2- Formation des infirmiers en santé mentale
Programme de formation
C'est un programme de formation qui vise la prise en charge et
le traitement des troubles mentaux. Ce programme d'études
professionnelles offre aux professionnels de santé les aptitudes et
l'habilité à assurer la responsabilité de l'ensemble des
actes que requièrent la promotion de la santé, la
prévention de la maladie, le diagnostic et le traitement des troubles et
même la réadaptation socioprofessionnelle des malades.
Cette formation a pour objectif de favoriser
l'émergence d'un nouveau profil de compétence en rapport avec les
nouvelles stratégies nationales de santé mentale dans les limites
de ses responsabilités professionnelles.
Il s'agit :
- D'un infirmier spécialisé en santé
mentale apte à répondre aux besoins de santé de la femme,
de l'homme, de l'enfant et de l'adolescent dans le domaine préventif,
curatif, de réadaptation, de réhabilitation tant au niveau des
structures sanitaires que dans la communauté en tenant compte de leur
dimension culturelle et de leur personnalité;
ü D'un infirmier capable d'assumer chacun de ses
rôles en tenant compte des aspects éthiques juridiques de son
engagement professionnel ;
ü D'un infirmier capable de gérer une formation
sanitaire dévolue à la santé mentale;
ü D'un infirmier capable de gérer une formation
sanitaire dévolue à la santé mentale;
ü D'un infirmier capable de former et d'encadrer le
personnel qui est sous sa responsabilité;
ü D'un infirmier bénéficiant d'une
meilleure reconnaissance sociale grâce à un savoir lui permettant
d'affirmer une réelle professionnalisation et d'exercer ses
responsabilités dans les grandes orientations de la politique sanitaire.
Cette formation se déroule en deux années.
L'année scolaire se déroule en alternance (cours
théoriques et stages pratiques). La formation est organisée en
domaine d'une durée variable en fonction de l'importance de la
discipline enseignée.
L'infirmier spécialisé bénéficie
d'une bonification de deux échelons dans sa catégorie de la
fonction publique au Cameroun. Cette catégorie de personnel sanitaire
devrait de nos jours être déployée sur le terrain en
fonction de sa spécialité. Le Cameroun qui dispose de nos jours
de nombreux services publics opérationnels en santé mentale,
devra déployer les infirmiers spécialisés en santé
mentale dans les hôpitaux régionaux.
2-1 Déterminant du choix de la
spécialisation
Nous parlerons ici des différents facteurs qui
permettent le choix de la santé mentale comme spécialisation par
les infirmiers de l'EISY.
La formation
Un rapport de la conférence ministérielle
européenne sur la santé mentale relève que les ressources
consacrées à la santé mentale sont souvent
inappropriées et inéquitables par rapport à celles
allouées à d'autres domaines du secteur public. Ceci se traduit
par un manque d'accès aux soins, un désintéressement et
une discrimination.
L'OMS (2001) affirme qu'à la 4ème
Assemblée mondiale de la santé, le budget de la santé
mentale dans la plupart des pays représente moins de 1% des
dépenses totales de santé. Plus de 30% des pays n'ont aucun
programme national de santé mental et plus de 40% des pays ne sont pas
dotés de politique en santé mentale. Le même organisme a
montré que plus de 25% des pays n'ont pas accès aux
médicaments psychiatriques de base.
Dans certains systèmes de santé, la couverture
des soins par les assurances et les droits aux traitements établit une
discrimination très marquée à l'encontre des
problèmes de santé mentale. Cette discrimination peut se
manifester par un déni des droits juridiques auxquels ont accès
tous les êtres humains. Dans le budget de la santé mentale,
l'allocation des ressources doit être équitable et
proportionnée.
Les systèmes de prestations des soins y compris ceux
de santé mentale dans les pays en voie de développement se sont
révélés inadaptés et inappropriés. Presque
tous ces systèmes ont été conçus assez
centralisé sue l'hôpital, orientés vers la maladie et
calqués sur le modèle occidental. Les programmes de soins
destinés aux personnes souffrant de troubles mentaux ou de comportement
ne sont guère prioritaires dans bon nombre de pays en
développement. Sans doute, était-il plus urgent de lutter contre
les maladies endémo-épidémiques, la malnutrition, de
sauvegarder le couple mère et enfant, d'améliorer
l'espérance de vie des populations.
Seul un petit nombre d'institutions,
généralement à court de personnel et inefficace y dispense
les soins. Ces hôpitaux situés dans les centres urbains sont peu
accessibles. Les services reflètent une méconnaissance aussi bien
des besoins des malades que des diverses méthodes de traitement
disponibles.
La plupart des pays en développement ne disposent pas
de programmes de formation nationale d'un niveau suffisant. Les
spécialistes étant peu nombreux, la communauté a recours
aux guérisseurs traditionnels.
Au Cameroun, les pouvoirs publics s'intéressent
à la santé mentale. Mais le paradoxe est
évident ; la politique et la stratégie nationale pourtant
bien élaborées n'ont jamais été mises en
application. Les budgets sont également rares dans ce domaine.
|