II.2.2. Dépenses publiques au BURUNDI
Les dépenses publiques constituent le voute de
croissance économique pour un pays6. Au Burundi, le taux de
croissance des dépenses publiques évoluent rapidement et
positivement d'années en années. Cependant, la croissance
économique ne suit pas le même rythme que celui de ces
dernières et, cela est principalement dû à l'orientation
des ressources du budget de l'Etat. Le graphique qui suit nous montre
l'allocation des ressources budgétaires pour le cas du Burundi entre les
opérations courantes et les dépenses en capital.
6 Les dépenses publiques contribuent dans la
croissance économique si l'investissement productif est
privilégié lors de l'allocation des ressources.
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Graphique 5: Evolution des dépenses courantes et
des dépenses en capital au Burundi (1992-2011)
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600000 500000 400000 300000 200000 100000
0
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Niveau des dépenses
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Dépenses courantes Dépenses en capital
Années
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Graphique élaboré
par l'auteur sur base des rapports de la BRB (1992-2011)
La lecture de ce graphique prouve une dominance très
manifeste des dépenses courantes par rapport aux dépenses en
capital sur la période de 1995 jusqu'en 2011.
Depuis 1995 jusqu'en 2011, les dépenses courantes ont
évolué considérablement par rapport aux dépenses en
capital.
Cela justifie l'absence de priorité pour les secteurs
productifs et le privilège en faveur des dépenses de
fonctionnement en matière d'allocation des ressources.
L'évolution de ces deux catégories de dépenses montre que
les dépenses courantes ont passé de 48,9% du total des
dépenses en 1992 à 72,05 % en 2011, tandis que les
dépenses en capital ont passé de 51,09 % du total des
dépenses à 27.94 % pour les mêmes années. Cette
évolution illustre alors la place accordée à
l'investissement au Burundi ; avec cette proportion allouée aux
investissements, nous voyons qu'il y a encore un grand pas à franchir
surtout en matière d'allocation des dépenses publiques où
nous constatons que le secteur productif n'est pas dans la place de choix.Les
dépenses courantes sont dominées à majorité par les
salaires.
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Selon le rapport de la BRB (2011, p.23), les motifs
explicatifs ayant entraîné la hausse des dépenses courantes
est imputable à l'augmentation des dépenses au titre de
rémunération du personnel de 52199.1MBIF consécutive
à la poursuite de la transposition et la régularisation du
personnel enseignant et médical. Si nous constatons une
prépondérance des dépenses courantes par rapport aux
dépenses d'investissement, il est question pour le moment présent
d'analyser dans d'autres coins pour déceler la place accordée
à l'investissement dans un pays. Nous analysons maintenant l'orientation
des dons (dons courants et dons en capital) par les pays partenaires du
Burundi. Ainsi, le graphique qui suit retrace l'évolution et
l'orientation des dons accordés au Burundi par ses partenaires.
Graphique 6 : Evolution et orientation des dons
accordés par les partenaires au Burundi (1992-2011) en millions de
francs burundais
![](Effets-de-l-inflation-sur-la-fiscalite-burundaise-valuation--l-aide-d-un-modele--correction10.png)
Montant en MBIF
200000
180000
160000
140000
120000
100000
40000
80000
60000
20000
0
Dons en capital Dons courants
Années
Source: établi par l'auteur
sur base des ds de la BRB, rapports annuels (1996-2011)
La lecture de ce graphique montre que les dons courants
prennent une place de choix , en défaveur des dons en capital dans le
total des dons sur presque toute la période concernée. Les dons
courants ont passé de 22.6% du total des dons accordés en faveur
du Burndi en 1996 pour atteindre 59.2% en 2011, tandis que les dons en capital
ont passé de 77.4% à 40.7% pour les mêmes années.
Ici , nous suggérons les cas extremes des années 2005 et 2010,
où les dons courants correspondent à 76.6% et 72.5%
respectivement.
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Cette illustration graphique contribue donc à montrer
la baisse quasi continuelle des dons en capital.
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