CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
I- CONCLUSION
Dans le contexte international de « colonialisme vert
» qui régit la conservation, il est désormais admis que la
gestion durable d'une aire protégée passe également par la
gestion rationnelle de sa « zone périphérique ».
Conscients que les aires protégées peuvent générer
d'énormes capitaux (notamment la chasse sportive dans cette zone
périphérique), les Etats ont tendance à privilégier
la rentabilité économique de l'activité au
détriment de la protection de la nature.
Dans le cas du Nord-Cameroun, la faune, au travers de la
chasse sportive, revêt une grande importance par son fort impact
économique, social et écologique. N'étant pas chasseurs
à la base (mais plutôt éleveurs et commerçants), les
populations locales prennent de plus en plus conscience de la valeur
économique de la faune et sont tentées de s'adonner au braconnage
pour satisfaire la demande en divers trophées venue de
l'extérieur si elles n'y trouvent pas une satisfaction personnelle
évidente. Egalement, les conflits Homme-Faune de plus en plus
fréquents et l'interdiction d'abattre anarchiquement ces derniers font
que les populations se sentent abandonnées dans ce processus.
Sur le plan sociologique, le droit des populations à
jouir pleinement de leurs droits d'usage doit être effectif. Au niveau
écologique, des efforts restent à faire afin de parvenir à
une gestion durable des ressources fauniques à travers
l'élaboration de plan de tir annuel basée sur des
données réelles et non se limiter à des méthodes
d'attribution empirique de quotas. Un accent doit également être
mis sur le suivi des ZICs (autant celles cynégétiques, à
cogestion que celles à gestion communautaire). La lutte contre le
braconnage se doit d'être accentuée grâce aux fonds
générés par la chasse.
L'arsenal juridique camerounais en matière de faune est
aussi assez élaboré. Tous les aspects y sont pris en compte afin
que la chasse sportive puisse contribuer autant à la
sécurité alimentaire des populations, à leur bien
être à travers les emplois et les sources de revenus qu'elle
génère. Mais des dysfonctionnements dans son application ont un
impact négatif sur la conservation de la biodiversité.
Revoir ces aspects pourra contribuer à ce que la chasse
sportive dans le Nord-Cameroun, puisse remplir sa double fonction aussi bien de
conservation des espèces fauniques, que d'outil de développement
économique, autant pour l'Etat, que pour les populations riveraines aux
zones de chasse. A ce moment, notre hypothèse de travail qui stipulerait
que la politique de gestion de la faune, (à travers la chasse sportive)
dans la région du Nord-Cameroun nuit à la préservation de
la biodiversité ne se justifierait pas. Toutefois, des études
plus approfondies se doivent d'être menées sur toutes les
espèces animales présentes dans la région du
Nord-Cameroun.
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