II.1.4. Contribution du commerce extérieur dans les
recettes fiscales via la taxation
L'intensité de la pratique du commerce extérieur
constitue la force économique des pays partout dans le monde. Le
commerce extérieur étant l'ensemble des exportations et des
importations, ces deux variables sont interdépendantes. En effet, la
capacité d'importer est subordonnée à celle d'exportation
puisque ce sont, en principe, les ressources (devises) d'exportation qui
permettent d'importer comme nous rappelle Due (1973).
Selon Burtle (1984.p.475) dans l'encyclopédie
économique « les importations sont des biens qui, dans le cours
des échanges internationnaux, entrent dans un pays et proviennent d'un
autre, le premier pays se définissant comme l'importateur, le second
comme l'exportateur. » Tandis que, poursuit Burtle (1984, p.401), les
exportations sont considérées dans le commerce extérieur
comme « des biens prélevés dans un pays et transmis
à un autre pays, le premier pays étant l'exportateur et le second
l'importateur. »
Une économie saine est caractérisée par
la prépondérance des exportations par rapport aux importations.
Les importations peuvent être soit les équipements (machines ou
intrants par exemple) qui peuvent contribuer dans l'accroissement de la
production, ou d'autres biens qui sont nécessaire dans une nation mais
que cette dernière ne produit pas ou n'est pas en mesure de produire une
quantité nécessaire pour la satisfaction de la demande
intérieure. Ces biens divers qui sont importés ou exportés
sont soumis à des taxes à l'entrée ou à la sortie
selon leur nature.
40
Cela contribue alors dans l'accroissement des recettes
fiscales et partant, contribue dans le financement des dépenses
publiques.
Au Burundi, les importations dominent les exportations ce qui
cause un manque des ressources nécessaires pour pouvoir se procurer des
biens en provenance de l'extérieur.
Bien que l'imposition des importations puisse procurer des
recettes considérables, si les exportations sont très
réduites, ces recettes ne peuvent pas être
considérées comme durables suite à
l'interdépendante entre les exportations et les importations
déjà évoquée ci-haut. Le graphique suivant nous
montre l'évolution des recettes fiscales en provenance des importations
et des exportations pour le cas du Burundi.
Graphique 3 : Evolution des recettes des taxes à
l'importation et à l'exportation (1990-2011)
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Source : Auteur sur base des
données tirées des rapports annuels de la BRB (1990- 2011)
L'analyse de ce graphique montre que, bien que les ressources
qui émanent des impôts sur le commerce extérieur
contribuent considérablement dans le total des recettes fiscales, ces
ressources peuvent aussi être analysées profondément pour
voir si l'économie du pays est saine ou pas, en se basant sur l'origine
de ces ressources.
41
Ainsi, l'analyse détaillée met en
évidence la part des impôts en provenance des importations et
celle des impôts sur les exportations dans le total des recettes fiscales
en provenance du commerce extérieur.
Ce graphique illustre les faits : Toute la période sous
étude est marquée par la faiblesse des impôts sur les
exportations. L'année 1998 a été
caractérisée par la montée en flèche des
impôts sur les exportations par rapport aux autres années
malgré qu'elle soit fort inférieure aux recettes fiscales en
provenance des importations pour la même année.
Par ailleurs, on observe une chute pour l'année
suivante et qui a persisté car se sont fait remarquer des faibles
variations positives ou négatives depuis cette année-là
(1990). La reprise s'est manifestée en 2008 mais cette reprise n'a pas
pu perdurer dans les années qui ont suivi (c'est-à-dire de 2009
à 2011).
Quant aux recettes fiscales qui proviennent des importations,
elles ont pris une place prépondérante dans le total des recettes
fiscales sur le commerce extérieur.
Sur notre période d'étude, ces recettes ont pris
la part nettement supérieure à celles des recettes fiscales
liées aux exportations.
Cependant, la variation n'a pas été très
forte de 1990 à 1997, mais depuis 1998 la variation a été
positive et rapide, avec une allure haussière, ce qui est indissociable
à l'ouverture des frontières avec la fin de l'embargo. A titre
illustratif, en 1998 les recettes des taxes à l'importation ont
augmenté de 85.5 % par rapport à l'année
précédente.
A présent que nous sommes préoccupé par
la fiscalité burundaise, nous pouvons montrer la par les recettes
fiscales dans le produit intérieur brut dans le tableau qui suit :
42
Tableau 2 : La part des recettes fiscales dans le PIB
(1990-2011)
Années
|
RFT (MBIF)
|
PIB au prix courant (MBIF)
|
RFT/PIB (%)
|
Variation
(%)
|
1990
|
24781,5
|
196656
|
12,60145
|
|
1991
|
31448,7
|
204951
|
15,3445
|
2,743051
|
1992
|
32821,8
|
225857
|
14,53212
|
-0,81238
|
1993
|
33099,1
|
264637
|
12,50736
|
-2,02476
|
1994
|
33545,2
|
251760
|
13,32428
|
0,816918
|
1995
|
41455
|
249865
|
16,59096
|
3,266682
|
1996
|
35359,2
|
265414
|
13,32228
|
-3,26868
|
1997
|
39246,8
|
342817
|
11,44832
|
-1,87396
|
1998
|
55445,3
|
400166
|
13,85558
|
2,407251
|
1999
|
59956,4
|
455443
|
13,16441
|
-0,69116
|
2000
|
86595
|
511039
|
16,94489
|
3,780477
|
2001
|
95513,4
|
549980
|
17,3667
|
0,421814
|
2002
|
95907,7
|
584605
|
16,40556
|
-0,96115
|
2003
|
105587,4
|
644700
|
16,37776
|
-0,0278
|
2004
|
177259,2
|
748500
|
23,68192
|
7,304167
|
2005
|
159031,1
|
860900
|
18,47266
|
-5,20927
|
2006
|
163639,3
|
946400
|
17,29071
|
-1,18194
|
2007
|
185707,2
|
1060100
|
17,5179
|
0,227182
|
2008
|
237095,5
|
1386200
|
17,10399
|
-0,41391
|
2009
|
278800,5
|
1637100
|
17,03015
|
-0,07384
|
2010
|
363087,2
|
1843900
|
19,69126
|
2,661118
|
Source : -BRB, rapports annuels et
calculs de l'auteur pour les deux dernières colonnes
L'analyse de ce tableau montre que les recettes fiscales
contribuent dans le PIB même si leur part n'est pas très
considérable. L'analyse en termes de variation montre que la variation
de la part des recettes fiscales dans le PIB a été faible,
parfois même négative. L'année 2004 a connu une variation
exceptionnelle par rapport aux autres années. Cela se manifeste par une
variation de 7% par rapport à l'année précédente.
Les années 1995, 2000 et 2004 sont marquées par une variation
considérable en comparaison avec les autres années de la
période d'étude.
43
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