ü Variable dépendante (S)
Le taux d'épargne est un facteur important dans
l'explication du développement de beaucoup de pays, notamment des pays
d'Asie de l'Est comme la Chine, Singapour, l'Inde,... En effet,
l'épargne finance l'investissement, celui-ci à son tour permet
d'accroître la production et de générer des revenus. La
hausse des revenus améliore le bien-être collectif et engendre le
développement.
Il est donc important d'avoir une bonne politique de
mobilisation de l'épargne pour améliorer la situation
socio-économique du pays. Une forte propension à épargner
est un indicateur de croissance et donc du développement.
L'épargne véhicule l'image de sagesse mais aussi celle des
sacrifices nécessaires à la poursuite, sur le long terme, du
processus de création des richesses (Longatte et Vanhove, 2001).
ü Variables explicatives
L'inflation affecte l'épargne par
différents canaux. Les ménages, anticipant une hausse des prix,
sont incités à réduire leur épargne par un effet de
substitution de la consommation présente à la consommation future
(épargne). L'effet revenu lié à la hausse des prix joue
en sens inverse (Najat, 2008). Lorsque les taux d'intérêt nominaux
sont rigides, l'inflation entraîne une diminution du taux
d'intérêt réel et donc une baisse de l'épargne.
L'inflation traduit également l'instabilité et l'incertitude
macroéconomiques. Dans ce cas, son effet sur le taux d'épargne
peut être positif ou négatif.
L'impact de l'espérance de vie à la naissance
sur le taux d'épargne dépend en grande partie d'effets de cycle
de vie sur le comportement des ménages. Si les consommateurs agissent
conformément aux hypothèses du modèle de cycle de vie, une
baisse significative du taux d'épargne peut résulter du fait
qu'en général la population congolaise n'atteint pas l'âge
de la retraite. Le modèle de Modigliani, Ando et Brumberg distingue
trois âges de la vie que sont la jeunesse, l'âge adulte et la
vieillesse. L'épargne est importante pendant l'âge adulte,
l'âge auquel l'individu a encore de la force de travailler. En RDC, cet
âge est compris entre 18ans et 65 ans (l'âge d'aller à la
retraite). Si l'espérance de vie est compris dans cet intervalle,
celle-ci aura un impact négatif sur le taux d'épargne, car
après la mort il n'ya plus de travail et donc du revenu pouvant financer
l'épargne.
Les importations d'un pays sont égales à ses
exportations lorsque les dépenses sont égales aux revenus. Cet
équilibre est rarement atteint. Les déséquilibres
commerciaux entraînent une redistribution du revenu entre pays et peuvent
être sources de tensions lorsqu'ils atteignent durablement des niveaux
importants (Krugman et Obstefld, 2006). Ainsi, le solde positif de la balance
commerciale s'interprète comme étant une entrée de
ressource dans le pays. Cette dernière va alimenter l'économie et
donc relever l'épargne nationale. Le signe attendu peut être
positif ou négatif.
Faire des crédits et consommer créent de
l'activité, du revenu et de l'épargne. Voila ce que disait le
célèbre économiste anglais John Maynard Keynes (1936). Le
crédit suscite trois tendances que sont : le volume de la
production qui tend à augmenter à travers l'accroissement de la
capacité productive des entreprises ; la valeur de la production
marginale tend à croître (circonstance qui accompagne
nécessairement l'augmentation de la production lorsque les rendements
sont croissants) ; le montant nominal de l'unité de salaire qui
tend à s'élever (effet qui accompagne souvent
l'amélioration de l'emploi) et la répartition du revenu
réel entre les divers groupes d'individus qui peut s'en trouver
modifiée. Le signe attendu est donc positif.
Le produit intérieur brut par habitant exerce un
effet positif sur l'épargne. Suivant Keynes, le revenu des agents
économiques est le principal déterminant de l'épargne.
Lorsque le revenu augmente, le taux d'épargne augmente
également.
Le taux d'intérêt, d'après les
néoclassiques, a un effet significatif sur l'épargne. Lorsque
celui-ci est élevé, l'agent économique sera incité
à épargner puisque épargner lui permet d'accroître
ses revenus dans le futur.
3.2.1.2. Sources des
données
Les données utilisées dans cette partie
proviennent de la Banque Centrale du Congo (RDC) et de la Banque Mondiale et
concernent la période allant de 1970-2008. Le choix de cette
période peut se justifier par le souci d'avoir des séries
temporelles qui ont une même base en vue de rendre possible les
estimations économétriques.
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