![]() |
à‰pargne et bien être des ménages en RDC. Une analyse macro et microéconomique( Télécharger le fichier original )par Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en économie 2013 |
3.3.1.6.1. Actifs détenus par les ménagesLes préférences des ménages sont dirigées vers l'épargne en actifs réels, les maisons et terres agricoles, soit une fréquence exprimée à 46,15% à Mbanza-Ngungu et 40,38% à Kisantu ; 21,15% contre 7,69% épargnent en stocks de marchandise à mbanza-ngungu et à Kisantu respectivement, 15,4% contre 3,85% détiennent un cheptel et 11,54% contre 34,62% épargnent en immobilier. Il ressort du tableau 3.15 que seulement 47% dispose d'une épargne en actifs financiers à Mbanza-Ngungu contre 18% à Kisantu. Tableau n°3.14. : Actifs détenus par les ménages
Source : Notre enquête 3.3.1.6.2. Disposition d'une épargne pour la retraiteNous présentons dans le tableau 3.15ci-après la répartition de la population enquêtée selon la disposition d'une épargne. Tableau n°3.15 : Répartition des enquêtés selon la disposition d'une épargne.
Source : Notre enquête. Il ressort de ce tableau que seulement 47,47% des ménages qui épargnent à Mbanza-Ngungu contre 18,18% à Kisantu, et ils le font principalement dans des coopératives d'épargne et de crédit soit 74,4% à Mbanza-Ngungu contre 100% à Kisantu9(*). Ceci s'explique par le fait que les ménages ruraux vivent au jour le jour, c'est-à-dire le revenu gagné est affecté à la consommation courante et parfois au paiement des dettes pour les consommations antérieures. Il est regrettable à ce jour de constater que les ménages ruraux de ces deux cités n'épargnent pas pour leur retraite. Il est certes évident, suivant la théorie de cycle de vie, que pendant la période où l'on exerce une activité, les ménages sont censés épargner en vue de s'assurer d'une retraite confortable. Les résultats de notre étude prouvent le contraire. La plupart des ménages ne comptent que sur les enfants comme le montre le tableau 3.16ci-après. Tableau n°3.16. Répartition des enquêtés selon les dispositions prises pour la retraite
Source : Notre enquête Le tableau indique que 44,3% préparent leur retraite en investissant dans le capital humain des enfants. Les études ont montré que plus l'enfant a un niveau d'instruction élevé, plus élevé est aussi le montant de transfert opéré pour soutenir ses parents (Lillard et Willis (1997). Dans cette perspective, les transferts que les parents opèrent au profit des enfants sont considérés comme une épargne. Ceci constitue un danger dans la mesure où l'enfant peut ou ne pas rembourser cette somme contractée auprès des parents. Si c'est le cas, les parents risquent de ne pas avoir une retraite confortable. Il sied de signaler à ce stade que la SONAS, l'INSS ou la Fonction publique ne font pas correctement leur travail. Pendant l'enquête par exemple, nous avons constaté qu'un huissier retraité de la Fonction publique ne touche que 588 FC par mois pendant la retraite. En outre, ce que l'INSS paye aux retraités soit 17500FC en moyenne par mois est de loin insuffisant par rapport aux besoins existentiels des retraités sachant que le loyer aujourd'hui tourne autour de 50 dollars américains (soit 46000 FC) pour une maison de deux chambres plus salon pour ne prendre que cet exemple. Si l'employé est retraité avant 65ans, celui-ci devra attendre jusqu'à ce qu'il atteigne 65 ans pour pouvoir bénéficier de cette somme. Ce qui est grave encore est que si l'employé est licencié par l'entreprise, il perd automatiquement toutes ses cotisations. La faiblesse du montant d'allocation retraite en RDC produit deux phénomènes. Premièrement il y a l'obligation de continuer à travailler après la retraite. C'est pourquoi, à l'époque (jusqu'avant l'an 2000), la plupart des retraités devenaient automatiquement des sentinelles10(*). Aujourd'hui ce travail est offert par des sociétés de gardiennages qui emploient les jeunes ; ce qui poussent les retraités à migrer dans le secteur de l'agriculture communément appelé « nsengo ». Deuxièmement il y a l'accroissement du taux de mortalité après 60 ans. Car il suffit d'annoncer à un employé la date de sa retraite pour voir se développer certaines maladies, notamment la tension artérielle qui le plus souvent est occasionnée par des inquiétudes, des soucis, etc. parce qu'on perd les différents avantages qu'offre le service. L'infime partie de ceux qui épargnent le font pour faire face aux dépenses imprévues, soit 49,1% à Mbanza-Ngungu contre 66,67% à Kisantu, comme on peut le voir dans le tableau 3.17 ci-dessous. Tableau n°3.17 : Répartition des enquêtés selon le motif d'épargne
Source : Notre enquête Les résultats de l'enquête sont conformes à la théorie de l'épargne dans les pays en développement. Comme l'a confirmé Deaton, les ménages dans les pays en développement épargnent essentiellement pour se prémunir contre les aléas du futur. * 9 Nous signalons à ce stade que la cité de Mbanza-ngungu comprend deux Banques à savoir la Procredi Bank et la Banque Internationale de Crédit (BIC) alors que la cité de Kisantu, elle, ne dispose d'aucune banque. * 10 Imaginons un scénario où un monsieur de 65 ans gardien |
|