2.2.1.3.1. Gardes fonds
Les habitants d'un quartier peuvent se décider de
mettre leur argent en sécurité auprès d'une personne en
qu'ils ont confiance. Cette personne s'engage à restituer ces versements
à une date ultérieure convenue d'avance ou encore à la
demande de l'épargnant. Elle ne verse pas d'intérêt sur ces
dépôts, et elle n'est pas rémunérée pour le
service de sécurité qu'elle rend.
2.2.1.3.2. Tontiniers ou banquiers
ambulants
Ici, les versements sont identiques, effectués d'une
manière régulière et les épargnants sont
remboursés en totalité à une date connue d'avance. Le
collecteur de l'épargne remet souvent à chacun de ses clients une
carte établie à son nom, précisant son adresse et
contenant autant de cases que de versements prévus.
A chaque versement, il signe.A l'échéance,
normalement si toutes les cases sont remplies, le tontinier rembourse à
ses clients les versements effectués diminués d'une case qu'il
garde pour lui et qui est la rémunération du service de
sécurité qu'il a rendu à chacun.
2.2.2. ANALYSE DES QUELQUES INDICATEURS FINANCIERS
Dans cette section, il est question d'analyser
l'évolution des trois indicateurs financiers. Il s'agit du ratio M2/PIB,
du taux d'intérêt et du taux d'épargne.
2.2.2.1. Ratio M2/PIB
Le M2 est un agrégat monétaire qui regroupe les
moyens de paiements utilisables dans une économie(M1) et les placements
à vue effectués sur livrets à taux
réglementé (Mishkin, 2010).Le ratio M2/PIB permet de mesurer le
poids du secteur financier congolais dans lequel évoluent les agents
économiques.
L'observation du graphique ci-dessous montre que le secteur
financier congolais est sous développé. En effet, le ratio M2/PIB
est resté faible durant la période 1960 à 2010, il est
généralement en dessous de 20%, sauf en 1983 et 1984 où il
atteint respectivement 25,80% et 20,83%. Dans les pays où le
système financier est assez développé, ce ratio
dépasse 50% et atteint parfois 100%.
Graphique 2.11. Evolution du ratio M2/PIB
Plusieurs facteurs sont à la base du sous
développement du secteur financier en RDC, parmi lesquels on peut
citer : les politiques de contrôle monétaire direct et
l'instabilité macroéconomique.
2.2.2.2. Taux
d'intérêt
Les taux d'intérêt sont demeurés
très faibles, ceci pour permettre notamment à l'Etat de se
financer au moindre coût. En outre, face à l'hyperinflation, il a
été difficile de voir s'ajuster régulièrement les
taux d'intérêt nominaux au niveau de celle-ci.
Graphique 2.12. Evolution du taux
d'intérêt
Le graphique ci-dessus montre que le taux
d'intérêt est resté relativement stable pendant la
période 1964-1977. De 1979 à 1993 nous constatons une
augmentation tendancielle avec une moyenne de 26.2%. De 1994 à 2004 on
assiste à des taux nominaux très élevés qui
atteignent 238% en 1996 avec une moyenne de 88.091%.
Malgré le niveau relativement élevé des
taux nominaux, ceux-ci restent largement en dessous des taux d'inflation. Les
taux d'intérêts réels sont restés négatifs
pendant toute la période 1986-2004 ; ce qui entraîne la
désintermédiation financière et les intermédiaires
ont travaillé à perte. C'est la répression
financière (NSONIZENO, 2009).
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