Fiches de lecture
Fiche de lecture 1 :
Dieu, otage de la pub ?
Par Gilles Lugrin & Serge Molla, aux édiations Labor
et Fides.
La première partie de ce livre est consacrée
à la récupération du religieux dans la publicité et
s'intègrera dans la partie I.
- Les symboles utilisés (anges, démons, pomme,
textes bibliques et gestes religieux)
- Légitimité de cette récupération du
religieux ? En effet les convictions religieuses issues de la
Réforme se sont révélées un puissant levier pour la
recherche rationnelle du profit. En valorisant des comportements comme
l'ascèse ou la productivité, elles ont promu un mode de vie
favorable à l'essor du capitalisme.
- « Certains redoutent que l'utilisation
répétée de thèmes religieux dans la
publicité ne traduise une forme de profanation du sacré, les
interdits publicitaires traduisent en partie cette inquiétude. D'autres,
au contraire, se réjouissent d'un recyclage qui prouverait la
permanence, voire le retour du religieux par des voies
détournées, dans une société qui ne serait
sécularisés qu'en apparence. »
- Certains exemples de publicités américaines pour
des Eglises seront insérés dans la partie II b.
La seconde partie du livre traite des valeurs des religions et
s'intègrera dans la partie II.e.
L'introduction souligne le paradoxe entre les valeurs de la
religion (qui invite à une vie simple, détachée des biens
matériels) et les valeurs de notre société (animée
par la soif de posséder et de consommer à outrance). Cependant,
il est souligné que le lien entre le religieux et la
société consumériste est établit depuis longtemps,
en effet, « tout un pan de notre palette de produits quotidiens
gravite autour du religieux, convoquant tantôt des origines ancestrales,
tantôt un précieux savoir-faire, tantôt des évocation
spirituelles.. »
- Les produits indirectement religieux : la relation
indirecte entre un produit et le religieux. Par exemple l'association avec un
lieu-dit : San Pellegrino (dont le logo, une étoile rouge, rappelle
cette filiation ecclésiastique), la bière Cardinal...
- Les appropriations abusives : la sage du personnage Don
Patillo, pour la marque Panzani, dont seul l'ambassadeur reliait le produit au
catholicisme.
Fiche de lecture 2 :
Ren@issance Mythologique par Thomas Jamet
Comment l'ère numérique redessine les
mythes de notre société
S'inscrivant dans la logique de « l'éternel
retour » chère à Nietzsche et de la maxime
« Rien ne se créé, tout se transforme »,
Thomas Jamet émet la thèse que le phénomène
numérique constitue une sorte de retour à l'essence de la nature
humaine, à sa dimension animale vivant en tribus. Si l'humanité
est dans une logique de retour en arrière, il est donc fort probable que
des valeurs comme celles véhiculées par les religions soient en
recrudescence.
Retour aux mythes : (p.23) : « Pendant des
siècles, le monde à laissé de coté le muthos
(le récit) au profit du logos (la raison. Enfants de
Descartes, fruits de la modernité, disciples de la science, nous avons
dévalorisé nos instincts primitifs ? En conquérant la
technologie nous avons en quelques sortes démythisé nos
existences. »
À travers des exemples tels que Lady Gaga (appelée
la Déesse Mère), Apple (le pêché originel) ou le
Rock'n'Roll (la musique du diable), on constate que tout notre héritage
culturel est basé sur cette notion de mythe, principalement
Judéo-Chrétien. On retrouve en effet cette notion de bien et de
mal, de société matriarcale et patriarcal. Les humains sont en
recherche permanente de mimétisme avec les valeurs et les fondements
religieux qui leur ont été inculqués.
On peut citer par exemple, la « ferveur
religieuse » qui anime une salle, à l'entrée de Lady
Gaga. Tout comme elle, certains personnages ont crée une religion autour
de leur personne (Elvis), considérés par beaucoup comme des
Dieux.
« Les marques ne sont pas seulement des
entreprises, avides de richesses. Ce sont de nouvelles
divinités. Le consommateur n'est pas victime d'une «
stratégie ». La publicité nous tente, nous teste, nous
convoite, nous aliène, oui. Parce que le besoin de mythe est
vivace. »
A la fin de son livre, Th. Jamet pose aussi la question de
l'avenir des mythes, à cela, il apporte cinq pistes de
réponse :
· la civilisation dominée par l'émotion,
· le renforcement du sentiment d'étrangeté
(reprise du «cygne noir«, désormais incontournable dès
que l'on parle d'innovation, 181),
· la fin de la vérité mais pas de la foi,
· la non connexion comme ascèse (avec la notion
«d'abstinence digitale», 189).
|