelé PAR, permettra donc l'encadrement
et l'assistance de ces populations (qui devraient quittées son lieu
d'habitation) touchées par l'implantation de Madarail, en tant que
nouveau exploitant du chemin de fer du réseau nord.
Les biens affectés concernent principalement :
? des terrains privés, titrés ou
cadastrés au nombre de 148 parcelles pour une superficie totale de 114
533 m2, dont la valeur totale est de 395 120 600 Ariary
? des constructions à usage d'habitation,
d'activités économiques (principalement commerce, ou des petits
métiers) et des infrastructures sociales (églises) ou
culturelles
79 MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS, Etude
sociale complémentaire en vue de l'élaboration d'un PAR pour la
réhabilitation du RNCFM et l'assistance à sa mise en
oeuvre, ECR/ONG FAMONJENA Août 2007
59
L'entrée du secteur privé dans les
questions environnementales, cas de MADARAIL S.A
(tombeaux...). Le nombre de ces constructions
s'élève à 296 pour une valeur totale d'indemnisation de 1
109 958 700 Ariary
? des activités agricoles de type annuel (riziculture,
....), pérenne (arbres fruitiers ou des arbustes). L'agriculture
représente la majorité des biens (superficie totale de
3 441 624 m2). L'ensemble de ces
biens évalués aux coûts de remplacement à la valeur
du marché s'élève à 3 146 833 850
Ariary.
L'importance du montant nécessaire pour indemniser
cette population à déplacer et la difficulté de trouver un
site convenable pour les réinstaller a entraîné Madarail,
en accord avec le Ministère du transport, à décider la
réduction de la zone d'emprise.
La nouvelle zone d'emprise comprend finalement :
- une zone de 5m de par et d'autre des rails sur la voie entre
la gare de Soarano à la gare d'Ambohimanambola et à la gare
d'Ambohijanaka.
Sur le reste du réseau, aucun déplacement sera
effectué mais une sécurisation des voies sera mise en place
principalement dans les zones sensibles, notamment à Toamasina, (entre
le Port et Manangareza) et à Manjakandriana80.
En outre, Madarail a proposé la mise à
disposition d'une parcelle de 1,5 ha à Androndrakely pour le site de
réinstallation de cette population à déplacer.
Cette nouvelle zone d'emprise a réduit l'impact de
manière significative :
? la population à déplacer serait de 417 ou 86
ménages. Le nombre des vulnérables est de 82 ;
? les terrains privés à exproprier de 157
m2, pour une estimation de 10 170 000 Ariary ; ? des constructions,
principalement des habitations et quelques activités commerciales (petit
commerce, gargote ...) ;
L estimation de l'indemnisation pour la destruction
ou déplacement de ces constructions et activités
économiques s'élève à 279 844 000 Ariary.
80 MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS,
Etude sociale complémentaire en vue de l'élaboration d'un PAR
pour la réhabilitation du RNCFM et l'assistance à sa mise en
oeuvre, ECR/ONG FAMONJENA Août 2007
60
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Une participation publique a été
effectuée au niveau de chaque arrondissement et communes sur laquelle
les PAP ont accepté les conditions de déplacement et
d'indemnisation ainsi que le choix du site de réinstallation. En outre,
les souhaits des personnes vulnérables ont été pris en
compte dans les mesures d'accompagnement, notamment l'aide alimentaire pendant
la phase de déplacement.
La mise en oeuvre de ce plan de réinstallation
nécessite, conformément au CPAR, la création d'une
unité de supervision du projet (un comité de pilotage où
un représentant du PAP en fait partie), une unité d'appui social
pour encadrer, informer et résoudre tous problèmes sociaux,
litiges et conflits avec la population.
Le calendrier de réalisation du PAR a été
réparti en deux phases :
- une première phase de 8 mois pour le
déplacement de la population dans le Grand Tanà,
- une deuxième phase de 4 mois en 2008 pour la
sécurisation du reste du réseau, notamment à Toamasina et
à Manjakandriana.
Le budget total estimé de ce programme
s'élève à 2 932 093 888 Ariary, ou 1 543 207 dollars
américain81.
En effet, le PAR était la première forme de
coopération locale que Madarail a réalisé, avant la mise
en place des associations villageoises, perçues comme des collaborateurs
durables et partenaires d'affaires de la société.
2. La formation des associations villageoises
Madarail a trouvé une idée de génie,
à faire impliquer les gens dans ses activités pour ne pas avoir
des ennuis, car il n'est pas rare que les gens détruisent ou trompent
les voies ferrées ou tout simplement faire des attentats selon le propos
de Madarail. L'attentat consiste à dire les actes de sabotage, comme
jeter des choses glissantes ou objet de dérangement aux chemins de fer
pouvant entrainer des problèmes graves à la marche du train et
quelque fois provoque des accidents.
81 MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS, Etude
sociale complémentaire en vue de l'élaboration d'un PAR pour la
réhabilitation du RNCFM et l'assistance à sa mise en
oeuvre, ECR/ONG FAMONJENA Août 2007
61
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
2.1. La création des associations villageoises
Selon les Termes de Références de la mission, et
la Convention de Concession, signée le 10 octobre 2002 entre la
République de MADAGASCAR et la Société
MADARAIL82, un programme visant la protection environnementale doit
être mise en oeuvre en accord avec le projet de réhabilitation des
infrastructures ferroviaires du Réseau Nord.
En effet, suite à l'exploitation irrationnelle des
ressources naturelles et aux cultures sur brûlis constatées le
long de la voie ferrée, la sécurisation du réseau
ferroviaire se trouve menacée face à l'accélération
de l'érosion des talus.
L'implication des populations riveraines aux chemins de fer
s'avère primordiale dans ce processus de stabilisation des talus, de
reboisement et de nettoyage et assainissement de la plate forme ferroviaire
afin de pérenniser les actions de protection de l'environnement.
D'où la nécessité des actions de
protection et de végétalisation des bassins versants en vue de
stabiliser les talus et les emprises ferroviaires de la ligne Tana Cote Est. La
concrétisation doit prévoir la pérennisation de ces
actions de protection par l'implication des riverains de la voie
ferrée.
C'est pourquoi, la société MADARAIL a
établit un projet de formation des associations le long des voies
ferrées, constituées par la population riveraine et
appelée association villageoise. Les objectifs du projet sont :
? Améliorer la gestion durable des travaux par la
responsabilisation des villageois riverains de la ligne
? Renforcer la protection du réseau ferroviaire
Chaque Association villageoise s'est engagée
contractuellement à assainir, sécuriser et préserver
l'environnement sur une longueur de 10 km de la ligne. Les Associations
participent également au projet de reboisement et de stabilisation des
talus.
82 « Création et encadrement technique des
associations villageoises pour les travaux d'assainissement de la plate forme
de la voie ferre du pk 0+000 au pk 226+200 et la stabilisation des talus entre
le pk 16+000 et pk 217+500 de la ligne TCE» Association Haona Soa, janvier
2008
62
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
La Division Hygiène, Sécurité et
Environnement de MADARAIL a entrepris depuis 2007 la création
d?Associations villageoises le long de la ligne MLA et VMC. En Janvier 2008, 13
Associations sont fonctionnelles83.
2.2. Liste des associations villageoises
Tableau n°4 : Liste des AV
13 ASSOCIATIONS VILLAGEOISES MLA
|
|
|
|
|
|
|
ASSOCIATION
|
DELIMITATION
|
LONGUEUR PORTION (en KM)
|
LOCALITE
|
CODE
|
FANEVA
|
PK 0+000 à PK 9+000
|
9
|
Moramanga
|
F011934
|
TANJONA
|
PK 009 à PK 22+000
|
13
|
Marovoay
|
F011944
|
RINDRA
|
PK 22+000 à PK 33+000
|
11
|
Morarano Gara
|
F011945
|
SITRAKA
|
PK 33+000 à PK 44+000
|
11
|
Ambohidray
|
F011946
|
EZAKA
|
PK 44+000 à PK 53+000
|
9
|
Ampangabe
|
F011956
|
TOMBOTSOA
|
PK 53+000 à PK 63+000
|
10
|
Amboasary Gara
|
F011948
|
HERY TELO MITAMBATRA
|
PK 63+000 à PK 74+000
|
11
|
Ankodahoda
|
F011949
|
BAKOZETRA
|
PK 74+000 à PK 83+000
|
9
|
Mandrota
|
F011950
|
EZAKA
|
Pk 83+000 à PK 93+000
|
10
|
Antanimafy
|
F011954
|
MANEVA
|
PK 93+000 à PK 103+000
|
10
|
Antampanimahazo
|
F011951
|
ANDASIBE MIRINDRA
|
PK 103+000 à PK 113+000
|
10
|
Andasibe
|
F011952
|
AINGA VAO
|
PK 113+000 à PK 123+000
|
10
|
Andilanatoby
|
F011955
|
ANDASIBE MIRINDRA
|
PK 000+000 à PK 011+000
|
11
|
Andasibe
|
F011952
|
MIARA MIZOTRA NY FAMPANDROSOANA
|
PK 11+000 à PK 19+000
|
8
|
Ambodirano
|
F0119054
|
|
|
142
|
|
|
|
|
|
|
|
30 ASSOCIATIONS VILLAGEOISES TCE
|
|
|
|
|
|
|
ASSOCIATION
|
DELIMITATION
|
LONGUEUR PORTION (en KM)
|
LOCALITE
|
CODE
|
MIHARY
|
PK0+000 à PK9
|
9
|
Antanetikely
|
F011930
|
PK9 à PK19
|
10
|
Ambohimanambola
|
F011930
|
PK19 à PK24
|
10
|
Anjeva
|
F011930
|
LOVASOA
|
PK24 à PK39
|
10
|
Nandihizana
|
F011918
|
FANAVOTANA
|
PK39 à PK51
|
12
|
Sambaina
|
F011932
|
AINGA VAO
|
PK51à PK65
|
14
|
Ambatolaona
|
F011919
|
FANANTENANA II
|
PK65 à PK77
|
12
|
Mandraka
|
F011933
|
RIANTSOA
|
PK77 à PK94
|
17
|
Anjiro
|
F011920
|
MIRAY
|
PK94 à PK108
|
14
|
Ankarahara Mangoro
|
F011922
|
83 Biodev, évaluation environnementale de
la ligne MLA-VMC, 2008
63
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
EZAKA
|
PK108 à PK118
|
10
|
Antsirinala
|
F011923
|
FANEVA
|
PK118 À PK129
|
11
|
Moramanga
|
F011934
|
2 ème Falaise
|
PK 00 à PK 129
|
129
|
|
|
ZOTRA
|
PK129 à PK141
|
12
|
Ampasimpotsy Gara
|
F011924
|
TANJOTRA
|
PK141 à PK153
|
12
|
Andasibe
|
F011925
|
ANALAMIRAY
|
PK153 à PK163
|
10
|
Anala
|
F011935
|
FANANTENANA
|
PK163 à PK174
|
11
|
Fanovana
|
F011926
|
ANJARA SOA (Ambatovola)
|
PK174 à PK187
|
13
|
Ambatovola
|
F011927
|
TARATRA
|
PK187 à PK200
|
13
|
Andekaleka
|
F011939
|
MENDRIKA MITONDRA
|
PK200 à PK213
|
13
|
Lohariandava
|
F011942
|
MENDRIKA MITONDRA
|
PK213 à PK224
|
11
|
Sandrakazomena
|
F011940
|
SAMBATRA
|
PK224 à PK235
|
11
|
Fanasana
|
F011942
|
SANTATRA
|
PK235 à PK246
|
11
|
Razanaka
|
F091905
|
MIRAY
|
PK246 à PK259
|
11
|
Anivorano
|
F011922
|
FANEVA
|
PK259 à PK272
|
5
|
Brickaville
|
F011934
|
1ère falaise
|
PK 129 à PK 277
|
143
|
|
|
MAITSOANALA
|
PK272 à PK288
|
16
|
Ambila
|
F011909
|
RASOABE
|
PK288 à PK298
|
10
|
Vavony
|
F011938
|
RASOAMASAY
|
PK298 à PK309
|
11
|
Ampanotoamaizina
|
F011910
|
VITASOA
|
PK309 à PK320
|
11
|
Andranokoditra
|
F011911
|
ANJARASOA (Tampina)
|
PK320 à PK331
|
11
|
Tampina
|
F011912
|
AVOTRA
|
PK331 à PK343
|
12
|
Ankarefo
|
F011913
|
MIARADIA
|
PK343 à PK354
|
11
|
Amboditandroho
|
F011914
|
FIMPAMA
|
PK354 à PK364
|
10
|
Ambohikarivo
|
F011915
|
FARIMBONA
|
PK364 à PK372 + port
|
14
|
Ankirihiry sud
|
F011916
|
Voie de Dunes
|
PK 277 à PK 372+port
|
106
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13 ASSOCIATIONS VILLAGEOISES TA
|
|
|
|
|
|
|
ASSOCIATION
|
DELIMITATION
|
LONGUEUR PORTION (en KM)
|
LOCALITE
|
CODE
|
|
Pk 0+000 au Pk 011+000
|
11
|
Lohanosy
|
F011959
|
Ezaka Ambatofotsy
|
Pk 011+000 au Pk 021+000
|
10
|
Ambatofotsy
|
F011960
|
Fiombonantsoa
|
Pk 021+000 au Pk 031+000
|
10
|
Ambalavao
|
F011961
|
Miara-miezaka
|
Pk 031+000 au Pk 042+000
|
10
|
Behenjy
|
F011962
|
Fanantenana Miraisaina
|
Pk 042+000 au Pk 052+000
|
10
|
Andriambilany
|
F011963
|
Koja Tontolo
|
Pk 052+000 au Pk 062+000
|
10
|
Ambatolampy
|
F011964
|
Vatsi
|
Pk 062+000 au Pk 072+000
|
10
|
Ambanimaso
|
F011965
|
Miavotra
|
Pk 072+000 au Pk 083
|
11
|
Ambohimandroso
|
F011966
|
Tafita
|
Pk 083+000 au Pk 093+000
|
10
|
Ampitatafika
|
F011967
|
Mihary
|
Pk 093+000 au Pk 105+000
|
12
|
Ilempona
|
F011971
|
Mitondrasoa
|
Pk 105+000 au Pk 118+000
|
13
|
Tsaramody
|
F011969
|
|
Pk 118+000 au Pk 131+000
|
13
|
Sambaina
|
F011970
|
Mihary
|
Pk 131+000 au Pk 142+000
|
11
|
Antsirabe
|
F011971
|
Avotra
|
Pk 142+000 au Pk 153+000
|
11
|
Antsirabe
|
F011972
|
|
|
152
|
|
|
64
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CHAPITRE III : LA PORTEE DES ACTIONS DES ASSOCIATIONS
VILLAGEOISES
1. Protection de l'environnement et maintien du milieu
dans l'emprise ferroviaire
En collaborant avec les villageois, Madarail a su mettre en
oeuvre ses stratégies de protection, de sécurité et
d'entretien des plates formes ferroviaires. Les AV participent pleinement et en
plein temps (quelques fois la nuit dans des gares d'opérations) aux
activités qui leurs reviennent, ce sont des travaux, des surveillances
et de communication.
1.1. Les travaux
Les travaux sont des ensembles des tâches relatives
à la sécurisation des voies et aux entretiens de celles-ci, comme
le désherbage, le nettoyage, la stabilisation des talus, la plantation,
etc.
Illustration21 : Les travaux de désherbage des ballasts
sont très durs pour les associations des zones enclavées
? Des talus sont stabilisés par plantation des
vétivers : au total, 13 974 m2 de points sensibles sont
végétalisés avec 142 585 éclats de vétivers,
en février 2007.
Les plantations des vétivers84remplissent
plusieurs fonctions fondamentales. Elles stabilisent les talus, forment des
écrans anti-éblouissements et anti-congères, limitent les
nuisances pour
84 Vétiver (également écrit
autrefois vétyver) est un nom vernaculaire ambigu
désignant en français des plantes de la famille des Poaceae
(Graminées). Il s'agit de plusieurs espèces du genre
Chrysopogon (et anciennement placées dans le genre
Vetiveria). On en connaît une douzaine d'espèces poussant
dans les zones tropicales. La plus connue est Chrysopogon zizanioides
qui pousse surtout sur le sous-continent indien. Deux autres
espèces sont fréquemment cultivées : Chrysopogon
nigritanus (Afrique australe) et Chrysopogon nemoralis (Asie du
Sud-Est). Définition de Wikipédia, encyclopédie libre.
65
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
les riverains, atténuent l'effet des vents
latéraux et évitent la dispersion des agents polluants sur les
cultures environnantes85.
Illustration 22 : Point sensible, versant menaçant qu'il
faut coloniser des plants de vétivers
? Des travaux périodiques d'entretien et de nettoyages
des gares et de la plate forme ferroviaire sont entrepris par les associations
mises en place
? Des travaux de plantation, suivi et entretien des plants de
vétivers se sont effectués pendant des mois sur la ligne TCE
Illustration23 : Arrosage par motopompe des plants de
vétivers ou veromanitra en malgache
1.2. Les surveillances
Les surveillances sont des actions à l'initiative des
AV qui consistent à la responsabilisation de chacun par rapport aux
travaux réalisés, pour le respect et la pérennisation des
infrastructures installées et des activités entreprises comme
l'effectivité d'un système d'hygiène dans les gares.
85 Source: Région wallone
66
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Les surveillances favorisent en effet, les liens entre les
membres des AV à travers des dialogues quotidiens et les prêtes
mains ou « fifanoloran-tanana » pour des tâches quotidiennes
relatives à l'hygiène et à la protection de
l'environnement. Cette situation est d'autant visible dans la gare d'Andasibe
qui accueille hebdomadairement des touristes venant d'Antananarivo. Les gens
sont très stricts en ce qui concerne l'hygiène et surveillent les
moindres gestes des invités en matière de respect de
l'environnement.
1.3. La communication
En relation directe avec Madarail Soarano par l'interlocuteur
du chargé des missions Madarail, les AV communiquent en permanence avec
l'administration centrale à Soarano.
L'objet de cette relation est pour la plupart de communication
des travaux, des questions salariales et humaines, s'il y a recrutement
quelconque.
Les AV par le soin de ces chefs respectifs font parvenir
à Madarail l'avancement et l'état des travaux entrepris par
l'établissement des rapports, qui peuvent être journalier ou
hebdomadaire ou mensuel selon les travaux effectués. C'est une
communication interne à la régionale86.
L'obtention de ces fiches justificatives (rapport, facture,
dossier de recrutement...) permettra au personne chargée des missions
d'établir une fiche de présentation des sommes à payer aux
AV qu'elle envoie ensuite à l'Administrateur Directeur
Général sous forme de demande pour avoir la somme due soit en
chèque, soit en espèce selon la circonstance et payer les AV.
La communication de crise en situation conflictuelle due au
retard de paiement s'impose toujours quelque fois, surtout pendant la
période de l'année 2009, où l'on a enregistré plus
des réclamations suite à la situation politique prévalue
dans le pays qui a vu la réduction et l'arrêt en service de
quelques AV résultant justement de l'incapacité financière
de Madarail et la baisse du chiffre d'affaire.
86 D'après le chargé de communication
Madarail
67
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
2. Les associations villageoises ; une stratégie
de taille commerciale pour Madarail et une opportunité
d'intérêt économique et social pour la population
locale
L'existence des AV présente des avantages pour tout le
monde, le monde qui est ici intéressé par le chemin de fer
à travers des enjeux ; économiques, social et environnemental.
Pour Madarail, c'est une manière de faire bonne figure aux yeux des gens
riverains des voies ferrées sans pour autant parler des
intérêts économiques résultant de cette
coopération (le salaire est de 3000 Ariary par jour pour des travaux
passagers). Tandis que pour la population locale, les AV est une source de
travail et de revenu que ce soit visible ou non, car il y a dans l'invisible
des trafics de toutes sortes comme dans toute organisation de
spéculation.
2.1. L'importance des AV pour la société
Madarail
Les associations villageoises sont des partenaires d'affaire
indirectes de Madarail dans la réalisation de ses activités, bien
que celui-ci refuse de l'admettre publiquement en imposant que les AV font
partie des considérations sociales de la société, en tant
qu'entreprise engagée dans le développement durable. En effet,
sans les AV, Madarail aura des grandes difficultés dans la mise en
opération des chemins de fer. Pourtant, grâce à eux, il est
possible pour la société d'honorer ses engagements commerciaux,
comme l'existence des lignes régulières et l'effectivité
des transports des marchandises diverses.
Ces deux éléments de la pratique commerciale de la
société, sont le coeur de son fonctionnement, car ils rassurent
la confiance des clients et garantissent l'entrée monétaire au
sein de la société. Autant dire que, les AV sont des
entités inséparables à la vie de la société
Madarail et elles font l'objet de la première importance de programme
annuel du département développement durable comme ce que nous
montre l'encadré suivant :
68
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Encadré 3 : PTA Madarail 201087
PLAN D'ACTION 2010
I - Volet social
1. Associations Villageoises
a. Prise de contact avec les FKT : identification des
Associations existantes
b. Tenue d'une réunion : explication des objectifs et de
l'offre de Madarail
c. Réunion constitutive
d. Formalisation
e. Etablissement contrat
f. Réception travaux
g. Paiement
2.2. Les associations villageoises et la population
locale
Pour la population locale, l'établissement des AV a
apporté des progrès à leur niveau de vie. C'est donc un
facteur de développement humain, car la population a connue des
changements, grâce à l'entrée de Madarail dans
l'exploitation du chemin de fer.
Notons que, au sein d'une AV, les membres apprennent des
techniques et stratégies opérationnelles tant pour leur vie
quotidienne que pour l'environnement dans le cadre d'un développement
durable du chemin de fer. C'est une éducation continue et participative,
chacun a droit à la parole lors des séances de travail d'une AV
dans un loco aménagé par Madarail, qui doit se tenir au moins une
fois par mois et parfois, accompagné par de spécialistes du
sujet, par exemple : « La gestion des ressources locales lié
à la foresterie et au source d'eau88 ».
En ce moment, Madarail lance un projet pour les gens à se
focaliser dans la culture des jatrophas, que la société envisage
de transformer en biodiésel pour les locomotives.
87 Plan de Travail Annuel 2010 du DDDC Madarail
88 Sujet de discussion de l'association LOVASOA
à Nandihizana lors de notre passage en Septembre 2010
69
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Cette initiative a encore renforcée la coopération
entre la société et la population locale et va apporter à
cette dernière des revenus supplémentaires sur le long terme,
c'est-à-dire durablement.
Aussi, les membres d'une AV a l'avantage de côtoyer les
trains et les voyageurs, ce qui augmente leur réseau de relation
entrainant ainsi, la naissance des diverses pratiques spéculatives,
comme le trafic des espèces fauniques et florales endémiques,
à savoir, les orchidées, les micro-grenouilles, les serpents, les
oiseaux, les crocodiles, etc.
Illustration24 : Mantella aurantiaca, une micro
grenouille de Madagascar en voie de disparition, se trouvant uniquement dans la
partie Sud-est de la Grande île.
Pour la population locale, donc, les AV apportent des avantages
que d'inconvénients aux membres, mais aussi à ceux qui ne sont
pas membres, car le passage de train signifie pour tous, des ouvertures
à la civilisation et aux marchés.
70
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Conclusion de la troisième partie
Les actions environnementales de Madarail se concrétisent
à travers des services touchant les éléments de
l'environnement comme l'Homme, la nature, l'espace et les milieux les plus
exposés, mais cet engagement se heurte à une objectivité
de nature commerciale, c'est-à-dire, chercher des avantages
économique dans l'environnement. Selon le responsable, le but c'est de
maximiser les chances de l'environnement dans l'exercice de l'activité
de la société, comme c'est le cas du projet jatrophas, du
traitement des déchets pour leurs recyclages et de la coopération
locale avec les associations villageoises, justement dans la perspective de
durabilité de l'exploitation pour un environnement sain et favorable
à tout le monde.
Cette politique environnementale se veut être
bénéfique à l'ensemble des acteurs économiques et
sociaux que la société Madarail projette de collaborer. A titre
d'indication, des opérateurs économiques dans le traitement des
déchets se concertent avec la société dans le cadre de
recyclage et de la dégradation de déchets toxiques. Les
déchets concernés par cette entreprise sont très divers,
en allant des papiers traités par PAPMAD, des filtres à air et
à l'huile usés par SOMAP, déchets toxique par Adonis,
huile de vidange et P-gazole par TOTAL pour aboutir aux déchets
médicaux traités par le HIRA.
Madarail est une société respectueuse de
l'environnement et il continue à entreprendre des actions importantes en
la matière pour élargir son engagement dans un champ un peu plus
vaste, dont l'objectif ultime est de s'adhérer aux initiatives des
acteurs mondiaux dans la lutte contre le réchauffement climatique et la
promotion des ressources renouvelables, comme l'utilisation de
bioénergie.
71
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
CONCLUSION GENERALE
Antoine de Saint-Exupéry disait :
«Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons
à nos enfants». Cette pensée évoquait
déjà notre responsabilité à léguer un
Environnement viable et vivable à nos descendants.
L'industriel, acteur du développement
économique, se sent aussi interpellé en permanence par les
exigences de l'Environnement. La collaboration avec des intervenants aussi
divers tel que les associations villageoises, les entreprises et le pouvoir
public en est une priorité dans le cas de MADARAIL S.A. pour une
meilleure gestion environnementale.
Au terme de notre étude sur l'entrée du secteur
privé dans les questions environnementales, à travers le cas de
Madarail, nous pouvons dire que les bases nécessaires au fonctionnement
du service environnement au sein de la société sont effectives.
De la conformité de sa politique environnementale avec ceux des
législations nationales et internationales à la mise en oeuvre
des programmes annuels toujours plus ambitieux, jusqu'au suivi des actions
entreprises, des résultats tangibles ont déjà fait ses
impacts sur la protection de l'environnement.
Des contacts sont établis avec quelques partenaires de
gestion des déchets de la ville, pour la prise en charge efficace des
rejets du site de la gare de Soarano. Des accords de coopération ont
été signés avec quelques acteurs enthousiastes à la
protection de l'environnement, c'est le cas justement avec des maires des
communes, des gens riverains de chemin de fer et des partenaires techniques et
financiers tel que la Banque mondiale, quelques hôtels et restaurants
dans la ligne Antananarivo-Andasibe, etc.
Pourtant, la retombée des impacts de l'activité
de Madarail sur l'environnement est immense, nous avons vu que cela va des
rejets des déchets dans la nature, perturbant les éléments
atmosphériques, les sols, les eaux, la faune et la flore, à
l'exploitation massive des ressources naturelles dans les emprises
ferroviaires, qui présente des menaces majeures à la
durabilité des richesses naturelles aussi riche en biodiversité
de la Grande île.
Les locomotives utilisées actuellement par Madarail
sont des locomotives à diésel, qui émettent plus de gaz
que n'importe quel moyen de transport, en plus des produits mauvais pour
l'environnement, tel que les carbures de silicium, les CO2 directs qui sont des
agents agitateurs du trou de la couche d'ozone, par ses richesses en GES.
72
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Aussi, il semble que Madarail néglige ce
phénomène d'exploitation massive subie aux ressources
précieuses comme les bois, les orchidées, les espèces
rares qui sont parmi ces espèces, des bois précieux et des
plantes vertueuses transportées par le train Madarail. Il se peut que ce
ne soit pas la société qui est responsable direct de cet acte,
mais son opération de transport a favorisée la multiplication de
ce business de ressources naturelles dans la partie orientale, là
où, la ligne TCE opère.
Pour favoriser donc, l'engagement de la société
dans l'environnement, il est nécessaire de penser à l'utilisation
des alternatives qui ne sont pas rares en ce moment en termes de consommation
des produits, dit bio et respectueux de l'environnement.
Ces produits se développent dans toutes les
sphères des activités qui emploient des produits contenant une
quantité considérable en gaz carbonique. Notons que des produits
mécaniques et industriels certifiés bio, c'est-à-dire
respectueux de l'environnement existent déjà avec le
développement des techniques de mise en fonctionnement des machines
motorisées en biodiesel. C'est l'ambition de Madarail peut-être,
avec le projet jatropha, le jatropha qui est une énergie verte,
favorable à l'environnement.
Les déchets organiques produits par des centres
d'activités au sein de la société pourront aussi faire
l'objet de traitement et de transformation dans l'endroit des énergies
renouvelables et production en électricité par l'énergie
de biomasse et production gazeuse à travers la fermentation de ces
déchets pour avoir de biogaz.
Il serait judicieux que la société se penche aux
phénomènes d'exploitation des espèces fauniques et
florales le long des lignes desservies, en sensibilisant les acteurs et en
montrant des gestes très sévères envers le gaspillage des
ressources naturelles locales, par exemple par une prise de mesure de
restriction en matière des marchandises transportables.
Pour maintenir cette volonté affichée de
réduire l'impact de ses rejets sur l'Environnement, le système
initié doit être suivi pour assurer sa performance. D'autres
procédures pour étendre les champs d'intervention
environnementale devront être rédigées. Les indicateurs de
performance à évaluer périodiquement et les contacts
n'ayant pas encore abouti à des contrats d'enlèvement des
déchets, de traitement spécial et de fourniture en
matériel respectueux de l'environnement doivent être suivis.
Malgré tout, MADARAIL se trouve face à une
difficulté réelle et commune à toutes les industries de la
ville : l'insuffisance des unités de prise en charge des déchets
spéciaux
73
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
particulièrement dangereux, tels que les étoffes
souillées par les hydrocarbures, la ferraille, les batteries.
Pour améliorer la situation, il nous semble
sensé de renforcer l'action des pouvoirs publics. Ainsi, en plus de la
publication des textes législatifs, des mesures d'incitation et
d'accompagnement (réduction des taxes, allègement des
procédures administratives, appuis technique, etc.) doivent être
prises pour encourager la création et le fonctionnement des
unités de traitement des déchets dangereux en particulier.
Ainsi, nous pouvons affirmer que, maintenant, la fameuse
expression malgache de XVIIIème siècle semble être
compromise comme quoi : « Fa oviana no ho ritra ny ala antsinanana
» (signifie littéralement : A quand la forêt de l'est
serait-elle épuisée), vue l'avancée actuelle des coupes et
trafics forestiers dans cette partie orientale de la Grande île.
xiv
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
BIBLIOGRAPHIE
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environnementales, cas de MADARAIL S.A
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Florence GILLET-GOINARD, édition d'organisation, pp10.
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forestiers à Madagascar- HANNENFENT Julie, 2006, 20p. Mémoire de
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· Etude d'impact de la gelose sur les communautés
villageoises de Faravohitra, besariaka, Analasoa et de Manambolo - RASOAMIALY
Tantely, 2005, 135p. Maitrise en Sciences Sociales de Développement,
Université d'Antananarivo, Faculté des Lettres et Sciences
Humaines, Département d'Histoire.
· Agroforesterie et conservation des sols dans les
régions chaudes - TASSIN Jacques 1989, Maitrise en Science de la Terre,
Ecole Supérieure d'Agronomie Tropicale.
· Gestion de déchets à MADARAIL S.A, cas de
la gare de Soarano, GOUABE EMADAK Patrick Bertolain, DESS en Etude d'Impacts
Environnementaux, Ecole Supérieure Polytechnique d'Antananarivo, URF
Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux IV. 2008, 69p.
Thèses
· Pollution et politique industrielle à Antananarivo
- ANDRIANARIVO R.J, Thèse de doctorat
· Isolement et caractérisation de micro-organismes
symbiotiques malgache (Rhizolium Frankia) par méthodes physiologiques et
biochimiques - RATSIMIALA Ramonta Isabelle, Thèse de doctorat, biologie
animale, Université d'Antananarivo, Faculté des Sciences, 1999,
110p.
Rapports
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· Cahier de Charges Environnementales du programme de
réhabilitation du réseau de chemin de fer axes nord.
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Stockholm du 31mai au 13 juin
1972. Rapport de la délégation
de Madagascar, ONU Madagascar, 1972, 19pp.
· Biodiversité et changement global dynamique des
interactions. Acte des deuxièmes journées de l'IFB - Marseille 25
au 28 mai 2004. Institut Française de la Biodiversité 2004,
139pp.
· Le temps de l'environnement (communication du
programme environnemental, vie et société PIREVS). Toulouse 5 au
07 novembre 1997, GEODE 1997, 385pp.
· État de l'environnement et politiques suivies de
1972 à 2002, GEO 3 : Global Environmental Outlook
· Rapport de Suivi du Programme de Bruxelles, Cas de
Madagascar, février 2006
· Rapport de la quinzième session de la
Conférence des Parties tenue à Copenhague du 7 au 19
décembre 2009, UN, UNFCCC.
Conférences
· Biomasse et énergie renouvelable, espace DEGS
le 22/05/10 par la Jeune Chambre Internationale
· Norme et qualité : Nécessité et
Utilité ? Centre Numérique Francophone Tsimbazaza le 24/06/10 par
le BNM, SGS et le CCA
Sources orales
· Marina RAMAROSON, Directrice du Département
Développement Durable MADARAIL
· Marson RAHERIMANDIMBY, Professeur à la
Faculté des Sciences, Université d'Antananarivo
· J.P BISIAUX, Directeur Général de HOLCIM
Madagascar
· Ratovo PATRICK, Président d'une
coopérative de transport routier à Ampasanikarana
· Michel NANDIDIANA, exécutant dans l'atelier
fonderie MADARAIL
· Jaques RABETSITONTA, agent de travaux dans l'atelier
chaudronnerie MADARAIL
xvii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
? Mme Florine, riverain du canal d?Andriantany à
Antohomadinika Antananarivo ? Edema SANGIRY, président de l?AV Lovasoa
à Nandihizana
? Mme Mirana Ranarivelo, responsable Département
Développement Durable de HOLCIM
Webographie
?
http://madarail.mg ?
http://wikipedia.fr
xviii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
nnexe
1.
|
Affichage de sensibilisation sur les déchets
|
.xix
|
2.
|
Extrait Convention de Collaboration
|
.xx
|
3.
|
Rapport de mission Vétiver
|
xxiii
|
4.
|
Le BB 12 à l?entrée de Tamatave
|
..xxvii
|
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
1. FOMBA FANAVAHANA NY FAKO
- Bolao simaba
- Fatimby isan-karany.
-Fatina takela-by
|
- DPotikanina
- Fonosana an-antaratasy
Taratasy/Baoritra - Vakim'pitaratra
|
- Tatavana (gasoil,
lasantsy, menaka, rivotra)
|
Taim-bankona sy vovo-kazo misy menaka na solika, voro-damba misy
solika na menaka
|
xix
BAC GRIS
|
|
BAC VERT
|
|
BAC ROUGE
|
|
BAC BLEU
|
|
|
|
|
|
|
-Pegasoil et gasoil
issus du nettoyage
|
Déchets de Chantier (brique, ciment,béton,gr
avat)
|
Déchets de soins - Médicaments
périmés
é
|
Piles
- Ampoule et tube néon
|
CUVE SPECIALE
|
|
DCUVE
|
BENNE
|
BAC MEDICAL
|
xx
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
2. CONVENTION DE COLLABORATION
N° /08/ADG/DAJA/C.
Entre:
La Commune Urbaine de Brickaville,
représentée par son Maire, ci-après
dénommée la « Commune », d'une part,
Et :
MADARAIL S.A., Société Anonyme
au capital de 5 000 000 000 Ariary, enregistrée au registre du commerce
et des sociétés sous numéro 2001 B 70, ayant son
siège social à la Gare de Soarano 1, Avenue de
l'Indépendance, Antananarivo, représentée par son
Administrateur Directeur Général, Monsieur Patrick CLAES,
ci-après dénommée « Madarail » d'autre part.
Etant préalablement exposé ce qui suit
:
Madarail S.A, Concessionnaire du réseau ferroviaire
nord, a mis en place un appareil de signalisation automatique de grande valeur
émettant des signaux sonores et lumineux, à l'endroit des usagers
de la route pour les protéger pendant la traversée du Passage
à Niveau au PK 269 TCE, faisant partie de la
Circonscription de la Commune de Brickaville et du domaine
ferroviaire.
Que Madarail S.A souhaite collaborer avec la Commune pour la
surveillance de ce matériel et de ses dépendances contre le vol
et destruction anormale.
La Commune a accepté cette demande de collaboration, et
les parties se sont rapprochées pour définir ses conditions
d'exécution.
Ceci exposé, il a été
arrêté et convenu ce qui suit : Article 1er
: Objet
La présente convention a pour objet de définir
les conditions dans lesquelles la Commune de Brickaville prend
en charge la surveillance du matériel de signalisation automatique et de
ses dépendances installés au passage à niveau sis au Point
Kilométrique Ferroviaire 269 TCE (PK 269 TCE).
Article 2 : Prestations
La Commune assurera la protection matérielle des
installations de signalisation automatique. Cette protection consiste notamment
à:
- sensibiliser périodiquement les Fokontany avec
MADARAIL au moins une fois par an sur la nécessité de
préserver ces infrastructures publiques et les mesures à prendre
;
- prévenir les installations contre tout vol ou
dégradations par les tiers et en poursuivre les auteurs ;
xxi
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
- en cas de besoin, mettre en place les mesures de protection
afin de préserver la circulation ferroviaire de tout accident selon les
consignes applicables chez MADARAIL ;
- aviser MADARAIL, à tout moment, de
tout type d'anomalies constatées aux installations.
En tout état de cause, la Commune fera communiquer
à MADARAIL toute information dont elle dispose pour permettre
l'arrestation et la mise en cause de la responsabilité de tout auteur ou
complice de vols ou dégradations perpétrées aux
installations.
Article 3 : Modalités
d'exécution
La Commune fera assurer de jour comme de nuit les travaux de
surveillance par des agents communaux ou par toute personne qu'elle pourra
mandater à cet effet, sous forme de comité. Les noms et adresses
des membres de ce comité sont donnés en annexe I. En cas de
modification de cette liste, la Commune communiquera les renseignements y
afférents.
Article 4 : Contribution de MADARAIL
En contribution au fonctionnement du comité pour
l'exécution de ces prestations, Madarail S.A octroie à la Commune
une indemnité forfaitaire de Ar 300 000 TTC par mois (cent mille ariary
Toutes Taxes Comprises par mois).
Article 5 : Règlement de la Contribution
par MADARAIL
Cette contribution sera payée tous les débuts de
mois sur présentation de la note d'indemnité par la Commune.
Article 6 : Obligations de MADARAIL
MADARAIL s'engage à :
- allouer à la Commune l'indemnité prévue
conformément aux dispositions du présent contrat ;
- donner toutes les instructions et formations
nécessaires à la bonne application du présent contrat.
Article 7 : Clauses pénales
Dans le cas où des vols, dégradations, ou
anomalies engendrant un manque à gagner ou des pertes financières
et/ou matérielles à MADARAIL surviennent du fait de la
défaillance des agents de la Commune, MADARAIL pourra opérer le
remboursement des pertes par retenue sur l'indemnité à allouer
à la Commune jusqu'à concurrence de 50% de son montant total,
jusqu'à épuisement total de ce manque à gagner et/ou
pertes.
Article 8 : Interface des parties
Pour l'exécution du présent contrat, l'interface
des parties est la Division Hygiène Sécurité et
Environnement (DHSE) pour MADARAIL S.A, et le Maire pour la Commune. La liste
des numéros de téléphone des personnes à contacter
pendant toute la durée de l'exécution de la présente
convention est visible dans l'Annexe II.
xxii
L'entrée du secteur privé dans les
questions environnementales, cas de MADARAIL S.A
Article 9 : Arbitrage
En cas de litiges se rapportant à l'exécution ou
à l'interprétation du présent contrat, les parties
s'engagent à résoudre le litige par voie d'arbitrage. Pour ce
faire, chaque partie désignera un arbitre de son choix ; et les deux
arbitres ainsi désignés choisiront d'un commun accord un
troisième arbitre. Les trois (03) arbitres règleront ces litiges
conformément au droit malagasy.
Article 10 -Durée
Le présent contrat entre en vigueur dès sa date
de signature pour une durée de 01 (un) an renouvelable par tacite
reconduction. Il pourra être résilié, à tout moment,
moyennant un préavis de un (01) mois. En cas de faute lourde, la
résiliation peut être effectuée sans préavis.
Article 11 -Enregistrement et
timbre.
Le présent contrat sera enregistré par les soins
de la Commune, à ses propres moyens et frais, suivant la
réglementation en vigueur.
Fait, à Antananarivo, en trois (03) exemplaires, le
Pour la Commune Pour MADARAIL S.A
Patrick CLAES
Le Maire Administrateur Directeur
Général
3. RAPPORT DE MISSION
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Intervenant : MANARIVO Jeremia
Andrianjafinimaro
Période du : 18 Juillet au 24
Juillet 2009
Lieu d'intervention : TCE
Objet de la mission : Suivi de la
plantation de Vétiver au PK 277
I. Introduction
Dans le cadre de la protection des talus de l'emprise
ferroviaire, qui fait parti de l'engagement de la société
Madarail, la société a engagé un prestataire pour
effectuer les travaux de stabilisation de ces derniers. L'objectif est de
limiter les risques d'érosion et d'atténuer les glissements de
terrain par la plantation de vétiver.
Le PK 277 de la ligne TCE va être l'objet de notre essai en
termes de protection biologique.
II. Résultats obtenus
Comme prévu dans le planning des travaux, le chantier a
débuté le 20 Juillet 2009 et les travaux ont duré cinq
jours. Après réception provisoire, le tableau ci-dessous
résume la totalité des surfaces végétalisées
:
Tableau 1 : Total des surfaces plantées en
vétiver au PK 277
Localisation
|
Surface
|
Coté gauche de la voie sens impair
|
350 m2
|
Coté droite de la voie sens impair
|
1450 m2
|
TOTAL
|
1800 m2
|
xxiv
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Figure 2 : Les 350 m2
Le contrat de prestation de la Plantation Bemasoandro
(Contrat N° 79_09/ADG/DAF/DHSE-DAJA/C) est de 1600
m2.Mais le prestataire a fait un surplus de 200 m2 lors
de l'accomplissement des travaux. Cependant, il en reste encore plusieurs
surfaces qui n'ont pas été stabilisées et ont besoin
d'être végétalisées en vétiver (> 1000
m2)
Figure 3 : Coté droit et coté gauche du
dalot ? Travaux d'accompagnement
Pendant les travaux de plantation, des fossés de
drainage ont été créés sur les plateformes de
chaque talus pour éviter l'accumulation d'eau sur les talus
Figure 4 : Les canaux de drainage nouvellement
créés
xxv
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
III. Problèmes rencontrés
Pendant la réalisation des travaux, quelques
problèmes ont été identifiés :
? Après constat sur terrain, nous avons pu remarquer
que la totalité des surfaces à stabiliser a été
sous estimée, il en reste encore assez de surfaces.
? Comme le pk 277 fait parti de la portion de
lassociation Maitsoanala d'Ambila, nous avons demandé la
collaboration de l'association pour l'octroi des mains d'oeuvres
nécessaires à la réalisation des travaux. Mais
après une journée de travail, seul cinq des membres de
l'association ont resté jusqu'à la fin du chantier. Les autres ne
sont pas revenus.
? Le grand fossé maçonné aboutissant au
grand dalot est sur le point de céder suite à la vitesse de
l'écoulement de l'eau de ruissellement, et pourra entraîner la
chute du talus.
Figure 5 : Le canal maçonné coté
droite du dalot
IV. Suggestion et recommandation
Pour protéger tout ce qui a été
stabilisé en vétiver, la DVOAB devra trouver des solutions et
mesures d'accompagnement pour ces infrastructures : une création de
plusieurs canaux de drainage, ainsi que des fossés de crête est
indispensable pour éviter les infiltrations et accumulations d'eau sur
les talus.
Mise à part les talus qui ont été bien
aménagés, il en reste encore plusieurs surfaces de talus qui ont
besoin d'être arrangées et compactées afin d'éviter
l'effondrement de ces derniers, et qui pourraient entraîner le glissement
des autres.
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
xxvi
Figure 6 : Les surfaces non arrangées et non
compactées
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
xxvii
4. Le BB 12 à l'entrée de
Tamatave
xxviii
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE 1
PARTIE 1 4
Le chemin de fer Malagasy : De la gestion publique à
l'administration privée transnationale 4
Introduction 5
CHAPITRE I : LE CHEMIN DE FER : MOYEN
PRIVILEGIE DE LA MISE EN VALEUR
DE L'ECONOMIE DE MADAGASCAR 6
1. Quand un homme pense
à un grand chantier de travail colossal pour Madagascar : La
construction du chemin de fer et ses raisons 6
1.1. L'idée de général Gallieni 6
1.2. Des raisons de la construction de la voie ferrée
à Madagascar 7
1.2.1. Une raison sociopolitique 7
1.2.2. Une raison économique profitant au colonisateur
10
2. L'achèvement du chemin de fer favorise les
échanges et le développement du pays 13
2.1. L'évolution du trafic 13
2.2. Entre développement des échanges et pillage
de colons 14
CHAPITRE II : LES DIFFICULTES SURVENUES AU CHEMIN DE FER
MALAGASY 17
1. De l'origine des crises du chemin de fer Malagasy 17
1.1. Les choix économiques 17
1.2. La concurrence d'autres types de transport 18
2. Le chemin de fer Malagasy dans l'ombre pendant les
années 90 19
CHAPITRE III : DE LA RNCFM A MADARAIL : LA RENAISSANCE
DU CHEMIN DE
FER MALAGASY 21
1. Les exploitants du chemin de fer Malagasy avant Madarail
21
2. L'arrivée de MADARAIL et la réhabilitation du
transport ferroviaire 22
Conclusion de la première partie 25
PARTIE 2 26
Madarail et l'environnement 26
Introduction 27
CHAPITRE I : LA POLLUTION DE L'ENVIRONNEMENT PAR L'USAGE DES
PRODUITS INDUSTRIELS, CHIMIQUES, COMBUSTIBLES ET ORDINAIRES
28
1. L'utilisation des intrants chimiques et gazeux au sein des
ateliers nuisent aux éléments de
l'environnement 28
1.1. L'utilisation des produits dans les ateliers et centres
d'activités 28
1.1.1. Les gaz 28
1.1.2. Le carburant 30
1.1.3. Les huiles mécaniques 30
1.1.4. Les autres produits toxiques à l'environnement
31
2. Pollutions aux alentours de site Madarail Soarano et
l'expansion des déchets divers 32
2.1. Pollution 32
2.2. Déchet 33
CHAPITRE II : LE TRANSPORT FERROVIAIRE EFFECTUE PAR
MADARAIL
POLLUE L'AIR, L'EAU, LE SOL, LE BRUIT ET L'ODEUR 35
1. Madarail et pollution de l'air 35
1.1. La pollution de l'air 35
1.2. La pollution de l'air par Madarail 35
2. L'eau est également touchée par les
activités de Madarail, du site centrale de Soarano aux
eaux fluviales du trajet Nord 37
2.1. Pollution de l'eau aux alentours de Madarail Soarano 37
xxix
L'entrée du secteur privé dans les questions
environnementales, cas de MADARAIL S.A
2.1.1. Déversements 37
2.1.2. Usages de l'eau 38
2.2. Pollution des eaux fluviales 38
3. Pollution des sols 39
4. Pollution sonore et pollution de l'odorat 40
CHAPITRE
III : PROBLEME TOUCHANT LES FAUNES ET LES FLORES DANS
L'EMPRISE FERROVIAIRE 42
1. Des dérèglements constatés au niveau
de vie des insectes, des bestioles et des bêtes 42
1.1. Les déplacements 42
1.2. Perturbation du cycle biologique 43
2. Multiplication des formes de destruction et d'exploitation
des plantes de végétation et de la
forêt 45
2.1. La perturbation des végétations 45
2.2. Exploitation forestière 46
Conclusion de la deuxième partie 49
PARTIE 3 50
La politique environnementale de Madarail 50
Introduction 51
CHAPITRE I : L'INVESTISSEMENT DE MADARAIL DANS LA PROTECTION
DE
L'ENVIRONNEMENT 52
1. Les moyens affectés à l'environnement au sein
de la société Madarail 52
1.1 Moyen financier 52
1.2 Moyen matériel 53
1.3. Moyen humain 54
2. Terrain et champ d'application de la politique
environnementale de Madarail 54
2.1. Cadre législatif 54
2.2 Respect de l'environnement 56
CHAPITRE II : LA COOPERATION LOCALE ET LES ASSOCIATIONS
VILLAGEOISE
58
1. Le projet d'action de recasement ou PAR 58
2. La formation des associations villageoises 60
2.1. La création des associations villageoises 61
2.2. Liste des associations villageoises 62
CHAPITRE III : LA PORTEE DES ACTIONS DES ASSOCIATIONS
VILLAGEOISES 64
1. Protection de l'environnement et maintien du milieu dans
l'emprise ferroviaire 64
1.1. Les travaux 64
1.2. Les surveillances 65
1.3. La communication 66
2. Les associations villageoises ; une stratégie de
taille commerciale pour Madarail et une
opportunité d'intérêt économique et
social pour la population locale 67
2.1. L'importance des AV pour la société Madarail
67
2.2. Les associations villageoises et la population locale
68
Conclusion de la troisième partie 70
CONCLUSION GENERALE 71