CONCLUSION GENERALE
Ce travail avait pour objectif d'identifier les facteurs qui
déterminent l'épargne des ménages dans les cités
semi-rurales de Mbanza-Ngungu et Kisantu. Pour atteindre notre objectif, nous
avons fait recours à deux analyses, l'une microéconomique et
l'autre macroéconomique.
En ce qui concerne l'analyse macroéconomique, nous
avons estimé un modèle à correction d'erreur comprenant le
taux d'épargne comme variable dépendante. Les données qui
ont servi à l'estimation du modèle proviennent de la BCC et de la
Banque Mondiale. Les résultats de nos estimations macro
économétriques ont permis d'identifier les déterminants de
l'épargne en RDC. Il s'agit de l'espérance de vie à la
naissance et du revenu par habitant.
Dans l'approche microéconomique, nous avons
utilisé un modèle à choix discret ayant comme variable
dépendante la disposition d'une épargne. L'estimation de ce
modèle a conduit aux résultats selon lesquels le niveau
d'instruction, l'âge et le fait d'exercer une activité secondaire
sont les principaux déterminants de l'épargne dans le milieu
semi-rural de Mbanza-Ngungu et Kisantu.
Nous avons également utilisé dans l'approche
microéconomique la méthode d'évaluation d'impact en
utilisant les épargnants comme échantillon d'intérêt
et les non épargnants comme échantillon de contrôle. Le
revenu nous a permis de cerner le bien-être des ménages en ce sens
que l'on a considéré l'accroissement de revenu comme facteur
pouvant expliquer l'amélioration du bien-être des ménages.
Dans cette approche, nous sommes parvenus aux résultats selon lesquels
l'épargne influence significativement le revenu des ménages.
Ainsi, nous confirmons les hypothèses selon lesquelles
le PIB par habitant et l'espérance de vie à la naissance sont des
facteurs déterminants de l'épargne en RDC du point vue
macroéconomique ; le sexe, le niveau d'instruction, l'âge et
le fait d'exercer une activité secondaire déterminent
l'épargne des ménages ruraux. Nous infirmons les
hypothèses selon lesquelles, la balance commerciale, le taux d'inflation
le crédit à l'économie et le taux d'intérêt
déterminent les variations du taux d'épargnent au niveau
macroéconomique d'une part, la taille de ménage et le sexe du
chef de ménage déterminent l'épargne en milieu rural
d'autre part. Enfin, les résultats de notre étude ont permis de
confirmer l'hypothèse selon laquelle l'épargne améliore le
bien-être des ménages ruraux.
Compte tenu de ces résultats, nous suggérons aux
autorités politiques ce qui suit :
- Accroître le revenu des agents en vue de leur
permettre de dégager une épargne pouvant leur garantir un
bien-être futur surtout pendant la retraite. Ceci implique une politique
de répartition équitable du revenu national, c'est-à-dire
réduire les écarts criants entre les agents économiques.
Car les résultats de notre étude montrent que l'épargne
influence le bien-être des ménages. L'accroissement du revenu des
ménages le permettra de sortir du cycle infernal d'endettement ;
- Stabiliser l'environnement macroéconomique,
développer le secteur privé et protéger l'épargne
des ménages. Les résultats de l'étude montrent que
l'environnement économique de la RDC n'est pas susceptible d'attirer les
investissements et de protéger l'épargne des ménages;
- Redonner la confiance aux agents économiques en
punissant tout comportement contraire à l'esprit d'épargne et
avoir une bonne politique de sensibilisation financière des
ménages pouvant permettre le changement de mentalité de la
population. Carjusque là, la population congolaise n'est pas encore
prête à placer son épargne dans une institution compte-tenu
de l'histoire du secteur financier en RDC ;
- Libéraliser le secteur financier non bancaire pour
permettre à la SONAS et l'INSS de devenir compétitive. Ainsi, les
ménages auront les possibilités de choisir librement vers quelle
institution placer son épargne retraite.
Pour les ménages, nous suggérons un plan
d'épargne retraite, c'est-à-dire d'épargner dans le
secteur bancaire un montant équivalent à la cotisation
sociale.
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