I.2.4.
POLITIQUE NATIONALE DE
CONSERVATION DES MANGROVES
I.2.4.1. Lois et règlements
nationaux
L'environnement constitue en République du Cameroun un
patrimoine commun de la nation, la protection et la gestion rationnelle de ces
ressources sont d'un intérêt général. Les principaux
textes environnementaux permettant une gestion durable de l'environnement au
Cameroun sont :
- la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche ;
- le décret n° 95/531/PM du 23 août 1995
fixant les modalités d'application du régime des
forêts ;
- la loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant Loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement au Cameroun. (Titre III,
Section III De la protection du Littoral et des eaux maritimes, Article 31 -
pollutions diverses)
- le décret n° 95/486/PM du 20 juillet 1995 fixant
les modalités d'application du régime de la faune ;
- la loi n° 98/005 du 14 avril 1998 portant régime
de l'eau.
L'on constate que les textes en vigueur ne prennent pas
suffisamment en compte la spécificité des
écosystèmes de mangroves.
I.2.4.2. Conventions et
traités internationaux
Le Cameroun est signataire de plusieurs conventions concernant
la protection de la nature et de la diversité biologique parmi
lesquelles :
- la convention de Paris en 1972 sur la protection du
patrimoine culturel et naturel ;
- la convention de Washington en 1973 sur le commerce
international des espèces de faune et de flore menacées
d'extinction ;
- la Convention de Bonn en 1979 sur les espèces
migratoires ;
- la Convention de Brésil à Rio de Janeiro,
signée le 14 juin 1992 et ratifiée le 19 octobre 1994 sur la
diversité biologique ;
- le protocole de Kyoto en 1997 sur les émissions de
gaz à effet de serre.
- Convention sur la
Diversité Biologique (ratifiée par le Cameroun en 1994)
- Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC)
- Convention sur les zones humides et les migrations des
espèces (RAMSAR) (ratifiée en 2006)
- Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées (CITES)
- Déclaration de Rome sur la pêche responsable
- l'application d'un Code de conduite pour la pêche
I.2.4.3. Stratégie
nationale et initiatives locales de conservation des mangroves
En 2006, le gouvernement camerounais a élaboré
avec l'appui de la FAO un document de politique et de stratégie de
gestion durable des mangroves. L'objectif général de cette
stratégie est d'assurer la conservation et l'exploitation durable des
ressources de cet écosystème pour une contribution optimale
à la satisfaction des besoins locaux, nationaux, régionaux et
mondiaux des générations actuelles et futures.
Cette stratégie se décline en quatre axes
stratégiques de gestion durable des mangroves qui sont :
1. la conservation des écosystèmes des mangroves
et de leur biodiversité ;
2. l'aménagement durable et intégré des
mangroves en vue de développer leurs fonctions de production ;
3. l'amélioration des conditions de vie des populations
riveraines et ;
4. la mise en place d'un cadre légal et institutionnel
adapté tout en assurant une gestion participative des
écosystèmes de mangroves impliquant l'ensemble des acteurs
concernés (Mbog, 2006).
Dans la poursuite des efforts de préservation des
écosystèmes de mangroves, de nombreuses ONG nationales et
internationales contribuent à travers leurs différents programmes
et projets de conservation et de gestion durable de la biodiversité, des
ressources nationales et de réduction de la pauvreté. Nous avons
notamment les organisations suivantes.
- Réseau Camerounais pour la Conservation des
Ecosystèmes de Mangroves (RCM) dont la mission est de créer et
d'animer un cadre d'échanges et d'actions concertées pour une
meilleure synergie des ONG, association et OCB en vue d'une gestion durable des
mangroves dans le contexte de la gestion intégrée de la zone
côtière.
- Cameroon Ecology (Cam-Eco), une ONG basée à
Edéa, Département de la Sanaga Maritime qui a travaillé
sur un avant projet dénommé « Identification d'un
projet pour la régénération et l'aménagement des
forêts de mangroves autour de la réserve Douala-Edéa,
Département de la Sanaga Maritime Cameroun » a obtenu l'accord
de financement de l'OIBT (2007).
- World Wilde Fund For Nature Programme Régional pour
l'Afrique central (WWF-CARPO) en partenariat avec le Cameroon Wildlife
Conservation Society (CWCS) et d'autres ONG locales ont travaillé dans
le cadre d'un projet nommé « renforcement de la
résilience au changement climatique : Développement d'une
méthode généralisée pour l'évaluation de la
vulnérabilité des mangroves et des écosystèmes
associés » Projet 8C00610 financé par le Fond Mondial
pour l'Environnement (FME) FDF-B via WWF-US.
- Organisation pour l'Environnement et le Développement
Durable (OPED) : cette organisation intervient dans la zone depuis 2005
pour développer des moyens d'existence durable au sein des
communautés qui dépendent fortement des mangroves pour leurs
subsistances. Elle a ainsi mise en oeuvre tour à tour divers projets
comme moyens de diversification des revenus des ménages
vulnérables dont le projet d'aquaculture des poissons ornementaux (prix
du Global World Bank Development Market Place), le projet d'aquaculture des
crevettes d'eau douce et le
projet : « alternative à la dégradation des
mangroves pour le bien-être des femmes en Afrique Centrale »
Ce dernier projet vise à réduire la
pauvreté et le taux de dégradation de la forêt
équatoriale africaine en facilitant l'adoption par les femmes
vulnérables, qui dépendent des écosystèmes de
mangroves pour leur subsistance, des techniques de production qui assurent la
conservation de ces forêts. De manière spécifique le projet
contribue à :
1- Réduire le taux de déforestation par
l'adoption des techniques de fumage à faible consommation
d'énergie ;
2- Accroitre le bénéfice net des femmes
commerçantes de poisson par l'amélioration de la qualité,
la réduction des coûts et des pertes et améliorer les
revenus des femmes à travers l'aquaculture des crevettes.
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