1.5. FORMATION DE L'EPARGNE
INTERIEURE.
Deux théories sont souvent utilisées pour
expliquer l'épargne au niveau national, à savoir : la
théorie néoclassique et la théorie keynésienne.
1.5.1. THEORIE NEOCLASSIQUE
Pour les économistes néoclassiques, le niveau
d'épargne est déterminé par le taux
d'intérêt. En effet, dans le cadre de cette théorie,
l'agent économique cherche à maximiser son utilité et fait
un arbitrage entre consommation et épargne en considérant le taux
d'intérêt.
Pour les néoclassiques, l'épargne est une
fonction croissante du taux d'intérêt. Ainsi, lorsque le taux
d'intérêt est élevé, l'agent économique est
incité à épargner puisque épargner lui permet
d'acquérir plus de revenus dans le futur. A l'inverse, lorsque le taux
d'intérêt est faible, l'agent économique à tendance
à ne pas épargner, car l'épargne ne lui rapportera que peu
de revenus dans le futur. Pour les auteurs néoclassiques,
l'épargne a un caractère prioritaire, en ce sens qu'elle est
déterminée avant que les dépenses de consommation courante
soient arrêtées.
Cette conclusion trouve sa logique dans l'argument
avancé par les classiques selon lequel « l'épargne ne
se fait pas à partir du revenu salarial ». Pour les
néoclassiques ce ne sont pas de salariés qui épargnent,
mais plutôt les riches qui sont les capitalistes.
1.5.2. THEORIE KEYNESIENNE
L'approche keynésienne du comportement de
l'épargne est toute autre. Ici, c'est la consommation qui
précède l'épargne, le niveau de l'épargne n'est pas
déterminé par le taux d'intérêt mais par le niveau
de revenu de l'agent économique. Celui-ci, consomme d'abord et affecte
le reste de son revenu à l'épargne.
Il ressort de cette théorie que l'épargne a un
caractère résiduel en ce sens que ce sont les besoins de
consommation qui sont déterminés en premier lieu, et le reste est
affecté suivant différentes modalités à
l'épargne. Il est même possible que l'épargne soit
négative c'est-à-dire qu'un agent économique consomme
momentanément plus que son revenu, il dépense alors un revenu
épargné auparavant.
De cette façon, Keynes aboutit à la conclusion
selon laquelle l'épargne et la consommation sont fonction du revenu et
le taux d'intérêt permet uniquement la répartition entre
l'épargne placée et l'épargne
thésaurisée.
S=Y-C
(1.1)
Nous présentons dans le tableau suivant la
différence de conception entre néoclassiques et les
keynésiens en rapport avec la consommation et l'épargne.
Tableau n°1.1. Différences de conception
entre les néoclassiques et les keynésiens en rapport avec la
consommation
Pour les néoclassiques
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Pour les keynésiens
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Y=C+S
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Y=C+S
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C=Y-S
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S=Y-C
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La consommation est un résidu
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L'épargne est un résidu
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Source : Bitemo, X. (2010), Notes de cours de
Macroéconomie, Université Kongo et Université William
Booth, Mbanza-Ngungu, Kinshasa, inédit.
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