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Perception paysanne de l'agriculture comme facteur de développement

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par Thierry BEROCAN
Université Shalom de Bunia RDC - Graduat en développement 2013
  

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CHAPITRE I :

CONSIDERATIONS GENERALES

Ce chapitre porte sur quelques définitions des concepts, apporte les éléments pour élucider l'importance de l'agriculture dans différents domaines, les facteurs de développement ainsi que la contribution paysanne de l'agriculture comme facteur de développement.

I.1. Définition de perception

La perception, mot d'origine latine (percipere), se définit comme l'action de saisir par les sens. Cette définition suppose une certaine subjectivité de la part de l'individu percevant, car ce dernier se représente mentalement ce qu'il croit voir et non une copie conforme de la réalité observée. Elle est en effet ce qui nous donne accès à quelque chose, à ce qu'il a : elle est une ouverture à l'effectivité, connaissance des existences. Cette définition apparemment évidente permet, en première approche, de situer la perception vis-à-vis de ce qui n'est pas elle. Elle se distingue de la pensée en un sens strict par son caractère sensible, auquel correspond précisément la présence concrète de quelque chose. Ce qui n'exclut pas que la perception, en tant que sensible comporte une dimension par laquelle le percevant s'éprouve ou s'affecte lui-même (Legrand, 1998 : 347).

Le processus de la perception consiste en une construction mentale durant laquelle les sensations vécues sont intériorisées et interprétées. L'individu organise les sensations perçues, les interprète et les complète par des images et par des souvenirs (Rogue, 1998 :37). La perception est également un processus sélectif. L'individu ne perçoit qu'une partie de ce qui l'entoure. L'idée que le mode perçu est identique au monde réel est moins admise scientifiquement de nos jours. Le cerveau n'enregistre pas une image exacte de l'environnement, mais crée sa propre image (Rock, 2001 : 54). La perception est donc une construction de réalité qui émane de l'inconscient de l'individu (Lecomte, 1997 :253).

I.2. Agriculture, facteur de développement intégré

La population de l'Afrique sub-saharienne, note que deux tiers de celle-ci est rurale et dans certains pays approximativement 33 millions de petites exploitations (de moins de 2 ha) représentent 80% de toutes les exploitations et fournissent jusqu'à 90% de la production agricole. Bien que la migration urbaine progresse rapidement, on estime que d'ici 2030 à peu près 52% de la population sera encore rurale. Même si certaines grandes exploitations seront acquises par le Moyen-Orient et les investisseurs asiatiques, puis exploitées à une échelle industrielle sur le modèle brésilien, pendant un certain temps le développement agricole continuera à dépendre des petits exploitants agricoles. Cependant, c'est avec un optimisme croissant que l'on s'attend à ce que l'agriculture de l'Afrique sub-saharienne réussisse sa très attendue Révolution Verte.

La sécurité alimentaire est une étape clé indispensable pour qu'aboutisse le processus de développement. Très peu de pays ont connu une croissance économique rapide qui n'ait été précédée ou accompagnée par le développement de leur agriculture. Ce n'est pas lié au fait que l'agriculture ait une capacité de croissance très rapide mais c'est plutôt lié à son importance. En Afrique sub-saharienne, le secteur agricole représente plus de 80% de la population active et 50% du PNB. L'expérience a montré que même une croissance modeste a un effet multiplicateur considérable, augmentant les revenus ruraux qui à leur tour dopent la demande des consommateurs et génère, enfin, de la croissance dans les secteurs non agricoles. Une augmentation du PNB global issue de la productivité du travail agricole est en moyenne 2,9 fois plus efficace pour augmenter les revenus des 20% les plus pauvres des populations des pays en développement; qu'une augmentation équivalente du PNB issue de la productivité du travail non agricole. En effet il y a un cercle vertueux qui repose sur le développement agricole. En plus de ces avantages, une croissance agricole forte peut stimuler le commerce mondial, offrant des avantages significatifs pour tous les pays, développés et en développement. (R. Barbaras, 2009 :162)

Les membres de l'Union africaine se sont engagés à Maputo, en 2003, à augmenter les ressources dédiées à l'agriculture et au développement rural de manière à ce qu'elles représentent 10% au moins des budgets nationaux en moins de 5 ans.
Lors du sommet, les dirigeants ont également adopté le Programme Détaillé du Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) comme cadre pour accélérer le développement agricole et la sécurité alimentaire sur le continent. Après un démarrage lent, l'année dernière, il y a eu des progrès significatifs sur la mise en oeuvre nationale du PDDAA avec 22 gouvernements nationaux ayant signé des accords pour des programmes et des investissements agricoles spécifiques ( D.L. Lindauer, 2007 : 259).

Il y a eu d'importants progrès économiques en Afrique ces dernières années. En Afrique sub-saharienne la croissance annuelle moyenne du PNB a été de plus de 5% pour la période 2000-2008, et de plus de 3% dans l'agriculture. Ces moyennes masquent des écarts importants (du Nigeria à 7% de croissance agricole au Zimbabwe à moins de 8,5%).
Néanmoins, la combinaison d'une croissance agricole et de prix agricoles supérieurs crée des opportunités sur les marchés nationaux, régionaux et internationaux, en particulier là où il y a le soutien de gouvernements stables. Un récent rapport de McKinsey suggère que si l'Afrique pouvait accroître le rendement de ses principales cultures, il pourrait augmenter la valeur de sa production agricole de 235 milliards de dollars au cours de deux prochaines décennies. En plus de cela, si l'Afrique transforme une partie de sa culture en cultures plus rentables comme celles des fruits et légumes, elle bénéficierait d'un montant supplémentaire de 140 milliards de dollars par an d'ici 2030. ( Radelet,2006:239).

En résumé, nous sommes dans «une période d'optimisme quant aux perspectives de l'Afrique et de l'agriculture africaine ».

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand